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Quelle que soit la taille de l’exploitation agricole, la protection des sols et des cultures nécessite plusieurs précautions. Outre les rongeurs ou la prolifération des mauvaises herbes, les oiseaux peuvent constituer un risque supplémentaire pour les récoltes. Un effaroucheur permet d'effrayer ou d'éloigner les oiseaux, qui sont le plus souvent attirés par les cultures, considérées comme une source de nourriture. À titre indicatif, ce système est également employé par les aéroports afin d’éviter les collisions. Lorsqu’on évoque la thématique de l’anti-nuisible, et plus précisément le dépigeonnage, les effaroucheurs oiseaux se distinguent comme des solutions privilégiées. Face à la présence souvent envahissante de volatiles, notamment les pigeons, l’effaroucheur pigeon se révèle être une arme redoutable. L’effaroucheur oiseaux se démarque par son approche respectueuse de l’environnement et des animaux. Investir dans un effaroucheur pigeons ou tout autre modèle c’est opter pour une solution durable.

Types d'effaroucheurs d'oiseaux

Il existe un large choix de modèles permettant de répondre à différents besoins. Cette catégorie de produits se décline sous la forme de systèmes sonores ou visuels. Ce type d’équipement présente un caractère dissuasif pour les oiseaux. La diversité des effaroucheurs oiseaux sur le marché requiert une sélection minutieuse.

Effaroucheurs sonores

En ce qui concerne les effaroucheurs sonores, le guide estime que le canon effaroucheur « ne présente pas une garantie d’efficacité absolue » et préconise de le faire détonner tous les 10 à 15 mn voire 20 mn maximum et de le déplacer sur la parcelle tous les 2/3 jours. Afin d’éviter les nuisances sonores, le canon effaroucheur doit être placé entre 250 à 300 mètres de distance des habitations. Le guide recommande l’utilisation de plusieurs dispositifs simultanément pour plus d’efficacité. Pour ce qui est des haut-parleurs qui diffusent des cris d’oiseaux en détresse, il est n’est pas recommandé de programmer plus de 4 cris simultanés pour que l'association soit perçue comme plausible.

Effaroucheurs pyrotechniques

Les effaroucheurs pyrotechniques comprennent le revolver effaroucheur qui est une arme de classe D (donc respecter la réglementation afférente) et le pistolet lance-fusées. Les tirs doivent être effectués à 200 m d’une habitation et bien évidemment pas en sa direction. Il est conseillé d'utiliser des fusées détonantes, des fusées sifflantes et des fusées crépitantes. Le guide conseille de privilégier en premier le tir d'une ou plusieurs fusées détonantes pour faire décoller les bancs d'oiseaux, suivie d'une ou plusieurs fusées crépitantes ou sifflantes pour faire se scinder en plusieurs groupes le voilier d'oiseaux ; plus les oiseaux seront séparés, moins la pression du groupe sera forte pour revenir sur les lieux.

Effaroucheurs visuels

Plusieurs options s’offrent aux agriculteurs qui choisissent les effaroucheurs visuels. L’épouvantail n’est guère efficace car son immobilité provoque une accoutumance très rapide chez les corvidés. Pour accentuer les mouvements du ballon-épouvantail, il est conseillé de mettre un ressort entre celui-ci et la ficelle qui le retient au mât. Pour ce qui est du cerf-volant effaroucheur, le guide suggère de remplacer les ficelles du cerf-volant par un gros élastique noir pour le protéger des fortes rafales de vent. Pour les miroirs, leur efficacité est « nulle dans la mesure où les miroirs sont des jeux assez plaisants pour la plupart des corvidés qui, selon certaines études, reconnaissent leur reflet » estime le guide. Des produits plus originaux sont aussi disponibles, comme des cerfs-volants à la silhouette de rapace.

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Techniques innovantes d'effarouchement

Différentes techniques innovantes d’effarouchement ont été recensées. Les innovations mentionnées dans le guide ont été testées ou sont en cours de réalisation.

  • L’effaroucheur d’oiseaux AviTrac : Equipement programmable émettant des cris de détresses et de prédateurs (AgriProTech). Le retour d’expérience des stations d’expérimentation est satisfaisant, cependant il existe un risque de vol.
  • Le drone terrestre : Ce drone autonome de la société Agri-Structures est couplé à un effaroucheur AgriProTech. La protection contre les oiseaux est effective mais partielle car cet appareil doit être rechargé au cours de la journée. Les principaux freins sont les contraintes de transport et le risque d’enlisement de l’appareil.
  • L’effaroucheur d’oiseaux à pendules réfléchissants : Cet effaroucheur tire parti de la sensibilité des oiseaux à la polarisation de la lumière. Un test réalisé en 2017 à Grignon (78) avec un équipement expérimental d’une firme privée a montré un effet de protection partielle sous forte pression de pigeons ramiers.

