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Le pistolet Star espagnol est une arme emblématique avec une histoire riche et variée. Cet article explore les origines de la marque Star, ses modèles les plus connus et son impact sur l'armurerie mondiale.

Les Origines de Star

À l’origine, fut créée en 1903 par Théodore Bergmann, en collaboration avec Louis Schmeisser, la « 9mm Bergmann-Bayard » pour le pistolet Bergmann n°6. Destinée à améliorer le pistolet n°5, elle permet l’adoption du modèle n°6 par l’armée espagnole, puis du n°8. Très satisfaite du rendement de cette cartouche dans le Bergmann-Bayard 1910-21, l’Espagne va l’adopter comme cartouche réglementaire sous le nom de 9mm « Largo Ordinario mod.

Ainsi, tout comme pour la firme Bergmann, la vocation initiale de sous-traitance de pièces détachées mécaniques peut se trouver rapidement complétée par la production d’éléments destinés au montage des pistolets réalisés par les nombreux artisans locaux. Cependant, une opportunité d’investir le marché militaire apparaît lorsque l’armée espagnole, mécontente des délais de livraison des 3000 exemplaires du Bergmann (Mars) 1905 (devenu 1908, livré 3 ans après la commande initiale), manifeste son intention de privilégier une production nationale.

L'Émergence de la Marque "Astra"

En 1914, afin de désigner ses propres modèles, la manufacture dépose la marque commerciale « Astra ». L’armistice nécessite alors la conception d’un nouveau produit, ce sera un successeur au Campo-Giro légèrement vieillissant (qui demandait 3 mains pour le démontage…) et menacé par l’apparition de l’excellent « Star », copie du colt 1911 en 9 para du concurrent Bonifacio Echevarria.

L’Astra 400 est donc retenu comme modèle officiel de l’armée espagnole en août 1921 en tant que Pistola de 9mm Modelo 1921, à l’issue d’une série de tests d’endurance probants avec notamment le tir d’un millier de cartouches sur et sous-chargées.

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Les caractéristiques de l’Astra 400 sont notamment la simplification considérable du mécanisme par rapport au Campo-Giro : pas de système de retour à l’ouverture de la culasse, « l’inertie de la lourde glissière et la force du ressort récupérateur logé autour du canon, suffisant pourtant à assurer un parfait fonctionnement de l’arme » (Luc Guillou).

Le Pistolet Star 1914 et la Première Guerre Mondiale

En 1914, confrontée à une impasse dans son conflit avec l’Allemagne, la France s’est trouvée dans le besoin urgent de constituer ses stocks d’armes de poing. Elle s’est tournée vers l’Espagne, un pays neutre avec une tradition et une industrie armurière très développées.

En plus des pistolets de type Ruby et des revolvers espagnols, la France a décidé d’acquérir auprès de la société Star Bonifacio Echeverria le modèle Star 1908, décliné en deux variantes : le modèle de troupe et le modèle d’officier. Officiellement adopté par l’armée française, le pistolet est devenu le modèle 1914.

Il s’agit d’un pistolet à culasse non calée, s’inspirant du système Mannlicher 1901, avec un calibre de 7.65 court (32 ACP), une munition équivalente au 8mm92 réglementaire. Le modèle de troupe dispose d’un canon plus long et d’une plus grande capacité dans le chargeur, tandis que le modèle d’officier a un canon plus court et une capacité réduite dans le chargeur.

Facile à produire en grand nombre et bien fini, ces pistolets ont équipé les officiers, les sous-officiers français, les utilisateurs de mitrailleuses et les nettoyeurs de tranchées. Ayant démontré son efficacité pendant la Première Guerre mondiale, le pistolet a poursuivi sa carrière pendant la Seconde Guerre mondiale pour pallier le manque d’armes de poing.

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Le Star 1914 est l’archétype de ce qui se fait de mieux en ce début du XXème siècle. Son ergonomie et sa conception prennent source dans une arme en provenance d’Autriche-Hongrie et possédant un chien extérieur: le Mannlicher 1901.

