Après une semaine d'attente et les paroles de nos joueurs, l'ambiance du Vélodrome était électrique, prête à renverser n'importe quelle situation. Ce Benfica n’avait rien d’une montagne à renverser, tout juste un ralentisseur, qui plus est familier par notre ressemblance dans l’analité et la capacité à saloper dans les grandes largeurs ses matchs à enjeu. Les joueurs ne sont pas responsables d’avoir été recrutés à prix d’or à l’OM malgré leur niveau infâme.
Hier encore cette équipe était la plus antipathique que nous ayons connue depuis quasiment une décennie. Alors que l’OM sombrait dans la dépression, l’équipe a jeté un jerrycan d’essence sur la flamme et nous fait repartir pour des semaines de oaï, d’estrambord, de ce foutoir irrationnel qui fait que, si l’on en doutait encore, Marseille restera toujours Marseille.
Nous pouvions pardonner beaucoup de choses à nos joueurs, mais certainement pas de réaliser un non-match similaire à celui contre le Feyenoord il y a deux ans. On peut supposer que le message a été correctement transmis par Gasset et Printant, puisque nos joueurs affichent d’entrée l’attitude combative qui sied à ce genre d’événement. Or, si le pressing collectif fait des merveilles, nous sommes infoutus d’exploiter correctement la multitude de ballons vomis par des Portugais encore plus détraqués que nous.
D’une qualité inégale, les nombreux coups de pied arrêtés de Veretout sont mal exploités, en une occasion manquée par Mbemba notamment. Sur le plan défensif, si nous ne donnons guère de gages de sérénité, l’absence totale d’ambition de Benfica ainsi que leurs pieds tordus ne nous posent guère de problème. La mi-temps s’achève ainsi sur un magnifique pétage de câble de Gigot dans le camp adverse, qui détruit d’un hippopotacle de deux kilotonnes une contre-attaque (et le joueur qui va avec), sans remontrance de l’arbitre.
L’OM intensifie ses efforts dès la reprise, faisant monter le niveau d’agacement de « rhâ, ils sont chiants à jamais faire le bon choix en arrivant devant la surface » à « rhâ, ils sont chiants à faire des tirs de vieille alors qu’ils ont des occasions en or ». Il n’en demeure pas moins que le chrono tourne et que la conversion des occasions se fait attendre. Benfica de son côté procède par épisodes, sans plus d’efficacité : Di Maria préfère ainsi tenter un tir compliqué plutôt que de nous achever d’un centre en retrait, avant que dans la foulée Tengstedt ne soit lancé dans notre dos et pique sa balle de peu à côté.
Jordan voit ensuite son tir contré par le gardien, après un beau cafouillage entre Trubin et son défenseur suite à un centre pourtant anodin. Si la qualité technique offensive est discutable, défensivement les deux équipes semblent en effet capables de commettre à tout moment la bonne grosse faute de concentration aussi stupide que fatale.
Le moment de flottement tant redouté survient à un quart d’heure de la fin, quand nous laissons les Portugais faire mumuse dans notre surface avant d’expédier une frappe péniblement repoussée par Lopez. Notre bourreau habituel Angel Di Maria se trouve à point nommé pour reprendre mais Pau s’est relevé et, de près, valide une double RAIE salvatrice. Actif mais sans réussite, Aubameyang profite ensuite d’un beau lancement de Veretout pour, une fois n’est pas coutume, mettre une application infinie dans son centre.
Après 80 minute de non-match, Benfica se dit qu’attaquer ne serait pas inutile en vue de la qualification. La prolongation est inévitable, et s’annonce comme un long chemin de croix quand Balerdi et Gigot se plaignent de crampes quasiment dès le coup d’envoi. Ces trente minutes équivalent à la remontée de la rivière dans Apocalypse Now, avec onze types exténués et hallucinés avançant encore pour trouver on ne sait quoi au bout.
Irréprochable jusque-là, Lopez foire une relance, l’action revenant immédiatement devant ses buts où notre gardien pare à une main et de manière bizarre une tête de Di Maria. Malgré des parpaings à la place des ischio-jambiers, Veretout serre les dents et tient sa place comme il le peut. Le slipomètre est absolu quand Cabral bénéficie d’un contre favorable après un tacle désespéré de Kondogbia, mais se voit contré par une sortie supersonique de Lopez.
Comme il se doit, les Lisboètes choisissent pour se mettre en confiance le type qui a passé dix ans à considérer le Vélodrome comme sa pissotière personnelle, notre Nemesis aux grandes oreilles, Angel Di Maria, QUI TIRE SUR LE POTEAU ! Et nom de Dieu, oui, il se passe quelque chose. Après une entrée égale à lui-même, le dépressif des côtelettes Tucu Correa rassemble ce qu’il peut d’énergie vitale et assure son premier tir à contre-pied de Trubin.
