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L'histoire du pistolet Parabellum d'ordonnance suisse est marquée par sa longévité et son importance dans l'armée suisse. Son temps de service a commencé avec l'adoption du "modèle 1900" et s'est achevé vers 1980, lorsque les derniers officiers qui ont reçu le "modèle 1929" ont été libérés de leurs obligations militaires. Actuellement, le Parabellum suisse est devenu un objet de collection très prisé.

Les Débuts du Pistolet Automatique

À la fin du XIXe siècle, les inventeurs ont cherché à remédier aux nombreux inconvénients des revolvers et ont été amenés à abandonner le système du barillet pour rechercher la solution du problème dans un pistolet à répétition. Ces inventeurs eurent l'idée de rendre automatique le fonctionnement de l'arme en empruntant au recul la force motrice nécessaire : le pistolet automatique était né.

Commission et Cahier des Charges

En 1896, une commission fut nommée en Suisse pour étudier les pistolets automatiques alors connus. Elle procéda à des essais de tir avec quatre systèmes différents de pistolets : Mauser, Borchardt, Bergmann et Männlicher. En octobre, un rapport complet fut rédigé, faisant ressortir les avantages et les inconvénients des divers systèmes.

Les représentants des diverses fabriques furent invités à se présenter le 23 novembre 1898 à Thoune, pour y exposer les transformations et perfectionnements apportés à leurs armes et pour procéder à de nouveaux essais. Le Département militaire fédéral désigna des représentants de la cavalerie, de l'artillerie, de l'état-major général et de l'infanterie pour compléter cette commission.

Les Essais et la Concurrence

Les essais durèrent trois jours. Pour établir une comparaison précise entre les résultats obtenus par les armes essayées, une note de 1 à 4 était attribuée pour différents points, tels que la solidité, le poids, les dimensions, le fonctionnement, la vitesse de tir, la précision, le recul et le démontage.

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Le pistolet Borchardt-Lüger obtint le plus grand nombre de points, suivi par Roth, Mannlicher, Bergmann et Mauser. Le pistolet Roth fut éliminé car le tireur devait armer le chien avant chaque coup. La commission prit les décisions suivantes :

  • L'arme doit être entièrement automatique.
  • Le poids de l'arme ne doit pas dépasser 1 000 g.
  • Le calibre doit être de 7,5 à 7,65 mm.
  • La longueur ne doit pas dépasser 275 mm.
  • Le poids de la balle doit être au minimum de 5,5 g.
  • Le nombre de cartouches du magasin doit être de 8 à 10.
  • Le recul doit être aussi restreint que possible.

Les Deux Derniers en Lice

Le 1er mai 1899, la commission se réunit à Thoune pour procéder aux essais avec les deux pistolets restant en lice : Borchardt-Lüger et Mannlicher. La commission décida de commander 20 pistolets Borchardt-Lüger et une certaine quantité de cartouches. En outre, un certain nombre de "desiderata" furent indiqués à l'inventeur.

Les Parabellum de l'Armée Suisse

Le 4 mai 1900, le Conseil fédéral décida d'accepter le Parabellum comme arme de poing de l'armée suisse. Une première commande de 5 000 pièces fut exécutée par la "Deutsche Waffen und Munitionsfabrik" à Berlin.

Les Variantes de 1900 à 1929

Les variantes du Parabellum suisse de 1900 à 1929 présentent des marquages spécifiques, tels que le monogramme "D.W.M." entrelacé sur la genouillère et la croix fédérale rayonnée sur le tonnerre. Les boutons de la genouillère sont chanfreinés, et le bouton de droite porte un cliquet de blocage.

Les modifications en cours de production incluent :

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  • Ailette du levier de sûreté étroite jusqu'au numéro 2 000, puis large.
  • Détente étroite jusqu'au n° 3 900, large de 3 901 à 5 000, puis étroite.
  • Levier d'arrêt long de 14 mm, quadrillé de 750 à 2 000.

Malgré des essais approfondis, le pistolet subit des modifications de détails au cours des ans.

Les Modèles Successifs

  • Modèle 1900 : extracteur forme ressort, encoche de mire triangulaire, cylindre de fermeture plat, boutons de genouillères fraisés, percuteur à cône très accentué, ressort récupérateur à lame, arrêtoir de magasin à tête striée.
  • Modèle 1906 première série : extracteur rigide, cylindre légèrement bombé, boutons de la genouillère plats et striés.
  • Modèle 1906 deuxième série : Croix fédérale dans un écusson sur le tonnerre du canon.
  • Modèle 1917-24 : Armes fabriquées par la Fabrique fédérale d'armes de Berne, plaquettes en noyer ou en bakélite.
  • Modèle 1929 : Poignée plus droite, plaquettes de crosse en matière plastique, ailette de sûreté plus longue, genouillère antérieure avec un écusson avec la Croix fédérale, encoche de mire en forme de U, boutons de genouillères lisses.

La W+F a fabriqué des Parabellum M.29 pour la clientèle civile, constituant deux petites séries. En 1949, aux "Championnats du monde" à Buenos Aires, l'équipe suisse remporta une victoire au tir à 50 mètres à l'arme de gros calibre avec le pistolet M. 1929.

Le SIG Sauer 2022 : L'Arme de Service Moderne

Depuis 2002, l'arme de service de la Police nationale française est le Sig Sauer 2022. Ce pistolet semi-automatique, conçu en Suisse par SIG (Schweizerische Industrie Gesellschaft) et produit en Allemagne par Sauer, est de calibre 9 mm parabellum et contient 10 ou 15 coups.

Depuis les attentats terroristes de 2015, les policiers sont autorisés à le garder en permanence, symbolisant le monopole de la force légitime confié à la police.

Tableau Récapitulatif des Données Techniques du Parabellum 06/29

Caractéristique Valeur
Calibre 7.65 mm
Longueur du canon 120 mm
Longueur totale 238 mm
Pas du canon 250 mm (à droite)
Nombre de rayures 4
Distance hausse - guidon 215 mm
Pression de travail maximum 2800 KPa
Dispersions à 50 m 9 x 6 cm
Capacité 8 cps
Poids 870 g
Magasin vide 60 g
Poids cartouche 10.55 g
Poids balle 6.0 g
V0 365 m/s
Capacité perforante (sapin) 162mm
Capacité perforante (hêtre) 70 mm

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