C’est l’un des films marquants du cinéma français des années 70 : Le Vieux fusil, réalisé par Robert Enrico. L'idée du film est venue au scénariste Pascal Jardin, inspirée par le récit d'un ami et le massacre d'Oradour-sur-Glane. Le film raconte l’histoire d’un chirurgien de Montauban, Julien Dandieu (Philippe Noiret), qui, aux dernières heures de l’Occupation en 1944, se venge du meurtre de sa femme, Clara (Romy Schneider) et de sa fille, dans un village décimé par une division allemande.
Le Vieux fusil est la deuxième collaboration entre le réalisateur Robert Enrico et le scénariste Pascal Jardin. Pascal Jardin s'est inspiré d'un récit effrayant et du massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Mais Pascal Jardin, Robert Enrico et leur coscénariste Claude Veillot décident de changer le lieu du récit et choisissent de raconter l’histoire d’un médecin qui part venger la mort de sa femme et de sa fille, sauvagement assassinées par des SS, juste après le débarquement de juin 1944. Quand l’écrivain se met à concevoir son récit, c’est seulement la troisième fois que le cinéma évoque Oradour après 10 juin 1944, le court métrage de Maurice Cohen, récompensé du Prix Jean Vigo en 1962 et Le Sauveur, un long métrage signé Michel Mardore en 1971 avec Horst Buchholz.
Le film s’inscrit dans un double contexte particulier. Les années 70 sont celles où le pays commence à regarder en face son comportement pendant la Seconde Guerre mondiale et à pointer du doigt le fait que les Français ne furent pas tous des héros ou des résistants mais aussi des collabos. Le Vieux fusil sort un an après Lacombe Lucien de Louis Malle qui avait fait polémique. Mais le film d’Enrico est aussi l’une des rares incursions françaises dans un genre qui fait alors florès aux Etats-Unis : les films de justice expéditive, popularisés par Charles Bronson et Clint Eastwood.
Pour incarner ce médecin, plusieurs noms circulent. Celui d’Yves Montand tout d’abord qui vient de terminer Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau. Après son refus, Lino Ventura sera immédiatement pressenti. Robert Enrico le connaît bien. Il l’a déjà dirigé à trois reprises dans Les Grandes Gueules, Les Aventuriers et Boulevard du Rhum. Mais lui aussi décline. Dans la foulée de leur première collaboration sur Le Secret, Philippe Noiret est donc de retour devant la caméra de Robert Enrico qui pense un temps l’associer à Catherine Deneuve. Mais le cinéaste porte finalement son choix sur Romy Schneider qu’il n’a jamais dirigée.
Le premier rendez-vous de travail à trois est pour le moins tendu. Mais dans cette scène - comme tout ce qu’elle fera au long de ce tournage qui se déroule entre Paris, Biarritz (la scène de la plage), Montauban -, Romy Schneider impressionne toute l’équipe par son implication totale.
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Le tournage a débuté à la fin de l'hiver 1974 et a duré jusqu'au printemps 1975, à Montauban et dans les environs, en région parisienne et à Biarritz. L'essentiel des plans a été réalisé dans les villages de Penne et Bonaguil (Tarn-et-Garonne) et surtout à Bruniquel, lieu où se situe la forteresse que Noiret connaît jusque dans ses moindres détails. Néanmoins, toute l'équipe s'est arrêtée quelques jours à Pontoise pour y reconstituer dans l'une des classes l'intérieur d'une chambre de l'hôpital de Montauban.
C’est dans le village de Bruniquel (Tarn-et-Garonne) que fut tourné le film Le vieux fusil. Bruniquel est un village de 610 âmes situé à 30 kilomètres de Montauban. Celui-ci est resté marqué par ce tournage. Les figurants très nombreux n’ont jamais oublié cette aventure.
Les décors du film sont toujours là : les châteaux et le fameux (faux) puits, les ruelles du village, les souterrains, eux, sont dans le château de Bonaguil. Les photos de tournage sont exposées dans les salles du château vieux.
Les deux châteaux des XIIe et XVe siècles, qui se visitent, ont hébergé toutes les scènes marquantes. Les Châteaux de Bruniquel situés dans l'un des plus beaux village de France, ont servi de cadre pour le tournage du film "Le Vieux fusil" avec P. Noiret et R. Schneider. Une salle est conscrée à l'exposition de photos prises pendant le tournage.
Les deux châteaux furent classés Monuments Historiques en 1840 par Prosper Mérimée. Ils nous offrent quelques raretés telles que le donjon du 12ème siècle, une salle d'apparat réaménagée au 17ème siècle avec une magnifique cheminée en bois sculpté de style baroque, une chapelle transformée en cuisine, une galerie surplombant la rivière Aveyron à 90 mètres de hauteur et nous offrant un point de vue magnifique.
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Les Châteaux abritent des expositions permanentes et temporaires. Parmi les expositions vous pourrez découvrir notamment une salle dédiée au tournage du film Le Vieux Fusil, une salle de la Préhistoire avec des vestiges magdaléniens découverts dans les abris sous roches au pied des Châteaux, une salle consacrée à la Grotte de Bruniquel qui atteste la présence humaine depuis 176500 ans, soit Néandertal ancien.
En 1975, Le Vieux fusil réunit 3 365 471 spectateurs. C’est le cinquième meilleur résultat de l’année au box-office France. Le film triomphera lors de la toute première cérémonie des César en remportant trois statuettes : meilleur film, acteur et musique (à titre posthume pour François de Roubaix, disparu peu avant). En 1985, Le Vieux fusil sera élu comme César… des César par la même profession.
Henri Guieysse, président du club des cinéphiles, a un projet pour conserver la mémoire du film que tourna Robert Enrico, en 1975 à Montauban, avec dans les rôles principaux les inoubliables Romy Schneider et Philippe Noiret. Justement, je trouve que ce film qui a obtenu le César des Césars n’est pas suffisamment associé à Montauban. Alors, il évoque le projet de «faire un film témoignage Il était une fois le Vieux fusil qui mêlerait des gens qui ont connu le tournage.
La scène du puits où Julien Dandieu, fou de douleur après l'assassinat de sa femme et de sa fille, tue un soldat allemand, était censée se dérouler à Bruniquel. «En fait, elle a été tournée à Montauban, à l’ancienne école Jeanne-d’Arc qui était en cours de destruction. La production y a construit un puits.
Personne n'a oublié la scène où les Allemands poursuivent la comédienne, la violent puis l'achèvent au lance-flammes. Une scène d'horreur si bien incarnée par l'actrice que le cinéaste préféra enlever le son tant ses cris étaient déchirants.
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La volonté d'Enrico étant que l'assassinat de Clara et de sa fille marque les esprits de façon indélébile et oppose la violence et le fanatisme des S.S. à la province française - dans une région douce aux paysages harmonieux et où les habitants prennent le temps de vivre - afin de faire naître un contraste très fort.
À cheval entre les plateaux calcaires des causses et la vallée de l’Aveyron, le Quercy respire la quiétude des petits villages d’antan. C’est ce lourd passé qu’avait choisi de mettre en scène le réalisateur Robert Enrico dans le film devenu culte : Le Vieux Fusil, interprété par Philippe Noiret et Romy Schneider en 1975.
C’est dans les pas du film que l’émission Invitation au voyage, diffusée sur la chaîne Arte et animée par Linda Lorin, a décidé de consacrer un sujet au Quercy, lieu de tournage du film. De quoi raviver les mémoires des plus anciens dont certains ont été figurants durant le film de Robert Enrico et témoignent de leurs souvenirs face à la caméra.
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