Kondogbia, lui, ne fait pas de sentiment et allume en force pour le 1-2. Vient le moment de Balerdi que, nous le rappelons, nous détestons officiellement depuis le match contre Annecy l’an dernier, et ce même si ces derniers temps il devient de plus en plus difficile de le détester. Et hier Leo nous a quittés, d’une sacoche assumée dans le petit filet il a validé son match complet, il est devenu Monsieur 100 %, a détaché les dernières amarres qui l’empêchaient d’aller rejoindre les joueurs de classe en nous laissant un peu honteux d’avoir dit de lui tant de mal.
Di Maria se foire, Lopez n’est pas pris à contre-pied, Balerdi exécute le match et le tir au but parfaits : si cela n’est pas un alignement des planètes, cela commence à s’en rapprocher méchamment. Habité, notre gardien plonge une nouvelle fois du bon côté et, cette fois, repousse un tir toujours aussi médiocrement exécuté par Antonio Silva.
Alors qu’on guette les gouttes de sueur et les petits pets mouillés inhérents à tout jeune joueur dans une telle situation, notre attaquant a soudain pris 15 ans d’un coup, ce n’est plus le ti’Gibus de Botafogo qui pleurniche « si j’aurais su j’aurais pas venu », non, c’est le daron de Château-Gombert qui en a vu d’autres et qui est venu disputer le tournoi de sixte des commerçants parce qu’il manquait du monde chez les jeunes.
Lopez (5/5) : Certains n’en démordront pas et maintiendront qu’avec tout le travail du monde, les tirs au but restent une loterie. Si ça leur fait plaisir à ce point concédons-le, mais reconnaissons aussi qu’une loterie c’est toujours mieux qu’une roulette russe avec cinq balles chargées. Rendons donc grâce à Pau d’avoir bossé pour trouver son style de « mec qui la ramène pas et qui fait du bon boulot », autrement plus efficace que ses styles précédents dit « du chien battu » ou « Jean-Claude Dusse qui veut faire le bad boy ».
Gigot (3-/5) : Des montées ailier droit, des tacles de jobastre, de courses et des duels jusqu’à l’agonie, un carton jaune idiot et une suspension pour la demi-finale aller.
Balerdi (5/5) : Leo, notre compagnon de route rarement pour le meilleur et souvent pour le pire, notre frère de lose qui nous rappelle qu’avec le meilleur talent et la plus grande volonté, il y a des gens qui sont nés pour attirer l’échec comme Chibrald Darmanin attire les mouches.
Veretout (4/5) : Même avec des coups de pieds arrêtés imparfaits, il aurait pu sans problème facturer deux ou trois passes décisives si celles-ci n’avaient pas eu pour destinataires des handicapés psychomoteurs.
Luis Henrique (4/5) : Il jongle des épaules ! Le mec il a à peine passé 20 ans, le club le trimballe partout comme un sac de patates, il savait pas sur quel continent il allait habiter trois mois plus tôt, ses matchs précédents puaient le manque de confiance il a 60000 personnes prêtes à lui niquer sa mère s’il se rate et le type IL JONGLE DES EPAULES AVANT DE FOUTRE UNE GROSSE SACOCHE EN LUCARNE !
Aubameyang (4/5) : Au milieu d’un match globalement pas terrible, Jean-Bite a une nouvelle fois sorti LE geste décisif qui change tout.
Anthony Ch. Six ans après sa qualification homérique face à Leipzig (5-2), l'OM va retrouver les demi-finales de la Ligue Europa. Vaincue à l'aller sur le terrain du Benfica Lisbonne (1-2), l'équipe phocéenne a égalisé sur l'ensemble des deux matches à la 79e minute, par Faris Moumbagna, avant d'aller arracher son visa pour les demi-finales au terme de la séance de tirs au but.
Agressifs, les joueurs de Jean-Louis Gasset ne se sont en revanche pas montrés assez justes dans les trente derniers mètres pour mettre en difficulté l'équipe adverse. Peu mis en danger, le onze lisboète n'a fait que de trop rares apparitions à l'autre bout du terrain. Pas découragés, les Marseillais ont repris en mode domination après la pause, sans Chancel Mbemba, remplacé par Michael Murillo.
Pierre-Emerick Aubameyang a délivré la passe décisive qui a permis à Faris Moumbagna de marquer. Le match devenant de plus en plus débridé sous l'impulsion d'un OM conquérant, Amine Harit a tenté à son tour une frappe, repoussée par Anatoliï Troubine (60e). Fautif sur un corner six minutes plus tard en relâchant un ballon, le gardien ukrainien s'est aussitôt repris dans le prolongement de l'action en repoussant un tir de Jordan Veretout (66e).
