Depuis quelque temps, le PRP, ou plasma riche en plaquettes, a fait son apparition en France sur le marché très convoité de la lutte contre la perte de cheveux. Reconnu comme une alternative prometteuse aux traitements traditionnels, ce traitement vise à apporter plus de densité et de vitalité aux cheveux en utilisant les propres ressources du corps pour stimuler la régénération des cheveux. Le PRP veut dire Plasma Riche en Plaquettes. Le sang est composé d’un fluide (le plasma) dans lequel circulent les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.
Concrètement, il s'agit dans un premier temps de prélever un échantillon sanguin sur le patient et d'isoler les plaquettes riches en facteurs de croissance. Les cellules de croissance qui sont contenues dans le plasma riche en plaquettes vont apporter un boost au cheveu, en stimulant notamment les cellules souches des bulbes encore actifs, et vont lui permettre, mécaniquement de s’épaissir. Ce plasma, qui favorise la régénération cellulaire, est ensuite injecté dans le cuir chevelu. En agissant directement sur le cuir chevelu, les facteurs de croissance du PRP stimulent les follicules pileux, créant un environnement propice à une croissance capillaire saine. Ce mécanisme contribue à réduire la chute des cheveux, offrant ainsi une solution prometteuse pour ceux souhaitant préserver leur densité capillaire et prévenir l'alopécie.
Alors que les globules blancs sont les spécialistes des défenses immunitaires de notre organisme, les plaquettes, elles, ont des vertus de guérisseuses. Elles sont en effet extrêmement riches en ce qu’on appelle des “facteurs de croissance » qui ont la faculté de réparer et régénérer le corps en stimulant certains cellules souches. Vous comprendrez que le plasma riche en plaquettes est donc efficace oui, mais uniquement si la zone dans laquelle on l’injecte a de quoi…être stimulée.
L’indication est double : une perte abondante et soudaine de cheveux avec une perte du calibre du cheveux, soit un cheveu qui s’affine, de mauvaise qualité. L’importance de la consultation réside ici ! Même si les causes sont la plupart du temps multifactorielles, on recherche certaines carences en faisant une prise de sang. (carence en fer, dérèglement thyroïdien…). Cette consultation lui permet aussi d’établir un plan de traitement adapté à votre cas. Ce plan de traitement peut cependant varier d’un patient à l’autre, d’où l’importance de la première consultation.
Le produit a fait l’objet d’une foultitude de publications dans l’alopécie androgénétique, si bien que son efficacité n’est plus à démontrer. Il freine la chute des cheveux, réactive les bulbes en sommeil, épaissit le calibre de la fibre et donne l’illusion d’une chevelure plus fournie. Reste la façon dont il est pratiqué. Elle ne repose aujourd’hui sur aucun protocole qui fait consensus au sein de la communauté médicale et scientifique.
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Aussi, d’un préparateur à un autre, le produit peut avoir des propriétés très différentes (voir aucune propriété du tout). Le kit avec lequel est réalisé le prélèvement, la façon dont le sang est centrifugé (il existe une cinquantaine de machines sur le marché) et le nombre de plaquettes que le sérum compte à l’arrivée peut tout changer ! Or, pour l’heure, chaque médecin utilise le kit et la centrifugeuse de son choix et seuls quelques centres dans le monde (comme Remedex en France ou la Clinique Nescens en Suisse), sont équipés de compteurs de cellules permettant de quantifier les plaquettes.
Donc, en résumé, beaucoup de gens injectent du PRP mais personne ne connaît la qualité du produit qu’il injecte! Bigre. « D’autant qu’il y a des variations biologiques du produit d’un donneur à l’autre. La quantité de facteurs de croissance au sein de la plaquette n’est jamais la même » ajoute la Docteure Sophie Menkes, Directrice médicale du Centre de Médecine Esthétique et Régénérative de la Clinique Nescens, en Suisse. « Or comme pour un médicament, il est primordial lorsqu’on utilise le PRP de connaître sa composition et la dose que l’on va injecter au patient » enchaîne le Pr Guy Magalon, chirurgien plasticien.
