Un silencieux, souvent appelé modérateur de son ou suppresseur, est un tube cylindrique qui se fixe au bout du canon d'une arme à feu. Son objectif principal est de réduire le bruit lors du tir.
Contrairement à ce que l'on voit souvent dans les films, un silencieux ne rend pas une arme totalement silencieuse. En réalité, il détend et refroidit les gaz propulsant la balle. À l'intérieur, on trouve plusieurs chambres d'expansion, généralement entre quatre et quinze selon les modèles, séparées par des chicanes. Les parois intérieures ondulées "étouffent" l'air, tandis que la balle perd légèrement de sa vitesse. Résultat : une pression moins forte à la sortie du canon et un bruit atténué.
Le bruit d'un coup de feu provient d'une compression-décompression rapide de l'air. Ce sont les gaz produits par la combustion de la charge qui, lorsqu'ils se détendent brutalement à la sortie du canon, produisent une compression subite de l'air. Pour réduire le bruit, il faut donc diminuer la pression du gaz en sortie du canon et faire en sorte qu'il sorte plus lentement.
Dans un premier temps, le silencieux agit comme une cavité qui recueille les gaz de combustion et leur offre un "espace de détente". La détente des gaz n'a donc pas lieu dans l'air, mais dans une cavité rigide. Ceci dit, contenir les gaz de combustion ne suffit pas. Le silencieux est toujours rempli des gaz de combustion qui n'étaient pas là avant : il y a donc toujours une surpression et ces gaz doivent être libérés.
La géométrie interne du silencieux joue un rôle crucial. Sa structure est telle qu'elle forme de multiples cavités et même des voies d'évacuations qui empêchent le flux d'air de se faire de façon optimale, et donc de façon ralentie. Les gaz finissent tout de même par sortir, mais avec une pression réduite.
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Côté fabrication, on trouve principalement des tubes en acier, aluminium ou titane. L'aluminium est léger mais moins durable sous forte chaleur. Le titane est léger et résistant, mais plus coûteux.
Un tir standard fait environ 165 décibels, ce qui peut endommager sérieusement les oreilles. Avec un bon silencieux, on descend vers 140 décibels. Bien que cela reste audible, la réduction est suffisante pour protéger l’ouïe du tireur et limiter la gêne.
Un silencieux réduit le recul de manière significative, environ 15% pour les munitions subsoniques et jusqu'à 30% pour les calibres à haute vélocité. L'ajout de poids en bout de canon (entre 500g et 1kg selon le calibre) stabilise remarquablement l'arme. Pour les chasseurs, c'est un vrai plus : meilleure communication entre compagnons, protection auditive, et surtout, moins d'effraiement du gibier alentour.
Le premier modérateur de son a été inventé par Hiram Percy Maxim en 1902. Les premiers modèles avaient une durée de vie courte, environ 24 tirs pour certains. Aujourd'hui, les silencieux basiques tiennent 1500-2000 tirs, et les modèles haut de gamme jusqu'à 30 000 tirs. Les militaires l'ont vite adopté, dès 1916, et les agents secrets en ont fait bon usage pendant la Seconde Guerre mondiale.
En France, la situation a changé en 2018 : les silencieux sont désormais classés comme accessoires libres d'acquisition. Vous devez cependant présenter le titre de détention de l'arme correspondante et un permis de chasser ou une licence de tir pour en acquérir un.
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Il faut comprendre que techniquement, un même réducteur de son peut se monter indifféremment sur une arme de catégorie, A, B, C ou D. Pour un réducteur de son, il n’est pas possible de parler de « calibre ».
L'objectif réel n'est pas d'éliminer complètement le bruit, mais de le réduire suffisamment pour protéger l'ouïe du tireur et de ses compagnons, tout en gagnant en discrétion tactique.
Une balle qui traverse l'air à une vitesse supérieure à celle du son produit un "crack supersonique". Pour éviter ce bruit, on peut utiliser des munitions moins chargées en poudre, appelées munitions subsoniques.
Le premier critère est la correspondance entre le calibre nominal de votre canon et celui du modérateur. Un modérateur conçu pour un calibre large peut être utilisé sur des calibres plus petits, à condition que le filetage soit identique, mais une légère perte de performance sera observée.
Il existe des adaptateurs pour les filetages différents. Le diamètre correspond à la taille du filetage du canon ou de l’adaptateur du silencieux. Le pas du filetage est la distance entre deux crans du filetage.
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| Type de pas de filetage | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|
| Pas de filetage fin (ex. M14x1) | Plus stable | Vissage plus lent |
| Pas de filetage large (ex. 1/2x28) | Vissage plus rapide | Peut offrir moins de précision |
Les inconvénients du modérateur de son résident dans le niveau de maintenance relativement élevé qu’il requiert, avec des nettoyages rigoureux. Il a également tendance à se dévisser du canon si l’on n’y prend pas garde. Il atteint rapidement une température élevée, ce qui peut occasionner des brûlures aux mains et aux vêtements en cas de contact inopiné, sans oublier la signature thermique, visible à travers une optronique adaptée. Enfin, il accroît la longueur totale d’une arme individuelle, ce qui peut devenir handicapant pour progresser en milieu urbain.
En définitive, le silencieux reste un accessoire qui a révolutionné le monde des armes à feu, combinant protection auditive, stabilité améliorée et avantages tactiques. Malgré les mythes véhiculés par le cinéma, il s'agit d'un outil technique sophistiqué dont l'efficacité dépend de nombreux facteurs.
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