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L'histoire des revolvers de gros calibre est riche en innovations et en modèles emblématiques qui ont marqué leur époque. Des débuts de Smith & Wesson aux modèles "Top Break" et "Safety Hammerless", en passant par l'évolution des cartouches, plongeons au cœur de cette saga fascinante.

Les Débuts de Smith & Wesson

La société américaine est créée en 1852 par Horace Smith et Daniel B. Wesson. Elle s’appellera tout d’abord Volcanic Repeating Arms Company, en référence aux pistolets et fusils Volcanic qu’elle fabrique alors. L’année suivante, les 2 associés rachètent le brevet portant sur le chargement des culasses par l’arrière.

En 1870 Smith & Wesson développe le premier revolver de gros calibre, le "Model 3 American". Ainsi, entre 1870 et 1874, l’armée américaine commande 28 000 exemplaires du Smith & Wesson Model 3. Une version modifiée sera même créée quelques années plus tard pour l’armée russe, qui en commandera 131 000 exemplaires.

Le Revolver Smith & Wesson Double Action .38

Le revolver Smith & Wesson double action en calibre .38 a connu un grand succès et a été décliné en cinq versions successives, de 1880 à 1911, avec une production totale de plus de 550 000 exemplaires. Chaque version a apporté des innovations, petites ou grandes, tout en conservant une esthétique similaire.

Sa petite taille, son fonctionnement simple, son prix abordable et son système d'ouverture à brisure ont fait sa réputation. C’est un modèle qui, en raison de sa compacité, répondait à une forte demande à l’époque, malgré une concurrence intense. Cependant, la qualité Smith & Wesson faisait la différence.

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La société Smith & Wesson avait initialement étudié dès 1872 un mécanisme de platine à double action pour les Smith & Wesson N°3 Russian, à la demande du gouvernement russe. Ce dernier n’ayant pas donné suite à ce projet, S&W continua à faire perfectionner ce type de mécanisme par l’ingénieur JH Bullard, dont le travail fut concrétisé en 1879 par la commercialisation d’un revolver de poche à extraction collective des étuis par basculement vers le bas de l’ensemble canon-barillet, d’où leur surnom de Top Break.

Les Différents Modèles "Top Break" à Double Action

Les collectionneurs s’interrogent souvent sur le classement de certaines variantes tardives en calibres .38 et .32. La classification de ces variantes, aussi appelées « modèles » est encore obscure pour beaucoup de collectionneurs. Nous allons donc en rappeler brièvement les caractéristiques avant d’évoquer leur classement.

  • Premier modèle : comme pour le premier modèle en .38, cette version comporte une carcasse largement découpée du côté gauche pour une plaque de recouvrement donnant accès au mécanisme.
  • Second modèle : cette version comporte une plaque de recouvrement légèrement ovale, dont la surface moins importante fragilise moins la carcasse. La fabrication de cette version commença en 1882 et prit fin en 1883.
  • Troisième modèle : se caractérise par la suppression des doubles encoches d’arrêt sur le pourtour du barillet : une caractéristique qui fut maintenue sur les modèles suivants. Ce modèle fut fabriqué jusqu’en 1895 et les numéros de série de cette variante vont de 1190001 à 322700.
  • Quatrième modèle : comporte une détente en croissant et un pontet de forme ovale. Sa fabrication s’étendit de 1883 à 1909 et les numéros de série s’étendent de 43406 à 282999.
  • Cinquième modèle : cette version comporte un guidon forgé dans la masse du canon et non plus rapporté. Le marquage du canon ne mentionne que l’adresse du fabricant, sans date de brevet.

Le .38 Double Action « Perfected Model »

Le revolver Smith & Wesson calibre .38 Perfected Model intègre les dernières innovations techniques de la marque, notamment un verrouillage du barillet par poussoir latéral, en complément du verrou supérieur.

Le pontet et le guidon sont désormais usinés dans la masse, offrant une construction plus robuste et intégrée à la carcasse.

