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L'histoire du revolver Webley est intimement liée à deux noms emblématiques de l'armurerie britannique. Tout d’abord celui de Philip et James Webley qui fondèrent en 1834 une manufacture d’armes à Birmingham s’inscrivant dans la continuité de l’usine de fabrication de munitions créée par leur grand père en 1790. En l’espace de vingt ans, ils deviennent un sous-traitant et un fabricant « indispensable » en Angleterre et fournisseur officiel de l’Armée de Sa Gracieuse Majesté.

Le second nom, installé à Édimbourg de 1820 à 2017, est celui de la firme John Dickson & sons, un des armuriers les plus prestigieux du Royaume, qui n’a pas à rougir de son histoire ou de sa clientèle. À l’époque de l’achat de ce revolver, leur magasin recevait tout simplement au 63 Prince’s Street avec vue directe sur le parc du château d’Édimbourg. Difficile de faire plus chic. Tout le monde n’a pas la famille royale comme voisin.

L'Évolution du Revolver Webley

Étant une des premières armées à généraliser le revolver à double action en 1856, le passage à la cartouche métallique se fit aisément à partir de 1870 en Grande-Bretagne. Il est à rappeler que ces armes « civiles » étaient très souvent acquises à titre personnel par les officiers et fortement recommandée à tout colon en goguette au sein du vaste Empire. Les officiers de sa gracieuse majesté boudèrent donc de plus en plus les modèles « officiels » au profit de sublimes Webley Army et Tranter 1878. Et lorsque sortent un an plus tard le Tranter modèle 1879 et le Webley brevet Pryse à éjection automatique, c’est un coup de tonnerre.

L’Army veut son propre modèle et sort l’aussi compliqué qu’esthétique revolver Enfield 1880. Mais le malheureux multiplie les accidents mortels et ses soucis d’extraction (comble pour un revolver à extracteur collectif!) deviennent légendaires. Autant dire qu’avec une telle réputation, la confiance des militaires plongeait tout autant que ne s’envolait le succès des armes proposées par les firmes privées. Les plus réfractaires au progrès préférèrent même se tourner vers des « engins » comme les Lancaster, gigantesques pistolets à 4 canons, dans des calibres formidables comme le .577 court. En 1885, sortait le Webley Green et deux ans plus tard le fameux Webley mkI. L’Histoire était en marche et le progrès, lui, galopait.

En l’espace de vingt-sept ans, six modèles Webley se succèdent, et se chevauchèrent, au grès des transformations de modèles antérieurs, de composition des aciers, d’installation de pièces d’usure, des renforcements de carcasse et de fermetures et autres améliorations. Bien que leurs évolutions soient nombreuses, ces armes de service se devaient de toujours être capable de tirer les premiers modèles de cartouches, au cas où, en pays reculé, seuls les vieux stocks de .442 Adams de 1872 seraient disponibles… Seul un britannique peut être aussi pratique.

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Le Webley MkIV : Un Modèle Phare

Lancé le 21 juillet 1899, notre MkIV se distingue des MkIII, outre par ses innovations techniques (nouvel acier, chien allégé, nouveau barillet), par une production d’avantage à destination militaire et donc plus rationalisée, le plus gros des commandes étant d’ailleurs absorbées par les gouvernements britannique et sud-africain. Il sera si solide que beaucoup y tireront les mêmes cartouches que dans le MkVI de 14-18 et des dizaines de milliers d’exemplaires seront convertis en .45ACP pour le continent américain. Il sera donc tout à fait courant de le croiser dans la boue des tranchées, en particulier celles du front d’Orient.

Comme tout revolver civil à destination potentiellement militaire qui se respecte, un anneau de calotte termine les plaquettes en bec de corbin. Leur prise en main permet d’armer très facilement le chien en simple action et de pointer avec beaucoup d’efficacité. Les plaquettes sont en ébonite et en parfait état. L’arme est en très bel état esthétique avec un bronzage certes éclairci mais bien présent encore sur la quasi totalité de l’arme. Seuls quelques éclaircissements sont à déplorer sur le barillet et la bande d’acier qui relie le canon à la carcasse. Aucune peau d’orange.