Proposé dans de nombreux catalogues et diffusé auprès de nombreuses commissions, il n’est pas étonnant que des petits malins aient essayé de le copier ce 1901, à l’instar des pistolets Brownings qui connaissaient alors un grand succès. Les seuls à tenter l’expérience seront les membres de la famille Echeverria, dont la nouvelle société fondée en 1905 sous le nom commercial de « Star » cherche à se lancer dans l’aventure de ces tous nouveaux « pistolets à répétition automatique ».

Le frère de Bonifacio, Julian Echeverria deviendra même l’un des principaux développeurs du pistolet Campo-Giro 1913 qui équipera l’armée à partir de 1913. Il finira directeur de l’école d’armurerie d’Eibar.

Ce modèle, dont s’inspire Bonifacio, est d’une ligne quasi-architecturale. On croirait voir, vu de dessus, un des gratte-ciels qui couvriront bientôt les villes occidentales. Son ergonomie et sa manipulation sont surprenamment modernes, et cela à une époque où le concept de culasse enveloppante à la Browning n’est encore qu’une idée.

Il fonctionne suivant un principe de culasse non calée et possède un capot glissant vers l’avant qui recouvre la partie qui accueille l’essentiel des pièces en mouvement. L’arme est pourtant pleine d’archaïsmes qui montrent qu’il a été conçu par des gens du siècle dernier.

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Une première mouture prénommée La Lira naît en 1907 après deux ans de table à dessin et de recherche d’une structure en mesure de le produire. L’arme est dotée d’un chargeur détachable et d’une mécanique simplifiée et robuste. En 1909 et 1910 viendront des modèles améliorés et réduits pour la cartouche de 6,35mm.

Un grand sens pratique prédomine chez cet espagnol. Les armes se Star sont fort bien conçues, tant du point de vue ergonomique que mécanique. Elles utilisent des machines modernes, maniées par un personnel qualifié et bien encadré.

Un œil moderne y verra aussi des similitudes entre le Star 14 et le Colt 1911, arme avec laquelle le Star s’hybridera de plus en plus au cours des années 1920 au point d’en fabriquer des quasi-clones qui seront adoptés par l’armée et la guardia civile espagnoles et même l’Allemagne comme arme de complément.

Ce seront les fameux Ruby, dont la production frôlera le million d’exemplaires. Posés sur la même table, côte à côte, avec les Ruby et d’autres, il faut dire que le Star sait se distinguer. L’arme est simple, bien en main, extrêmement précise, facile d’entretien, soigneusement ajustée et drapée d’un sublime bronzage noir.

On notera son extracteur externe, robuste et facilement accessible. Les 10% de coût supplémentaire par rapport aux Ruby se justifiaient amplement. L’arme est très appréciée de nos officiers aussi. D’autant plus que le gain en capacité de perforation obtenus ne pouvaient que leur plaire.

Production et Utilisation du Star 1914

Outre les pertes liées aux guerre et au temps qui passe, la difficulté à trouver des pistolets Star de nos jours s’explique aussi par des considérations strictement espagnoles. D’abord une production compliquée. L’approvisionnement en matières premières de qualité et la farouche concurrence tarifaire et de personnel que se lancent entre eux les producteurs d’Eibar compliquent la première livraison des armes d’Echeverria qui n’arrivent qu’à l’hiver 1915 alors que, depuis cinq mois, les Ruby et leurs clones envahissent déjà les étuis de nos troupes.

La fin de la guerre viendra contrarier les améliorations de lignes de production enfin mises en place. Ce ne seront in fine que 24 700 modèles 1914 qui seront livrés à la France. Toutes versions confondues, qu’elles soient de taille standard ou bien de poche. Certains auteurs contemporains attribuent des noms apocryphes de « modèle troupe et officier » à ces deux modèles.

Le solde de la production de Star 14 sera absorbée par la guerre civile espagnole, le modèle 1914 étant d’ailleurs amélioré par des variantes en 1919, surnommée « la sindicalista » (!) tant elle était populaire chez les commandos ouvriers.

Les 24.700 pistolet Star 1914 produits, comparés au million de Ruby et au demi-million de revolvers inspirés des Colt et autres Smith et Wesson, ne seront qu’une goutte d’eau dans la production de guerre. Mais ils marqueront les mémoires tant des combattants que des ingénieurs et ouvriront la voie au secteur économique la plus fructueux de la péninsule dans l’après-guerre.

