La police française, comme toute force de l'ordre, est équipée d'une variété d'armes pour assurer la sécurité publique et maintenir l'ordre. Parmi ces armes, les pistolets occupent une place centrale, notamment le Sig Sauer SP 2022, qui est devenu l'arme de service standard pour de nombreuses branches des forces de l'ordre.
Depuis 2003, la police nationale, la gendarmerie et les douanes sont dotées du pistolet automatique Sig Sauer SP 2022, une arme de conception suisse fabriquée en Allemagne. C’est Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur de l’époque, qui a initié cette harmonisation dans l’équipement des forces de l’ordre, après comparaison de plusieurs modèles par des professionnels.
Le Sig-Sauer SP 2022 est un pistolet semi-automatique conçu en Suisse par SIG (Schweizerische Industrie Gesellschaft) et produit en Allemagne par Sauer. Il équipe de nombreux corps d'État dans le monde. L’arme administrative dite de service ou encore de dotation est l’arme à feu confiée aux fonctionnaires de la Police nationale à titre individuel pour les besoins du service.
Pour répondre au cahier des charges, le fabricant a intégré des sécurités supplémentaires au pistolet : puce contre le vol, système de « double action » (le premier coup demande d’appuyer plus fort que les suivants). Chargé de ses quinze cartouches, le « Sig » pèse un peu moins d’un kilo.
Le SIG-Sauer SP 2022 est un pistolet semi-automatique issu de la célèbre série SIG-Sauer Pro. L'histoire fascinante de SIG Sauer remonte à 1853 en Suisse, avec la création de la Swiss Wagon Factory. Initialement spécialisée dans la construction de wagons, l'entreprise a rapidement élargi son champ d'activité en se lançant dans la fabrication d'armes à feu. En 1864, elle remporte un important contrat pour la production de 30 000 fusils Prelaz-Burnand pour le ministère de la Défense suisse, marquant ainsi le début de son succès dans le domaine des armes.
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Au fil des décennies, SIG Sauer a consolidé sa position sur le marché mondial des armes à feu. En 1985, elle s'implante aux États-Unis sous le nom de SIGARMS, établissant ses premières bases en Virginie avant de s'étendre au New Hampshire.
Certains des modèles emblématiques de pistolets SIG Sauer ont marqué l'histoire de l'armurerie. Le SIG P49, conçu en 1949 pour l'armée suisse, est devenu une icône de la marque, largement utilisée et appréciée, notamment dans les compétitions. Le P220, également introduit en 1949, a été spécialement créé pour répondre aux besoins de l'armée suisse, tandis que le P230 a trouvé sa place auprès des forces de police suisse.
Le SP 2022 est classé en catégorie B-1 en France et a été sélectionné suite à un appel d'offres en 2002. Depuis lors, il équipe la police nationale, la gendarmerie, les douanes et l'administration pénitentiaire françaises en calibre 9 mm Parabellum. Les munitions de service ont également évolué au fil du temps pour répondre aux besoins spécifiques des forces de l'ordre françaises.
Depuis les attentats terroristes de 2015, les policiers sont autorisés à le garder en permanence au lieu de le déposer à la fin de leur service comme cela se faisait depuis 2006. La raison d’être de ce port d’arme qui caractérise le policier est la légitime défense - la sienne ou celle d’autrui - et elle symbolise le monopole de la force légitime confié à la police.
On l’oublie aujourd’hui, mais les polices d’avant l’étatisation de 1941 étaient pour la plupart des polices municipales, dépendant des maires et des municipalités. Obligatoires dans toutes les villes de plus de 5 000 habitants depuis vendémiaire an IV, elles comportaient, sauf dans quelques grandes villes, des effectifs largement insuffisants en nombre et en qualité qu’il n’était pas question d’armer. La question de l’armement des policiers est donc, de ce fait, longtemps restée un problème parisien.
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Si les premiers sergents de ville en uniforme mis en poste, au nombre de 100, par le préfet Debeyllème en 1829, portaient une épée, celle-ci servait essentiellement à afficher leur qualité et leurs pouvoirs aux yeux du public. De ce point de vue, la IIIe République marque un tournant. Désormais l’armée, la Garde républicaine (corps de gendarmerie spécifique à Paris) et ce qu’on appelait la police municipale c’est-à-dire les gardiens de la paix, ont le monopole du maintien de l’ordre à Paris.
C’est après 1910 que les revolvers modèle 1873 ont été remplacés par des pistolets de calibre 6.35 mm beaucoup moins lourds et encombrants, et beaucoup plus discrets. Cette infériorité, déplorée par les intéressés et soulignée par les préfets de police et les secrétaires généraux à la police demeura la règle toute l’Occupation, puisque les autorités allemandes, qui craignaient que les policiers français ne retournent leurs armes contre les occupants, s’opposeront systématiquement et continument à toutes les demandes françaises visant à doter les policiers d’armes plus efficaces.
Seules exceptions : les policiers des brigades spéciales des RG-PP, chargées de la répression anticommuniste, qui obtiennent - non sans réticence des Allemands - des pistolets 7,65 mm et même quelques pistolets mitrailleurs (Sten Mk II et Thompson) saisis sur les stocks de la Résistance, et les gardiens des groupes mobiles de réserve (GMR - force civile de maintien de l’ordre, ancêtres des CRS qui leur succèdent en décembre 1944).
