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Le déploiement généralisé du Taser semble privilégié par le ministère de l’Intérieur. Le Taser est un pistolet à impulsion électrique, qui permet de neutraliser des individus, logiquement sans risque.

Qu'est-ce qu'un Taser ?

Le Taser X26 a un drôle de nom, il est jaune, il ressemble à un jouet pour enfants. Sauf que, bien évidemment, ce n’en est pas un.

Souvent réduit à un pistolet électrique, le Taser est en fait une arme dotée de plusieurs fonctions, toutes aussi redoutables les unes que les autres. Le pistolet à impulsion électrique ou Taser est une arme de 4e catégorie, dite non létale. En France, seuls des policiers ayant été formés peuvent le manipuler dans un cadre très strict.

Les modes de fonctionnement du Taser

Cette arme, au final assez méconnue, possède trois modes de fonctionnement :

  • Le laser, simple point rouge projeté sur le corps du contrevenant et qui se veut dissuasif.
  • L’arc, le plus connu, envoyant un choc électrique en contact direct durant cinq secondes.
  • Le mode dit coercitif, qui consiste en la projection de deux dards qui viennent se planter dans le corps, délivrant au passage une décharge de 50 000 volts.

Le Taser : Une arme en expansion

Selon le dernier rapport de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), publié en début de semaine, l’utilisation du Taser serait déjà en augmentation de 30 % en 2019 avec 2 350 utilisations, soit six tirs par jour. Laurent Nuñez, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, en parle comme d’une arme « intermédiaire très utile afin de procéder à des interpellations sans contact, et qui protège les policiers ».

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Cette arme peut constituer une « réponse graduée et proportionnée à une situation de danger lorsque l’emploi légitime de la force s’avère nécessaire pour dissuader ou neutraliser une personne menaçante et/ou dangereuse », précisait déjà en 2013, un rapport du Défenseur des droits.

Dans le contexte de manifestations contre le racisme et les violences policières en écho à la mort de George Floyd aux États-Unis, décédé lors son interpellation par un policier blanc, le gouvernement français entend réformer sa police et ses pratiques pour éviter tout risque de bavure.

Les défis de la généralisation du Taser

Mais la généralisation de ce moyen d’interpellation pourrait se heurter rapidement à plusieurs problèmes structurels, rappelle Le Parisien. Parmi eux, la formation : une généralisation du port du Taser par les policiers devra nécessairement passer par une formation accélérée de l’ensemble des effectifs, voire un enseignement du maniement du Taser dès l’école de police - cette arme nécessitant une habilitation supplémentaire de chaque policier qui en est équipé.

Autre difficulté : en l’état, il n’en existe pas assez pour équiper l’ensemble des effectifs. Seulement 15 000 pistolets (à 1 000 € pièce) pour 240 000 policiers et gendarmes. De quoi laisser les syndicats de police « dubitatifs » pour le moment.

Le Taser est-il dangereux ?

Certains policiers municipaux en sont également équipés depuis 2008, en France. Cette arme neutralisante s’est répandue partout dans le monde depuis 2004. Elle a obtenu un agrément officiel pour équiper police et gendarmerie en France depuis 2006, puis a été autorisée pour la police municipale en 2008.

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Mais son utilisation fait également polémique. Car si le Taser est censé éviter l’usage d’une arme à feu, il reste néanmoins à l’origine de bavures qui ont entraîné des décès au cours d’arrestations. Pointé en direction de la poitrine, il a été avéré qu’il pouvait provoquer des infarctus.

À l’étranger et notamment aux États-Unis, un des tout premiers pays à l’avoir utilisé, le Taser est sous le feu de nombreuses critiques. Des organisations non-gouvernementales en dénoncent un usage souvent abusif, menant, dans les cas extrêmes, à la mort.

L’organisation Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme (Raidh) réclame depuis plusieurs années déjà un « moratoire immédiat de cette arme de torture susceptible de donner la mort ». Amnesty International assure que cette arme met en danger de mort des personnes vulnérables comme les cardiaques, les drogués ou les femmes enceintes. Selon un rapport de l’ONG, 400 personnes sont mortes aux États-Unis depuis 2001 après un tir de Taser.

Sur 234 décès répertoriés entre 2001 et 2008, Amnesty International a eu accès à 98 rapports d’autopsie et, dans 37 cas, les médecins légistes avaient cité cette arme comme la « cause directe ou aggravante des décès ».

Des chiffres que conteste Taser France. D’après un test opéré par le fabricant, cette arme neutralisante réduit de 62 % les blessures des suspects et de 82 % celles des policiers. En France, en revanche, aucune enquête indépendante sur le sujet n’a encore été menée.

