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Les petits pois du potager offrent une saveur incomparable par rapport à ceux en conserve. Réussir son semis de petit pois est essentiel pour une récolte abondante et savoureuse. Le semis de petit pois apprécie la douceur de la température et peut se satisfaire d’un sol presque froid. C’est pourquoi on le démarre si tôt en saison, février sous les climats doux, mars voire avril sous les climats plus frais.

Les bases du semis de petit pois

Sitôt 5°, vos graines se décideront à germer. Néanmoins, elles prendront leur temps. C’est vraiment une température minimum qui engendrera une germination sous trois semaines environ. Idéalement, vous attendrez les premières douceurs de printemps, un sol autour des 10 à 15° et votre semis germera alors en une dizaine de jours. Les dates idéales selon les climats sont données dans notre calendrier des semis.

De nombreux jardiniers, pour accélérer le réchauffement du sol et la mise en route de cette culture, sèment sous petit tunnel, appelé tunnel nantais. Le gain de température en journée est considérable. Alors premier paramètre important, semez vos petits pois à la bonne période, de février à avril selon vos régions.

Février, mars, selon les climats : on fonce semer nos petits pois ! Mais sitôt les chaleurs, les températures au-dessus de 25°, c’est beaucoup plus difficile pour elle. Les plants vont vite jaunir et la qualité de récolte sera moindre. Dans les régions du sud, impensable de réaliser ces semis après la mi-avril, la culture aurait vite trop chaud en juin, juillet.

Préparation du sol et semis

Préparez un sol bien nettoyé des herbes indésirables. Ameublissez légèrement les dix premiers centimètres avec un croc, un râteau, une grelinette ou tout outil d’appoint pour travailler légèrement votre sol en surface sans le retourner pour autant. Ouvrez deux beaux sillons séparés de bien 40 cm. Des sillons profonds de 3 à 4 cm pour accueillir ces graines qui sont d’un bon calibre. C’est un des avantages du semis de petits pois, les graines sont faciles à manipuler.

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La densité idéale sera de semer une graine tous les deux centimètres. Il faut penser que certaines graines risquent de ne pas germer, d’autres qui vont donner des plants se faisant grignoter par les limaces. Au final, il vaut mieux semer un peu trop dense que pas assez dense. Avec cette densité, on garantit généralement une très belle densité de plants. Pas plus dense sinon les plants vont trop se faire concurrence, jaunir trop rapidement, s’étouffer. Pas moins dense sinon vous perdrez vite en productivité. Recouvrez par la suite de 2 bons centimètres de terre ou terreau.

Types de pois

Les petits pois sont divisés en deux grandes catégories variétales, les pois ridés et les pois lisses. La technicité du semis sera exactement la même. Si ce n’est que les pois lisses sont généralement un peu plus précoces. Vous pourrez ainsi les semer 15 jours avant les ridés. Mais cela reste une théorie que vous pourrez laisser de côté. Si vous semez en pleine saisonnalité, au mois de mars, foncez sur vos variétés coup de cœur, que ce soit des variétés naines ou des variétés grimpantes.

Les pois mangetouts, eux, sont différents encore dans le sens où on mange tout ! Il ne faudra pas les écosser. C’est d’ailleurs une raison qui fait préférer cette culture pour de nombreux jardiniers. Le temps en cuisine est beaucoup moins conséquent pour passer du potager à l’assiette. Par contre, niveau technicité, là aussi on est exactement sur les mêmes faits et gestes au potager.

Semis en godet

Le semis en pleine terre offre toujours son lot d’aléa. Le gros gel, les ravageurs, un fort excès de pluie, d’humidité ou un sol tout simplement encore gelé d’un gros froid hivernal. Il vous reste la solution en godet pour maintenir vos espoirs de récoltes. On prendra des godets de taille 7 cm de côté minimum. Un bon terreau à semis pour les garnir et vous pourrez y semer dans chacun 4 à 5 graines de petits pois. Des godets qu’on ira ensuite repiquer en pleine terre une fois les plants bien germés et hauts d’une dizaine de centimètres.

