La longue-vue correspond à un dispositif optique monoculaire permettant d’obtenir des grossissements plus forts qu’une paire de jumelles. Une fois le sujet repéré avec votre instrument binoculaire, vous pourrez installer votre lunette d’approche sur son trépied et profiter d’une longue et confortable séance d’observation. Il existe de nombreux modèles sur le marché, chacun conçu pour un usage différent (ornithologie et étude des animaux sauvages, randonnée, tir sportif, chasse…). Acquérir l’appareil le plus adapté à votre activité peut donc s’avérer difficile. Mais comment choisir sa longue-vue ?
Avant d’analyser les critères techniques de votre futur appareil d’observation, il vous faudra déterminer au cours de quelle activité vous souhaitez l’employer. En effet, chaque type de longue-vue correspond à un usage précis. Les passionnés d’ornithologie (étude des oiseaux) et d’observation de la faune sauvage recourent souvent à une lunette d’approche lors de leurs excursions.
Pour obtenir des images nettes et contrastées, nous vous recommandons d’opter pour une longue-vue compacte avec un facteur d’agrandissement de 30 à 40 fois, comme la Kowa TSN-601. Vous pouvez tout aussi bien choisir une lunette terrestre dont le grossissement peut aller jusqu’à 60 fois. Vous pratiquez la randonnée de manière régulière et vous aimez prendre le temps d’observer le paysage ? Comme pour l’ornithologie, nous vous recommandons un instrument grossissant entre 20 et 60 fois se transportant facilement et permettant des vues lumineuses et précises.
Les chasseurs privilégient généralement des lunettes d’approche robustes, étanches et lumineuses afin de pouvoir observer leurs cibles à tout moment de la journée. Un instrument doté d’un facteur de grossissement allant de 20 à 70 fois et d’un diamètre d’objectif de 80 mm minimum se montrera idéal lors de vos sorties au crépuscule puisqu’il vous fournira un maximum de lumière.
Si vous pratiquez le tir, il vous faudra choisir une lunette suffisamment lumineuse et puissante pour distinguer les impacts de balles jusqu’à 300 m. La digiscopie est un loisir consistant à prendre des photographies grâce à un appareil numérique ou un smartphone fixé sur l’oculaire d’une longue-vue terrestre. Vous souhaitez devenir digiscopeur ?
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Vous avez identifié vos usages ? Parfait ! Le facteur de grossissement correspond au premier critère technique à considérer avant de choisir une longue-vue. Il s’agit de l’agrandissement apparent d’un sujet restitué par un instrument d’optique. Il est signalé par les premiers chiffres mentionnés dans la dénomination. Plus ce facteur sera élevé, plus l’image de l’objet observé paraîtra proche.
Prenons l’exemple de la lunette Perl Iraty 20-60×80 à visée coudée. En utilisant cet appareil, vous bénéficierez d’un grossissement allant de 20 à 60 fois. Le diamètre de l’objectif est le second nombre indiqué dans la désignation de l’instrument, après le signe x. Plus il sera large, plus la longue-vue captera de la lumière. Si vous optez pour une lunette terrestre de grand diamètre (comme la Celestron REGAL M2 22-67x100ED), vous pourrez ainsi obtenir des vues très lumineuses, notamment au moment du crépuscule. Ce type d’appareil demeure toutefois beaucoup plus lourd et encombrant.
La pupille de sortie correspond au petit cercle lumineux situé sur l’oculaire de votre longue-vue. Pour calculer son diamètre, divisez la largeur de l’objectif par le grossissement. Pour bénéficier d’un certain confort visuel, veillez à ce que cette valeur demeure légèrement supérieure au diamètre de la pupille de votre œil. Durant le jour, elle mesurera entre 2 et 3 mm, tandis que la nuit, elle pourra se dilater jusqu’à 7 mm.
