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Le rechargement lisse, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, a un rapport très éloigné avec celui pratiqué pendant le 20ème siècle. Par contre, la cartouche a bénéficié d'une grande avancée technologique, suivant ainsi la diversification des activités cynégétiques et du tir sportif, surtout depuis les années d'après seconde guerre mondiale.

Évolution Historique du Rechargement Lisse

La chasse, depuis 1792, reconnue comme un Droit de l'Homme et du Citoyen, se trouve associée au droit de propriété des terres chassables. Ainsi, la bourgeoisie capitaliste industrielle s'en empare, et les "chasses d'affaires" fleurissent partout. Le fermier peut enfin chasser avec l'autorisation du propriétaire des terres cultivées et peu à peu la chasse se démocratise ainsi.

La chasse étant pratiquée par peu de gens, les cartouches, faîtes manuellement chez l'armurier, coûtent très cher, tant et si bien que "le petit peuple" se met à les recharger avec des outils bricolés par les intéressés. Les chargements sont basiques avec poudre noire puis poudre T et les fusils à chiens continuent en masse leur carrière. Les chargements sont simples, douille carton avec une seule amorce en cuivre, bourre grasse en feutre, plomb à peine durci et sertissage demi-rond sur pastille de carton. Et cela suffisait amplement pour tuer son gibier, abondant car chassé par peu de monde.

Puis, la seconde guerre mondiale est arrivée avec l'interdiction de la chasse pendant cinq ans. Si elle fut meurtrière pour les hommes, elle fut mise à profit par le gibier de plaine qui se multiplia. Dès 1945, la chasse se développa avec la création de la Fédération Nationale des chasseurs, la généralisation du "permis de chasse" et la naissance des sociétés de chasse communales. De la croissance des effectifs de chasseurs et la reprise de l'industrie de l'arme de chasse est née l'âge d'or de l'armurerie française avec Saint-Etienne comme capitale.

Ainsi le calibre 12 se généralise, les chambres sont portées à 70mm et non plus 65mm, et la charge à 36 g de plombs enrobés de nickel, mais toujours avec bourre grasse en liège-feutre graissé-liège de type "iris", 39 fois championnes du monde !

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Le tir se démocratise peu à peu après 1968, et pour diminuer le prix des cartouches rendues ainsi nécessaires, la bourre à jupe en plastique est inventée et les poudres adaptées apparaissent. Avec le développement de la chasse et du tir, la cartouche s'est déjà industrialisée et avec elle la rentabilité de son développement.Donc les cartouches de tir, qui ne connaissent pas la saisonnalité des cartouches de chasse, visent à rentabiliser les machines à charger automatiques, avec diminution des doses de poudre, les bourres à jupe en plastique et le plomb à peine durci. Ainsi elles sont proposées toute l'année à "prix d'attaque" et vendues en grande quantité.

La fin des années 1960 voit aussi le développement de la chasse du gibier d'eau, abondant, alors que le gibier de terre commence à diminuer. Et donc le développement des cartouches surchargées "magnum" avec les chambres des fusils qui passent de 70mm à 76mm.Donc au début des annés 1970, nous avons la situation suivante : généralisation des cartouches de sport sur les stands de plus en plus nombreux, développement des cartouches "super" en 70mm avec le nouveau sertissage étoile, et augmentation de la demande de cartouches "magnum" spécialisées pour le gibier d'eau.

Autant de chargements qui nécessitent des poudres à la vivacité différente, et donc des amorces adaptées elles aussi de vivacité différente. A partir de là, il est bien évident que le rechargement lisse "généraliste" d'antan, avec une poudre T et une amorce fermée a vécu. Depuis lors, les chargements sont spécialisés, jusqu'à la production, dans les années 1980, des cartouches "spéciales" pour chaque gibier.

