Depuis l'avènement des civilisations, les êtres humains se sont toujours dotés d’armes à distance (arcs, javelots, lances pierres…) quel que soit le contexte. Chaque année, l’industrie de l’armement rivalise toujours d’imagination pour créer de nouvelles armes plus novatrices. Mais connaissez-vous les origines des armes à feu ? Dans cet article, nous vous proposons de suivre la chronologie de l’évolution des armes.
Au VIIIème siècle après Jésus christ, invention de la poudre noire par les chinois (et peut-être aussi les Indiens). Il s’agit d’un mélange de Salpêtre (nitrate de potassium), soufre, et charbon de bois. Ce mélange, lorsqu’il est de qualité et comprimé dans un canon, brûle à la vitesse d’environ 300 à 600 mètres par seconde (suivant sa granulométrie), ce qui constitue une explosion de type « déflagration » (vitesse d’inflammation inférieure au km/seconde). Faisant dans un premier temps office de carburant, la poudre noire servait à propulser les projectiles, elle servira par la suite de charge pour les fusées de guerre chinoises ainsi que des projectiles individuels comme les grenades en céramique et en fonte.
Dès 1150, des armées étrangères (Moyen-Orient) intègrent les systèmes à poudre noire dans leurs armements. Elles prennent la forme d’un canon à main, propulsant une flèche. Cette arme (le Madfaa) est l'ancêtre des armes portatives occidentales (arrivée vers la fin des années 1200). En Août 1324, apparait une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde). Celle-ci est montée sur un fût en bois, et posée à même le sol. Son pointage rudimentaire, se fait à l’aide de cales de bois glissées sous le fût. En effet le bruit rappelle le tonnerre de source divine, et l’odeur de soufre, le diable !
Les grenades feront leur apparition en Europe vers 1467. Ce sont le plus souvent des petites « gourdes » de terre cuite remplies de poudre et aussi de petites pierres dures, et équipées d’une courte mèche à allumer, qui sont lancées à la main sur des soldats ou dans les bâtiments.
Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse , destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm).
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Vers 1460 jusqu’à 1660, l’arquebuse, mot découlant d’hacquebute : C’est une arme à feu, à fût de bois, véritable ancêtre des carabines, mousquets et fusils, que l’on tient sous l’aisselle ou que l’on commence à épauler. La mise à feu est faite par un « serpentin » en fer fixé sur le côté du fût et tenant une mèche. L’arquebuse étant assez courte, se prêtait mal au tir de guerre sur plusieurs rangs, l’embouchure du canon se retrouvant au niveau de l’oreille du rang précédant.
En 1520, l’arquebuse à canon rayé (rainuré) hélicoïdalement : Il semble que le germanique Auguste Kotter, remarquant que les « viretons d’arbalète » (traits aux ailerons inclinés qui partaient en tournant sur eux-mêmes) avaient une plus grande précision que les « traits classiques » comme le « carreau . Il inventa le « rayage (rainurage) hélicoïdal » de l’intérieur des canons d’arquebuses. Le nom « carabine » provient d’un corps de gardes à cheval du roi de France Henri III qui étaient équipés d’une arquebuse à canon rayé. Pour des raisons de vitesse et de facilité de rechargement, le canon resta lisse, et la balle inférieure d’un à deux mm environ au calibre de ce dernier. Cette balle était enveloppée d’un « canepin , pièce de tissu graissé au suif, pour la caler dans le canon. Le nom canepin sera déformé en « calepin » à partir du 17è siècle.
Le plus grand créateur d'armes est Américain et s'appelle John Moses Browning. Ces nombreuses inventions et ses 128 brevets déposés ont changé le cours de l'histoire de l'arme et du monde moderne. John Moses Browning est né en 1855, fils d'un armurier Mormon de l'Utah aux états Unis. Très jeune, il préfère l'atelier de son père aux bancs de l'école et travaille inlassablement et ingénieusement à améliorer toutes les armes qui lui passent entre les mains. Très rapidement il dépose de nombreux brevets.
