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L'histoire des pistolets semi-automatiques est fascinante. Nombre d'entre eux ont marqué l'histoire et ont été popularisés par le cinéma. Des précurseurs aux automatiques actuels, l'auteur nous entraîne dans une saga au charme sulfureux, parsemée d'anecdotes où parle la poudre. On retrouve l'épopée des inventeurs célèbres tels que Borchardt, Bergmann, Mannlicher Luger, Mauser, Browning, Walther, Beretta, Glock, etc. Derrière les inventeurs de mécanismes, simples ou complexes mais toujours ingénieux, se trouvent des sociétés d'armement prestigieuses comme DWM Colt, Smith & Wesson, IMI, MAB, Manufrance, CZ, SIG, Sauer, Tanfoglio ou encore Steyr.

Si, au début du XXe siècle, ces nouveaux pistolets n'étaient pas entièrement fiables, ce n'est plus le cas aujourd'hui et l'automatique supplante le revolver dans les forces de l'ordre comme dans les armées.

L'Ère des Pistolets Semi-Automatiques : Un Tournant Post-Première Guerre Mondiale

La Première Guerre mondiale a montré l’intérêt d’avoir une arme de poing semi-automatique comme le Luger ou le 1911 et après la Grande Guerre, la France va lancer un programme pour adopter une nouvelle arme de poing moderne. La France a hérité d’un important stock d’armes de poing assez variées avec des pistolets et des revolvers. Elle va alors opter pour adopter une nouvelle arme moderne aménagée pour le 9 mm Luger. En 1922, la Commission d’Expériences de Versailles lance un programme pour essayer et comparer différentes armes européennes et américaines, mais on ne déclare pas de vainqueur et la recherche d’un pistolet pour l’armée française va se poursuivre.

Quelques années plus tard, l’état-major français souhaite que le nouveau pistolet utile la cartouche de 7,65 Long. En effet, la France avait récupéré un important stock de cette nouvelle munition initialement américaine, mais dont la puissance laisse à désirer par rapport au 9×19 mm.

Les PA35A et PA35S : Une Adoption Double en Attendant Mieux

En 1930, la France n’a toujours pas adopté de nouveaux pistolets et en 1935, on essaye (encore) de nouvelles armes dont un GP35, un pistolet Star et les prototypes des PA35A et PA35S. Finalement ce sont ces derniers qui vont le mieux réussir les épreuves d’endurance en tirant 950 coups sans entretien et sans casse et 4 000 cartouches avec un nettoyage et une maintenance basique. Et de manière surprenante, on décide d’adopter les deux pistolets peut-être pour essayer de rattraper le temps perdu et avoir le maximum d’armes. Les PA35A et 35S sont deux très bons pistolets, mais ils sont handicapés par leur cartouche.

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L'Aventure de la Manufacture de Saint-Étienne : Du "Type Armée" au "Type Champion"

En 1913, la Manufacture Française d’Armes et de Cycles de Saint-Étienne a rapidement compris que l’ère des revolvers de type Bulldog et Vélodog était révolue avec l’arrivée du pistolet FN Herstal 1900. L’entreprise stéphanoise a ainsi conçu un pistolet résolument moderne, chambré dans les calibres les plus populaires de l’époque : le 6,35 mm (.25 ACP) et le 7,65 mm court (.32 ACP). Ils étaient solides et bien fabriqués, et comme les revolvers, ils n’étaient disponibles qu’en double action. Le canon pivotait vers le bas et la partie supérieure de la culasse vers le haut lorsqu’on appuyait sur le bouton de libération, ce qui permettait de charger une cartouche sans avoir à manipuler la culasse. Après le tir, la culasse non calée reculait, et le ressort récupérateur ramenait la culasse vers l’avant.

