Créée en 1876, la Société de tir de Versailles, devenue Tir national en 1931, est en passe de connaître une nouvelle page de son histoire. Après bien des remous, les 1 600 adhérents devraient d’ici quelques années pouvoir s’entraîner sur un nouveau site, le terrain militaire de Frileuse, situé entre Beynes et Crespières. Le plan du futur terrain du Tir national de Versailles prévoit une partie haute réservée aux archers.
C’est sur un terrain appartenant à la gendarmerie, près du centre d’entraînement des gendarmes d’élite, que les adhérents du TNV s’entraîneront bientôt, laissant vacant le terrain versaillais à la demande de son propriétaire, l’Établissement public du Domaine national de Versailles. Ce terrain s’étend sur plus de 61 000 m2 mais seuls 7 000 m2 seront construits, soit « 12 % de la surface totale », indique Bernard Collot, tireur aguerri avant d’être président du TNV. Le projet se veut aussi novateur et inscrit dans l’environnement local.
Ainsi, les stands seront le plus couverts possible : 300 m couvert sur 50 m, 100 m couvert sur 25 m, 25 m couvert sur 12,5 m et 50 m réservé au 22LR couvert sur 12,5 m. « Tous sont insonorisés sol, plafond et murs avec des plaques de caoutchouc recyclé, une technologie innovante issue des sous-marins furtifs, précise le président du TNV. Au niveau sonore, nous serons encore mieux que le stand d’Aarrhus au Danemark, pourtant considéré comme une référence. »
Côté environnement, le TNV attend aussi les résultats d’une étude de la société Alisea sur la faune et la flore. Mais il est d’ores et déjà décidé d’installer les archers (une centaine) dans le haut du site, là où se trouvent des espèces protégées. De même un bassin de décantation est prévu pour limiter les conséquences du ruissellement des eaux de pluie sur le ru de Gally et « nous travaillerons sur la fréquentielle du nettoyage des buttes de tir, annonce Bernard Collot.
Là où il y a actuellement une lignée d’arbres (en haut des constructions), nous les laissons et mettons un mur de pierres derrière. Cela ne changera donc pas le paysage. » De l’autre côté, le quartier du Val des 4 Pignons sera naturellement protégé par le relief.
Lire aussi: Stands de Tir : Guide Complet
Outre ses 1 600 adhérents, le TNV est également central dans la formation et la compétition en Ile-de-France. Une école de tir encadrée par sept moniteurs diplômés accueille les jeunes de 9 ans et plus. Le site sera, comme celui de Versailles, un centre d’entraînement pour les forces de l’ordre. En 2016, 282 demi-journées y ont été consacrées, pour des groupes de 12 à 20 personnes.
Le TNV accueille aussi la formation des policiers municipaux des Yvelines et du Val-d’Oise mais aussi des policiers de la DRPJ, du Raid, des Douanes ou encore de l’administration pénitentiaire. « Alors que les nécessités de formation sont en croissance rapide, un stand comme celui de Crespières répond à la demande en Île-de-France, assurant ainsi une mission d’intérêt général ».
Le TNV est en effet l’un des seuls clubs d’Ile-de-France à disposer d’installations permettant d’accueillir la majorité des épreuves de compétitions de la ligue de la région (22 000 membres) : 14 pas de tir à 300 m, 9 à 200 m, 14 à 100 m.
Le projet est prévu sur le terrain militaire de Frileuse, à Beynes. Le château de Versailles souhaitant récupérer les terrains sur lesquels le TNV (Tir national de Versailles) est implanté, le club doit déménager. Mais les riverains ne l'entendent pas de cette oreille. « Le TNV est un club plus que centenaire, qui a une histoire. Il est évident qu’on ne peut pas le rayer d’un trait de plume. En revanche, nous ne souhaitons pas qu’il s’installe sur le terrain militaire de Frileuse », annonce d’emblée la présidente de l’association des habitants de la zone naturelle de la Maladrerie (AHZNM), Marie-José Jaouen, également conseillère municipale à Beynes.
« On voit que cette décision a été prise d’un bureau de la préfecture. Ils se sont dit que mettre le club de tir sur un terrain de l’armée serait la solution la plus simple et sans incidence. Pourtant, ce choix entraîne de multiples désagréments », poursuit la présidente qui a appris le projet de déménagement du TNV en septembre.
