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Cet article se veut généraliste et aborde les armes de petits calibres sans étudier une arme en particulier.

Principes de base et évolution des armes à feu

Toutes les armes à feu étant destinées à lancer des projectiles, il est naturel qu'elles présentent des similitudes. En les analysant de plus près, on constate cependant de fortes différences dans leurs principes de fonctionnement. La première différence notable entre les armes à feu concerne les dimensions et la manière dont on les tient.

Armes de poing et armes d'épaule

La première distinction est simple : une arme que l'on peut utiliser d'une seule main (dans le poing) est une arme de poing. Rien n'empêche cependant d'utiliser les deux mains. Des méthodes de tir à deux mains existent depuis longtemps et elles font partie de la formation des forces armées et des forces de l'ordre. Le tir à deux mains existe également dans le domaine sportif.

Plus puissantes, les armes d'épaule présentent un recul qui n'est plus acceptable par une ou même deux mains et nécessitent un appui sur une partie du corps. L'épaule a été finalement le choix le plus pratique. La masse du tronc absorbe relativement bien la quantité de mouvement de l'arme lors du départ du coup et la proximité de l'œil permet la visée. Tout naturellement, ces armes sont dénommées armes d'épaule. Elles sont munies d'une crosse qui prend appui non pas réellement sur l'épaule mais dans le creux déterminé entre celle-ci et le thorax.

Composants essentiels d'une arme à feu

Il est naturel qu'elles présentent des similitudes, toutes les armes à feu étant destinées à laisser sortir le projectile. Le canon est la partie de l'arme qui guide le projectile. La chambre est le lieu où se produit l'explosion de la poudre propulsive. La partie ouverte du tube est le canon. La pression des gaz est nécessaire afin de transmettre l'accélération nécessaire pour atteindre la vitesse initiale souhaitée à la sortie de l'arme. La chambre est fermée par une pièce métallique, la culasse. Notons que pour les spécialistes de la balistique intérieure, une chambre est forcément d'un diamètre supérieur à celui du canon.

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Un chargeur ou magasin contient les cartouches. Si l'on souhaite augmenter la cadence de tir, il est nécessaire que les cartouches soient immédiatement disponibles. On les intègre à l'arme grâce à un magasin, partie constitutive de l'arme, ou par l'usage d'un chargeur amovible. Sur certaines armes, on peut trouver deux poignées.

Fonctionnement des armes de poing : pistolets et revolvers

Les deux images permettent de différencier un pistolet (image de gauche) d'un revolver (image de droite). Un pistolet automatique ou semi automatique possède un chargeur contenant les cartouches. Il est généralement logé dans la poignée. Cette première distinction entre pistolet et revolver étant établie, entrons un peu plus dans les détails.

Mécanisme de détente : simple action et double action

Selon les armes, le mécanisme de détente permet le tir soit en simple action, soit en simple et double action. Pour le tireur, la différence réside dans la course et le poids de la détente. La course de la détente correspond à la distance qu'elle doit parcourir, à partir de sa position de repos, pour déclencher le tir.

En simple action, la course de la détente est courte et la force à appliquer (le poids de la détente) est faible voire très faible, parfois de l'ordre de 1,5 kg, puisque juste nécessaire à libérer le cran de l'armé du marteau ou du chien de la tête de gâchette. Le doigt se pose sur la détente uniquement lorsque l'on décide de tirer. Si on change d'avis, on retire son doigt de la détente.

En double action, la force à appliquer sur la détente pour déclencher un tir peut atteindre 5 kg, notamment sur les revolvers en dotation dans les administrations, un poids de détente élevé étant considéré comme un élément de sécurité. Bien que le poids de détente soit plus important en double action qu'en simple action, le doigt entre en contact avec la queue de détente uniquement lorsque l'on a décidé de tirer.

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À l'origine, les pistolets semi automatiques ne pouvaient tirer qu'en simple action. Depuis, la possibilité de tirer en double action a été implémentée dans de nombreux pistolets semi automatiques modernes. Il est à noter cependant que, dans le cas des pistolets semi automatiques, le tir en double action nécessite le chargement préalable de l'arme et, dans le cas de tirs successifs, seule la première cartouche est tirée en double action puisque le marteau se trouve préalablement à l'abattu. Les autres cartouches sont tirées en simple action car le marteau a été placé à l'armé lors du mouvement arrière de la culasse à l'occasion du tir précédent.

Modes de chargement et cadence de tir

Le mode de chargement en munitions des armes est un facteur important de leur efficacité puisqu'il détermine leur cadence de tir. La cadence de tir correspond au nombre de coups que l'arme peut tirer en un laps de temps donné, généralement la minute. On parle de "coups à la minute". La cadence de tir théorique correspond au nombre de coups que l'arme peut mécaniquement tirer. La cadence pratique de tir tient compte du couple arme / tireur et de la justesse du tir en cible qui nécessite en général une reprise de la visée après chaque coup ou chaque rafale.

Les différents modes de chargement

Le mode de chargement est un facteur important, voire primordial, de l'efficacité des armes. Ce mode de chargement concerne les armes à un seul canon, dépourvues de magasin qu'il est nécessaire de recharger manuellement après chaque tir. Après chaque tir, on bascule le canon, on éjecte l'étui, on prend une cartouche que l'on introduit, on referme le canon et on peut procéder à un nouveau tir.

La répétition manuelle est une évolution du mode de chargement précédent. Les armes sont munies d'une culasse mobile actionnée par le tireur. Elles sont approvisionnées par un magasin interne ou d'un chargeur amovible contenant les cartouches. L'action du tireur se limite, après approvisionnement de l'arme, à la charger.

