Dans le monde de la photographie numérique, le viseur est un élément essentiel de l'appareil photo. Il existe deux types principaux de viseurs : les viseurs optiques et les viseurs électroniques. Cet article explore en détail le fonctionnement, les avantages et les inconvénients des viseurs électroniques.
Comme beaucoup de technologies utilisées en photographie numérique, les viseurs électroniques modernes doivent beaucoup au monde de la vidéo.
Ainsi, c'est dans le courant des années 70 qu'apparaissent les premiers viseurs électroniques, d'abord sur les caméras broadcast professionnelles - celles utilisées sur les plateaux télévisés - puis dans les caméscopes grand public.
La technologie est assez ingénieuse puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, de petits téléviseurs avec tube cathodique (Cathode Ray Tube, ou CRT, en anglais).
Le principe de fonctionnement est le même que dans les téléviseurs trônant alors fièrement dans nos salons : un tube à vide crée un champ électrique qui projette des électrons sur une couche électroluminescente, créant des points lumineux.
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La principale différence est que, devant cet écran, est disposé un système de lentilles afin de grossir l'image et, dans le meilleur des cas, d'ajuster la vergence (via un correcteur dioptrique) en fonction de l'acuité visuelle de l'utilisateur.
Ces viseurs CRT avaient de nombreux inconvénients, à commencer par l'encombrement.
Très longue, leur forme convenait assez bien aux caméscopes mais pas du tout aux appareils photographiques.
De plus, leur définition ne permettait pas une mise au point précise, ce qui faisait que ces viseurs servaient uniquement à vérifier le cadrage.
Les viseurs électroniques modernes utilisent des écrans LCD ou OLED pour afficher l'image.
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En 2015 - et a fortiori en 2016 -, deux technologies se partagent le marché : le gros des troupes est en LCD, ceux restants optent pour l'Oled, deux technologies bien connues puisqu'une fois encore dérivées de la télévision.
Aujourd'hui, la scission "LCD pour le bas de gamme, Oled pour le haut de gamme" n'existe plus puisque vous retrouvez aussi bien du LCD dans le Panasonic Lumix LF1 à 240 € que dans le Leica SL (Typ 601) à 6 500 €, par exemple.
Le principal fournisseur de dalles LCD est Epson, quand Sony fournit la majorité des dalles Oled.
Avant toute chose, le LCD offre un affichage aux couleurs plus pêchues - parfois au détriment de la fidélité -, plus contrastées et souvent plus lumineuses.
En théorie, les dalles Ultimicron sont exemptes d'effet arc-en-ciel. En théorie seulement...
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Les viseurs Oled, vous l'aurez compris, sont actuellement moins définis, mais ils ne sauraient tarder avant de combler leur retard.
Cependant, ce déficit tout relatif de définition est compensé par un affichage à l'apparence plus fine, à définition égale.
Plus fine et plus douce, ce qui est également dû à un traitement moins contrasté et des couleurs moins vives.
Leur principal avantage est l'absence d'effet arc-en-ciel.
Actuellement, les viseurs Oled se trouvent surtout dans les APN Sony et quelques hybrides Panasonic de dernière génération.
Il est intéressant de noter que, pour son modèle très haut de gamme (le NX1), Samsung, un leader de l'Oled, a pourtant opté pour un viseur LCD.
Avant de comparer LCD et Oled d'un point de vue pratique, rappelons les avantages communs à tous les systèmes de visée électronique.
Le premier, et pas des moindres : un viseur électronique permet de voir exactement ce qui sera pris en photo.
Et par "exactement", nous entendons cadrage, mise au point, balance des blancs, exposition.
Si le cadrage n'est pas exclusif aux viseurs électroniques - puisqu'un viseur reflex à 100 % permet la même chose -, les viseurs électroniques permettent de contrôler la balance des blancs et l'exposition en temps réel, ce qui est surtout pratique en lumière difficile, éclairage artificiel et faible luminosité.
En 2015, à part sur les modèles d'entrée de gamme, les viseurs électroniques ajustent automatiquement le gain afin de proposer une visée claire même lorsque la lumière manque.
Autre avantage appréciable : la réactivité identique, que vous utilisiez votre viseur ou votre écran.
Ainsi, sur un reflex, la réactivité sera excellente en visée optique mais très dégradée en LiveView, l'appareil se traînant même s'il s'agit d'un modèle haut de gamme.
Mis à part le Canon EOS 70D qui dispose d'un capteur pourvu de la technologie "Dual AF", rares sont les reflex à proposer, en visée sur écran, un autofocus correct.
Dernier avantage de la visée électronique : elle permet d'afficher de nombreuses informations contextuelles.
Alors, oui, les viseurs de reflex savent afficher la correction d'exposition, le niveau de charge de la batterie, le collimateur AF sélectionné et d'autres nombreux paramètres de prise de vue, mais seuls les viseurs électroniques permettent le focus peaking, les zébras et le zooming.
Le focus peaking est un atout décisif pour les amateurs de mise au point manuelle - ou lorsque l'AF baisse les bras - puisqu'il permet d'ajuster précisément la mise au point, même lorsque celle-ci n'est pas au centre du viseur.
Pour encore plus de précision, il est possible de zoomer dans l'image.
Voilà qui est fort pratique pour ceux ayant une mauvaise vue, que ce soit parce que vous portez des lunettes ou à cause de l'âge.
Bonus : pour ceux qui n'aiment pas, ou ne peuvent pas, se contorsionner, certains viseurs électroniques sont orientables.
Certains boîtiers Fujifilm (X-Pro1, série des X100) utilisent des viseurs hybrides à dalle LCD.
Oh, et puis, accessoirement : les viseurs électroniques prennent moins de place que les viseurs optiques des reflex, même si la taille des boîtiers est surtout conditionnée par le tirage mécanique des montures.
Comme toute chose en photographie, tout n'est pas rose dans la visée électronique.
En 2015, les principaux griefs à l'encontre des viseurs électroniques ont été résorbés, du moins sur les modèles les plus perfectionnés.
Depuis le Sony Alpha 77 et son viseur Oled de 2,36 millions de points, le grossissement et la définition sont jugés suffisamment confortables pour remplacer un viseur optique.
Depuis le Fujifilm X-T1, le lag (décalage entre la scène et son affichage) est quasiment nul.
Un viseur électronique ne fonctionne que si l'appareil est allumé : impossible de vérifier le cadrage de manière préparatoire, pour anticiper.
Un viseur électronique ne fonctionne que si l'appareil est allumé, donc il puise sur la batterie, alors qu'un viseur optique ne consomme rien.
Nous en arrivons à des cas presque paradoxaux où, sur le Sony RX1R II par exemple, l'utilisation du viseur fait chuter plus rapidement l'autonomie qu'avec l'écran arrière.
De plus, le viseur électronique n'est qu'un afficheur : c'est le processeur de l'APN qui génère l'image, ce qui puise donc dans ses ressources.
Bien souvent, la définition du viseur est limitée par la capacité de calcul du processeur.
Enfin, un viseur électronique permet de voir quand la lumière manque mais c'est souvent au prix d'un bruit numérique prononcé... et d'un lag augmenté.
Le Fujifilm X-Pro 3 dispose d’une particularité : un viseur hybride, à la fois optique et électronique.
Pour choisir entre les deux viseurs, il vous suffit de pousser une petite molette située à l’avant de votre appareil, juste à côté de l’objectif.
Elle peut se pousser vers l’extérieur, ou vers l’intérieur.
Si vous voulez changer de type de viseur, vous devez simplement la pousser vers l’extérieur.
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