En compagnie de trois de ses frères et à la mort de leur père en 1879 il fonde «The Browning Gun Factory » qui va vendre de nombreuses licences de fabrication d'armes à Winchester dont la célèbre carabine 1894 utilisée par John Wayne dans les films de Western mais surtout fabriquée à 7 Millions d'exemplaires. La collaboration avec Winchester dure presque vingt ans, jusqu'à ce que la marque boude son nouveau projet du fusil semi-automatique Auto-5. Il se tourne dès lors vers la Belgique avec qui il a déjà travaillé pour son pistolet Automatique modèle 1900 fabriqué par la FN Herstal et tristement célèbre pour avoir été l'arme ayant servie à l'assassinat de l'archiduc d'Autriche à Sarajevo, top départ de la première guerre mondiale.
C'est en 1925 qu'est né le B25, premier fusil superposé qui représente le point culminant de la carrière du génial inventeur. Certaines marques Anglaises proposaient déjà des armes superposées mais à des prix prohibitifs et John pensait que la nouvelle loi fédérale de 1913 aux États Unis visant à limiter les fusils de plus de 3 cartouches pouvait nuire aux ventes de son désormais célèbre Browning Auto 5. Il travailla dès 1923 à la conception de son arme car John le visionnaire pense qu'un modèle produit en masse à un coût raisonnable devrait trouver un large marché dans son pays mais aussi à l'international.
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John Moses Browning avait compris que les utilisateurs de fusils de chasse et les adeptes du tir sportif préféraient un plan de visée réparti sur un seul axe. En 1926 il présente son projet à la FN Herstal qui produira l'arme mais son décès dans la même année ne lui permettra pas de voir son œuvre s'accomplir. Son fils Val Allen Browning terminera la phase de conception et supervisera la production. Il succède à son père à la tête de la société familiale.
Le fusil superposé Browning B25 est un fusil à batterie avec un axe avant transversal pour servir de charnière et assurer le pivotement du canon. Un large verrou plat se glisse dans les crochets du canon afin d'assurer une fermeture sans faille. Au cours de sa confection,le B25 supporte 2310 opérations de contrôle destinées à garantir la qualité et la précision de ses pièces. Son assemblage nécessite un minimum de 155 interventions manuelles vouées à assurer un ajustage irréprochable, ajustage qui surclasse les machines-outils les plus élaborées. La particularité du Browning B25 outre sa bascule haute est son bois de devant qui n'est pas crocheté au canon mais qui est solidaire de celui ci et coulisse vers l'avant afin de démonter l'arme.
Quatre modèles de B25 sont lancés en 1931 et en calibre 12 : le Standard, le Pigeon, le Diana et le Midas. La version calibre 16 sera produite dès 1936. Ils sont tous à double détente en attendant la version mono détente plébiscitée par les Américains sur laquelle travaillait John Moses Browning avant sa mort. C'est son fils qui termine la mise au point pour la monter de série en 1939. La production est interrompue en 1940 pendant la deuxième guerre mondiale et ne reprendra que quand l'usine de la FN Herstal sera reconstruite après les bombardements en 1948 date à laquelle est présenté la version en calibre 20.
Dans les années 1970, afin de diminuer les coûts de fabrication et faire face à la concurrence des fusils superposés Italien, Browning transfère la production dans son usine Miroku au Japon d'une version industrielle qui donne alors naissance à des modèles plus économiques comme le B125, le B325, le B425, le B525 et de nos jours le B725 à la bascule plus basse. Il est à noté qu'il n'y a pas eu de B625 car l'arme conçue à la place c'est appelée le Browning Cynergy mais n'a pas eu le succès de ses prédécesseurs.
De nos jours, le B25 continu d'être produit artisanalement par le Browning Custom Shop à Herstal et est disponible dans de nombreuses versions ou sur commande spéciale mais son prix dissuasif fait de cette arme une rareté et un objet de collection. Une version industrielle customisée par les ateliers et sortie en 2015 sous le nom de Browning B15 a remplacée dans les catalogues Browning la légende B25. Le B25 est, à ce jour, l’arme superposée la plus mythique et la plus admirée au monde tant son influence dans la création des armes de chasse a été importante. C'est le modèle qui est à la base de tous les fusils superposés produits depuis cette époque. Cette arme a feu superposée a changé l'histoire du fusil de chasse et John Moses Browning l'appela simplement B25 pour "Browning 1925".
