Avec la Sécession et l’entrée en guerre des États-Unis, les besoins en armement se décuplent. Les armées du Nord et du Sud sont composées d’une faible partie de troupes régulières qui va croitre avec les années de guerre, et d’une partie de Milice et autres régiments irréguliers. On rencontrera dans les deux camps une faible part de l’armée ‘d’avant-guerre’, des conscrits, des volontaires, des miliciens et autres irréguliers, ceci ne minimisant ni leur courage ni leur bravoure.
À cette époque, la firme Colt, avec sa nouvelle et très moderne usine de Hartford, est une entreprise déjà florissante et Samuel Colt, son fondateur, est certainement l’homme le plus riche des États-Unis. Dans l’usine Colt de Hartford, on trouvera notamment des lignes de fabrications, des pièces interchangeables et standardisées, une organisation en 3X8, une école interne de formation, un système d’apprentissage. La firme Colt, avec l’évolution technique de ses modèles et encore en partie protégée par ses brevets, assura un volume prédominant des besoins en armement du Nord comme du Sud.
Dans cette explosion de la demande, d’autres firmes, telles que les revolvers Remington, les revolvers Starr et une multitude de ‘petits’ armuriers fabriquant des modèles originaux voire des copies (souvent de Colt) pour les états du Sud, gagnèrent également une place importante.
En théorie, sur certaines armes, on trouvera une gravure ‘US’ sur le corps de l’arme, une cartouche (marquage dans un encadrement) sur les crosses en bois, différents poinçons des contrôleurs qui ont contrôlés l’arme. À cette époque, l’armée est de très petite taille et le revolver de référence est le Colt Navy Modèle 1851.
L’objet soumis à estimation est un revolver Colt calibre 36, fabriqué en août 1864 à New York, aux États-Unis d’Amérique. Le revolver Colt calibre 36 a été inventé par Samuel Colt, un célèbre industriel et inventeur américain, en 1836. Ce modèle en particulier a été fabriqué en pleine période de la guerre de Sécession, un conflit majeur de l’histoire américaine.
Lire aussi: Législation sur les revolvers à poudre noire
Pour estimer cet objet d’art, plusieurs critères seront pris en compte. Tout d’abord, son âge et son état de conservation seront des facteurs clés pour déterminer sa valeur. De plus, sa rareté et ses caractéristiques uniques, comme son numéro de série et son lieu de fabrication, seront également pris en compte.
Chaque arme à feu a un potentiel de valeur unique, en fonction de son histoire et de son état. Ce revolver Colt calibre 36, datant de la guerre de Sécession, pourrait révéler des aspects fascinants sur son parcours et son utilisation. Cela peut influencer sa valeur pour les collectionneurs et les amateurs d’histoire.
L’estimation d’objets d’art est un processus complexe qui nécessite une expertise professionnelle. Les experts et commissaires priseurs utilisent leur expérience et leur connaissance du marché de l’art pour évaluer avec précision les objets et donner des conseils pour leur mise en vente. Cette expertise peut être gratuite et elle est essentielle pour garantir une transaction équitable et transparente pour les acheteurs et les vendeurs.
Il est donc recommandé de faire appel à des professionnels pour estimer des objets d’art, comme ce revolver Colt calibre 36, afin d’obtenir une estimation précise et fiable.
Arme de poing à la silhouette incomparable et reconnaissable au premier regard, le revolver Le Mat à percussion est un symbole à lui tout seul. Sa simple évocation emporte le collectionneur dans un tourbillon vers le passé ou se mêlent les images romantiques et celles, tragiques, de la terrible guerre fratricide qui déchira les Etats-Unis de 1861 à 1865.
