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L'histoire de l'armurerie en Belgique, particulièrement dans la région de Liège, est riche et profondément enracinée. Dès le Moyen Âge, les forgerons liégeois étaient reconnus comme les meilleurs fabricants d'armes, et leurs créations étaient prisées de la Scandinavie jusqu'aux frontières de l'Inde. L'activité métallurgique dans cette région du sud de la Belgique remonte à l'époque gauloise et gallo-romaine, grâce à la disponibilité du minerai et à la couverture forestière assurant un combustible abondant.

La fabrication d'armes à feu portatives connaît un essor fulgurant au début du XVIIe siècle. À partir de cette époque, Liège commence à livrer au monde entier des armes ou des pièces d'armes. L'organisation particulière du travail armurier liégeois y est pour beaucoup.

L'Organisation du Travail Armurier Liégeois

Le "Garnisseur" confiait en sous-traitance la réalisation de différents éléments aux monteurs à bois et aux platineurs, qui à leur tour sous-traitaient aux limeurs chaque pièce, aux fondeurs, et ainsi de suite. Il n'y avait pas de style particulier aux pièces produites à Liège car on travaillait "à l'oeil", c'est-à-dire en copiant sur un modèle confié par le "fabricant", souvent suite à une demande d'un armurier ou d'une manufacture étrangère, sans calibre ni étalon.

La première standardisation (toute relative) viendra avec la demande française de fabrication du modèle 1777, qui imposera une norme de réception. Cette dernière fit franchir à une grande partie de l'industrie armurière un seuil technologique. On dira à Liège pour qualifier un ouvrier de valeur "c'est un bon il a fait des 77" (en 1886 les fabricants d'armes réunis utilisaient encore le terme de "qualité 1777").

Les Armuriers Liégeois et l'Histoire

Un mois après la prise de la Bastille en France, c'est un marchand liégeois, Jean Gosuin, qui mobilisera une partie des ouvriers armuriers, leur donnera la cocarde nationale jaune et rouge et s'emparera de l'hôtel de ville le 18 août 1789. C'est la sédition des Liégeois et leur rattachement à la république Française le 9 thermidor AnII (27 juillet 1794) qui leur fit perdre leur neutralité.

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La fabrication était soumise à l'autorisation de "l'agence de vérification, de réception et de paiement des armes" (sous contrôle militaire) et les armes se trouvant chez les fabricants réquisitionnées. En 1797 l'exportation en sera simplement interdite. Liège produira durant cette période des pièces pour toutes les manufactures française et la manufacture impériale de Liège sera dirigée par Gosuin et son fils Jean-Jacques.

Devant le refus de l'empereur Napoléon Ier de rétablir la libre exportation d'armes "de luxe" (tout ce qui n'était pas militaire relevait du superflu et était dit de luxe ou de chasse) et de traite (armes destinées au marché du levant et de l'Afrique) treize fabricants se regroupent pour former la "société des treize" et obtiennent de cette façon quelques commandes de l'empire.

Après 1815, Liège va surtout travailler aux armes dites "de luxe", c'est-à-dire celles destinées à la vie à l'occidentale. La variété des modèles et des systèmes fabriqués est impossible à détailler. Vers 1830-1840, Liège va "percussionner", c'est-à-dire transformer les armes à silex en armes à capsules de fulminate.

Vers 1850 apparaît la fonte malléable et la fabrication en quantité industrielle des revolvers à broche et de poche. Et on ne verra plus la qualité que dans les armes longues et chez quelques fabricants sérieux une douzaine tout au plus mais capable de produire sous licence des "Colt", des "Adams", des "Lefaucheux", des Smith et Wesson" en quantités énormes sans parler des réalisations sans autorisation que l'on appellera "Copies".

