L'histoire des marques de pistolets français est riche et complexe, marquée par des innovations significatives et des évolutions technologiques constantes. Cet article explore certains des modèles les plus emblématiques et leur contexte historique.
À la fin du XIXe siècle, la gendarmerie française était équipée d'armes conçues après la guerre de 1870-1871. Parmi ces armes, on trouve les revolvers 1873 et 1874, ainsi que l'adoption du système Gras. La gendarmerie devait attendre pour rivaliser avec ses homologues étrangers en matière de moyens.
En 1874, le fusil Chassepot fut remplacé par le fusil Gras, qui utilisait une cartouche métallique. En 1880, un dispositif fut ajouté pour dévier les gaz en cas de problème. Cependant, le Gras était limité par sa capacité de tir : une seule cartouche par rechargement.
La gendarmerie reçut la carabine Gras "1874 Modifié 1880". Une arme plus courte facilitait les mouvements du cavalier. Les gendarmes à pied utilisaient également une version carabine pour les affrontements de rue.
En 1886, le Général Boulanger imposa le fusil Lebel. Berthier chercha à moderniser le système d'alimentation des armes, aboutissant à la carabine modèle 1890, avec un chargeur de quatre cartouches. En 1892, la gendarmerie adopta la carabine de l'Artillerie et le pistolet-revolver 1892, une arme révolutionnaire pour son époque.
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Le pistolet 6-35mm Manufrance Le Français représente une réalisation majeure dans l'histoire de l'armurerie française. La genèse de cette arme s'inscrit dans l'histoire de la Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne, une entreprise fondée le 10 novembre 1887.
Les ateliers de Saint-Étienne, véritables berceaux de l'innovation française, ont donné naissance au pistolet Le Français en 1912. La conception initiale aboutit à un brevet déposé en 1913, marquant le début d'une production qui allait s'étendre sur plus de cinq décennies. Étienne Mimard, cofondateur de Manufrance avec Pierre Blachon, est l'architecte principal de cette innovation.
Le pistolet semi-automatique 'Le Français' en calibre 6.35mm, créé par Étienne Mimard, représente un modèle emblématique de la production Manufrance. Le pistolet 'Le Français' adopte un système à culasse non calée associé à une double action.
La gamme Le Français s'est déclinée en plusieurs modèles. Le modèle de poche en 6,35 mm se distingue par ses dimensions réduites de 11 x 8 cm et son canon de 6 cm. Le Policeman, version plus imposante, mesure 15 x 8 cm avec un canon de 8,4 cm. Le Français-Champion, conçu pour le tir sportif entre 1929 et 1934, arbore des dimensions de 24 x 11 cm avec un canon de 15 cm. La version en calibre 7,65 Browning, produite de 1950 à 1969, totalise 10 000 exemplaires.
Le modèle de poche affiche des dimensions compactes de 11 x 8 cm avec un canon de 6 cm. Son poids varie entre 300 et 340 grammes selon les versions.
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Voici un tableau récapitulatif des modèles et de leurs caractéristiques :
Modèle | Calibre | Canon | Longueur Totale | Poids |
---|---|---|---|---|
Modèle de poche | 6.35mm | 6 cm | 11 x 8 cm | 300-340 grammes |
Policeman | 6.35mm | 8,4 cm | 15 cm | 350-410 grammes |
Français-Champion | 6.35mm | 15 cm | 24 cm | N/A |
Version 7,65 Browning | N/A | N/A | N/A | N/A |
Le pistolet LeFrançais a connu plusieurs modifications techniques au fil du temps. La première évolution notable intervient en 1924 avec une modification de la forme de la poignée sur le modèle de poche. Le système de double action et la culasse non-calée constituent des caractéristiques techniques distinctives.
La production du pistolet Le Français s'étend sur une période significative, de 1913 à 1969. Le modèle en calibre 6.35mm existe en plusieurs versions : le modèle de poche avec une production massive, le Policeman destiné aux forces de l'ordre, et le Français-Champion pour le tir sportif commercialisé de 1929 à 1934.
En 1911, la Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne prend le nom de Manufrance et devient une société anonyme ; Etienne Mimard en est le premier directeur général. Manufrance lance le pistolet Le Français et met au point le pneu démontable.