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Arme de défense non létale, le Taser est conçu pour neutraliser une personne de manière temporaire sans causer de blessures graves ou permanentes. Bien qu'il émette une décharge électrique, il ne provoque pas une électrocution telle qu'on pourrait l'imaginer, mais plutôt une incapacité temporaire. Le terme "électrocution" désigne généralement une exposition à un courant électrique d'une intensité suffisante pour causer des blessures graves ou la mort.

À l'inverse, le taser neutralise et ne vise pas à tuer ou à provoquer des blessures graves. Lorsqu'il est utilisé, il délivre une décharge électrique calculée pour désactiver temporairement les capacités motrices.

Taser: Neutralisation sans Électrocution

Lorsqu'il est utilisé, il délivre une décharge électrique calculée pour désactiver temporairement les capacités motrices. La principale action d’un taser est de cibler le système nerveux périphérique. Les impulsions électriques surchargent le système nerveux, empêchant temporairement les muscles de répondre correctement aux commandes du cerveau. Un détail important est que le taser agit de manière localisée dans les zones où les électrodes touchent la cible.

Un taser neutralise sans électrocuter car il combine une tension élevée, une faible intensité de courant, et des impulsions courtes calibrées. Cependant, comme pour toute technologie, son utilisation doit être réfléchie et ne doit être effectuée que dans le cadre d'une légitime défense pour stopper une agression.

Le taser est donc une arme de défense, à la croisée des avancées technologiques et des besoins en sécurité moderne.

Comment fonctionne un Taser à distance ?

À distance, le Taser ou pistolet à impulsion électrique projette des aiguillons reliés à l’arme par des câbles fins, qui infligent une décharge électrique à la personne au moment de l’impact. L’impulsion peut être continue ou prolongée, répétée à plusieurs reprises, ou interrompue.

La plupart des modèles peuvent aussi produire un arc électrique entre les électrodes et, en mode « contact » (directement sur la personne), administrent des décharges particulièrement douloureuses.

Effets et risques

L’impact crée une douleur extrême, la décharge génère des effets neuromusculaires tels que la personne ciblée va s’effondrer, privée de contrôle. Il y a des risques de blessures directes, notamment de lésions provoquées par les aiguillons et la décharge, et des risques indirects, la personne pouvant se blesser dans sa chute.

Les impulsions électriques suscitent divers degrés de douleur et de neutralisation et peuvent parfois entrainer la mort, notamment par arrêt cardiaque. Les effets vont varier en fonction de la puissance du dispositif, de la condition physique et de la santé de la personne, et de facteurs environnants, comme l’humidité. Les personnes avec des problèmes cardiaques ou les femmes enceintes sont particulièrement à risque.

Quand le Taser peut-il être utilisé ?

Le Taser ne doit être utilisé que comme une arme à distance et ne devrait pas être conçu comme pouvant se substituer à des techniques d’immobilisation telles que la "prise par le cou" ou "clé d’étranglement”, par ailleurs dangereuse et potentiellement létale.

Le Taser ne peut pas être utilisé comme une arme d’interpellation. Son utilisation doit se limiter aux cas où les forces de l’ordre font face à une menace imminente de mort ou de blessures graves (pouvant mettre leur vie en danger ou celle de quelqu’un d’autre), quand il n’y a pas d’autres solutions moins extrêmes pour maîtriser la situation.

L’utilisation en mode « contact » devrait être interdite car elle provoque une douleur d’une telle intensité qu’elle s’apparente à un acte de torture ou à un traitement cruel, inhumain et dégradant.

Compte tenu de l’intensité de la douleur qu’ils peuvent infliger, et de leurs effets potentiellement très dangereux, les tasers ne devraient pas faire partie de l’équipement de base des forces de l’ordre.

Formation et déploiement

Ils ne doivent être déployés que parmi des agents spécialisés, ayant reçu une formation rigoureuse y compris sur les graves risques que comportent l’utilisation de cette arme, les précautions à prendre, et les conditions dans lesquelles son usage serait légal, c’est-à-dire répondant aux principes de nécessité et proportionnalité.

Tableau récapitulatif des risques et précautions

Aspect Description
Risques Douleur extrême, blessures directes (aiguillons), blessures indirectes (chute), arrêt cardiaque (rare), risques accrus pour les personnes cardiaques et les femmes enceintes.
Conditions d'utilisation Menace imminente de mort ou de blessures graves, absence d'autres solutions moins extrêmes, respect des principes de nécessité et de proportionnalité.
Formation Formation rigoureuse des agents spécialisés, connaissance des risques et des précautions.

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