Une place spéciale doit être faite à la production d'un pistolet à canons en faisceaux dit poivrière ou Mariette du nom de son inventeur armurier a Cheratte. Le contact avec la pointe de la technologie en matière d'arme à feu va développer l'esprit inventif des armuriers liégeois qui devint remarquable. Ils purent donner libre cours à leur ingéniosité en simplifiant, mélangeant divers système et ils en inventèrent beaucoup, même si ceux-ci eurent une vie éphémère .Les Comblain, Rissack, Marck, Decortis, Deprez, Ghaye, Colleye, Herman, Fagard, Desvigne, Simonis, Polain, Spirlet, Warnant, Pirotte, ect ect...

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La Fabrique Nationale d’Armes de Guerre (FN Herstal)

L’histoire de la firme belge commence en 1889 lors d’une commande conséquente de fusils par le gouvernement Belge. La Fabrique Nationale d’Armes de Guerre est née. En 1898, FN Herstal signe un contrat de collaboration avec Browning. Site historique et siège actuel de la FN Herstal, situé à Herstal dans la région de Liège.

Parmi les armes notables produites par FN Herstal, on trouve :

  • La mitrailleuse lourde M2 : la fameuse mitrailleuse lourde en 50BMG conçue par Browning et sous licence par FN Herstal.
  • Le fusil d'assaut lourd (maintenant DMR) FN FAL : c’est l’arme qui a inspiré le HK G3.
  • Le FN SCAR : fusil type DMR adopté par de nombreuses armées occidentales.
  • Le FN Five-Seven : autre arme en calibre 5,7x28.
  • FN F2000 : fusil d'assaut bullpup assez rare en calibre 5,56 NATO.
  • Le célèbre PDW FN P90. Surement l'une des armes les plus reconnaissables dans la culture populaire, elle est également utilisé par de nombreuses forces armées.
  • La FN MAG, une mitrailleuse de soutien très répandue dans les armées occidentales. On peut la retrouver dans les escouades ou sur les véhicules blindés légers ou de reconnaissance.

John Moses Browning et sa Collaboration avec FN Herstal

La collaboration avec John Moses Browning commence en 1898. Browning, un inventeur prolifique, a conçu de nombreuses armes à feu qui ont été fabriquées par FN Herstal, contribuant ainsi à la renommée mondiale de l'entreprise belge.

Les Inventions de John Moses Browning

En tant que fils d’armurier et armurier lui-même, John Moses Browning connaissait et entretenait probablement l’ensemble des systèmes alors commercialisés. Son premier brevet (carabine Browning 1878) n’est pas réellement une invention mais une ingénieuse évolution des armes Sharp à bloc tombant.

En 1884, il dépose le brevet de sa vraie première « invention ». Partant de deux mécanismes qu’il connaît bien (le verrou à bloc tombant Sharp et le système des Winchester 1873 &1876 ) il a l’idée géniale de les « hybrider » en quelque sorte et obtient le premier système à levier de sous garde compatible avec les cartouches les plus puissantes existantes.

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Les Pistolets Automatiques de Browning

Ses premières demandes de brevet datent de 1895 et début 1896 (l’année du Mauser C96 !). Quatre grands principes en même temps, dont deux sont à ce jour parfaitement d’actualité, et vont être à la source de dizaines de millions d’armes fabriquées sous licence, ou plagiées, à travers le monde :

  • Canon fixe et culasse à déverrouillage par emprunt des gaz et piston perpendiculaire au canon (1895)
  • Canon verrouillé lors du départ principe de déverrouillage par canon tournant
  • Canon monté sur biellettes et portant la partie mâle du verrou
  • Canon fixe, culasse immobilisée provisoirement par sa simple inertie.( « Blow back »)

Le Fusil de Chasse Automatique Auto 5

JM Browning revient vite vers les armes de chasse et l’automatisme et met au point dès 1898 (brevet de février 1900) son révolutionnaire fusil de chasse automatique, l’ Auto 5. Cette arme sera finalement produite en un premier temps par la FN à partir de 1903.

Le Musée d'Artillerie et d'Armurerie de Liège

Il manque à Liège un Musée d'Artillerie et d'Armurerie. L'absence d'une pareille institution frappe les étrangers eux-mêmes. Pour notre population ouvrière, il serait un bienfait.

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