En 1970, Manufrance fabrique plus de 70 % des armes de chasse françaises. L'entreprise dispose de 125 000 m² d'usines à Saint-Étienne. Elle expédie chaque année 20 000 tonnes de marchandises en France et dans le monde entier. 48 magasins sont répartis dans toute la France.
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Les carabines et pistolets de fabrication française en .22 LR, ont marqué l'histoire des armes à feu. On retrouve les premières carabines pour le tir scolaire dès le début du XXe siècle. Pour les pistolets, nous retrouvons les Unique, mais aussi les MAB ainsi que les pistolets et revolvers Manurhin.
Le début des pistolets-mitrailleurs français commence réellement après la Première Guerre mondiale. En 1938, on décide enfin d’adopter le dernier prototype de pistolet-mitrailleur conçu par la Manufacture d’Armes de St-Etienne, le SE MAS 1935 qui devient alors le MAS modèle 1938. A la Libération, la production à grande échelle peut enfin reprendre et on estime que plus de 200 000 MAS 38 ont été fabriqués.
Breveté en 1905 par Thomas Martin et fabriqué grâce au soutien financier de Bernardon, ce pistolet de calibre 7,65 mm fut commercialisé en 1907 et légèrement amélioré en 1909 par l’addition d’un arrêtoir de culasse commandé par un poussoir situé à l’avant du pontet et par une modification du séparateur. Le Bernardon-Martin est le premier pistolet automatique à chargeur amovible fabriqué en France.
Après la Première Guerre mondiale, un événement international permit à une partie du personnel de l’Arme d’expérimenter une arme allemande. Suite aux conditions du traité de Versailles, la Ruhr fut envahie par les armées belge et française. Les gendarmes chargés de la prévôté furent équipés du Mauser Bolo 1912.
Le pistolet Ruby est directement issu de la Première Guerre mondiale. En 1914, l’armée française sollicita la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) pour augmenter sa production d’armes de poing. La société Gabilondo et Urresti produisait alors un pistolet automatique appelé Ruby. Il s’agit d’une arme au fonctionnement simple et à l’entretien facile, chambrée en 7,65 mm et munie d’un chargeur de neuf cartouches.
Autant la gendarmerie reçut pendant l’entre-deux-guerres un nombre relativement important de PA, autant l’univers des mousquetons resta quasi inchangé. Le Berthier 1892 était toujours en service mais, en 1921, l’institution donna sa préférence au modèle 1916. Le véritable changement ne concerna pas la mécanique de l’arme mais encore et toujours le chargeur.
Durant la campagne 1939-1940, le personnel envoyé pour encadrer des corps de troupe employait les armes en dotation dans l’armée française. Après la défaite, l’Occupation entraîna une restriction drastique de l’armement des unités. Conformément aux clauses de l’armistice de juin 1940, les gendarmes ne pouvaient plus disposer que de leur seul armement individuel, c’est-à-dire de leur pistolet.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Gendarmerie nationale recensa sur ses râteliers, en plus des armes réglementaires, bon nombre de produits alliés ou ennemis. Parmi eux, le pistolet-mitrailleur (PM) américain Thompson, la mitraillette anglaise Sten, et les armes de l’armée allemande, comme le MP 38 et le MP 40. Seule la Sten fit carrière.
Les pistolets Luger P 08 et Walther P 38 furent en service de 1945 au début des années 1970. En avril 1945, les armées françaises prirent possession des usines Mauser. Le Gouvernement français ordonna la réouverture de l’usine et sa production reprit au profit des armées de De Lattre.
Les PA 35 A et 35 S et le PM MAS 38 furent également à l'honneur. En 1945, le PA 35 A rejoignit les rangs de la gendarmerie, suivi du PA 35 en 1951. Au début des années 1970, ces PA furent recyclés pour l’instruction des gendarmes en écoles.
Depuis 2002, l’arme de service de la Police nationale est un Sig Sauer 2022 semi-automatique de 9 mm parabellum. Depuis les attentats terroristes de 2015, les policiers sont autorisés à le garder en permanence. La raison d’être de ce port d’arme est la légitime défense.
Avant l’étatisation de 1941, les polices étaient pour la plupart municipales et sous-équipées. La question de l’armement des policiers est donc restée longtemps un problème parisien. Les premiers sergents de ville portaient une épée, mais celle-ci servait surtout à afficher leur qualité. C’est après 1910 que les revolvers modèle 1873 furent remplacés par des pistolets de calibre 6.35 mm.
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