Le contrôle offert à la fois par le chien extérieur et sa sûreté à drapeau monté sur la culasse font que sa manipulation est très agréable et sans faille. Il est même par cet aspect plus sûr qu’un Colt de série pré-80 car cette sécurité offre une assurance maximale en cas de chute. Aucun risque que le choc fasse partir le coup. Un entraînement au stand en tir à sec est également envisageable grâce à cette fonctionnalité.

Solidité, fiabilité, précision et facilité d’utilisation, Le Star 14 avait tout pour remporter un marché militaire. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que Star tenta de postuler aux tests de 1920 pour l’adoption d’un nouveau P.A pour l’armée française.

Des clichés, aussi rares que les armes elles mêmes, les montrent encore présents en 1940. D’après le livre du général Besson et de Pierre Rosière, il semblerait que la majeure partie des Star 1914 survivants en 1940 aient été livrés à la gendarmerie nationale.

Le Star "La Sindicalista"

Certains auteurs contemporains attribuent des noms apocryphes de « modèle troupe et officier » à ces deux modèles. Il va de soi que leur arme étant leur propriété personnelle, les officiers qui échangeaient leur 92 d’ordonnance ou acquièraient un Star neuf n’étaient pas astreints de choisir l’un plutôt que l’autre.

Le solde de la production de Star 14 sera absorbée par la guerre civile espagnole, le modèle 1914 étant d’ailleurs amélioré par des variantes en 1919, surnommée « la sindicalista » (!) tant elle était populaire chez les commandos ouvriers. Ils avaient l’habitude de trouer le fond de la poche droite de leurs larges pantalons afin d’y suspendre au niveau du genou, au moyen d’une ficelle, l’instrument de leur révolte.

Au-delà de son utilisation militaire, le pistolet Star a acquis une dimension symbolique, notamment en Espagne. Surnommé "la sindicalista", il était populaire parmi les commandos ouvriers pendant la guerre civile espagnole. Cette association avec le mouvement ouvrier a contribué à forger son image et sa place dans l'histoire.

Un Pistolet d'Art et ses Conséquences

Un pistolet d’art offert à un président espagnol en 1932 mène trois collectionneurs en garde à vue. Comment une passion peut-elle devenir un cauchemar judiciaire ? Imaginez-vous réveiller un matin par un coup de fil menaçant : « C’est la gendarmerie, ouvrez ou on casse la porte ! » C’est l’expérience bouleversante qu’ont vécue trois collectionneurs passionnés, tous résidant en Seine-et-Marne, à cause d’un objet qu’ils chérissaient : un pistolet espagnol, véritable œuvre d’art.

Ce n’était pas une arme banale, mais une pièce historique, un Star modèle D de calibre 9 mm, offert en 1932 à un haut dignitaire espagnol. Pourtant, cet objet de collection, admiré pour ses gravures et son passé, a conduit ces amateurs d’histoire face à la justice. Comment une passion peut-elle mener à une telle mésaventure ? Pour ces trois collectionneurs, l’amour des objets anciens est plus qu’un passe-temps : c’est une quête de mémoire.

Le pistolet en question, fabriqué à Eibar, ville basque réputée pour son savoir-faire armurier, n’était pas une arme ordinaire. Ses gravures complexes et ses inscriptions en espagnol en faisaient une pièce digne d’un musée. Leur intention était noble : retracer l’histoire de cet objet.

En avril dernier, l’un d’eux contacte un musée basque pour en savoir plus sur ce pistolet, offert en 1932 à un personnage clé de l’histoire espagnole. Ce geste, fait en toute transparence, semblait anodin. « Je voulais juste comprendre l’histoire de cette pièce. Je n’imaginais pas que ça me mènerait en garde à vue.

En janvier, l’un des collectionneurs, que nous appellerons Georges, reçoit un appel matinal glaçant. La gendarmerie est à sa porte, accompagnée d’une unité d’élite lourdement équipée. « J’ai cru à une erreur », confie-t-il. Rapidement, il est conduit en garde à vue, où il apprend que son appel au musée a attiré l’attention des autorités.