Le marché de l’autodéfense était en plein essor depuis la Belle Époque. Certains officiers achetaient officieusement ce pistolet comme arme secondaire en plus de leur arme réglementaire durant la Grande Guerre. Lors de l’appel d’offres de 1921 pour un nouveau pistolet réglementaire dans l’armée française, l’entreprise avait analysé les rapports militaires sur divers pistolets, notamment les essais des pistolets Mannlicher 1901. Il s’agissait du modèle dit de « guerre » en calibre 9 mm Browning Long (9×20 mm SR), une munition jugée satisfaisante pour un usage militaire, pouvant être utilisée dans des culasses non calées. De plus, l’arme en double action fonctionnait comme un revolver.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux officiers et soldats achetèrent le pistolet « Le Français » pour leur défense, le rendant assez courant. Son gabarit en faisait une arme privilégiée des mouvements de résistance. Le « Type Armée » est une version agrandie du modèle « de poche » commercialisé depuis 1913 par la manufacture d’armes et cycles de Saint-Étienne. Cette vieille maison avait tenté entre les deux guerres de mettre au point une version de gros calibre de son modèle de poche, tout en conservant son principe de fonctionnement à culasse non calée. Pour ce faire, elle avait choisi de chambrer l’arme pour la cartouche de 9 mm Browning long, qui permettait ce type de fonctionnement.

A une époque où l’armée française envisageait d’adopter un pistolet semi-automatique en remplacement du revolver modèle 1892 et des multiples pistolets et revolvers achetés en Espagne pendant la Grande Guerre, la manufacture d’armes et cycles de Saint-Étienne avait tenté de faire adopter son pistolet « Type Armée ». Malheureusement, l’armée avait décidé entre-temps d’abandonner le calibre 9 mm au profit du 7,65 mm long. Pour séduire les particuliers, désormais seuls susceptibles d’acheter son arme, la manufacture de Saint-Etienne tenta de moderniser la ligne de son pistolet en le dotant à partir de 1931 d’un canon allégé par des cannelures.

Le PA « Le Français Type champion » représente une autre tentative de la manufacture d’arme set cycles de Saint Étienne pour élargir la gamme de ses pistolets « Le Français » avec un modèle destiné au tir de compétition, doté d’un canon allongé à 150 mm chambré en 6,35 mm ou en 22 long rifle et d’une platine permettant le tir en simple action, sous réserve d’armer le percuteur à la main. Le pistolet fonctionne comme un semi-automatique normal avec un chargeur de 8 coups dans la version en calibre 6,35. Il ne fonctionne plus que comme pistolet à un coup, lorsqu’il est monté avec le canon de calibre .22 LR.

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L’arme ne connut aucun succès commercial et sa fabrication, commencée en 1926, fut arrêtée très rapidement. Le « Type Armée », comme le « Type Champion » sont deux pistolets au mécanisme aujourd’hui dépassé, fabriqués en très petite quantité et dont seulement un nombre réduit a survécu jusqu’à aujourd’hui.

Le MAC 50 : Une Nouvelle Ère pour l'Armée Française

Des deux prototypes présentés à la Section technique de l’Armement par la MAS, le plus abouti sera peu modifié et répondra finalement aux critères de fiabilité, précision, maniabilité, puissance d’arrêt et facilité d’entretien par un démontage simple que le rapport final du 11 mai 1950 de la commission d’essais formalisera. La Manufacture d’armes de Châtellerault fabriquera 221 900 exemplaires de mars 1953 à juin 1963 avant que la production ne soit reprise par la Manufacture d’armes de Saint-Étienne qui en fabriquera 120 000 de novembre 1963 à avril 1978.

Principe de fonctionnement : court recul du canon par action directe des gaz permettant le mouvement vers l’arrière de la culasse éjectant l’étui vide du coup parti, le retour vers l’avant s’effectuant grâce à la décompression du ressort récupérateur, chambrant à nouveau un coup complet prélevé sur le chargeur contenu dans la poignée. L’arme est pourvue d’un arrêtoir de culasse la maintenant ouverte en position arrière au dernier coup. Dès 1953, le MAC 50 remplace le revolver modèle 92, les MAS 35, PA 35A et autres Colt 1911 dans l’Armée et la gendarmerie, et les P38 chez les CRS. On le met en dotation dans la pénitentiaire et certains services de la police nationale (DST, PJ, RG et PAF).

Production du MAC 50
Manufacture Période Nombre d'exemplaires
Manufacture d’armes de Châtellerault Mars 1953 - Juin 1963 221 900
Manufacture d’armes de Saint-Étienne Novembre 1963 - Avril 1978 120 000

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