Comme un chat qui fait semblant de dormir, Benfica est sorti de son camp pour griffer et obliger Pau Lopez à deux parades salvatrices face à des frappes de Rafa Silva et Di Maria (74e). Après avoir frôlé le pire, Marseille s'est assuré le meilleur, avec ce centre du gauche d'Aubameyang pour la tête de Moumbagna, entre les jambes de Troubine (1-0, 79e).
Durant la prolongation, obtenue grâce à ce but, Pau Lopez s'est de nouveau illustré à deux reprises (98e, 108), tandis qu'Aubameyang a raté le cadre de peu à la suite d'un lob subtil de l'extérieur du droit (101e). La séance de tirs, épilogue de plus en plus attendu au fil des minutes, s'est offerte à l'OM, qui a bénéficié du tir sur le poteau de Di Maria et du nouvel arrêt de son gardien face à Antonio Silva.
Le joueur : Pau Lopez, ce héros La qualification de l'OM est due en grande partie à son gardien, qui a maintenu son équipe en vie durant le temps réglementaire grâce à ses deux parades successives face à des frappes de Rafa Silva et Di Maria (74e). Il s'est également montré décisif pendant la prolongation en stoppant la tête piquée de Di Maria (98e) et en repoussant la frappe d'Arthur Cabral (108e). La touche finale de sa soirée est sa parade déterminante face au tir au but d'Antonio Silva, juste avant que Luis Henrique clôture la séance.
Pau Lopez s'est mué en héros de la qualification de l'OM pour les demi-finales de la Ligue Europa.Si l'OM avait résisté au Benfica pour emmener les Portugais jusqu'aux tirs au but, il n'y était déjà pas pour rien. Sa double parade devant Rafa Silva puis Angel Di Maria à l'approche du dernier quart d'heure a été le premier tournant du match. L'Espagnol a maintenu Marseille dans le match, avant de voir son équipe revenir à égalité sur l'ensemble des deux rencontres quelques instants plus tard grâce au but de Faris Moumbagna.
Lopez a pu compter sur sa bonne étoile quand il a vu la première tentative de Di Maria échouer sur son poteau. Il a aussi été inspiré au moment de sortir celle d'Antonio Silva pour offrir une balle de match à l'OM. Luis Henrique l'a convertie pour plonger le Vélodrome dans l'extase. Et valider le travail remarquable d'un gardien qui a brillé par sa modestie devant les micros.
Pau Lopez a ainsi donné une nouvelle dimension à une saison sans grand relief jusque-là. Pour l'OM comme pour lui. L'Espagnol n'a pas commis beaucoup d'erreurs, mais il n'était que trop rarement parvenu à se montrer vraiment décisif. Sa prestation face au Benfica a mis tout le monde d'accord.
Pour les supporters de l'OM, cette "main du Diable" signée Vata, il y a 34 ans, est au moins aussi fameuse que "la main de Dieu" de Maradona au Mondial 86. Car jusqu'à ce but inscrit à la 83e minute d'un match disputé devant 120.000 personnes au Stade de la Luz de Benfica, Marseille, victorieux 2-1 à l'aller, était en finale de la Coupe d'Europe.
"Sur l'action, je suis au duel et le ballon me passe au-dessus. Je n'ai pas le temps de me retourner pour voir ce que fait Vata, je vois juste le ballon dans les filets, puis tout le monde qui crie, qui râle. Voilà, on finit comme des cons...", se souvient pour l'AFP le milieu de terrain Bruno Germain, titulaire ce soir-là.
L'arbitre belge Marcel Van Langenhove, qui sera ensuite accusé de malhonnêteté et menacé, valide en effet le but et l'OM est éliminé. "L'arbitre était peut-être masqué mais il était surtout mal placé", regrette Castaneda, qui a joué à Lisbonne le dernier match de sa carrière.
Pour Castaneda, qui a aussi vécu sur le banc le cauchemar de Séville en 1982 avec les Bleus, "ce sont des moments qui te poursuivent, qui te font mal à la tête, avant que tu passes à autre chose".
Après le match, Bernard Tapie avait pour sa part assuré avoir compris la leçon. "On a perdu parce que Benfica est un beaucoup plus grand et plus vieux club que nous. Mais il ne faut pas me la faire trop longtemps. Sur le plan du recrutement et la manière de manager un club, je pense que j'avais su faire. Manager l'environnement d'une Coupe d'Europe, je n'avais pas compris. Je vous promets que j'ai compris, ça ne se reproduira plus jamais", avait lancé le président marseillais.