On pourra aussi utiliser ces plants en godets pour boucher d’éventuels trous dans les rangs semés en pleine terre : pratique pour optimiser l’espace et la production ! Entre temps, vous exposerez ce semis à une chaleur modérée. Souvenez-vous, la température n’a pas besoin d’être chaude mais tout juste clément autour des 10 à 20°. Sous une semaine à deux semaines selon cette température, vos graines vont germer. Par la suite, sous une belle lumière de printemps, les plants vont rapidement se développer. Ne tardez pas à repiquer, les racines tournent très vite en rond. Elles sont costaudes, trapues. Elles ont vite besoin de liberté, de pleine terre.

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Pour l’espacement : visez 20 à 25 cm sur le rang entre chaque godet. Si votre sol est amendé de composts, que ce soit compost de fumiers, compost végétaux, compost de résidus ménagers, c’est bien mais ce n’est pas obligatoire pour cette culture. Elle fait partie des légumineuses, une famille de légumes qui se contente d’un sol peu riche et qui pourra même apporter une ressource en azote pour la culture suivante. Les racines, avec leurs nodosités, fixent l’azote atmosphérique pour le restituer au sol. Des racines qui ont aussi l’avantage d’être perforantes, très développées. Elles pourront alléger, structurer plus encore des sols lourds et compacts.

Tuteurage et entretien

Espacer vos sillons va vous permettre d’installer entre eux, un bon tuteur pour que la culture puisse grimper au mieux. Vous pouvez retrouver tous les détails dans cet article sur le tuteurage des pois. Vous pourrez utiliser du grillage, de vieilles clôtures, des filets ou encore des ficelles, du branchage. Mais prenez le temps là aussi de bien faire les choses. Un tuteur trop fragile sera vite effondré par le poids des pois ! Mine de rien, la culture pèse une fois qu’elle s’est bien développée. Alors, fixez bien votre structure.

Usez de piquets, bambous, roseaux, cannes de Provence… pour y fixer vos grillages, filets ou autres solutions pour faire grimper les plants. En cours de culture, prenez le temps de désherber si les herbes deviennent trop envahissantes. Profitez-en pour buter légèrement les plants en ramenant de la terre le long des sillons. Les plants seront renforcés, mieux armés pour résister au vent, aux intempéries.

Association de plantes

Les pois aiment la proximité du fenouil, des concombres, des laitues et des carottes.

Les variétés de petits pois

La différence entre les pois que nous établirons aujourd’hui résidera dans leur précocité et leur taille. Parmi les 5 variétés à l’essai, vous trouverez 2 pois à rames et 3 pois nains. Nous les avons semés au mois de novembre afin d’espérer une récolte précoce en début de printemps. Après un mois de novembre 2020 assez sec et un hiver pas spécialement vigoureux, nos petits plants ont pris peu à peu de la hauteur. Ainsi, ils mesuraient une vingtaine de centimètres à la mi-mars.

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Malheureusement, cela n’a pas duré, le printemps 2021 fut pour le moins plutôt frisquet avec de fortes gelées au moment de la floraison. Par conséquent, on ne peut pas dire que nous ayons pris de l’avance dans la récolte, bien au contraire.

Pois à rames

Le Téléphone se montre plutôt tardif. Les pois vert foncé sont de petits à moyens calibres avec seulement 20 g pour 100 pois, alors que les rames atteignent près d’1.70 m. Les plants sont vigoureux et la récolte s’annonce prometteuse, il faut juste être patient. Faut-il en déduire qu’il sera à favoriser en semis de printemps plutôt que d’automne ?

Le Serpette Guilloteaux, quant à lui, produit d’énormes cosses arquées avec à l’intérieur de gros petits pois 😂 (40 g pour 100 pois). Précoce et très productif, comptez environ 7 à 11 pois par cosse. Il permet une récolte étalée, car certaines étaient moins en avance. Le plant atteint les 1.30 à 1.50 m.

