«C’était un grand moment !» À Bruniquel, un village de 610 habitants du Tarn-et-Garonne à trente kilomètres de Montauban, le tournage du Vieux Fusil, en 1975, reste un temps fort de l’histoire locale. Les figurants qui ont participé à cette aventure ne sont plus nombreux, mais le film continue à drainer toute l’année des touristes jusqu’à la cité médiévale, classée parmi les plus beaux villages de France.
Le film de Robert Enrico raconte l’histoire d’un paisible chirurgien de Montauban, Julien Dandieu (Philippe Noiret), qui, aux dernières heures de l’Occupation en 1944, venge le meurtre de sa femme Clara (Romy Schneider) et de sa fille dans un village décimé par une division allemande. Inspiré du massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, le film Le Vieux Fusil fut tourné, non pas dans le Limousin, mais dans le Tarn-et-Garonne.
C'est dans la commune de Bruniquel (Tarn-et-Garonne) que fut tourné le film Le vieux fusil. C’est dans le village de Bruniquel (Tarn-et-Garonne) que fut tourné le film Le vieux fusil. Le tournage a marqué les habitants de ce petit village de quelque 620 âmes. Celui-ci est resté marqué par ce tournage. Les figurants très nombreux n’ont jamais oublié cette aventure.
À l’office de tourisme, on peut presque situer chaque scène de mémoire. Florence Brutto, coiffeuse au village depuis un an, a regardé le film à son arrivée comme un rituel d’intégration. «Je cherche une affiche du film avec Romy Schneider. Beaucoup de gens ont des photos du tournage chez eux», témoigne la jeune femme. L’ancienne conciergerie accueillait la scène où Julien Dandieu tue le dernier de ses ennemis. La cour du château a été le cadre de la fête du village, mais aussi de l’assassinat de la mère et de la fille, dans la terrible «scène du lance-flammes».
Des aménagements avaient été nécessaires, à commencer par la construction d’un pont-levis aujourd’hui détruit que les touristes cherchent en vain. Le puits dans lequel le personnage principal abat sa première victime est en revanche toujours là. Les astuces du montage -entretenant l’illusion que Bruniquel, Bonaguil et Penne, deux autres communes du Quercy, n’en forment qu’une- ont fasciné les habitants et créé une durable complicité entre le film et le village.
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Yvan Bianchi, directeur de l’office du tourisme, se souvient de la première fois qu’il a vu le film dans un cinéma de Montauban : «Dans la salle, tout le monde pleurait, et moi, j’avais envie de rire ! Denis Montet, agriculteur bruniquelais, avait prêté aux accessoiristes une charrette et des bêtes. La vache errante, qui annonce au début du film le massacre du village, lui appartenait. Recruté comme figurant, il se souvient surtout avoir attendu : «Dès qu’un petit nuage passait, il fallait tout arrêter. Ma scène n’a pas été retenue, alors que j’ai dû venir six fois, parfois pendant une demi-journée !» En dédommagement, il touchait 50 francs par jour. «Nous ne savions pas comment se tournait un film.
Yvan Bianchi s’étonne encore de «l’usine» déversée chaque jour par les camions, comme ces dizaines de projecteurs dardant leurs rayons sur la petite fenêtre de la conciergerie pour simuler l’éclat du jour. Les apparitions de Romy Schneider constituent un autre souvenir brûlant : «Je revois ses longues jambes fines sortir de la Mercedes. C’était une star, une grande dame. On ne pouvait pas l’approcher comme ça», se souvient Jacky Poussou. À l’époque, l’actrice frôlait le surmenage. «Elle jouait des scènes très dures. J’ai assisté à celle du viol. À la fin, elle était véritablement bouleversée», se souvient l’artiste. Plusieurs habitants évoquent aussi avec émotion la présence du fils de Romy Schneider, David Meyen, alors âgé de 9 ans, mort six ans plus tard. Mais de tous, c’est bien Philippe Noiret, cet homme «simple et ouvert», qui a su le mieux se faire aimer des Bruniquelais.
On a l'habitude de dire : "Le film Le vieux fusil a été tourné au château de Bruniquel !" Ce n'est qu' en partie vrai, puisqu'à Bruniquel il y a deux châteaux. Le Jeune et le Vieux. Les deux sont sur le même promontoire à quelques dizaines de mètres l'un de l'autre, bâtis sur le site où, déjà, les Romains avait construit leur château.
Au 15e siècle la propriété appartient à la famille de Comminges. Le père et le fils sont fâchés. Le père décide de donner la moitié du domaine à son neveu. S'en suit une querelle familiale sans fin. Le fils tente de faire passer le père pour fou. La justice ne tranchera pas. Le fils déshérité décide alors, de faire construire le château jeune à quelques mètres du vieux château et le neuveu fait aussitôt construire un mur entre les deux châteaux. Les guerres de Religions viennent couronner le tout. La bataille s'étalera sur deux siècles. En 1987 la commune rachetera les deux édifices.
Les châteaux de Bruniquel accueillent deux expositions permanentes, l’une sur le tournage du film Le vieux fusil et l’autre sur la préhistoire, ainsi que des expositions temporaires de peintures et de photos tout au long de l’été. Une exposition des photos du tournage est présentée dans une salle du «château vieux».
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À cheval entre les plateaux calcaires des causses et la vallée de l’Aveyron, le Quercy respire la quiétude des petits villages d’antan. C’est ce lourd passé qu’avait choisi de mettre en scène le réalisateur Robert Enrico dans le film devenu culte : Le Vieux Fusil, interprété par Philippe Noiret et Romy Schneider en 1975.
Avec ses paysages à couper le souffle, ses villages médiévaux et ses châteaux, le Tarn-et-Garonne est une terre propice aux décors de cinéma.
Beaucoup de choses plus ou moins bonnes ou mauvaises ont été dites sur le sens profond a donné au message délivré par ce film, mais il n'en reste pas moins que c'est une œuvre absolument marquante à cause de son impact psychologique et émotionnel puissant. Cela pousse ... Philippe Noiret dans un rôle tout simplement monstrueux, au sens propre comme au figuré ( il était l'un des rares acteurs de l'ancienne génération capable d'insuffler une telle bienveillance aux personnages qu'il incarnait ; quand Noiret disait " je t'aime ", c'était pour de vrai ; sa rondeur, sa voix, son oeil malicieux manquent définitivement au cinéma français ).
Film d'une extrême dureté, Le vieux fusil nous plonge dans l'horreur de la guerre, et en particulier dans le massacre de civils par les nazis. Pour réaliser ce film, Robert Enrico s'est inspiré du triste évènement d'Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne qui eut lieu le 10 juin 1944 et qui fit 642 victimes. C'est un film poignant devant lequel on ne peut rester insensible; certaines scènes sont vraiment insoutenables.
Lieux mythiques du cinéma : Le village de Bruniquel, dans le Tarn-et-Garonne, a accueilli le tournage du film de Robert Enrico, au printemps 1975.
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