Lire aussi: Puissance maximale Elden Ring
Né à Bordeaux le 21 Avril 1821, Jean Alexandre François Le Mat se destine d’abord à devenir prêtre. Au bout d’un an, il change radicalement l’orientation de sa vie et décide de faire des études de médecine, sanctionnée par un diplôme de la faculté de Montpellier le 15 juillet 1842. Il travaille alors pendant 16 mois à l’hôpital militaire de Bordeaux avant de quitter la France pour rejoindre la Louisiane. C’est ainsi qu’il arrive à la Nouvelle Orléans le 7 février 1844.
Plutôt que d’exercer la médecine, il choisit la voie des inventions, du commerce et des affaires. De 1844 à 1859, il fut impliqué dans le commerce de tabac vers la France, se maria avec la fille du plus important banquier de la ville, développa d’importantes relations influentes, déposa plusieurs brevets d’inventions relatives au domaine maritime. Surtout, il forma un partenariat avec le Major Beauregard de l’US ARMY (formalisé le 4 avril 1859) et déposa le 21 Octobre 1856 un brevet révolutionnaire pour un revolver dont l’axe autour duquel tournait le barillet était un canon à âme lisse (« grape shot revolver »).
Les premiers prototypes de ce revolver ne seront construits qu’à partir de l’année 1859, ces rarissimes exemplaires seront manufacturés par l’armurier John Krider de Philadelphie. Sept exemplaires sont actuellement recensés dans le monde, en plus d’avoir un design différent des armes produites en séries, ils sont marqués sur le canon : « MADE BY JOHN KRIDER PHILADA. LE MAT’S GRAPE SHOT REVOLVER PATENT ».
Grâce à l’appui du MAJ Beauregard, Le Mat tente de séduire les milieux militaires avec son nouveau revolver. Le 16 Avril 1859, le Dr Le Mat est promu aide de camp du Gouverneur de Louisiane et reçoit le titre honorifique de Colonel.
Le 9 mai 1859 le revolver est testé à l’arsenal de Washington et reçoit un accueil chaleureux de la commission, suggérant quelques ajustements mineurs et surtout que l’arme soit distribuée à titre de test sur le terrain aux formations de l’US Army.
Lire aussi: La carabine américaine en détail
Mais en cette période de paix, l’US Army n’est pas intéressée pour produire à ses frais ce revolver.
De mai 1859 à juillet 1860, le Maj Beauregard, en tant que représentant américain du partenariat avec Le Mat, prit contact avec toutes les principales entreprises d’armes à travers le pays en vue de faire construire ce revolver en série. Pendant ce temps le Dr Le Mat effectuait les mêmes démarches en Europe. Il est probable que les revolvers Kryder N°1 et N°2 aient servis de modèles de présentation pour les 2 hommes auprès des armuriers.
Ces revolvers Kryder sont très probablement les seuls revolvers Le Mat qui furent produits en Amérique.
Les 2 hommes se trouvaient alors dans une situation paradoxale, leur revolver pouvait potentiellement intéresser l’US Army mais ils n’étaient pas capables de réaliser la production industrielle de cette arme.
Le Mat s’associa alors avec un riche confrère Français, le Dr Girard, probablement dans le but de faciliter cette mise en production. Cette association provoqua une brouille entre le Major Beauregard et le Dr Le Mat et aboutit à la dissolution de leur partenariat le 2 juillet 1860. Ainsi naquit le nouveau partenariat entre le Dr Le Mat et le Dr Girard le 10 juillet 1860, le Dr Girard possédant alors 75% des parts de l’entreprise.
Après plusieurs mois de travail, les deux associés décrochèrent le 15 novembre 1860 leur premier contrat de 400 revolvers pour la Garde de la Nouvelle Orléans : une composante de la milice de Louisiane. Avec le déclenchement de la guerre de sécession en 1861, cette commande sera incluse dans les futures commandes des armées de la confédération (le 12 Août 1861, le Dr Le Mat passa un contrat de 5000 revolvers)
Devant le peu de ressources industrielles du Sud, les associés décidèrent d’installer la fabrication dans une petite usine à Paris située au 9 passage Joinville à Paris, afin de produire leur revolver. C’est ainsi que débute réellement l’histoire des revolvers Le Mat avec la production en série à Paris du célèbre modèle à percussion à destination des armées de la CSA (Confederate States Army). Certains auteurs affirment que les 450 premiers revolvers Le Mat furent produits à Liège et non à Paris : quelques zones de mystères persistent!