Enfin, pensez à étudier les caractéristiques physiques des différents instruments d’observation monoculaire disponibles à la vente. Que vous pratiquiez l’ornithologie, la randonnée ou encore la chasse, vous devrez vous procurer une lunette étanche et robuste. En effet, il est fréquent de laisser tomber son instrument ou de se faire surprendre par la pluie lors d’une excursion en pleine nature.
La taille et le poids représentent des critères à ne pas négliger lorsque l’on doit transporter son matériel sur plusieurs kilomètres. La lunette terrestre reste un appareil d’observation relativement léger et maniable. Si vous partez sur un sentier de grande randonnée, vous pouvez choisir une longue-vue, comme la Kowa TSN-502 qui ne pèse que 400 g.
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Une personne portant des lunettes peut éprouver des difficultés à approcher suffisamment son œil de l’oculaire. Pour faciliter la vie des observateurs, de nombreux fabricants ont mis au point des longues-vues équipées de bonnettes rétractables.
Avant de choisir la longue-vue qui vous convient, il est important de distinguer les deux grands types de longues-vues, à savoir : la longue-vue astronomique et la longue-vue terrestre. Pour le tir, la chasse et l’observation des oiseaux, vous aurez besoin d’une longue-vue terrestre. Ces optiques d’observations sont robustes, imperméables et hermétiques aux poussières, dont le mécanisme précis se trouve à l’intérieur du corps de l’instrument.
Du point de vue de la digiscopie, il est nécessaire de se tourner vers du matériel de qualité, en regardant tout particulièrement le type de verres et des prismes utilisés afin de vous garantir une netteté et un rendu des couleurs acceptables pour réaliser des photos et des vidéos.
Cela paraît évident mais il n’est pas rare que certains choisissent de s’en passer et finissent par regretter une fois arrivé sur le terrain. En effet le trépied vous permet d’une part de verrouiller la vision sur l’objectif ainsi qu’à supprimer tous mouvements liés aux tremblements et à la respiration afin de distinguer chaque détails. Ainsi, un simple trépied, même petit, vous est indispensable.
Pour le tir un petit trépied de table sera suffisant pour l’utiliser en position couchée ou assise au poste de tir. Pour la digiscopie et l’observation d’animaux vous aurez sans doute besoin d’un trépied de grande taille pour pouvoir observer en étant debout.
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Les verres chromatiques sont présents dans le matériel entrée et milieu de gamme. C’est l’une des premières solutions trouvées par les fabricants d’optiques pour contrer les effets des aberrations chromatiques, elle consiste à coller deux verres l’un sur l’autre pour réfléchir plus de rayons lumineux au point focal.
L’aberration chromatique est réduite mais pas totalement (voir schéma), ainsi la troisième couleur n’est pas convergente au centre de l’optique. Cette technologie équipe toutes les lunettes de tir et longues-vues haut de gamme. Le principe est simple et repose sur l’utilisation d’au moins trois verres de haute qualité afin de faire converger la plupart des rayons lumineux au point focal.
Cette technologie n’est pas toujours mentionnée par les fabricants, certains tiennent à préciser la mention APO, mais la totalité des longues-vues haut de gamme sont équipées de 3 verres. Ces mentions désignent en réalité la même technologie, certains fabricant utilisent la mention ED (Extra low dispersion), UD (Ultra low dispersion), LD (Low dispersion), d’autres utilisent la mention HD (High definition ou High density).
Il s’agit ici d’une méthode de fabrication des verres qui a pour but de lutter contre les aberrations chromatiques et améliorer la netteté. Certains fabricants proposent des verres composés de fluorine (CaF2, fluorite en anglais). Encore une fois cette technologie sert à supprimer les aberrations chromatiques donc augmenter la netteté d’image et la qualité des couleurs.
Ce procédé est similaire à celui utilisé en ED, HD, UD et LD. Le traitement multicouche permet d’éviter qu’une partie de la lumière soit réfléchie par les verres. En l’absence de traitement, les verres produisent des reflets parasites et une partie de la lumière est renvoyée donc perdue. Ce traitement est primordial pour la luminosité de l’optique.
