Souvent représenté dans les films de western, le duel au pistolet oppose deux hommes dans un combat à distance. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, c'était une coutume courante pratiquée par l'aristocratie pour régler un différend. Si les duels sont principalement associés, de nos jours, à des usages strictement aristocratiques, ces derniers connaissent en réalité des formes très diverses.
À travers les siècles, la coutume du duel a évolué et a connu de multiples mutations. Le duel antique est une représentation héroïque que l’on retrouve déjà dès l’Antiquité dans des œuvres comme l’Iliade ou la Bible. À travers ces « duels de champions », deux héros représentant chacun une ville et son armée s’affrontent pour la victoire et la gloire. Le duel ordalique est une seconde forme de duel qui apparaît dès la fin de l’Antiquité. Celui-ci permet de résoudre des différends en ayant recours à la puissance de Dieu, qui accordera la force nécessaire pour triompher au juste, à celui qui dit la vérité. Cette forme de duel permet notamment de trancher sur des affaires judiciaires qui manquent de visibilité ou dont les preuves ne sont pas assez nombreuses pour déceler la vérité.
Le duel sportif, et plus particulièrement l’escrime, se développe aussi à partir du Moyen-Âge en Europe. Cette pratique, qui devient vite un art savant, arrive dans les milieux aristocratiques français à partir du XVIIe siècle, où elle devient un élément de l’éducation des nobles, permettant de développer la force physique et morale des jeunes individus. Le duel d’Honneur est peut-être la forme la plus connue du combat ritualisé. Surtout prisé au XVIe siècle, ce duel ne se justifie pas par une nécessité martiale ou judiciaire, mais plutôt pour assurer sa réputation, son honneur.
Pour qu'un duel au pistolet ait lieu, il devait y avoir un motif valable et une organisation préalablement définie par écrit. Celui qui demandait à venger son honneur était appelé l'"offensé". Celui qui était à l'origine de l'affront se nommait l'"agresseur". Les témoins qui assistaient aux provocations en duel pouvaient plaider en faveur de l'offensé ou non. Le but d'un duel au pistolet est de tirer sur son adversaire pour le blesser ou l'abattre. Le résultat permet de déterminer qui rétablit sa réputation.
Au début d'un duel au pistolet, les adversaires doivent se séparer d'une trentaine de pas. Leurs armes ont été préalablement scellées dans une boîte pour éviter toute tricherie. L'arbitre de la rencontre est tenu de charger les armes de trois balles maximum devant les combattants et les témoins. Une fois les duellistes placés, ils doivent attendre le signal du directeur du combat pour pouvoir tirer. Après chaque coup, ils doivent s'avancer d'un certain nombre de pas, puis tirer à nouveau. Selon les règles du duel, l'arme peut être tenue soit avec le canon en l'air, soit le long du corps. S'il s'agit d'un duel au premier sang, le combat s'arrête quand l'un des deux adversaires est blessé. Dans le cas d'un duel à mort, il prend fin quand l'un des duellistes succombe.
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Un duel d'honneur au pistolet ne peut pas débuter immédiatement après le conflit entre l'agresseur et l'offensé, mais la rencontre doit avoir lieu dans les 48 heures. Les armes d'un duel au pistolet sont choisies avant la rencontre. Ni l'agresseur ni l'offensé n'ont le droit d'utiliser des armes et des balles non réglementaires. La fiabilité des pistolets est vérifiée au préalable par une tierce personne. Les duellistes ne peuvent pas tirer avant le grand retentissement de l'arbitre, sinon il s'agirait d'un acte de tricherie. Il ne doit y avoir aucune intervention des témoins ni de quiconque pendant un duel au pistolet. L'agresseur n'a pas le droit d'annuler le combat après avoir accepté un duel, sauf s'il présente ses excuses et si l'offensé les prend en compte.
Le cardinal Richelieu, ministre du roi Louis XIII, a promulgué un édit interdisant les duels le 6 février 1626. Quelques mois plus tard, le 2 juin, il prend la décision de punir de mort les duellistes récidivistes. Malgré les avertissements, le duel au pistolet, le duel au sabre et le duel avec d'autres armes ont persisté un peu partout en France. Plus de 200 hommes ont péri dans un duel à mort entre 1826 et 1834. Le dernier duel pour l'honneur a eu lieu le 21 avril 1967. Les combattants étaient Gaston Defferre, alors maire de Marseille, et le gaulliste René Ribière. Il s'agissait non pas d'un duel au pistolet, mais d'un duel à l'épée. Ce combat s'est soldé par la défaite de Ribière sur décision de l'arbitre. Au final, les deux hommes s'en sont sortis vivants.
