Le stand de tir de Châlons-en-Champagne est un lieu riche en histoire, marqué par des événements sportifs et tragiques.
Le centre de tir de Tinqueux a été spécialement construit pour les Jeux de 1924, au parc de la Muire. C'est ici que se déroulait le tir à la carabine miniature à 50m. Il a été inauguré un an plus tôt par le fameux Pierre de Coubertin, président du comité international olympique.
La façade est de style art déco et elle en impose. La vraie surprise est sa terrasse avec une vue imprenable sur la Cathédrale de Reims.
Construit pour les JO de 1924, le stand de tir est entouré d'un espace arboré d'une superficie de 12 hectares occupé notamment par le centre équestre de Reims. L'aile gauche du stand de tir accueille les bureaux et espaces de convivialité du Tennis Club de la Muire.
La Société de tir de Reims est le dernier club français à avoir reçu des épreuves olympiques. La Société de tir de Reims est une veille dame, créée en 1875. Ses installations actuelles datent de 1924, plus exactement des Jeux Olympiques de 1924, puisqu’une partie des épreuves de tir des J.O de Paris se sont déroulées dans ces locaux.
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Avec la crise sanitaire et le durcissement des mesures visant à endiguer la propagation de la Covid-19, les coups de feu se font plus rares du côté du stand de tir de Tinqueux.
La ville de Tinqueux souhaite en effet racheter le stand de tir, son bâti et son vaste parc arboré, actuellement propriétés de la société de tir de Reims, qui abrite aussi les installations du Tennis Club de la Muire et du centre équestre de Reims.
« Nous souhaitons acquérir le stand de tir et le parc de la Muire qui l'entoure afin de valoriser ce patrimoine magnifique, indique Jean-Pierre Fortuné, maire de Tinqueux. L'idée est d'y créer un lieu culturel à la portée régionale, qui pourrait accueillir par exemple des séminaires ou encore des résidences d'artistes. »
Dès 1940, le siège de la Gestapo et le tribunal militaire allemand s'installent à Châlons-sur-Marne. Ce tribunal prononcera des peines qui ne seront pas systématiquement la mort, sauf à partir du 8 juin 1944, elles seront alors appliquées dans les 6 heures suivant le verdict.
Dans le département de la Marne, les lieux de fusillades ont été successivement la Caserne Tirlet et le Stand de tir de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne) de septembre 1941 à mai 1942, puis à partir du 5 août 1943 et jusqu’au 5 août 1944, le terrain de « La Folie » situé sur le territoire de la commune de L’Épine près de Châlons, où se déroule chaque année à la date du 6 mai une cérémonie du souvenir.
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De septembre 1941 à janvier 1942, les 6 premières victimes ont été fusillées le long du mur de la caserne Tirlet. Puis en avril-mai 1942, cinq patriotes ont été fusillés au Stand de tir de Châlons : Jacques DORÉ, René HORENS, Raymond VILLARD, Lucien VINCENT, Jean BELHARTZ. Puis en mai 1943, 5 exécutions ont lieu au stand de tir.
Après le départ de la FK 608 pour le front de l’Est fin mars 1942, les condamnations ont été prononcées par le tribunal militaire de la Feldkommandantur (FK 531) qui siégea d’abord dans l’Hôtel de la division rue Pasteur, puis dans la chapelle de la Maison des œuvres au numéro 25 de cette même rue, chapelle qui fut aménagée en salle d’audience afin de donner plus de solennité aux procès.
Après l’invasion de l’Union soviétique par la Wehrmacht en juin 1941, commencèrent les condamnations à mort et les fusillades par représailles. La situation s’est considérablement durcie. Le principal auxiliaire du tribunal militaire FK 531 était la Feldgendarmerie, bien davantage que la Gestapo qui, constate Maurice Pelthier, « faisait sa justice elle-même, une justice expéditive et toujours sans appel, déportait massivement », et avec laquelle finalement « le tribunal FK 531 travaillait très peu ».
Quant à la Police française soumise au contrôle des autorités d’occupation, elle interpelait, arrêtait, communiquait des procès-verbaux, et constituait ainsi une auxiliaire précieuse, même s’il est vrai aussi que des policiers français avertissaient des résistants menacés et trompaient les Allemands en leur fournissant de fausses informations.