Cette version, fabriquée de 1909 à 1920, comporte un pontet forgé dans la masse en même temps que la carcasse (alors que les versions précédentes étaient équipées d’un pontet rapporté, vissé sous la carcasse.

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Le « Perfected Model » comporte par ailleurs un second verrouillage de l’ensemble canon-barillet, actionné par un poussoir placé du côté gauche de la carcasse.

Les Modèles "Safety Hammerless" (Lemon Squeezer)

A la suite d’accidents mortels survenus avec des S&W à double action à chien extérieur, le fabricant proposa un modèle à sûreté automatique et à chien interne.

La sûreté était composée d’un poussoir placé à l’arrière de la poignée, qui bloquait le chien si la poignée n’était pas fermement serrée par la main du tireur.

Cette version à chien interne, couramment surnommée « Lemon Squeezer » (Presse citron) fut elle aussi déclineé en un certain nombre de modèles en calibre .38 et .32.

Les Différents Modèles "Safety Hammerless"

  • Premier modèle : est équipé d’un verrouillage de canon par un poussoir transversal.
  • Second modèle : se distingue par un nouveau type de verrouillage par un poussoir placé en haut et à l’arrière de la carcasse.
  • Troisième modèle : se différencie du précédent par un verrou comportant un poussoir placé dans une cuvette au sommet de la bande supérieure du canon. La platine a également été modifiée pour que le basculement de l’ensemble canon-barillet bloque le chien. La production du troisième modèle s’étendit de 1890 à 1898, avec des numéros de série compris entre 42484 et 116002 .
  • Quatrième modèle : comporte le verrou en T classique sur la plupart des S&W « Top Break ». Cette version fut fabriquée de 1898 à1907 avec des numéros allant de 116003 à 220000.
  • Cinquième modèle : se distingue du précédent par son guidon usiné dans la masse du canon et son marquage de canon ne mentionnant que l’adresse du fabricant.

Les Modèles "Safety Hammerless" en Calibre .38

  • Premier modèle : est identique au .38 « Safety Hammerless » du troisième modèle mais ne comporte pas de blocage de la percussion au basculement de l’ensemble canon-barillet. Les revolvers de cette version, fabriquée de 1888 à 1902, portent des numéros allant de 1 à 91417.
  • Second modèle : comporte un verrou de canon en forme de « T ». Cette version, produite de 1902 à 1909 comporte des numéros de série s’étendant de 91418 à 169999.
  • Troisième modèle : se distingue simplement par son guidon usiné dans la masse et non plus rapporté. Cette version fut produite de 1909 à 1937 et ses numéros vont approximativement de 170000 à 242981.

Autres Modèles Emblématiques

Smith & Wesson ne se limite pas aux revolvers. Le revolver Smith & Wesson Model 10, produit depuis 1899, est également l’un des modèles les plus vendus et utilisés au monde, apprécié pour sa robustesse et sa simplicité, tandis que le Model 686 en calibre .357 Magnum est un autre revolver très prisé pour sa puissance et sa précision, utilisé aussi bien par les tireurs sportifs que pour les missions de sécurité.

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Le premier revolver Magnum, le 357 Magnum, a été présenté par la compagnie Smith & Wesson en 1935. Le revolver Smith & Wesson modèle 29 chambré en .44 Magnum - l'arme rendue célèbre par Clint Eastwood dans le film "Dirty Harry" - a été dévoilé en 1956.

Classement et Considérations Légales

Il en va de même de la plupart des modèles en calibre .32 et 38. Le classement des cinquièmes versions des revolvers en calibre .38 est sujet à interrogations, car ces versions sont apparues après 1900.

Mais les caractéristiques du mécanismes dont celles de brevets antérieurs à1889 et les évolutions de fabrication (guidon et pontet usinés dans la masse) ne sont aucunement de nature à augmenter la dangerosité de l’arme.

Concernant le .38 Double Action « Perfected Model », le SCAE considère qu’il s’agit d’un nouveau modèle à part entière et non d’une ultime variante du modèle de base.