L'évolution permanente de la technologie de la cartouche et de ses éléments, explique donc pourquoi existent plusieurs types d'amorces qui correspondent à plusieurs types de poudres, pour divers types de chargements ! Ce n'est pas plus compliqué que cela ! Et nous devons absolument comprendre cette réalité et l'appliquer servilement...Si nous recherchons bien sûr à faire la meilleure cartouche possible pour nous...

Le Rôle Essentiel des Amorces et des Poudres

Après le rappel historique, passons à la pratique. Et posons-nous une question centrale : pourquoi donc trouve-t-on trois types d'amorces et trois types de poudres chez VECTAN, marque bien française ? On parle de "vivacité", terme générique, mais bien peu compréhensible. C'est pourquoi je préfère le remplacer par "temps de combustion", que je désignerai par "TC".

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Ce TC est déterminé par la quantité d'explosif, le nitrate de baryum, contenue dans la capsule de l'amorce. Ainsi, plus cette quantité est grande, plus l'étincelle (ou "dard") est importante pour favoriser l'inflammation de la poudre considérée. On a donc les amorces "faibles" comme la Cheddite CX50, la Fiocchi FS614 et Nobel Sport 684, qui sert surtout à diminuer la vitesse de cartouches "super" pour obtenir la gerbe la plus groupée à longue distance, associée avec une poudre vive comme la A0 ou la A1.

Ensuite les amorces "moyennes" sont les plus utilisées avec les mêmes poudres pour la majorité des cartouches, avec la Cheddite CX1000, la Fiocchi FS615 et la Nobel Sport 686. Enfin, les amorces "fortes" sont utilisées pour les cartouches de ball-trap très peu chargées avec la poudre très vive AS et les cartouches semi-magnums et magnums très chargées avec la poudre lente SP2. Ce sont les Cheddite CX2000, les Fiocchi FS616 et les Nobel Sport 688.

Puisque nous sommes tous persuadés que "le diable se cache dans le détail" d'un chargement, le choix de l'amorce et de la poudre associée est très important, autant prendre les bonnes habitudes dès le départ. Losqu'on sera "chevronné" et à la lumière de nos tests balistiques, il sera toujours temps d'en décider autrement...et encore !

Pour ceux qui ont l'habitude d'acheter quelques cartouches, observez bien l'amorce utilisée : outre le fait qu'il s'agit de douilles Nobel Sport, elles sont toutes chargées avec des U686, qui sont des amorces larges qui s'adaptent à tous les puits d'amorce (c'est déjà un sacré bon point !) et est donnée pour une vivacité "moyenne à forte", ce qui la rend valable...dans tous les cas !!!

Le Sertissage : Une Étape Cruciale

En effet, cette opération doit concentrer toute notre attention pour de bonnes raisons que nous allons voir. Mais d'abord, je tiens à préciser que je mets sur un pied d'égalité le sertissage demi-rond et le serissage en étoile à 6 ou 8 plis. Le premier est facile à éxécuter sur un sertisseur manuel et qui consiste à repousser le rebord d'une douille sur une rondelle de fermeture qui empêche la grenaille de s'échapper du dispositif.

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Le second réclame un outillage plus élaboré, avec des bobines spécifiques : incisoir pour former les plis, la bobine "Ribassatore" (intraduisible) qui referme les plis et préforme le bourrelet de la cartouche, et enfin la bobine de finition spécifique qui referme définitivement l'étoile. Ces bobines se montent sur une perceuse à colonne ou sur une machine perfectionnée italienne, bien plus onéreuse. Mais l'un et l'autre sont aussi efficaces, à condition de respecter quelques règles.

D'une part, laisser suffisamment de place en extrémité de douille pour être exécuté correctement : 6 à 10 mm selon le calibre pour le "roulé" et 11,5 à 12 mm pour l'étoile. Ceci est impératif et ne souffre d'aucune exception, j'insiste.