Fonctionnement semi-automatique

Dans ce mode de fonctionnement, on délègue une partie du cycle d'alimentation à l'arme elle-même en utilisant l'énergie de la munition. Ce mode de fonctionnement présente au moins deux avantages. Le premier est que le tireur n'ayant plus besoin de manipuler la culasse, il demeure en position de tir. Le second avantage est que le cycle d'alimentation est bien plus rapide sans intervention humaine. Notons cependant que pour le tir de précision, les tireurs d'élites ou "snippers" utilisent toujours des fusils à répétition manuelle.

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En mode semi automatique, le chargement de la première cartouche nécessite l'action du tireur sur la culasse ou sur l'ensemble mobile s'il existe une pièce de manœuvre. Ce premier chargement effectué manuellement, l'action du tireur se limite à déclencher le tir en appuyant sur la queue de détente. L'ensemble du cycle d'alimentation est assuré de manière automatique par l'arme elle-même. À chaque appui sur la détente, un coup et un seul part jusqu'à épuisement des cartouches du magasin ou du chargeur.

Fonctionnement automatique

Ce mode de fonctionnement est propre aux armes tirant par rafale. Tant que le tireur appuie sur la détente, les coups s'enchaînent jusqu'à ce que le chargeur soit vide. Certaines armes, par conception, ne peuvent tirer que par rafale. D'autres, généralement plus modernes, disposent d'un sélecteur de mode de tir qui permet, la plupart du temps, de choisir entre le tir au coup par coup, par rafale de trois cartouches et par rafale continue.

Principes de fonctionnement des mécanismes

Il existe plusieurs principes de fonctionnement des armes et leurs mécanismes ne sont limités que par l'ingéniosité des concepteurs. En clair, il faut laisser le temps au projectile de quitter le canon avant que ne s'enclenche la suite des opérations qui permettront le tir suivant. Si l'ouverture de la culasse se produisait trop tôt, une partie des gaz s'échapperait par l'arrière du canon provoquant une chute de pression dans ce dernier.

Culasse non calée

Pour les calibres de poing de faible puissance (.22, 6,35 mm, 7,65 mm), l'inertie de la culasse associée à la force du ressort récupérateur d'énergie sont suffisantes pour permettre au projectile de quitter le canon avant l'ouverture, c'est à dire avant la séparation du canon et de la culasse. Si les dimensions de l'arme le permettent, il est possible d'augmenter la masse de la culasse qui devient alors une pièce percutante. C'est le cas par exemple du pistolet mitrailleur français MAT 49 de calibre 9 mm Parabellum dont la culasse est une pièce d'acier usinée pesant un peu plus de 500 g.

Culasse calée

Pour les calibres de poing de calibre 9x19 mm Parabellum et au-delà, l'inertie de la culasse, épaulée par la force du ressort récupérateur d'énergie, n'est plus suffisante. Il est nécessaire de retarder la séparation du canon de la culasse. Dans ce but, le canon et la culasse sont solidarisés par un dispositif de verrouillage. Durant la phase d'accélération du projectile dans le canon, l'ensemble canon-culasse commence à reculer.

L'image présente un pistolet Beretta 92 FS démonté. Les pièces à considérer concernant le système à cours recul du canon sont le verrou de canon et son poussoir. Le verrou de canon permet, durant la phase initiale du recul, de rendre solidaires le canon et la culasse mobile. Dans l'image, le verrou de canon est libre et se trouve en position basse. Lorsque l'arme est en fonction et avant le tir, le verrou, forcé par la carcasse de l'arme se trouve en position haute. Au départ du coup, l'ensemble canon et culasse mobile recule.

Législation française sur les éléments d'armes

La législation française classe certains éléments d'armes à feu, ce qui implique des règles spécifiques pour leur acquisition et leur détention. Voici les principaux points à connaître :

Éléments d'arme classés

Selon l'article 1, paragraphe 19 du décret 2013-700 du 30 juillet 2013, les éléments d'arme sont définis comme les parties essentielles au fonctionnement de l'arme. Cela inclut :

  • Canon
  • Carcasse
  • Culasse
  • Système de fermeture
  • Barillet
  • Conversion
  • Systèmes d'alimentation qui leur sont assimilés

Il s’agit d’un concept de la règlementation des armes. Les autres pièces détachées ne sont pas classées parmi les éléments.

Catégorie B et acquisition

L'acquisition d'un élément d'arme classé en catégorie B nécessite une autorisation. Notons que la majorité de ces éléments ne sont pas compris dans le quota. Pour l’instant la procédure d’acquisition/renouvellement se fait toujours papier et non via le SIA.

Déclaration et CERFA

Les éléments d’armes doivent être déclarés séparément lorsqu’ils ne constituent pas un ensemble « fonctionnel. » Ainsi un canon et un boitier de culasse, n’étant pas fonctionnels à eux seuls, ils doivent faire l’objet de deux CERFA. Mais si la culasse est présente, même sans crosse, ils sont mécaniquement fonctionnels, alors un seul CERFA est suffisant. A condition que cet ensemble ne soit pas issus d’un assemblage qui, alors, constituerait une transformation.

Tableau récapitulatif des éléments classés et de leur régime juridique

Élément d'arme Catégorie Régime juridique
Canon B Autorisation
Carcasse B Autorisation
Culasse B Autorisation
Système de fermeture B Autorisation
Barillet B Autorisation
Conversion B Autorisation
Systèmes d'alimentation B Autorisation

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