Pois nains

Vous avez le choix entre le Douce Provence et le Petit Provençal pour avoir la garantie d’un gros pois (avec respectivement 35 et 40 g pour 100 pois). Notre cœur penche tout de même pour le Petit Provençal pour sa couleur vert foncé et la taille de ses pois. Pourtant, ses gousses nous laissaient croire tout autre chose, bien plus petites que les autres variétés, mais elles étaient remplies de 5 à 7 gros pois.

À l’instar, vous ne serez pas déçus non plus en optant pour le Hâtif d’Annonay, une variété précoce, comme son nom l’indique 🙄. Il résiste plutôt bien au froid. Même si l’on note une variation de taille entre les gousses, elles restent plutôt larges. À l’intérieur, surprise, le calibre des pois reste le même, dans la bonne moyenne, ce qui lui vaut sa place de choix dans le potager.

Avantages des pois à rames

L’avantage d’un pois à rames est sa facilité de récolte. Alors, pour ménager votre dos, rien de tel ! Vous êtes à hauteur pour les ramasser. Et pour ne rien gâcher, nous trouvons cela très esthétiques à faire grimper sur une structure. Par contre, il vous faudra être attentif à leur croissance, ils auront besoin d’un peu d’aide pour les tuteurer si jamais vous êtes comme nous, en plein vent.

Maladies et ravageurs

Voici les quelques gestes fondamentaux pour mener à bien sa plantation de petits pois jusqu’à la récolte. Il est essentiel d’arroser les petits pois très régulièrement jusqu’à la fin de la floraison afin de ne pas exposer les légumineuses au stress hydrique qui peut considérablement réduire la production. L’alternance terre sèche/terre détrempée est donc à proscrire. En revanche, les arrosages doivent être réduits dès la formation des cosses ou gousses, d’autant plus s’il pleut de temps en temps, cela étant suffisant. Un petit arrosage s’impose néanmoins en période de grande sécheresse.

La mouche noire et jaune est un diptère qui peut infester les pois au printemps. Malgré sa petite taille puisqu’elle n’excède pas 2 mm de long, cette mineuse du pois est un véritable fléau. La mouche foliaire pond ses œufs en mai, auxquels il ne faut que quelques jours pour éclore, libérant des larves qui creusent des galeries dans les feuilles et c’est au profit de ces dernières qu’elles se nourrissent. Les feuilles se décolorent et des sinuosités plus ou moins argentées apparaissent. Une inspection est à effectuer avec régularité afin d’éliminer rapidement les feuilles atteintes. À titre préventif, on installe le plus tôt possible des filets à insectes sur ses plantations.

Le charançon du haricot est un coléoptère parasite du petit pois. Ses larves, les bruches, trouent les gousses (cosses) de pois secs avant de s’infiltrer dans les grains afin de s’en nourrir. C’est au moment de l’écossage que l’on constate sa présence puisque les pois sont véreux. Ces graines ne doivent pas être utilisées pour de nouveaux semis. Là encore, les filets anti-insectes s’avèrent efficaces contre ce type de parasite. On peut craindre aussi les gastéropodes ainsi que les oiseaux.

Un broyat de coquilles d’huîtres ou du sable répandu tout autour des pieds de petits pois aident à lutter contre limaces et escargots tandis que filets ou voiles de forçage empêchent les oiseaux de picorer les grains en tout début de germination.

De l’oïdium, favorisé par les ambiances chaudes et humides : il se traite à l’aide d’un fongicide adapté aux produits du potager ou, pour une solution naturelle, avec un mélange d’eau, de bicarbonate de sodium et de savon de Marseille.

L’anthracnose, très fréquente dans les plantations denses et précoces de petits pois, est transmise par un parasite qui s’attaque à toutes les parties externes de la plante.

Le botrytis, qui fait pourrir les pousses, les tiges ainsi que les cosses, est favorisé par l’association chaleur et humidité. La pulvérisation d’un fongicide doit être effectuée très tôt à titre préventif.

Butter les petits pois puis les guider grâce à un tuteurage sont des précautions à prendre car cela aide à protéger les plants contre les maladies cryptogamiques.