Enfin, l'enfoncement du sertissage doit être correct, jusqu'à entendre les billes "grelotter" faiblement dans la cartouche...Mais pas trop car il ne s'agit pas de tasser la poudre et ainsi augmenter inutilement la pression de la cartouche et donc sa vitesse. Et là, nous abordons un domaine crucial sur l'efficacité de notre cartouche : il faut enfoncer correctement le sertissage pour déterminer la pression désirée de la cartouche et pas plus !

C'est dans ce dosage ultime qu'on reconnait la quaité d'un chargement. Le bourrelet du "demi-rond atteint 2 à 3 mm. Celui de l'étoile, 1,7 à 2 mm pour les munitions à poudre vive et jusqu'à 3 mm pour les cartouches "magnums" chargées avec des poudres à combustion lente. Ce sont des dimensions fortement recommandées et il faut s'y conformer pour ne pas perdre de temps en des recherches chronophages.

Pour terminer, vous trouverez dans le commerce des douilles neuves en plastique évasées ou non. Il y a plusieurs raisons plausibles à cela. D'abord, la qualité du plastique formant les étuis est plus ou moins rigide en fonction des marques mais aussi en fonction des coloris ! Ensuite, l'évasement des douilles facilite l'introduction des bourres à jupe dans des étuis placés sur les machines à charger automatiques industrielles qui fonctionnent à très haute vitesse : le temps c'est toujours de l'argent ! Enfin, le sertissage étoile est facilité lorsqu'il est en étoile, puisque la partie évasée ne sert qu'à obturer la cartouche.

Par contre cela ne sert à rien pour le sertissage demi-rond, bien au contraire car dans ce cas, c'est la résistance de ce sertissage qui est diminuée, et donc à éviter ! Précisons que les étuis en carton, d'une épaisseur plus régulière que ceux en plastique (tronçonnés dans du "tuyau d'arrosage"), sont plus souples aussi et donc ne sont pas évasés.

Amorces et Poudres : Quel Impact sur le Sertissage ?

Si j'ai bien compris le sertissage demi rond necessite un peu de poudre en plus par rapport au sertissage étoile. Entre 0.05 et 0,1 gr selon les uns ou les autres. Je me suis toujour demandé, si au lieu de charger plus, on ne pouvait pas tout simplement remplacer l'amorce moyenne par une amorce forte.

Ta question est intéressante, car je suis persuadé que beaucoup d'entre nous se la sont posée...pour opter sur l'amorce forte. Néanmoins, si tu as bien lu ce que j'écris plus haut, choisir une amorce forte et augmenter sa dose de poudre, si cela revient à augmenter la pression de la cartouche, les résultats sont différents. Ainsi, utiliser de la poudre vive A1 ou A0 avec une amorce forte, revient à en diminuer le temps de combustion et donc à précipiter la baisse de vitesse de la gerbe qui suit.

Alors qu'augmenter de 10 centigrammes sa dose de poudre revient à produire plus de gaz propulsifs pour compenser la souplesse du sertissage demi-rond, tout en gardant la même vitesse que cette même cartouche sertie en étoile : la nuance est fine, mais elle existe ! Alors si tous les "bricolages" sont possibles dans le rechargement lisse qui, somme toute, applique une méthodologie simpliste, ne pas oublier qu'il s'agit ici de perfectionner son encartouchege pour en obtenir le meilleur résultat balistique.

Tableau Récapitulatif des Amorces et Poudres

Type d'Amorce Exemples Utilisation Poudres Associées
Faibles Cheddite CX50, Fiocchi FS614, Nobel Sport 684 Diminuer la vitesse pour une gerbe groupée A0, A1
Moyennes Cheddite CX1000, Fiocchi FS615, Nobel Sport 686 Majorité des cartouches A0, A1
Fortes Cheddite CX2000, Fiocchi FS616, Nobel Sport 688 Ball-trap (peu chargées), Semi-magnums et Magnums (très chargées) AS, SP2

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