Lire aussi: Saveuse : Un lieu de mémoire
Le club, qui compte 1 500 adhérents actifs et plus de 2000 tireurs occasionnels a l’intention de s’installer sur le camp de Frileuse (à cheval sur les communes de Crespières et Beynes) en 2019 au plus tôt. Le site de 8 ha envisagé se trouve sur la commune de Crespières. L’inconvénient le plus important selon les riverains : les nuisances sonores.
« Nous entendons déjà les manœuvres militaires, certes nécessaires dans le contexte actuel, mais avec le club de tir, ce serait toute la journée de 8h à 19h avec tous les calibres ! Sans parler des compétitions où en une journée, les tirs peuvent dépasser plus de 15 000 par jour… En ces temps troublés, cela engendrera du stress. A Beynes, les quartiers de la Maladrerie, du Val des 4 Pignons et de la Garennes seraient les plus impactés. Mais aussi les habitants de Crespières, Davron et Chavenay. Si l’on a choisi de s’installer dans ces villages, c’est pour profiter de la tranquillité et du charme de la ruralité », avance la secrétaire de l’association, Michelle Bernard.
« Après la vallée de la Mauldre et la forêt de Beynes dévastées par les travaux de Storengy et GRTgaz, les menaces sur le domaine de Grignon voisin, c’est une nouvelle atteinte à l’environnement qui est programmée dans un secteur pourtant patrimonial de la Plaine de Versailles. Sans oublier que le centre de tir pourrait provoquer une pollution au plomb à cause des douilles. Certains clubs ont dû fermer leurs portes pour cette raison. »
Ce qui fait également bondir l’association, c’est le financement de ce projet estimé pour l’heure à près de 4 millions d’euros. « L’État a délibérément sous-évalué le prix du terrain. Il a été vendu à un club privé pour 600 000 euros alors que ce terrain aurait dû être vendu à un peu plus d’un million d’euros. Puis, pour financer son ambitieux projet le TNV qui souhaite faire de ce centre de tir un centre de compétitions internationales, a fait appel au conseil régional. Une subvention de 700 000 euros lui a été accordée. Le Département apporterait 200 000 euros et la réserve parlementaire 500 000 euros. Soit au total 1 400 000 euros financés par nos impôts ! » s’insurge la présidente.
Ce nouveau centre permettra ainsi aux 1 600 tireurs de poursuivre leur activité. Reste à savoir combien ils seront à suivre le TNV jusqu’à Crespières. À cette question, Bernard Collot semble confiant et répond : « Lorsque nous avons augmenté la cotisation de plus de 40 euros, nous n’avons pas perdu d’adhérents. »
Lire aussi: Tout savoir sur le Tir à la Carabine
On l’aura compris, l’installation du Tir national de Versailles au camp de Frileuse fait bondir les membres de l’association qui envisagent déjà toutes les solutions pour faire avorter ce projet. Depuis septembre, ils tentent d’informer les riverains et multiplient les courriers aux différents élus concernés.
Les responsables ont tout de même décroché un rendez-vous cette semaine avec Patrice Karam, le vice-président du conseil régional pour la jeunesse, les sports et la vie associative. « Les maires de Crespières et Beynes devraient être présents ainsi que le président du TNV avec lequel nous n’avons pas encore pris contact.
Le Groupement d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) est une unité d'élite de la gendarmerie, implantée à Versailles, dans le quartier Satory. Le Centre d'instruction est basé quant à lui au camp de Frileuse à Beynes. Au sein de ce groupe, il y a 1000 hommes et femmes (officiers et sous-officiers) hautement spécialisés et regroupés au sein de 5 métiers complémentaires :
Les missions du GIGN incluent la lutte contre le terrorisme, les prises d’otages, et les arrestations de dangereux forcenés. Les soldats du GIGN sont reconnus mondialement pour leur efficacité, leurs compétences et leurs savoir-faire.
L'entraînement des militaires du GIGN est intensif et varié, incluant des activités physiques de haut niveau, des entraînements au tir, des progressions dans des bâtiments, et des rappels pendulaires à partir d'hélicoptères. Des stages et formations spécifiques permettent de développer davantage leurs compétences.
tags: #stand #de #tir #beynes #histoire