La mécanique est d’une grande souplesse, encore plus que sur un revolver d’ordonnance 1892. Le départ en simple action est très net, et la double est mue par des ressorts encore fermes juste comme il faut. Les têtes de vis sont toutes en excellent état, pas marquées, toujours démontées avec soin. Pas de jeu canon/carcasse, que ce soit en latéral ou vertical. A ceci s’ajoutent de très beaux marquages, à commencer par celui du calibre « 455/476 » en carcasse sous le canon, la fameuse « flying bullet » caractéristique des armes civiles Webley et le marquage de modèle « Mark IV » en sommet de carcasse.

Le plus beau d’entre eux est certainement l’inscription à la main et à la pointe fine sur deux lignes : « John Dickson & Son. / Edinburgh » en sommet de cadre. Son numéro de série 80 574 nous permet d’affirmer qu’il fait partie des toutes premières productions, certainement de la première année et d’avant 1902 en tous cas. Élément essentiel de tout revolver qui se respecte, les chambres sont vraiment très belles mais un petit coup d’écouvillon ne leur ferait pas de mal. L’indexation et le jeu sont très bons, le cône de forcement peut en témoigner. Entrefer minime.

Le guidon est tel le rocher Gibraltar: c’est à dire fidèle au poste, en parfait état et répondant à la côte africaine sous forme d’une hausse se trouvant sur l’étrier de verrouillage. La prise de visée obtenue est très rapide à acquérir et lumineuse. Beaucoup de ces armes nous reviennent directement des anciennes colonies britanniques dans des états qui montrent qu’elles ont beaucoup servi et ont été durement traitées ces cent dernières années (souvent dans des vieux stocks de police venus d’Afrique du Sud).

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Encore une fois, une arme autant qu’une une icône chez Maître Flingus. Ce morceau d’histoire fit la transition entre l’habit rouge et le kaki. Entre le monde d’avant et le notre dans le plus grand Empire de l’ère moderne. Un « gros » revolver comme on les aime, formidable à manipuler et qui a pu servir lors de la seconde guerre du Trasvaal et après. Sans l’être stricto sensu, il a tout a fait sa place dans une collection d’armes réglementaires.

Webley MKIV : Réplique Moderne

Conçu par Webley & Scott en 1923, le revolver Webley MKIV fut l'arme de poing utilisée par la British Army durant la Seconde Guerre mondiale. Cette réplique du revolver Webley MKIV, fabriquée par la marque espagnole Denix, est une reproduction fidèle du modèle d’origine. Les dimensions, le poids et le volume de surface sont très proches de ceux de la véritable arme, offrant une expérience réaliste pour les collectionneurs et passionnés d’armement historique.

Tout comme l'original, ce revolver factice est fabriqué dans un métal solide et possède des plaquettes de crosse en bakélite finement quadrillées, une caractéristique qui assure une prise en main authentique et une finition soignée. Cette réplique est équipée de mécanismes mobiles qui fonctionnent, mais il est important de noter qu'elle ne peut pas être utilisée pour le tir réel. Afin de rendre cette réplique aussi réaliste que possible, elle peut être démontée et remontée exactement comme le revolver Webley MKIV d’origine, offrant ainsi une expérience de collection et de manipulation unique.

Ce modèle est avant tout une magnifique pièce de collection et de décoration, parfaite pour les passionnés d’histoire militaire, les amateurs d’armement ancien ou toute personne cherchant à enrichir sa collection d'objets historiques. Fabriquée en Espagne par Denix, cette réplique du Webley MKIV est un choix idéal pour les amateurs d'armes anciennes et pour ceux qui recherchent un objet décoratif de qualité, à la fois historique et esthétique.