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Les fusils de chasse français incarnent l’excellence et la tradition de l’armurerie nationale. C’est à partir du milieu du 17ème siècle que les commerçants de fourrures français ont fourni à leurs clients autochtones des fusils de chasse, à la fois comme cadeaux et pour le marchandage. Les Premières Nations étaient des clients sophistiqués et intelligents. Dès le début du 18ème siècle les Français et les Canadiens ont tenu des foires aux fusils à travers la Grande Louisiane à la satisfaction des clients. Ainsi ont pris naissance les populaires expositions d’armes à feu (gun shows) dans l’Ouest américain.
En 1793, M. Devisme ne se contenta pas de réaliser des armes innovantes pour son époque. Fabricant réputé, il avait même proposé certains de ses modèles à l'armée. Plus tard, Charles Pidault fut le successeur de Houllier-Blanchard. En 1902, le fabricant Vidier était installé au 1 bis, rue de Chaillot. Léopold Bernard, MM. Gastinne-Renette et tant d'autres... étaient alors très réputés.
Quand on parle de marque fusil de chasse français, un nom vient immédiatement à l’esprit : Verney-Carron. Cette maison stéphanoise, fondée en 1820, incarne l’excellence à la française. L’Atelier Verney-Carron, c’est la quintessence du sur-mesure. Chaque fusil qui en sort est une pièce unique, façonnée avec amour pour son futur propriétaire.
Et puis, comment ne pas évoquer Manufrance ? Bien que disparue en 1985, cette marque mythique a marqué l’histoire de la chasse en France. Ses modèles Idéal, Robust ou encore Simplex restent gravés dans la mémoire des chasseurs. Le fusil « Idéal » à pontet à lunettes : une arme raffinée et d’un fonctionnement sûr, qui participa au succès commercial fulgurant de la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Étienne. Ce fusil d’une grande finesse et d’une réelle élégance avait été conçu pour une clientèle aisée, souhaitant avoir une arme de classe. Les premiers fusils Idéal relèvent d’un brevet déposé le 27 novembre 1887 et accordé en février 1888. L’excellent fusil « Robust » fut commercialisé en 1913. Ce fusil juxtaposé, est certes moins luxueux que l’Idéal, mais jouit d’une solidité qui justifie bien son nom. Le fusil de chasse « Simplex ». Ce fusil de chasse à un coup fut utilisé par beaucoup de chasseurs à leurs débuts. Le fusil de chasse semi-automatique « Perfex ». Étant doté d’origine d’un magasin de 3 cartouches sans possibilité d’allonger le tube magasin, ce modèle est en catégorie C1°§a). Le fusil de chasse à répétition commandée « Rapid ». Ce fusil est ce que nous appelons couramment un « fusil à pompe », ce qui lui vaut aujourd’hui d’être stupidement classé en catégorie B.
Modèle | Type | Particularités |
---|---|---|
Idéal | Fusil de chasse | Arme raffinée et élégante, conçue pour une clientèle aisée |
Robust | Fusil juxtaposé | Moins luxueux que l'Idéal, mais très solide et populaire |
Simplex | Fusil à un coup | Utilisé par beaucoup de chasseurs à leurs débuts |
Perfex | Fusil semi-automatique | Magasin de 3 cartouches |
Rapid | Fusil à pompe | Fusil à répétition commandée |
Les fusils français se distinguent par leur précision légendaire. Qu’il s’agisse d’un superposé Fair ou d’une carabine Rival, la qualité de fabrication est au rendez-vous. Ne vous y trompez pas, si nos fusils s’inscrivent dans une longue tradition, ils n’en sont pas moins à la pointe de la technologie. Attention, l’acquisition d’un fusil de chasse n’est pas anodine. La législation française classe les armes en différentes catégories (B, C, D) selon leur mécanisme et leur date de fabrication.
Les nouvelles technologies, comme l’impression 3D ou les matériaux composites, ouvrent des perspectives inédites. Imaginez des fusils plus légers, plus résistants, et toujours aussi précis. De plus, la tendance est à l’éco-responsabilité. Les fabricants français travaillent sur des procédés de fabrication plus respectueux de l’environnement.
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