Détection automatique et effaroucheurs autonomes

De manière plus prospective, plusieurs systèmes de détection automatique des oiseaux au champ sont à l’étude avec traitement d’images en temps réel (projet associant Terres Inovia et l’Inrae dans le cadre de l’institut Carnot Plant2Pro®). Ce concept technologique est une première étape pour la conception d’effaroucheurs réactifs se déclenchant uniquement en présence d’oiseaux et permettant ainsi de limiter leur accoutumance. Plusieurs start-up développent actuellement des effaroucheurs autonomes sonores ou laser, basés sur une programmation d’Intelligence artificielle (IA) comme le projet d’effarouchement autonome nommé « FAUCON » basé sur un laser et un projet d’effarouchement autonome basé sur un effaroucheur sonore récompensé à AgreenStartUp au Salon de l’agriculture 2023. Le projet C3PO financé par l’Institut Carnot Plant2Pro, a pour but l’élaboration d’un dispositif d’alerte et d’effarouchement réactif. La tâche d’identification des oiseaux s’est révélée ardue à cause de la profondeur du champ malgré la méthode de deep-learning et à cause de la perturbation physique des images, ce qui complexifie l’application.

Techniques de prévention contre les corvidés

Selon le guide, il existe des techniques de prévention pour éviter les dégâts causés par les corvidés. Le semis à proximité ou dans la parcelle à protéger d’une autre espèce plus appétente pour les oiseaux ou apte à camoufler les semis est une technique ayant des retours positifs. Par ailleurs, le guide estime que les répulsifs chimiques montrent une efficacité limitée et ne fonctionnent plus lorsque le stade de la plante est trop avancé, or certains corvidés sont réputés pour prélever des plantules à des stades avancés (jusqu’à 10 feuilles). Les engrais foliaires à effets répulsifs utilisables en plein sur plantules montrent une efficacité limitée également. Aucun produit répulsif n’est autorisé en protection de semences. La synchronisation et les retards des semis peuvent être des options intéressantes. Les fauconniers offrent des prestations efficaces mais onéreuses pour une seule exploitation, le guide conseille aux agriculteurs de se regrouper pour faire appel à un professionnel.

Réglementation et utilisation des canons effaroucheurs

Il n’existe pas de réglementation spécifique aux canons effaroucheurs d'oiseaux ou autres animaux, mais cela ne signifie pas que tout est permis et qu’il suffit de se conformer à la notice d’utilisation. En effet, les canons effaroucheurs oiseaux font du bruit et donc relèvent de la législation sur le bruit de voisinage et d’activités. De plus, des arrêtés des préfets et des maires peuvent réglementer leur utilisation sans en interdire sont utilisation. Justement par référence au code de la santé publique dans lequel la réglementation sur le bruit des activités est codifiée. Là où ce n’est plus normal c'est lorsque le bruit de façon répétitive, prolongée et intense les seuils d’émergence.

Pour information: un canon dont les détonations sont trop rapprochées aura aucune efficacité, très rapidement les oiseaux s’accommoderont de l’effaroucheur. L’article R1334-31 du code de la santé publique dit bien que « aucun bruit ne doit par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé. Et cela qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne, d’une chose dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité ». A partir de là, concernant les canons anti-oiseaux, l’article R1334-32 du code de la santé publique précise que « lorsque ce bruit a pour origine une activité professionnelle (notamment agricole), et dont les conditions d’exercice relatives au bruit n’ont pas été fixées par les autorités compétentes (ce qui supposent qu’elles peuvent être réglementées par le préfet ou la maire), l’atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme est caractérisée si l’émergence globale de ce bruit perçu est supérieure à la limite légale... »

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Il n’est pas possible de déroger à cette règle de base que d’ailleurs les arrêtés préfectoraux et surtout des maires autorisant les canons anti-oiseaux, rappellent systématiquement. Les utilisateurs qui sont sensés la connaître (nul n’est censé ignorer la loi) doivent la respecter. Elle est expliquée dans la notice d’utilisation. En aucun cas cette notice se substitue à la loi. Veuillez nous excuser de nous répéter, mais trop souvent elle sert de couverture aux utilisateurs de canons. La loi s’applique parce que leur utilisation est e nature, par leur puissance et la répétition quotidienne des détonations, à porter atteinte à la tranquillité du voisinage et à la santé publique. D’ailleurs les notices y gagneraient en rappelant la loi sur le bruit.

