Les revolvers de type Bulldog et Velodog sont pour la plupart très anciens ! Les bulldogs sont libérés depuis 1987 et les revolvers que les collectionneurs ont baptisé de l’appellation générale de « Vélodogs » le sont depuis 2013. Mais nous avons toujours autant de questions à leur sujet.
À l’origine, le nom « Bulldog » désigne une version compacte et de gros calibre (.44 à .455) du revolver « Webley RIC », une arme brevetée en 1868 par la firme britannique Webley & Scott. En 1869, ce revolver « Webley RIC » est breveté. Le Webley RIC (Royal Irish Constabulary) était initialement conçu pour les forces de police irlandaises, d’où son nom.
Il s’agissait d’un revolver robuste, fiable et relativement compact pour l’époque, ce qui en faisait une arme appréciée pour l’autodéfense et le service policier. Les premiers Bulldogs ont été commercialisés par Webley à partir de 1878. Ce revolver se distinguait par son design compact et sa puissance de feu, adaptée à un usage en défense rapprochée.
Son canon court, généralement de 2 à 3 pouces, facilitait la dissimulation et la manipulation rapide. Le Bulldog était également doté d’un mécanisme à simple action ou double action selon les modèles, offrant ainsi une certaine flexibilité d’utilisation. Le succès du Bulldog fut tel que de nombreux armuriers, notamment en Belgique et au Royaume-Uni, en produisirent des copies en très grand nombre.
Ces copies variaient considérablement en qualité, certaines étant presque identiques à l’original, tandis que d’autres présentaient des finitions plus grossières. Ces répliques furent fabriquées dans une large gamme de calibres, allant du .22 au .455, pour répondre aux besoins et aux préférences variées des utilisateurs.
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Le Bulldog se caractérise par son canon court et son cadre solide, conçu pour supporter des calibres puissants malgré sa taille réduite. Cette combinaison en faisait une arme idéale pour la défense personnelle, particulièrement appréciée par les civils et les forces de l’ordre qui nécessitaient une arme compacte et efficace.
Le mécanisme du Bulldog repose sur un système à simple et double action, permettant à l’utilisateur de choisir entre une détente légère en simple action, nécessitant un armement préalable du chien, ou une détente plus lourde en double action, où le chien est armé automatiquement lors du tir. Ce mécanisme offrait un bon compromis entre rapidité de tir et précision.
Le revolver était souvent équipé d’une poignée en bois ou en corne, conçue pour offrir une bonne prise en main malgré la compacité de l’arme.
Parallèlement à la popularité du Bulldog, une autre arme compacte fit son apparition en 1878 : le « revolver-cycle » ou « revol-velo ». Conçu par l’armurier parisien Joubert, ce revolver était spécifiquement pensé pour se loger dans la poignée d’un vélo.
À une époque où la bicyclette gagnait en popularité, cette arme offrait aux cyclistes un moyen discret et pratique de se défendre lors de leurs déplacements. Le mécanisme du revolver-cycle s’appuyait sur des brevets datant de 1868, similaires à ceux utilisés pour le Bulldog.
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Sa conception ingénieuse permettait de dissimuler l’arme dans une poignée de vélo, facilitant ainsi son transport sans attirer l’attention. Avec les années, il semble que les attaques de cyclistes par des chiens perdirent de leur fréquence. Les revolvers en calibre 6mm Vélodogs pouvaient également être chargés de cartouches à balle blindée qui permettaient aux cyclistes circulant tard le soir dans des lieux mal famés de se défendre des agressions des voyous.
A la fin du XIXe siècle, les armuriers proposèrent également de petits pistolets à un coup en calibre 6mm Flobert, appelés « pistolets de cyclistes ». L’avantage de ces pistolets à un coup résidait dans leur coût dérisoire, qui résultait tout autant du caractère rudimentaire de leur mécanisme que de leur médiocre facture.
Signe de l’évolution de la société : la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Etienne commercialisa le « revol-velo » dont le calibre .320 faisait plus une arme de défense contre les bipèdes malveillants que contre les chiens errants. Peu après, apparut le « revoluto », destiné à la défense individuelle des automobilistes.
Ce type de revolver est une idée de Charles François Galand, un armurier français. Vers 1868, il commercialise une arme de poche qui fonctionne avec une cartouche de calibre 6mm. À l'époque, les chiens errants sont agressifs envers les vélos, de nouvelles machines roulantes.
La cartouche du revolver Velodog est chargée avec de petits plombs. Pour effrayer les chiens, des balles en liège ou en bois sont utilisées. L'objectif est de leur faire peur, mais pas de les tuer.
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En France, le Bulldog et ses copies sont classés en catégorie D en raison de leur ancienneté et de leur calibre. Ce classement concerne les armes à feu anciennes dont le brevet est d’avant 1900 et qui sont considérées comme moins dangereuses du fait de leur âge et de leur technologie.
Toutefois, certaines versions en calibres 6.35 mm et 7.65 mm, ont été surclassées par arrêté, ce qui signifie qu’elles sont soumises à une réglementation plus stricte. Cette distinction est importante pour les collectionneurs et les amateurs d’armes anciennes, car elle détermine les conditions d’acquisition, de détention de ces revolvers.
S'ill s’agit de modèles postérieurs à 1900, l’arme n’e sera pas classée en D2. Par contre, lorsque le revolver comporte un barillet basculant (latéralement ou vers l’avant), on s’écarte trop des brevets originaux. Ces revolvers postérieurs à 1900 sont alors classés en catégorie B) même si leur aspect archaïque pourrait faire dire le contraire.
La particularité des armes que nous étudions dans cette page est d’avoir un barillet non basculant dans lequel les cartouches doivent être chargées une à une et les étuis extraits un par un après le tir à l’aide d’une baguette basculante logée dans l’axe du barillet.
Le classement en catégorie D§e) du Bulldog et de ses copies ne fait donc aucun doute, tant qu’il s’agit d’armes à barillet non basculant. Sauf les armes en calibre 6.35 et 7.65 qui, elle, sont surclassées par arrêté. Sachez que l’arrêté du 29 août 2018 les surclasse en catégorie B). Si vous détenez une arme classée en catégorie B), pour couler des « jours heureux » vous devez impérativement vous mettre en règle.
Attention, il y a une sorte de revolver proche des bulledog qui, en général ont une protubérance à l’arrière de la carcasse et qui sont en calibre 6,35 ou 7,65.
Le revolver Bulldog a marqué son époque par sa popularité et son influence sur la conception d’armes compactes. Il est souvent associé à l’image du gentleman anglais du XIXe siècle, armé d’un revolver discret mais puissant pour assurer sa sécurité. Cette arme a également été largement utilisée par les forces de police et les civils dans de nombreux pays, contribuant à son aura légendaire.
De plus, le Bulldog a inspiré de nombreux fabricants d’armes qui ont cherché à reproduire son succès en proposant des modèles similaires adaptés aux besoins des utilisateurs modernes. Le revolver Bulldog, né de l’ingéniosité de l’armurier Webley, représente une étape importante dans l’évolution des armes de poing compactes.
Sa combinaison de puissance, de compacité et de fiabilité en a fait une arme emblématique du XIXe et début du XXe siècle.
Caractéristique | Description |
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Origine | Britannique (Webley), Copies Belges |
Date de Brevet | 1868 (Webley RIC) |
Première Commercialisation | 1878 (Webley Bulldog) |
Calibres | Variés (.22 à .455) |
Mécanisme | Simple et double action |
Utilisation | Autodéfense, Usage Policier |
Classification (France) | Catégorie D (sauf exceptions) |
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