Si le duel a connu de nombreuses formes à travers les siècles, son caractère précis et ritualisé doit répondre à de nombreuses règles permettant d’assurer l’équité du combat. Les deux duellistes doivent être égaux devant la mort pour que la vérité puisse s’exprimer. De même, la présence de témoins se veut aussi être une règle indispensable du duel. Ces derniers sont les garants de la bonne tenue du combat ainsi que de l’équité entre les combattants et leurs armes, et à ce titre jouent un rôle aussi important que les duellistes. Malgré l’attention portée à l’égalité des chances à travers l’utilisation de mêmes armes, chaque duelliste possède sa botte secrète, qui peut lui permettre de prendre le dessus et vaincre son adversaire. Mais cette égalité ne sera pas réellement atteinte lors des duels à l’épée, car celles-ci peuvent différer en poids et en taille. Il faut attendre l’apparition des duels au pistolet pour que le duel atteigne une véritable équité des chances. Très rapidement, le duelliste est associé à la figure du héros qui, au-delà des diverses motivations, y voit surtout un élément de courage et d’honneur. C’est ainsi qu’il est perçu dans les nombreuses œuvres d’art à l’effigie des duels.
La littérature en particulier a longtemps fait l’éloge de héros qui triomphent par l’épée, tels que Achille, le roi Arthur ou encore d’Artagnan. « Le duel n’est autorisé que dans les cas avérés d’homicides, trahisons et autres griefs, violences ou maléfices.
Si le duel a parcouru des siècles d’Histoire, cela est dû à la position ambigüe qu’il a entretenue au fil des époques avec l’État. Dès l’Antiquité, le duel jouit d’un statut spécial, car sa pratique est condamnée en principe, mais tolérée dans les faits. Dès 1602, avec la création d’un tribunal chargé de régler les litiges par le compromis, Louis XIII affirme sa volonté de réduire les duels dans la société française. Il emploie alors des lieutenants qui représentent ce tribunal dans les provinces françaises. De même, l’édit contre les duels et les rencontres, promulgué par Louis XIV en 1679, tente de lutter contre la pratique des duels. Mais si ces derniers semblent baisser, ils sont en réalité organisés en secret, loin des yeux du grand public.
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Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que les duels connaissent un véritable changement. En effet, la mort en masse des populations européennes lors de la Grande Guerre fait changer l’opinion publique, qui n’accepte plus que l’on meure pour des prétextes futiles. Le duel se fait alors le plus souvent jusqu’à la première blessure, et perd petit à petit de son sens.
Mais, à travers les siècles, on retrouve des duels dans toutes les couches de la société, du duel roturier du XVIIIe siècle aux combats d’« apaches » parisiens du XIXe siècle. De la même manière, si le duel porte en lui un caractère à dominance masculine, on peut noter aussi la présence de grandes duellistes féminines à travers l’histoire. Intimement lié à la notion de genre, le combat était surtout prisé des jeunes hommes qui y voyaient un rite de passage à l’âge adulte au cours duquel le jeune combattant prouve sa valeur en démontrant son courage. La femme, quant à elle, est souvent l’objet même du combat. Enfin, le duel connait une place spéciale dans la mentalité des militaires, car ils témoignent de l’idéal chevaleresque qui anime les officiers et les troupes qui se préparent au combat.
Toutefois, les journalistes sont les premiers duellistes de France dans les années 1830-1848 dans la mesure où ils utilisent régulièrement les colonnes des journaux pour régler leurs comptes avec des confrères mais aussi des hommes politiques : en effet, « dans une tradition solidement établie depuis le début du XIXe siècle (…), l’offensé préfère défier l’offenseur en un combat singulier. Jusqu’en 1914, la pratique du duel reste, sinon fréquente, du moins présente dans le monde de la presse. Comme jadis, les immeubles des journaux comportent souvent une salle d’armes. (…) Opération publicitaire qui comporte d’indéniables périls physiques, elle est aussi l’expression d’un sentiment d’appartenance à une aristocratie de l’écriture, qui obéit à un code d’honneur. Le roman Bel-Ami de Maupassant, par exemple, décrit de manière réaliste un duel fictif entre les rédacteurs de La Plume et de La Vie Française, Louis Langremont et Georges Duroy.
Le code du duel distingue le duel à l’épée et le duel au pistolet : les hommes de la haute société utilisent plus volontiers l’épée tandis que les hommes politiques et de lettres préfèrent le pistolet. Dans les deux cas, les duellistes se trouvent en présence de témoins mais aussi du directeur du combat et de médecins. Dans les deux cas, les pistolets doivent être scellés dans une boîte avant la rencontre par les témoins et ne peuvent être chargés que par le directeur du combat qui les remet ensuite aux duellistes.
