Le son peut être utilisé à des fins militaires et civiles. Ces mesures révèlent une utilisation de plus en plus régulière d’armes sonores, qui sont loin d’être réglementées. Dans le cas du canon à son, il s’agit d’un LRAD, un long-range acoustic device, utilisé au départ comme du matériel de guerre.
L’inventeur de ce canon à son racontera en 2004 que cette arme « produit l’équivalent d’une migraine instantanée » et certaines personnes « en tomberont à genoux ».
Cette arme sonique, aussi appelée à ultrasons ou acoustique, a été utilisée pour la première fois par l’armée américaine au Vietnam dans les années 1970. Considéré comme “une arme à létalité réduite”, le risque d’être blessé ou tué par un LRAD est faible mais pas impossible.
Dans les années 1940, des haut-parleurs militaires font leur apparition sur les champs de bataille et les chercheurs nazis s’attellent pour trouver comment rendre le son létal. Dans les années 60-70, les chercheurs se tournent vers le développement d’armes infrasoniques et de grenades assourdissantes.
Par ordre de comparaison, lorsque vous discutez avec quelqu’un, votre conversation oscille généralement entre les 50 et 60 décibels. Dans le cas du LRAD, il émet 150dB, dépassant largement le seuil de la douleur à 110dB. Un avion en plein décollage, quant à lui, émet 125 décibels en moyenne. Une exposition prolongée peut entraîner des dommages auditifs irréversibles mais aussi d’autres effets indésirables.
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Selon les valeurs du neuroscientifique spécialisé dans l’audition, Gérald Altmann, entre 140 dB et 170dB, des effets temporaires peuvent apparaître comme des problèmes respiratoires, une sensation d’oppression au niveau de la poitrine, une salivation excessive, des nausées, des fourmillements, des vertiges, des acouphènes, une perte d’audition, des maux de tête et une accélération du rythme cardiaque. À partir de 160dB, les tympans se déchirent. À 200dB, les poumons se fissurent.
Il y a quelques années, plusieurs particuliers installaient des boîtiers anti-jeunes devant leur propriété. Ces appareils de harcèlement acoustique, qui émettent des fréquences suraiguës uniquement perceptibles par des individus jeunes, ne sont autorisés que dans des circonstances très particulières.
En 2018, la cour d’appel de New York a jugé anticonstitutionnel l’usage des dispositifs de harcèlement acoustique sur des manifestants qu’elle présente comme un abus de force. En ce qui concerne la France, notre utilisation du son sur les civils se résume, pour l’instant au LRAD et aux grenades assourdissantes pour les opérations de maintien de l’ordre.
Selon Juliette Volcler, autrice de l’essai Le son comme arme aux Editions La Découverte, les grenades françaises envoient une impulsion sonore de 160 dB lorsqu’elles sont à 15 mètres de distance d’une personne. Rappelons que le seuil légal de douleur est fixé à 120dB.
Un certain nombre de spécialistes classent les armes acoustiques dans la catégorie d’armes à énergie dirigée, toutes plus effrayantes les unes que les autres. Certains espèrent coupler plusieurs armes de ce type. C’est par exemple l’ambition du Pentagone, avec le projet Shérif, qui mélange le LRAD à l’Active Denial System, un autre système de dissuasion non létal à distance.
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Différentes études ont montré les conséquences d’une exposition à des ultrasons à forte intensité sur des souris. Des lésions pulmonaires et intestinales irrémédiables apparaissent.
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