Les policiers (en civil) de la police judiciaire (brigade criminelle de la PP, brigades mobiles régionales de PJ de la Sûreté) ne sont que tardivement dotés d’armes à feu par l’administration. Malgré les dangers courus et contrairement aux gardiens de la paix, les inspecteurs de la sûreté parisienne, qui devaient pourtant affronter et maîtriser des criminels dangereux qui n’hésitaient pas à faire usage d’armes à feu, n’étaient pas armés par l’administration qui ne leur fournissait même pas de menottes. Leur seule «arme» consistait la plupart du temps en un «cabriolet» qu’ils confectionnaient eux-mêmes à l’aide d’une ficelle et de deux olives de bois ou une « ligote » qui servaient à entraver les criminels arrêtés.
Goron, le chef de la sûreté parisienne au début des années 1890, confirme que « l’administration laisse à ses agents le soin de se défendre ». Au premier congrès de police judiciaire internationale, qui se tint à Monte Carlo avant la Première Guerre mondiale, il avoue qu’il « défendait à ses agents d’avoir des armes », mais «critiquait tous ceux qui n’en avaient pas ».
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Alors que les exploits des « mobilards » des brigades du Tigre, créées en 1907, occupent une place croissante dans la presse, leurs inspecteurs étaient dans le même cas que leurs collègues parisiens : Jules Belin - le policier qui arrêta Landru - écrit qu’il dut acheter des menottes à ses frais pour opérer sa première arrestation.
Le 24 février 1941, quatre truands - Emile Buisson, Abel Danos, Jean-Baptiste Chave et Joseph Rocca-Serra - à bord d’une traction-avant Citroën noire commettent, rue du Louvre, le premier hold-up de l’Occupation contre deux encaisseurs du Crédit industriel et commercial en faisant un usage meurtrier de leurs armes automatiques. Ils ouvrent sans le savoir un nouveau chapitre de l’histoire du banditisme et, partant, de la police judiciaire.
L’impunité assurée par la protection de l’occupant qui en fit l’emploi que l’on sait dans des officines appelées « gestapos françaises » - de la rue Lauriston, de l’avenue Foch, de l’avenue Henri-Martin, de Neuilly …- donna aux truands toutes les audaces. À la Libération, ces « gestapaches », après une brève reconversion dans la Résistance, profitant à plein de la désorganisation et de l’impuissance d’une police judiciaire déconsidérée et paralysée par son image noire et de surcroit en pleine auto-épuration, se lancèrent dans une escalade de coups audacieux et de cavales meurtrières qui ensanglanta l’après-guerre.
Cette confrontation de plus en plus violente avec des malfrats et des gangs lourdement armés a définitivement changé la donne. L’escalade dans l’affrontement, une dotation en armes de plus en plus lourdes - police python 357 magnum, Manurhin, fusils à pompe etc. - datent de cette époque.
Bien que le Sig Sauer SP 2022 soit l'arme de service la plus courante, d'autres pistolets sont également utilisés par certaines unités spécialisées ou dans des contextes spécifiques :
Le Glock 17, reconnaissable par son identité forte, noir, rectangulaire et compact, est l’arme incontournable de la Police Municipale. Conçu et fabriqué en 1980 par l’entreprise autrichienne d’armement Glock, le Glock 17 est un pistolet semi-automatique dédié aux forces de police et aux militaires.
Il existe cinq grandes générations de Glock 17. Parmi les différentes variantes, on retrouve :
Le Glock 17 est un des pistolets les plus réputés au monde, pas uniquement pour sa légèreté et son aspect compact, mais surtout pour son côté précurseur. À sa sortie, le Glock 17 est le premier pistolet à être fabriqué en polymère. Innovation supplémentaire, il possède un percuteur lancé, ce qui permet de réarmer l’arme sans changer de cartouche si une cartouche est mal percutée. Enfin, le Glock 17, qui utilise des munitions Parabellum de 9 mm, dispose d'un chargeur de 17 cartouches.
En France, le Glock 17 est une arme couramment utilisée par la Police Municipale, mais certaines unités d’élite telles que le GIPN, le GIGN et le RAID en sont également équipées. La dernière génération de cette arme (la génération cinq) est désormais l'équipement de l'armée française, en remplacement des PA MAS G1 et PA MAC 50.
En 1992, l’entreprise Glock équipait déjà les militaires et les forces de l'ordre de 45 pays. En 2007 on comptait plus d’une soixantaine de pays équipés en Glock 17. Parmi les pays qui l’utilisent on peut citer :
Un entretien régulier du Glock 17 est essentiel pour assurer sa performance optimale et sa longévité. Il est recommandé de suivre les conseils du fabricant en matière de nettoyage et de lubrification, et d'inspecter régulièrement les pièces pour détecter les signes d’usure ou de dommage.
Pistolet | Utilisateur Principal | Caractéristiques |
---|---|---|
Sig Sauer SP 2022 | Police Nationale, Gendarmerie, Douanes | Fiabilité, sécurité, calibre 9 mm Parabellum |
HK USP | Unités Spéciales, Forces de Sécurité | Fiabilité, précision, polyvalence |
Manurhin MR73 | Certaines Unités | Précision, robustesse |
FN Five-seveN | Unités Spécialisées | Munition 5.7x28mm, perforation des gilets pare-balles |
Glock 17 | Police Municipale, Unités d'Élite | Légèreté, compacité, polymère, calibre 9 mm Parabellum |
En conclusion, le choix des pistolets utilisés par la police française est un équilibre entre fiabilité, performance et adaptation aux besoins spécifiques des différentes unités. Le Sig Sauer SP 2022 reste une arme de service essentielle, tandis que d'autres modèles comme le Glock 17 et le HK USP complètent l'arsenal pour répondre aux défis variés rencontrés sur le terrain.
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