Cette substance est ensuite injectée dans le cuir chevelu à l'aide d'un pistolet plutôt que d'aiguilles, qui d'après une étude se montrent moins efficaces. Pourquoi ? Les pistolets, utilisés aussi en mésothérapie, permettent de régler différentes paramètres comme la fréquence et la profondeur d’injection mais aussi la quantité de liquide ou l'inclinaison.
Le pistolet permet d’injecter le produit sur l’ensemble du cuir chevelu alors que l’aiguille limite les injections à certaines zones. Franck Dahan évoque les témoignages de certains de ses patients s'étonnant d'avoir reçu uniquement des injections sur le dessus du crâne. “Or les follicules sont présents sur tout le scalpe alors il faut injecter partout !” dit-il. Avec l’aiguille la fréquence d’injection est trop faible, souligne le spécialiste, de l'ordre d'une par seconde voir toutes les quatre à cinq secondes.
C’est tout simplement pas suffisant pour déclencher une réaction inflammatoire de l’organisme selon lui. “La fréquence du pistolet peut atteindre 1700 coups par minute et cela permet donc d'augmenter la diffusion du produit partout.” Le docteur ajoute que selon lui toutes les injections devraient se faire au pistolet à haute fréquence, puisqu'on peut redessiner la ligne frontale, la ligne d’implantation temporale et en même temps y injecter le produit.
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Lorsque que vous vous présentez pour une première injection, un entretien préalable est réalisé pour s'assurer que vous ne présentez aucun contre-indication à ce traitement spécifique. Franck Dahan nous détaille le déroulé d'une séance de PRP une fois cette étape validée. “Je vous installe sur le fauteuil, je vérifie que vous ne soyez pas stressé, que vous n’êtes pas venu à jeun et surtout que vous n’avez pas peur des aiguilles !” s'amuse le spécialiste. “Il faut être l’aise ! J'effectue ensuite la prise de sang puis le prélèvement passe à la centrifugeuse.”
Le médecin récupère le liquide surnageant dans son pistolet pour procéder aux injections. “Je règle l'outil en fonction du patient, selon la longueur des cheveux par exemple et d'autres paramètres à prendre en compte”, précise-t-il. S'en suit une séance de laser pendant trente minutes. Au total, il faut compter une heure pour une séance classique. “On n'est pas obligé d'anesthésier le cuir chevelu, puisque l’injection est superficiel, mais on peut vaporiser un anesthésiant si le patient n’est pas à l’aise”, ajoute le médecin.
Les injections de PRP s'effectuent sous forme de cure. Le docteur Dahan préconise d'effectuer trois à six séances, en fonction du profil de chacun et des soins et traitements éventuellement déjà suivis par le patient. Dans la plupart des cas, je m’arrête à trois séances avec une visite de contrôle trois mois après le début du traitement pour vérifier que tout se passe bien. On se voit ensuite six mois plus tard pour un autre contrôle et le patient peut reprendre sa routine.
Si vous suivez déjà un traitement de fond, comme des lotions, du minoxidil, des massages du cuir chevelu, ou des compléments alimentaires par exemple, ou avez recours à d'autres traitements, trois séances effectués sur trois mois suffiront pour observer des résultats satisfaisants, affirme le médecin. Dans le cas contraire, il est possible d'effectuer six séances qui seront étalées sur douze mois. Il faut bien respecter un “espacement de fond” nous précise le docteur Dahan.
“Avec un traitement de fond, les résultats arrivent dès le premier plasma. En multipliant les soins, on catalyse la phase de croissance des cheveux et on obtient des résultats visibles plus rapidement que si le PRP est fait tout seul”, explique le docteur Dahan. Celui qui officie à la Clinique du Grand Paris tiens cependant à préciser que les résultats dépendent de chaque patient. Si on début avec les injections de PRP sans avoir déjà une routine de soin et des traitements, il faudra attendre trois à quatre mois pour voir les premiers résultats.