Lorsque cette règle n’est pas respectée, le maire, à défaut le préfet, ont le pouvoir, en application des articles L2212-2 et L 2214-4 du code général des collectivités territoriales, R1334-37 du code de la santé publique et de l’article L571-17 du code de l’environnement, de mettre en demeure le contrevenant d’avoir à respecter la règlementation sur le bruit de voisinage et d’activités... à plus forte raison lorsqu’un arrêté préfectoral ou municipal a été pris. Précisons que le maire qui prend un arrêté pour réglementer l’utilisation des canons anti-oiseaux sur sa commune ne peut pas prévoir des dérogations plus permissives que la loi. Par contre, elles peuvent être plus contraignantes en imposant par exemple une distance vis-à-vis des habitations. Ceci indépendamment des poursuites pénales pouvant être encourues (articles R1337-6 à R1337-10-1 du code de la Santé publique).

Les articles L2212-2 et L2214-4 du code général des collectivités territoriales énoncent que le pouvoir de police du maire lui permet de réprimer tous actes de nature à compromettre la tranquillité publique, notamment en ce qui concerne les bruits de voisinage. L’article R1334-37 du code de la santé publique dit en gros que le maire qui a constaté l’inobservation des dispositions du code de la santé publique relatives au bruit de voisinage et d’activités, peut prendre les mesures prévues par l’article L571-17 du code de l’environnement, à savoir : mettre en demeure le responsable d’y remédier.

Les directions régionales de l’Environnement, à l’exemple de celle d’Auvergne, mettent un guide « Les bruits de voisinage » à l’usage des maires. Ce guide non seulement explique la législation relative aux bruits de voisinage et d’activité, mais encore comment les maires doivent agir, traiter les plaintes. Il rappelle aussi que « le maire est le garant de la tranquillité publique de ses administrés et doit user de tous les moyens dont il dispose afin d’assurer cette tranquillité en prévenant, en diminuant ou en faisant cesser les atteintes que sont susceptibles d’entraîner les bruits. A défaut, la négligence ou l’inaction du maire peut engager la responsabilité de la commune pour faute simple. Celle-ci est caractérisée lorsque le maire s’abstient de faire usage de ces pouvoirs de police.

Les personnes victimes d’abus de bruit dus à des canons anti-oiseaux doivent d’abord en aviser le maire. Attention, il ne s’agit pas d’interdire les canons effaroucheurs, il s’agit de faire respecter la règlementation si celle-ci ne l’est pas (répétitions des détonations trop rapprochées ou détonations trop fortes, appareils fonctionnant la nuit ce qui est interdit, non-respect des distances vis-à-vis des habitations si celles-ci sont imposées par un arrêté du maire etc.).

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A partir de là le maire doit constater sur place avec l’aide du personnel agréé muni de matériel homologué, que l’émergence globale du bruit dépasse les seuils autorisés (25 décibels A à l’intérieur des habitations, fenêtres ouvertes ou fermées, 30 décibels A à l’extérieur. La période de mesure doit être représentative de la situation dénoncée et doit durer au moins 30 minutes. Si l’émergence du bruit est avérée ou la répétition des détonations mal réglée, le maire doit : faire un rappel de la réglementation en vigueur (ce peut être un rappel de l’arrêté préfectoral ou municipal s’il en existe un) à l’utilisateur du canon par lettre de mise en demeure ou par arrêté individuel ; le contrevenant doit y remédier sans délai, à défaut il s’expose à une contravention de 5ème classe, en application de l’article R1337-6 du code de la santé publique.

Conseils pour une utilisation efficace

Tout comme la sélection d’un big bag ou d’autres matériels agricoles, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs critères pour choisir son dispositif d’effarouchement. Ciblez tout d’abord le lieu où il doit se trouver, comme une parcelle maraîchère ou un champ. La superficie à protéger est également à considérer. Il est possible d’opter pour un effaroucheur qui présente une action permanente ou ponctuelle. Dans toutes les situations, son implantation ne doit pas constituer une gêne pour le voisinage.

Afin de rendre le dispositif d’effarouchement pleinement efficace, placez-le si possible vers une autre source de nourriture, comme un bosquet. Pour éviter toute acclimatation, changez-le d’endroit une à deux fois par semaine. En cas d’enregistrement sonore, il est également recommandé de varier les sons diffusés.

Corvidés protégés et classés ESOD

Le guide rappelle que le choucas des tours et le grand corbeau sont des espèces de corvidés protégés en France mais des dérogations de destruction sont possibles. Le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde et le geai des chênes sont quant à eux classés corvidés ESOD. En raison de fortes disparités dans les territoires, vis-à-vis de la réglementation et des déclinaisons possibles, les Chambres d’agriculture conseillent aux agriculteurs de se rapprocher de leur DDT, Fédération départementale des chasseurs ou de la DREAL pour connaitre la situation de leur territoire et de penser à déclarer les dégâts de corvidés sur les cultures et autres, en utilisant l’outil : Signalement de dégâts de la faune sauvage.

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