On les voit dans des publicités à la télévision ou sur les plateformes, dans des vidéos de YouTubeurs... Depuis quelques années, les pistolets factices qui lancent des fléchettes ou des balles en mousse à haute vitesse ont la cote auprès des enfants et des adolescents. Cependant, ces jouets, dont la marque la plus connue est Nerf, sont loin d'être sans danger.
Une étude de l'hôpital Fondation Rothschild, publiée le 11 mai 2023 dans la revue JAMA Ophtalmology, révèle des cas de traumatismes oculaires constatés aux urgences ophtalmologiques de l'hôpital. Entre janvier 2010 et juin 2022, 304 cas de traumatismes oculaires ont été enregistrés, dont près de la moitié (151) étaient causés par des projectiles en mousse.
Le Dr. Gilles Martin, ophtalmologue à l'hôpital Fondation Rothschild et instigateur de l'étude, avertit : "Nous observons une réelle tendance à l'augmentation des traumatismes oculaires causés par ces jeux". Plus inquiétant encore, l'étude rapporte que le nombre de cas répertoriés est en hausse chaque année.
Le nombre de cas de traumatismes oculaires ne cesse d'augmenter d'année en année, et les victimes sont de plus en plus jeunes. En 2014, ces blessures concernaient davantage les ados de 16 ans mais en 2022, la moyenne est passée à 10 ans.
La majorité des traumatismes oculaires enregistrés sont peu graves, comme des irritations à la surface de l’œil. Cependant, des blessures plus sévères ont été répertoriées, parmi lesquelles :
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Pour le Dr. Gilles Martin, le meilleur moyen de diminuer les accidents est de respecter l'âge recommandé pour l'utilisation de chacun de ces jouets. Il rappelle aux parents des consignes de sécurité pour que les enfants jouent de façon sûre avec ces pistolets qui lancent des projectiles en mousse à grande vitesse : "Même si les enfants doivent être encouragés à profiter des beaux jours pour jouer en extérieur, des mesures simples peuvent permettre d'éviter ces accidents, telles que le respect des âges conseillés d'usage et le port de lunettes protectrices. Il y a également une responsabilité des marques à promouvoir ces consignes de prévention, pour utiliser ces jouets en toute sécurité".
À l'approche des beaux jours, les médecins appellent donc les parents à redoubler de vigilance afin que leurs enfants puissent jouer en toute sécurité. Entre autres, il est conseillé de veiller à respecter les recommandations d’âge inscrites sur l'emballage, d'inciter au port de lunettes de protection lors de l'utilisation de ces jouets, et d'être très attentif aux plaintes de douleurs après coup, sans hésiter à consulter si besoin.
Il est difficile d'expliquer la raison de l’augmentation du nombre de cas mais selon Alexandre Dentel, la multiplication des campagnes publicitaires autour de ces jouets a fortement participé à une banalisation de leur utilisation. « La vitesse à laquelle sont tirés les projectiles, un paramètre qui a par ailleurs probablement été optimisé par les industriels, a également sa part de responsabilité. La plupart du temps, les traumatismes oculaires engendrent des ulcérations cornéennes, c'est-à-dire des abrasions de la surface de l'œil qui sont sans gravité. Généralement, ce type de blessure guérit relativement bien en une semaine, mais nécessite un traitement local à base d'antibiotiques pour éviter que la blessure ne s'infecte.
Depuis quelque temps, votre enfant vous tanne pour que vous lui offriez une arme factice. Vous ne trouvez pas ce type de jouet en accord avec vos valeurs, mais vous êtes partagé, car vous n’avez qu’une envie : lui faire plaisir ! Alors que faire ?
Même si les garçons sont plus concernés par la question, la plupart des enfants montrent tôt ou tard un intérêt pour les jeux d’armes. Il est donc difficile d’éviter cette étape et d’interdire totalement ces jouets. En étant encadrés, ces derniers ne constituent pas un danger pour les enfants.
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Comme tous les jeux où les enfants incarnent un rôle et jouent à faire semblant, les jeux de bataille s’inscrivent dans une histoire créée de toutes pièces par les enfants. Ils développent ainsi leur imagination et coopèrent ensemble au fil du scénario.
Un cadre de référence, élaboré en 2017 par des partenaires québécois de la petite enfance, insiste sur les besoins d’action et de compétition que les garçons ont à combler. Les jeux de guerre répondent ainsi pleinement à cette nécessité naturelle de se défouler.
Ce qui fait généralement peur aux parents avec les armes factices, c’est la confusion que les enfants pourraient avoir entre le monde réel et le monde imaginaire. Pour pallier cela, un dialogue clair et des règles sont essentiels. Rappeler qu’utiliser un pistolet en plastique n’est qu’un jeu et que tout le monde doit s’amuser n’est pas futile.
Dès lors que les enfants évoluent dans un environnement sain et qu’ils ne présentent pas de troubles du comportement, les jeux avec des armes factices n’incitent pas à plus de violence. D’ailleurs, dans ces jeux, les enfants incarnent généralement leurs héros préférés qui agissent souvent comme des protecteurs plutôt que des attaquants.
Dans tous les domaines, l’interdit stimule la fascination pour les choses auxquelles on n’a pas accès. Si votre bambin n’a pas le jouet qu’il réclame, cela ne l’empêchera pas de jouer à la bagarre en inventant lui-même son arme.
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