Récolte et conservation

La récolte des petits pois peut être effectuée dès le mois de mai ou bien environ trois mois après les semis dès lors que l’on a pris soin de respecter les différentes étapes d’entretien. La récolte doit avoir lieu au bon moment car de nombreuses variétés deviennent farineuses et perdent leur saveur légèrement sucrée au fil du temps. Les pois à écosser sont à récolter dès que les cosses sont moins colorées et se bombent du fait que les grains ont bien grossi.

Les graines de pois que l’on cultive dans son jardin potager peuvent être conservées afin d’être semées si elles sont saines. On peut donc réserver un ou deux plants à cet effet, si possible d’une belle vigueur, et on laisse les cosses sécher sur pieds. Dès qu’elles commencent à s’ouvrir, c’est que le moment de les cueillir est venu. Il suffit alors d’en extraire les graines à entreposer au réfrigérateur pendant deux jours. Elles pourront ensuite être déposées dans des bocaux parfaitement hermétiques où elles conserveront pendant 36 mois leur pouvoir germinatif.

La récolte est mécanisée. Une machine, dotée d’un peigne, ramasse cosses, feuilles et tiges. Ces matières végétales entrent ensuite en chambre de battage. Ils tombent sur un tapis, et, débarrassés des résidus végétaux, ils sont récupérés dans une trémie (entonnoir).

En conserve, la plupart des légumes sont préparés au naturel, uniquement avec de l’eau et du sel.

Calendrier des semis et récoltes

Saisonnalité : 2 saisons sont propices au semis de petits pois. En climat doux (Midi ou climat océanique), privilégiez les grains lisses en semis d’automne. Ils sont plus résistants au froid et sont adaptés à la conservation (congélation). Gustativement, ils sont moins sucrés que les pois ridés. Ces derniers se sèment au printemps en terre réchauffée, ils se conservent moins longtemps, mais sont très appréciés pour leur saveur bien sucrée.

Pour une production en frais, les semis peuvent débuter dès la mi-janvier sous abris et sous bâches avec des variétés précoces pour des récoltes de début mai. En plein champ, les premières cultures peuvent être installées en mars et jusqu’en juillet pour étaler les récoltes de juin à fin septembre.

Tableau récapitulatif des semis

Période Climat Variétés recommandées
Automne Doux (Midi, océanique) Grains lisses (résistants au froid)
Printemps Tous climats Grains ridés (saveur sucrée)
Mi-janvier (sous abris) Tous climats Variétés précoces
Mars à juillet (plein champ) Tous climats Variétés variées

Densité de semis et fumure

Pour une production en frais, la densité de semis varie de 400 000 à 500 000 graines/ha avec deux rangs par planche avec un écartement de 20 cm entre rangs et 70 à 75 cm entre planche. On sème alors 22 à 23 graines par mètre linéaire. On peut monter à des densités plus fortes, jusqu’à un million de graines/ha avec des écartements réduits mais la difficulté de passage entre les rangs handicape la récolte.

Dans un sol normalement pourvu, et compte tenu de la fixation d’azote atmosphérique, la fumure conseillée par hectare est de 20 à 30 unités d’azote en fumure starter, généralement sous forme d’ammonitrate, 50 unités d’acide phosphorique et 100 à 130 U voire 150 unités de potasse en sol léger et culture irriguée.

Car le pois est une culture très exigeante en eau surtout à partir du stade 6 feuilles. En effet, si ses besoins sont de 0,5 fois l’ETP de la levée au stade 6 feuilles, ils passent à 1,2 fois l’ETP après ce stade et jusqu’à la récolte.

Exigences climatiques

Pour lever, le pois a besoin d’une température au sol supérieure à 0°C. Cette phase passée, la plante peut résister à des températures négatives, jusqu’à - 6°C. Ces exigences déterminent, en partie, le choix de la date de semis. Son optimal de développement est compris entre 10 à 15°C avec une plage de 3 à 24°C. En revanche, de l’initiation florale (35 à 40 jours après semis) à la fin de floraison (65 à 70 jours après semis), il y a risque de destruction totale ou partielle des gousses sous l’effet de températures inférieures à -1°C.

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