Le traitement multicouche équipe aujourd’hui la totalité des longues-vues et lunettes de tir même sur les modèles les plus bas de gamme. Sa mention relève uniquement du marketing et n’est plus un argument de vente. Attention car bien qu’il soit présent sur toutes les longues-vues et lunettes de tir, la qualité du traitement multicouche varie invariablement. Plus l’optique sera cher plus il sera de bonne facture. En général un traitement faisant l’objet d’un brevet déposé est synonyme de qualité.
Par contre un élément à vérifier systématiquement est le traitement de la totalité des verres présents dans l’optique (objectif + prismes + oculaire) ou de l’objectif uniquement. Une longue-vue avec traitement de tous les verres porte la mention “fully/multiple + toutes surfaces”. Les prismes sont des blocs de verre situés dans le coude de la longue-vue et qui servent à réfléchir l’image dans l’oculaire. De manière simplifiée ce sont les prismes qui assurent le virage de l’image dans le coude de la longue-vue.
Bak4 est un terme allemand signifiant couronne en Barium, BK7 signifie couronne en Borosilicate. Il s’agit ici d’une norme de fabrication des prismes. Le Bak4 offre une qualité supérieure au Bk7.
Les technologies Bak4 et Bk7 peuvent être associées aux mentions ED, HD etc. En effet les prismes et les verres sont deux choses différentes. Il n’est pas rare de trouver des longues-vues avec prismes Bak4 et des verres ED/HD.
L’architecture des prismes peut être en Toit ou de Porro. La majorité des longues-vues sont équipées de prismes de Porro, simples à fabriquer. Si l’on devait classer par ordre la performances des mentions, on placerait la Bk7 et Bak4 en dernier, les mentions ED/HD en second et la mention verre fluoré en première position.
De manière générale les longues-vues entrée de gamme comportent la mention Bk7, les longues-vues moyen de gamme Bak4 avec ou sans ED/HD, et le haut de gamme comporte souvent les mentions Doublet apochromatique + ED/HD, APO + ED/HD ou APO + fluorite (verres fluorés).
Ces termes sont des indicateurs qui pourront vous aider à faire votre choix, mais le prix reste malheureusement le seul critère fiable. Néanmoins à prix identique entre plusieurs produits de grandes marques, les mentions ne seront pas le critère pertinent.
L’aberration chromatique est ce qui se produit visuellement lorsque tous les rayons lumineux de différentes couleurs ne convergent pas tous au même point dans votre optique. C’est donc une catastrophe pour la digiscopie.
Le tir sportif impose à la longue-vue et au trépied des contraintes élevées et bien précises dans deux domaines :
Afin de pouvoir discerner des impacts de tir de petit calibre à 100m voire au-delà, même dans les zones noires de la cible, la longue-vue doit fournir une image très précise (on parle du « piqué ») et très contrastée. Elle doit également offrir ces qualités à des facteurs de grossissement assez élevés (30 x et plus) et donc être lumineuse.
Jusqu’à une distance de 100m, une longue-vue de 60-65mm de diamètre avec un zoom de type 16-48 sera suffisante et offrira l’avantage de la compacité et d'un prix plus abordable. Au-delà, la longue-vue devra avoir un diamètre d’objectif de l’ordre de 80mm et sera équipée d’un zoom de type 20-60. En donnant la possibilité de faire varier le grossissement, le zoom permet une meilleure adaptation aux conditions de luminosité et de perturbations ambiantes.
Pour le tir couché, l’accès à l’oculaire doit se situer à 20cm du sol environ et être latéral. Le premier besoin est donc celui d’un trépied bas mais assez stable et robuste pour supporter une longue-vue qui pèsera 1,5 kg ou davantage. Le second besoin est une longue-vue coudée à 45° qui donne précisément un accès latéral à l’oculaire, impossible avec un modèle droit. La présence sur la longue-vue d’un collier de fixation permettant de faire pivoter celle-ci autour de son axe alors qu’elle est fixée sur le trépied est un atout, car c’est la meilleure manière de trouver la position idéale, à proximité de l’œil du tireur.
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