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“On recommande d’éviter de consommer de l’alcool et du tabac directement avant et après une séance notamment pour ne pas nuire au processus de cicatrisation”, indique le médecin. Les voyages en avion dans la foulée d'injections de PRP sont d'autre part déconseillés. “Ce n'est pas forcément proscrit, mais on ne le recommande pas puisque cela peut troubler la diffusion du produit.” D'autre part, il faut éviter de faire du sport le jour des injections pour éviter que la sueur dilue les particules en suspension sur le scalp. Il est préférable d'attendre entre douze et vingt-quatre heures après le traitement pour réaliser un shampoing, avec un produit que le médecin prescrit. Ensuite, le patient peut reprendre sa routine habituelle.
Le patient peut ressentir des picotements durant la séance quand le praticien utilise un pistolet. De légers saignements peuvent également survenir. Mais dans la plupart des cas, la coagulation intervient vite dans la mesure où la situation médicale et les antécédents du patient ont été contrôlés. “Les effets secondaires sont rares, très bien tolérés et transitoires”, affirme le docteur Dahan. “De plus, le laser stimule la cicatrisation grâce à la lumière jaune.”
A la Clinique du Grand Paris, les séances coûtent 300 euros à l'unité, peu importe votre situation capillaire. Les tarifs pour une séance d’injections de PRP oscillent entre 450 et 1 800 euros selon la zone à traiter et les instituts où elles sont pratiquées. Comptez entre 300 et 500 euros la séance de PRP.
Alors, en esthétique, la réponse tient en un mot : interdit ! Depuis 2005, il n’est plus possible de s’offrir le fameux « Vampire lift », de la célèbre Kim K., quand bien mêmes ses effets rajeunissants sur la peau sont avérés. En France, nous avons connu l’affaire du sang contaminé (1991, pour ceux qui étaient nés …), ce qui a légèrement marqué les mémoires. Surtout celles des autorités qui, du coup, ont pris, de sérieuses dispositions en 2015, concernant l’utilisation des produits sanguins labiles (= destinés à être transfusés).
Reste que les textes ne sont pas d’une limpidité extrême. Il y est écrit que seul le PRP délivré à des fins thérapeutiques ou de recherche est autorisé en France, ce qui exclut donc de facto toute utilisation dans une indication esthétique, style Vampire Lift. Mais la chute de cheveux par exemple, c’est de l’esthétique ou du thérapeutique ? A chacun son interprétation … Pour de nombreux spécialistes, le traitement de l’alopécie androgénétique (ou calvitie), qui est une maladie, entre bien dans le thérapeutique. En revanche, c’est niet pour la chute saisonnière qui n’est rien d’autre qu’un processus naturel.
L’affaire se corse car il existe aussi différents PRP : le PRP dit « activé », par des produits comme le gluconate de calcium ou le chlorure de calcium, etc. A leur contact, en quelques secondes, les plaquettes sont détruites et elles libèrent l’intégralité de leur facteurs de croissance au sein du cuir chevelu. Certains spécialistes avancent que ce produit serait le plus efficace. A voir …
Le PRP « non activé », lui, le devient au contact du collagène de la jonction dermo-hypodermique du cuir chevelu, là où le médecin injecte le produit, puis ses facteurs de croissance sont relargués progressivement. C’est le produit de base, celui qui est le plus couramment utilisé par les médecins. « Mais là encore une fois, il n’y a aucun consensus sur le meilleur type de PRP à utiliser » indique la docteure Menkès.
« Je milite de mon côté pour l’utilisation d’un PRP pur, c’est à dire qui renferme uniquement le concentré plaquettaire, sans aucun autre produit du sang, ce qui dépend beaucoup du kit de préparation utilisé. Il y en a tellement sur le marché … Ce PRP là est jaune clair. S’il prend une teinte orangée, voire rouge, c’est que le produit renferme des globules rouges et blancs et du coup, il perd beaucoup de son efficacité et peut même avoir des effets délétères » explique le Pr Magalon.
Recommandation | Détails |
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Consommation d'alcool et de tabac | Éviter avant et après la séance pour ne pas nuire à la cicatrisation |
Voyages en avion | Déconseillés immédiatement après la séance pour ne pas troubler la diffusion du produit |
Activité physique | Éviter le jour des injections pour empêcher la sueur de diluer les particules |
Shampoing | Attendre 12 à 24 heures après le traitement, utiliser un produit prescrit par le médecin |
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