L'Évolution des Revolvers à Cartouche Métallique

À la fin du XIXe siècle, la gendarmerie était équipée d’armes conçues au lendemain du désastre des armées impériales, puis républicaines, lors de la guerre de 1870-1871. Deux ans après la victoire des États allemands, les armées françaises se sont enfin dotées d’un arsenal léger performant. Citons les revolvers 1873, puis 1874 ainsi que l’adoption du système Gras en remplacement des Chassepots.

Un des points novateurs est l’abandon de la cartouche en papier au profit d’une cartouche métallique. En 1885, la section technique de l’Artillerie a proposé de remplacer les revolvers modèles 1873 et 1874. Le but du ministère de la Guerre était simple : il s’agissait de réduire le nombre de modèles d’armes de poing en service.

Daniel B. Wesson déposa un brevet en 1854 car il est l'inventeur de la première cartouche métallique à allumage intégral, remplaçant la douille à percussion à capsule.

Ce fut la marine française qui allait adopter, pour la première fois au monde, en 1858, un revolver à cartouches métalliques : le modèle 1854 du fabricant réputé Lefaucheux. Bien qu’Eugène Lefaucheux fut en admiration devant le génie de Samuel Colt, cela ne l’empêcha pas de frapper un grand coup en adaptant le modèle initial au chargement par l’arrière et à la cartouche métallique : la fameuse cartouche à broche invention de son père Casimir justement, dans le même calibre que son modèle, le puissant .45 ou 12 mm.

Les Modèles Lefaucheux

Conçut par Eugène Lefaucheux en 1854, ce revolver est le plus moderne et le plus avancé de son époque. En 1858, ce revoler est adopté par la Marine Nationale et devient le premier revolver à cartouche métallique adopté par un état.

  • Modèle 1858 : Il est adopté par la Marine Nationale pour laquelle 6 000 exemplaires seront fabriqués de 1862 à 1867.
  • Modèle 1858 T : Construit à partir de 1873, il s'agit du modèle 1858 qui à subit quelques modifications pour employer la munition à percussion centrale, au niveau du barillet, du chien et des organes de visée. L'arme est également modifiée pour le tir en double action.
  • Modèle 1858 NT : Construit à partir de 1873, il s'agit du modèle 1858 N qui à subit quelques modifications pour employer la munition à percussion centrale, au niveau du barillet, du chien et des organes de visée. L'arme est également modifiée pour le tir en double action.

L’Italie est le plus gros client avec environs l’achat d’un quart de la production des revolvers 1854, soit plus de 28 000 armes avec canon court. La majorité des commandes sont passées en 1861 et 1862. L'Espagne (1858), la Suède (2000 ex. De nombreuses versions civiles de cette arme sont réalisées par la MAS, principalement destinées aux officiers d'infanterie et de cavalerie.

Caractéristiques du Lefaucheux 1854 (Modèle « Corto ») :

  • Longueur totale : 240 mm
  • Canon : 123 mm (pas de 1240 mm)
  • Capacité : 6 coups
  • Poids : 1 035 grammes
  • Calibre : 11,1 mm (sur le dos des rayures, contre 11,7 à fond)
  • Balle : 12,8 grammes
  • Vitesse initiale : 215 m/s

Tableau récapitulatif des premiers revolvers à cartouche métallique

Modèle Fabricant Année d'adoption Calibre Pays d'origine
Lefaucheux 1854 Eugène Lefaucheux 1858 .45 (12 mm) France
Smith & Wesson Model N° 3 Smith & Wesson 1869 .38 - .44 USA

L'Utilisation des Revolvers à Cartouche Métallique

Les revolvers à cartouche métallique ont été utilisés par les militaires, les forces de l'ordre et les civils pour la défense personnelle. Ils offrent une manipulation plus simple sur le pas de tir. Cette évolution technologique a particulièrement intéressé les passionnés d'armes à feu.

Le tir sportif avec ces revolvers historiques offre une expérience unique. Certes, leurs performances sont inférieures à celles des armes modernes, mais leur intérêt historique est inestimable. Pour les collectionneurs et les passionnés d’histoire, ces armes représentent bien plus que de simples outils de tir.

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