Les condamnés étaient avertis la veille de leur exécution et étaient autorisés à écrire une dernière lettre à leur famille. Ils pouvaient aussi demander à recevoir la visite d’un aumônier militaire allemand.
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Les premières exécutions ont eu lieu dans l’enceinte de la caserne Tirlet, caserne de cavalerie située 5 rue de la Charrière à Châlons. Leurs corps ont été inhumés sur place.
À partir d’août 1943 et jusqu’en août 1944, les exécutions ont eu lieu sur un terrain militaire situé à quelques kilomètres de Châlons-sur-Marne, le terrain de La Folie à L’Épine. Les condamnés y ont été fusillés, adossés à des poteaux d’exécution plantés au pied d’une butte de terre.
De 1941 à 1944, cinquante patriotes, pour la plupart Marnais, ont été fusillés dans la Marne : quarante neuf d’entre eux avaient été condamnés par un tribunal militaire allemand, et un seul par une Cour martiale de la Milice aux ordres du gouvernement de Vichy.
Au début de l’occupation allemande et jusqu’au printemps 1942, les condamnations étaient prononcées par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 608 (FK 608) qui siégeait dans un bâtiment du Grand séminaire, Allée Paul Doumer à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne). Seul l’acte de décès du premier fusillé Jean Rerman a été enregistré à l’état civil de Châlons sur la déclaration écrite de Petermann, conseiller du conseil de guerre de la FK 608.
Les premières exécutions ont eu lieu dans l’enceinte de la caserne Tirlet, caserne de cavalerie située 5 rue de la Charrière à Châlons. Leurs corps ont été inhumés sur place. Après la guerre, ils ont été exhumés et ré-inhumés dans le Cimetière de l’Est de Châlons, puis transférés dans leurs communes respectives, à l’exception de Marcel Tellier dont le corps n’a pas été réclamé par la famille. Il repose aujourd’hui dans la nécropole nationale de Châlons-en-Champagne qui jouxte le cimetière de l’Est.
Un exemple est Jean BELHARTZ, né le 31 mars 1892 à Chéraute (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), domicilié à Broyes (Marne), condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne (FK 531) pour détention d’armes et de munitions, fusillé le 23 mai 1942. Leurs corps ont été inhumés dans le cimetière de l’Est de Châlons, puis transférés après la guerre dans leurs communes respectives, à l’exception de René Horens et de Jean Belhartz dont les corps n’ont pas été réclamés par les familles. Ils reposent aujourd’hui dans la nécropole nationale de Châlons-en-Champagne qui jouxte le cimetière de l’Est à Châlons-en-Champagne.
À partir d’août 1943 et jusqu’en août 1944, les exécutions ont eu lieu sur un terrain militaire, au lieu-dit La Folie, situé sur le territoire de la commune de L’Épine, à quelques kilomètres seulement de Châlons-sur-Marne. Trente-huit condamnés y ont été fusillés, adossés à des poteaux d’exécution plantés au pied d’une butte de terre, le plus souvent pour actes de sabotages.
Il y a eu une seule exécution à Châlons-sur-Marne après celle de Jean Belhartz fusillé au Stand de tir le 23 mai 1942. - LUTHY Bernard , né le 1er janvier 1924 à Bar-sur-Aube (Aube), membre des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), arrêté à Troyes le 17 mars 1944 par des policiers français appartenant aux GMR (Groupes mobiles de réserve), transféré à la prison de Châlons et condamné à mort le 11 avril 1944 par la cour martiale de la Milice de Châlons, fusillé le même jour par un peloton de GMR.
Ce mur dit « Mur des fusillés » a disparu lors de la construction après-guerre de la Cité administrative, et la plaque commémorative a été transférée sur le site de la Butte des fusillés à L’Épine.
Chaque année le 6 mai, date anniversaire de la fusillade du 6 mai 1944, un hommage y est rendu à tous les fusillés de Châlons et de L’Épine après la cérémonie à la Butte des fusillés qui se déroule à 7 heures du matin.
Un monument honorant sa mémoire se dresse dans la cour de la caserne. - RICHARD Émile (FFI mort des suites de ses blessures le 5 août 1944 à Sézanne, Marne).
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