Les deux autres collectionneurs, eux aussi passionnés par les antiquités militaires, subissent le même sort. Perquisitions, interrogatoires : leur quotidien bascule. Le cœur du problème réside dans un manque de connaissance des lois sur les armes. En France, posséder une arme, même ancienne, sans autorisation peut entraîner des poursuites. Ce pistolet, bien que datant des années 1930, restait fonctionnel, ce qui le rendait soumis à des règles strictes.

Ce pistolet n’est pas un simple bout de métal. Fabriqué par la marque Star, il a été offert à Niceto Alcalá-Zamora, premier président de la IIe République espagnole, lors d’une visite à Eibar en 1932. Les inscriptions sur l’arme, finement ciselées, racontent une époque révolue. Pour les collectionneurs, c’était une fenêtre sur le passé, un témoignage de l’artisanat et de la politique espagnole.

Les perquisitions ont révélé que les collectionneurs ne possédaient pas seulement ce pistolet, mais d’autres objets, parfois mal déclarés. Les condamnations ont varié : amendes, peines avec sursis, et une réputation entachée. « On nous a traités comme des délinquants, alors qu’on cherchait juste à préserver l’histoire », déplore l’un d’eux.

Ce pistolet, symbole d’une époque révolue, restera dans leurs mémoires comme un trésor maudit. Il incarne à la fois la beauté de l’histoire et les pièges du présent.

L'Affaire du Pistolet Star Offert à Niceto Alcalá-Zamora

L’histoire de ce pistolet espagnol est un rappel poignant : même les objets les plus précieux peuvent avoir un prix inattendu. Les quatre hommes mis en cause sont âgés de 33 à 83 ans, et demeurent à Chessy, Chanteloup-en-Brie, Jablines et Torcy.

Selon le tribunal judiciaire de Meaux, contacté par La Marne, leurs profils s’apparenteraient à ceux de collectionneurs d’armes et d’habitués des stands de tir sportif. Parmi eux, un seul a des antécédents judiciaires, sans lien avec la législation sur les armes.

Il s'agit d'un pistolet doré, orné de dessins et d’écritures. Il s'agit d'une arme de grande valeur, offerte au premier président de la deuxième République espagnole, Niceto Alcalá-Zamora, en 1932.

Ce pistolet Star modèle D calibre 9 mm, fabriqué à Eibar, a été offert en 1932 au premier président de la IIe République d’Espagne, Niceto Alcalá-Zamora, en visite dans la ville basque. Niceto Alcalá-ZamoraUne pièce de collection offerte en 1932 au premier président de la IIe République d’Espagne (1931-1936), Niceto Acala Zamora, qui, à la suite du déclenchement de la guerre civile espagnole en 1936, s’est exilé et a résidé en France jusqu’en 1941.

Cet ancien avocat s’était ensuite réfugié en Argentine, où il est décédé en 1949. Suites de l'enquêteLes quatre suspects interpellés ont été placés en garde à vue avant d’être convoqués devant la justice en avril prochain.

Le Témoignage d'un Collectionneur

« C’est la gendarmerie. Si vous n’ouvrez pas, on casse la porte ! » Quand, un beau matin de janvier dernier, Georges (tous les prénoms ont été changés) a reçu cet appel téléphonique, il n’en a pas cru ses oreilles. Et quand ce Seine-et-Marnais a vu dans son jardin une douzaine de gendarmes casqués et lourdement armés, il n’en a pas cru ses yeux.

Une fois dans les locaux de garde à vue de la section de recherches (SR) de Paris, il a compris : quelques mois plus tôt, en avril, il avait appelé un musée espagnol pour se renseigner, en toute transparence, sur un pistolet, un modèle D calibre 9 mm de la marque Star.

« Un de mes amis m’avait montré ce pistolet. C’est une perle rare dans la galaxie 14-18. Un rêve pour de nombreux collectionneurs qui n’ont pu l’apercevoir qu’au détour d’une tranchée de l’Artois en photo et dans un livre.

Les Modèles Star

Il existe près d'une centaine de modèles de Star entre 1906 et 1989. Les productions militaires ont été recensées entre les n° 30952 et 48867. La série des 60000 commençant les armes du modèle 1919.

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