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Les armes font partie intégrante de notre histoire et constituent une part extrêmement importante de notre patrimoine. Étudier le développement des armes donne un aperçu de tous les aspects du développement de l'humanité à travers les âges, elles ont façonné notre histoire. Les collectionneurs privés avertis sont les dépositaires d'une partie considérable de ce patrimoine et sont complémentaires aux obligations des conservateurs des collections nationales existantes.

Ils acquièrent, préservent, étudient, recherchent et documentent ces artefacts historiques qui éclairent tant notre passé et donc aussi notre avenir. Il est essentiel qu'ils puissent le faire, afin que nous puissions mieux comprendre notre propre histoire.

Le domaine de la collection repose sur une solide documentation et permet de se procurer des objets dont l'intérêt repose au-delà de l'aspect technique d'armurerie et la qualité artistique, sur la charge historique de ce patrimoine culturel. L'évolution des systèmes de mises à feu permet de souligner l'ingéniosité le savoir-faire et le génie des armuriers inventeurs à faire évoluer les armes au cours des siècles mais également le soin apporté à celle-ci faisant d'elles de véritables œuvres d'art!

L'Armement de la Gendarmerie : Un Héritage des Années 1880

À la fin du XIXe siècle, la gendarmerie est équipée d’armes conçues au lendemain du désastre des armées impériales, puis républicaines, lors de la guerre de 1870-1871. Deux ans après la victoire des États allemands, les armées françaises se voient enfin dotées d’un arsenal léger performant. Citons les revolvers 1873, puis 1874 ainsi que l’adoption du système Gras en remplacement des Chassepots. Passant après les corps de troupe, la gendarmerie doit encore patienter deux à trois décennies pour pouvoir rivaliser avec ses homologues étrangers en matière de moyens. Mais surtout, ces nouvelles armes permettent, pour un temps, de jouer à jeu égal avec les hors-la-loi qui n’ont pas besoin d’attendre le bon vouloir des politiques et des budgets supplémentaires pour améliorer leur arsenal.

La guerre de 1870 a révélé toutes les carences des armées françaises. En 1874, le « merveilleux » Chassepot tire sa révérence au profit du fusil présenté par le capitaine Gras. Un des points novateurs est l’abandon de la cartouche en papier au profit d’une cartouche métallique.

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En raison d’impératifs économiques, la culasse est celle du Chassepot, quelque peu modifiée. La boîte de culasse est aménagée afin de permettre le passage du levier d’armement, ainsi que le chargement et le déchargement de l’arme. La culasse mobile, quant à elle, est dite à verrou.

En 1880, un dispositif est aménagé en vue de faire dévier les gaz en cas de problème au départ du coup. Une des faiblesses du Gras vient de sa capacité de tir. En effet, il n’existe pas de chargeur : après chaque tir il faut donc réapprovisionner la chambre.

La gendarmerie ne reçoit pas le fusil Gras, mais la version carabine, retenue sous l’appellation « 1874 Modifié 1880 ». Si l’on considère le service à cheval, il est indéniable qu’une arme plus courte facilite les mouvements du cavalier. Les gendarmes à pied ont aussi une version carabine. Le maniement d’une arme de taille réduite dans des affrontements de rue ou tout simplement lors d’opération de maintien de l’ordre reste plus aisé.

La carabine des gendarmes à cheval se caractérise par un levier d’armement coudé et aplati, ainsi que par l’emploi d’une baïonnette cruciforme à douille. L’exemplaire réservé aux gendarmes à pied est en grande partie identique à la précédente. Le fût est légèrement plus court. Le canon est solidaire de la monture par une grenadière et un embouchoir. De plus, par rapport à son homologue, elle a un battant de crosse pour la fixation de la bretelle.

Ces carabines (et le système Gras dans son ensemble), outre leur mécanique perfectible, sont pénalisées par leur capacité de tir qui se limite à une seule cartouche, alors que les modèles allemands sont pourvus d’un chargeur.

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L'Ère Boulanger et l'Adoption du Lebel

Le Général Boulanger, alors ministre de la Guerre, impose en 1886, et en l’espace de six mois, un nouveau fusil réglementaire : le Lebel. Un certain Berthier, chef de bureau des chemins de fers algériens, se penche sur les armes Lebel et vise plus précisément à la création d’une carabine.