Classification des Revolvers Webley

Au vu des questions posées par les collectionneurs il apparaît qu’il existe une confusion entre les modèles Mark IV « Boer War Model » en calibre .455, conçu en 1897, qui est effectivement classé en catégorie D§e) et le Mark IV en calibre. Les revolvers Webley Mk I à Mk IV chambrés en calibre .455 sont classés en catégorie D§e), en raison de leur conception, de leur mise sur le marché (notion correspondant au « modèle » militaire), ou de leur adoption par l’armée britannique avant 1900.

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Le cas du Webley Mark IV en calibre .38 est tout à fait différent. Pendant la guerre de 1914-1918, le revolver Webley MarVI, avait été la principale arme de poing utilisée par la Grande Bretagne et ses Dominions. Aussi l’armée britannique demanda-t-elle à Webley & Scott, qui lui fournissait ses revolvers depuis 1887, d’étudier une arme plus légère et plus compacte. Les ingénieurs de Webley & Scott qui s’étaient mis à l’ouvrage en 1921, arrivèrent vite à la conclusion que l’objectif d’allègement qui leur avait été fixé ne pouvait pas être atteint sans une réduction de calibre.

L’arme qui en résulta fut proposée à l’armée britannique, qui la testa, mais lui préféra finalement un autre revolver en calibre .38 (aussi appelé calibre .380 quand il est exprimé non plus en centièmes mais en millièmes de pouce), qui avait été développé par l’arsenal d’Enfield. Pour baptiser cette nouvelle arme, Webley & Scott choisit de lui donner le nom de « Mark IV » : non pas pour le rattacher au revolver Mark IV « Boer War model » en calibre .455 qui était à cette époque rangé au rayon des antiquités, mais parce qu’il prenait ainsi logiquement la suite des Webley Mark II « New Self ejector model » et Mark III « Pocket model » en calibre .38 du siècle précédent.

Afin de diversifier sa gamme de produits, Webley en établit également des versions en calibre .32 et en calibre .22, ces dernières étant surtout destinées aux tireurs sportifs. Le Mark IV en calibre .38 n’est donc pas un lointain parent du « Boer war model » en calibre .455. En 1927, la fabrication du Mark IV « Boer war » model avait été abandonnée depuis près de quinze ans au profit de celle du Mark V et du Mark VI.

L’histoire des revolvers Webley est relativement embrouillée et certaines similitudes d’appellation ne font que renforcer la confusion. Bien entendu, nous ne prétendons pas tout savoir sur les revolvers Webley. Aussi les collectionneurs qui contesteraient cette position peuvent se faire connaître, à condition de nous fournir des documents incontestables pour étayer leur thèse afin que nous puissions réexaminer notre analyse.

Si vous détenez une arme malheureusement classée en catégorie B 1°), pour couler des « jours heureux » vous devez impérativement vous mettre en règle. Revolver Webley Ric, déjà libéré par l’arrêté du 7 septembre 1995. Ces Webley ne sont pas très beaux et n’ont jamais eu vraiment la cote chez les collectionneurs. Il suffirait que l’on fasse croire à des collectionneurs qu’ils sont libres, pour que des « aigrefins » s’enrichissent.

L’Enfield Mark 2 en calibre .476 datant de 1881 a été classé en 8ème catégorie en 1986 et repris dans la liste de l’arrêté du 7 septembre 1995. Le SCAE à effacé toutes les fiches qui classaient à tort des Webley MK V sauf la BR477 qui répertorie un Webley en 44 Colt. A noter que les munitions de revolver Webley en calibre .38, .455 et .22 sont également classées en catégorie D§§J bis) à condition d’être chargées à la poudre noire et fabriquées avant 1900.

Article paru initialement dans la Gazette des Armes n° 465 de juin 2014 a été mis à jour du nouvel arrêté du 29 août 2023.

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