Les deux hommes politiques se rencontrent en 1892 sur le champ de courses du château de Saint-Ouen : ils échangent six balles à 25 mètres sans aucun résultat. Les deux hommes sont pourtant des duellistes de renom. Le récit de cette rencontre est classique mais il arrive que les duels prennent une dimension romanesque : un journaliste aurait, par exemple, reçu pour un même article plus de 30 provocations en duel de la part de militaires. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les duellistes sont, au contraire, poursuivis par la justice mais ils sont presque automatiquement acquittés.
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La pratique du duel, répandue au XIXe s. en France parmi les mondains, en particulier les journalistes, écrivains, artistes, hommes politiques et officiers, suivait un rituel dont la forme la plus achevée fut pratiquée pendant plusieurs décennies sous une forme à peu près fixée.
De l’offense (caractérisation de l’offense et règles de désignation de l’offensé)
De la nature des armes (trois armes légales sont admises : l’épée, le pistolet et le sabre)
Du duel et de l’appel (procédures préliminaires au duel)
Des témoins, de leur devoir
Du duel à l’épée (uniquement avec l’usage d’un seul bras)
Des duels au pistolet (à une distance variant de 50 à 15 pas ; sont admis : le duel au pistolet de pied ferme, le duel au pistolet à volonté, le duel au pistolet à marcher, id.
Chateauvillard s’étend, dans plusieurs passages du livre, sur ses motivations, essentiellement « philanthropiques » ; il s’agit, tout en préservant l’honneur (motivation essentielle du duel), d’encadrer les combats et « d’éviter ainsi des fautes qui compromettent l’existence d’un ami, des assassinats qu’on croit devoir passer sous silence, pour ne pas donner aux familles le déshonneur d’une récrimination » (p.
Une autre raison présidait aussi à l’élaboration d’un tel code, c’était la difficulté pour les tribunaux de statuer sur les homicides par fait de duel qui leur étaient soumis. Une affaire judiciaire en particulier eut un grand retentissement dans l’opinion, à la suite du duel qui opposa en 1828 à Hellemmes (Nord) deux négociants lillois, Aimable Auguste Lemaire et François Simon Pierre Huet et qui se solda par la mort de l’un des duellistes, âgé de 25 ans. La popularité du règlement de Chatauvillard tient peut-être à la liste, publiée dans le volume, des militaires hauts gradés -dont une dizaine de pairs de France- qui ont apporté leur approbation aux règles exposées.
Des codes similaires avaient été publiés auparavant en Europe, en particulier le code irlandais (Irish Code Duello, comprenant 25 règles) adopté en 1777 aux assises d’été du tribunal de Clonmel et le British code of duel publié à Londres en 1824. D’autres suivirent dans la seconde moitié du XIXe s., comme le Nouveau Code du duel, Histoire, législation, droit contemporain du comte Charles du Verger Saint-Thomas (1879, publié chez E. Dentu à Paris, 465 p.), l’Art du duel d’Adolphe Tavernier, escrimeur et écrivain (publié chez Marpon et Flammarion en 1885 avec une préface d’Aurélien Scholl, 239 p.), le Jeu de l’épée : Leçons de Jules Jacob, suivies du duel au sabre et du duel au pistolet, et de conseils aux témoins d’Emile André -pseudonyme d’Emile-André Raballet, journaliste et escrimeur- (1887, Ollendorff, 278 p.) et Le Duel à travers les âges, Histoire et législation, duels célèbres, code du duel de Gabriel Letainturier-Fradin, sous-préfet (1892, Flammarion, 304 p.), suivi de l’ouvrage du même auteur : Faut-il se battre ? Le duel moderne, Sauvons l’honneur ! (1901, Flammarion, 54 p.).
Parmi les duels célèbres du XIXe siècle, citons celui qui se conclut par la mort du jeune mathématicien Evariste Gallois le 30 mai 1832, touché à l’abdomen par une balle, celui du journaliste Armand Carrel, mort le 24 juillet 1836 à la suite de son duel avec Emile de Girardin ou celui qui opposa Pouchkine au vicomte d’Archiac, attaché d’ambassade à Saint-Pétersbourg, le 29 janvier 1837 et qui se solda par la mort de l’écrivain russe, fauché d’une balle dans le bassin.