L'Olympique de Marseille retrouve une demi-finale européenne après la qualification face au Benfica Lisbonne. Les hommes de Jean-Louis Gasset sont allés chercher au bout d'eux-mêmes pour accéder aux demi-finales de la compétition, aidés par plus de 65 000 spectateurs qui ont encouragé leur équipe du début à la fin.
Ils l'ont fait !! Après la défaite 2-1 du match aller, l'OM a réussi à renverser la tendance au bout du suspens et à se qualifier pour les demi-finales de l'Europa League après la séance de tirs au but. Avant cela, Faris Moumbagna avait remis les deux équipes à égalité à la 79e minute après un but de la tête grâce à une offrande de Pierre-Emerick Aubameyang.
Dominateurs pendant 90 minutes avant de se heurter à leurs limites physiques en prolongation, les Phocéens se sont imposés aux tirs au but.Seule éclaricie de cet exercice 2023-2024 ô combien éprouvant, la saison européenne de l'OM va se poursuivre jusqu'en demi-finale de Ligue Europa.
Après une prolongation aussi irrespirable qu'exténuante, durant laquelle les Minots Raimane Daou (19 ans) et Gaël Lafont (17 ans) ont connu leurs premières minutes professionnelles, les Marseillais ont fini par venir à bout du club portugais aux tirs au but (1-0, 4 tab. à 2, défaite 2-1 à l'aller). Ils défieront l'Atalanta Bergame, tombeuse de Liverpool, en demi-finale (2 et 9 mai).
Il y a six ans, lors du quart de finale de la Ligue Europa contre Leipzig, l’OM accusait déjà un retard d’un but après le match aller et était parvenu à renverser le club allemand au terme d’une rencontre mémorable au Vélodrome (5-2). À l’époque, la soirée avait rapidement basculé dans l'irrationnel. Six ans plus tard, tout un peuple n’attendait qu’une chose: qu’un vent de folie s’empare de nouveau de la Cité phocéenne pour écrire une nouvelle page de sa riche histoire européenne.
Tout l’enjeu était alors de réussir à allumer une première mèche pour embraser le volcan phocéen. Dans un 3-5-2 au coup d'envoi, avec le jeune Emran Soglo (18 ans) en piston gauche et Amine Harit en piston droit, les Marseillais sont parfaitement entrés dans la rencontre. Dès la 7e minute, Iliman Ndiaye fait parcourir un premier frisson dans le Vélodrome mais sa frappe est trop axiale et repoussée par Troubine, le portier du Benfica.
En face, les Portugais semblent vouloir gérer leur petit but d’avance. Ils se montrent toutefois dangereux sur des attaques rapides (Rafa Silva, 17e), sans conséquences pour les Olympiens. À la pause, un sentiment étrange parcourt les travées du Vélodrome: malgré une assez nette domination et une intensité à la hauteur de l’évènement, l’OM ne parvient pas à se procurer assez d’occasions nettes et ne fait pas preuve d'assez de justesse les rares fois où il s'approche de la surface portugaise.
Au retour des vestiaires, le staff marseillais tente tout ce qu'il a en son pouvoir pour booster son attaque en faisant entrer Faris Moumbagna et Luis Henrique avant l'heure de jeu. À partir de là, les vagues marseillaises déferlent sur le but lisboète et Harit (60e), Veretout (67e) et surtout Kondogbia (70e), qui bute sur Troubine à bout portant, font tanguer le bateau portugais. Tous à l'abordage, les Marseillais se font une belle frayeur à l'entame du dernier quart d'heure et doivent s'en remettre à un double arrêt monstrueux de Pau Lopez pour maintenir le navire marseillais à flot (75e).
Sur le même sujetLe portier espagnol ne le sait pas encore, mais cette double parade change le cours du match. Seulement quatre minutes plus tard, le scénario que tout un peuple appelait de ses voeux s'écrit sous les yeux du Vélodrome. Après un débordement côté gauche, Aubameyang, meilleur buteur de cette Ligue Europa 2022-2023 se mue en passeur pour servir Moumbagna sur un centre. Dans les six mètres, l'attaquant place une tête piquée qui passe entre les jambes du portier lisboète (1-0, 79e). L'aventure de l'OM ne pouvait pas se terminer sans que les supporteurs ne chavirent au moins une fois.
Joueur OM | Résultat | Joueur Benfica | Résultat |
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Correa | Réussi | Kokçu | Raté |
Kondogbia | Réussi | Antonio Silva | Arrêté |
Balerdi | Réussi | Di Maria | Poteau |
Luis Henrique | Réussi |
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