Il cherche à changer le système d’alimentation des armes en service. Berthier désire donc allier modernité et économies, ce dernier terme n’étant pas un vain mot dans la course à l’armement. Ces travaux aboutissent à la carabine modèle 1890, prévue pour accueillir un chargeur de quatre cartouches, placé sous la culasse devant le pontet. Quand le chargeur est vide, le système de fixation le laisse tomber. En 1892, la gendarmerie change de carabine et prend celle de l’Artillerie. Mais l’arme la plus intéressante de cette série reste le pistolet-revolver 1892.

Le Pistolet-Revolver 1892 : Une Révolution Technique

En 1885, la section technique de l’Artillerie propose de remplacer les revolvers modèles 1873 et 1874. Le but du ministère de la Guerre est simple : il s’agit de réduire le nombre de modèles d’armes de poing en service. Dès l’adoption du revolver 1892, les premiers exemplaires sont livrés aux officiers de la gendarmerie et de l’armée de Terre. L’attribution réelle de ce modèle a lieu en 1907, pour l’ensemble de l’institution. Techniquement cette arme est plutôt révolutionnaire pour son époque ou tout du moins à la pointe de la technique.

Le chien rebondissant est équipé d’un percuteur qui frappe l’amorce perpendiculairement, diminuant ainsi le nombre de ratés. La portière de chargement sert de verrou au barillet. En position ouverte, le chien se met automatiquement en position de sécurité. Quand le chien est en position de rebondissement (à l’abattu), une partie crantée de la détente vient s’encastrer dans de petits carrés sur le barillet. Ce dernier est ainsi immobilisé. Pour faire basculer le barillet, il faut ouvrir la portière de chargement puis le faire basculer sur la droite.

Réglementation sur les Armes Anciennes en France

La réglementation sur les armes anciennes en France est un sujet passionnant qui concerne les collectionneurs et les héritiers. La réglementation sur les armes anciennes n’est pas si compliquée qu’on pourrait le croire. Les armes à feu des catégories A, B ou C neutralisées, elles, sont en catégorie C.

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La loi de 2012 a élargi la notion d'arme de collection aux modèles antérieurs à 1900, alors qu'avant, c’était 1870. La loi est claire : soit dans un coffre-fort, soit en la rendant inutilisable en démontant un élément essentiel. Pour le transport, c’est autorisé pour les reconstitutions historiques ou les manifestations culturelles.

Si vous voulez collectionner des armes de catégorie C, il vous faut la carte de collectionneur. Avec cette carte, vous pouvez acheter et détenir des armes de catégorie C, mais pas de munitions actives. Il existe parfois des opérations d’abandon simplifié.

Classement des Armes de Collection

Pour être classée en 8e catégorie, l’arme doit avoir un modèle antérieur au 1er janvier 1870 et une date de fabrication antérieure au 1er janvier 1892. Par modèle, le législateur sous-entend le principe technique qui a prévalu à la conception du système. Si la date du modèle répertorié est postérieure à 1870 mais que l’arme est tout à fait similaire aux modèles d’avant 1870, l’arme est juridiquement classée en 4e catégorie.

L’annexe de l’arrêté du 7 septembre 1995 a énuméré 74 armes dont les millésimes du modèle et de fabrication sont postérieurs à ceux normalement retenus pour les armes de collection. L’exemple le plus flagrant est celui du revolver mle 1874. Le texte officiel cite juste revolvers d’ordonnance Mle 1873-1874, cal 11 mm .

Exemples d'Armes Historiques

  • Pistolet de cavalerie modèle 1822 T bis: Manufacture royale de Saint-Étienne, avec une inscription sur la crosse en souvenir du départ en captivité de Napoléon III, 4 septembre 1870.
  • Pistolet de cavalerie à percussion modèle 1822 T bis: Canon daté "1823" queue de culasse gravée "1822 T bis", platine poinçonnée et signée "Mre Rle de St Étienne", garnitures en laiton poinçonnées, crosse en noyer, époque Restauration, modifié sous Louis-Philippe, Second Empire, Manufacture royale de Saint-Étienne, 1823.

Le Revolver Galand

Charles-François GALAND, un citoyen français travaillant à Liège, a breveté dès 1868 le revolver Galand, un revolver à cadre ouvert et double action. La principale caractéristique est le levier, placé sous le canon et la carcasse, faisant également office de pontet. En actionnant ledit levier, le canon et le barillet se déplacent vers l’avant, permettant l'extraction automatique des cartouches.

Les premiers exemplaires sont fabriqués en Grande-Bretagne. Mais dès octobre 1868, la fabrication mécanique du revolver est également organisée à Liège et rencontre un vif succès. La Marine impériale russe adopte le revolver Galand le 12 mars 1871 sous l’appellation "pistolet revolver d’abordage modèle 1870".

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