« Un duel déplorable a enlevé hier aux sciences exactes un jeune homme qui donnait les plus hautes espérances, et dont la célébrité précoce ne rappelle cependant que des souvenirs politiques. Le jeune Evariste Gallois, condamné il y a un an pour des propos tenus au banquet des « Vendanges de Bourgogne », s’est battu avec un de ses anciens amis, tout jeune homme comme lui, comme lui membre de la Société des « Amis du Peuple », et qui avait, pour dernier rapport avec lui, d’avoir figuré également dans un procès politique. On dit qu’une affaire de femmes a été la cause du combat. Le pistolet étant l’arme choisie par les deux adversaires, ils ont trouvé trop dur, pour leur ancienne amitié, d’avoir à viser l’un sur l’autre, et ils s’en sont remis à l’aveugle décision du sort. Chacun d’eux a été armé d’un pistolet, et a tiré à bout portant ; une seule de ces armes était chargée. Gallois a été percé d’outre en outre par la balle de son adversaire ; on l’a transporté à l’hôpital Cochin, où il est mort au bout de deux heures. Les décès d’Evariste Gallois et d’Armand Carrel eurent un retentissement politique important, tout comme la mort du journaliste républicain Victor Noir, assassiné par le prince Pierre Bonaparte le 10 janvier 1870, alors qu’il venait se présenter comme témoin de duel au domicile du prince.
Les pistolets de duel ont été un élément fascinant dans l'histoire de l'armement et de la société. Leur envoi social va de pair avec le concept d'honneur et de résolution des différends. Les designers et fabricants d'armes provenant de différentes époques et régions ont développé des modèles distinctifs qui reflétaient à la fois leur habileté et l'esthétique pertinente de l'époque. Ainsi, chaque pistolet n'était pas seulement une arme, mais aussi une œuvre maîtresse de l'artisanat.
Dans le monde des pistolets de duel, la variété est remarquable. Ces armes sont classées non seulement par leur origine, mais aussi par leurs mécanismes, comme les pistolets à mèche ou à percussion. Parmi les variétés les plus notables, on trouve à la fois des pistolets décoratifs et ceux utilisés dans des compétitions historiques. Les pistolets décoratifs présentent souvent des incrustations élaborées et des finitions métalliques, tandis que ceux utilisés dans les duels étaient plus fonctionnels.
Un entretien approprié des pistolets de duel est crucial pour préserver leur fonctionnalité et leur esthétique. Un nettoyage régulier et un soin préventif sont des éléments essentiels. Les collectionneurs doivent s'assurer de stocker les pistolets dans un environnement optimal, à l'abri de l'humidité et de la lumière directe du soleil. Les pistolets de duel ont laissé une empreinte indélébile dans la culture populaire, inspirant des œuvres littéraires, des films et des représentations artistiques. Souvent représentés dans des duels dramatiques à l'écran, ils ont acquis un statut mythique. Cela rend leur valeur non seulement matérielle, mais aussi culturelle, attirant les collectionneurs et les amateurs d'histoire vers ce thème fascinant.
Quels sont les matériaux courants dans la fabrication de pistolets de duel ?
Les pistolets de duel ont été fabriqués avec divers matériaux au fil de l'histoire. On utilise couramment des métaux comme le laiton et l'acier pour le canon et le mécanisme, tandis que le bois, en particulier des variétés exotiques, est utilisé pour les poignées.
Est-il légal de posséder des pistolets de duel dans mon pays ?
La légalité de posséder des pistolets de duel varie considérablement d'un pays à l'autre. Dans de nombreuses nations, les pistolets de duel anciens ou décoratifs peuvent être acquis et exhibés légalement, tandis que dans d'autres, ils peuvent être soumis à des réglementations strictes.
Quelle est la valeur des pistolets de duel anciens ?
La valeur des pistolets de duel anciens peut varier énormément en fonction de facteurs tels que l'âge, l'état, la rareté et la provenance de la pièce. Certains pistolets peuvent atteindre des prix élevés aux enchères, notamment s'ils proviennent de marques reconnues ou ont une histoire intéressante.
Où puis-je acheter des pistolets de duel authentiques ?
Pour ceux qui souhaitent acquérir des pistolets de duel authentiques, il est recommandé de se rendre dans des magasins spécialisés en armement, des enchères d'antiquités ou dans notre boutique en ligne.
Quel type de documentation est nécessaire pour l'achat ?
La documentation nécessaire pour l'achat de pistolets de duel peut varier selon les lois locales. En général, une preuve d'identité est requise et, dans certains cas, un permis pour l'achat d'armes.
Puis-je utiliser des pistolets de duel anciens lors d'événements de tir ?
L'utilisation de pistolets de duel anciens lors d'événements de tir dépend de plusieurs facteurs, y compris leur état, le type d'événement et les lois locales. Certains collectionneurs préfèrent ne pas utiliser des modèles précieux ou rares pour des raisons de préservation.
Quelle est la différence entre les pistolets de duel décoratifs et fonctionnels ?
Les pistolets de duel décoratifs sont principalement conçus pour l'exhibition et peuvent présenter des détails artistiques dans leur construction. En revanche, les pistolets fonctionnels sont fabriqués pour être utilisés, ce qui implique un accent sur la qualité du mécanisme.
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