Traditionnellement, les revolvers Le Mat à percussion sont classés en plusieurs modèles distincts, en fonction de leurs caractéristiques extérieures :
Il existera tout au long de l'évolution de ce revolver des variantes mineures concernant la forme du chien à 2 têtes et des variantes de marquages sur le canon associées à chaque évolution. Ainsi un changement notable de marquage sur le canon est observé à partir des premiers revolvers autour du numéro 1800. Avant ce numéro le marquage est « Col Le Mat Bte sgdg Paris », le nouveau marquage devient alors « Syst Le Mat Bte sgdg Paris » en lettres gothiques ou capitales. Curieusement on a pu observer certains revolvers portant ce marquage en lettres capitales avec une faute de frappe : SCDG au lieu de SGDG.
Le revolver Le Mat de fabrication parisienne portant le plus haut numéro observé est le 2494, on ignore si la production continua longtemps après ce numéro à Paris.
Une certaine zone de mystère entoure encore la production de ces armes outre-manche. Dans le but de diversifier et d’augmenter les capacités de production de leur revolver les deux associés se tournèrent alors vers l’industrie armurière britannique. La numérotation des Le Mat Anglais est confuse, certaines armes comportent des numéros de série faibles (un spécimen numéroté 5 est connu) puis la numérotation saute directement autour du chiffre 100 puis dans la tranche des 1000, 3000, 5000, la grande majorité de ces revolvers étant numéroté entre 8000 et 9000.
D’après les recherches les plus récentes sur le sujet, il semble probable que les revolvers produits en Angleterre soient divisés en 2 catégories distinctes :
Les revolvers portant un numéro de série bas (inférieur à 8000) ont toutes les caractéristiques des revolvers produits à Paris dans les premières années. De plus ces armes comportent des variantes au niveau du marquage du canon et une numérotation complètement chaotique suggérant la fabrication par des petits armuriers indépendants. En réalité en observant de près ces revolvers on remarque des similitudes d’usinage avec les armes produites à Paris, indiquant très certainement que ces revolvers furent produits à Paris et expédiés pour finition (numérotation, marquage sur le canon …) chez différentes petites entreprises en Angleterre.
À l’inverse, les revolvers dont le numéro de série est compris entre 8000 et 9000 sont quasiment tous identiques au niveau finition comme au niveau mécanique, suggérant ainsi leur fabrication par une entreprise unique. De plus ils comportent des différences d’usinage significatives avec les modèles tardifs produits à Paris, confirmant ainsi l’hypothèse d’une production entièrement anglaise.
Ces armes sont marquées sur le canon : « LEMAT & GIRARD’S PATENT LONDON » en lettres capitales.
La production effective de ces armes du contrat Tipping & Lawden débuta au début de l’année 1865, devant les difficultés financières croissantes du gouvernement de la Confédération, le Dr Girard ne fut payé que pour les 1000 premiers exemplaires et le reste de la commande fut annulé. Il est peu probable qu’un seul de ces revolvers fut utilisé au combat par les armées du Sud, en effet le dernier document officiel témoignant d’une livraison effective de revolvers Le Mat par un bateau ayant réussi à forcer le blocus maritime du Nord date du milieu de l’année 1864.
En réalité, si les différents modèles de revolvers Le Mat sont aujourd'hui désignés par les collectionneurs de la façon décrite ci dessus, il existe une différence importante dans le mécanisme de l'arme qui est transverse à la classification décrite. En effet sur les premiers modèles de revolvers Parisien compris entre le numéro 1 et 2000 (environ), le verrouillage du barillet est assuré par un petit axe en métal qui, lorsque le chien est à l'armé, sort à coté de la barrette pour s'emboîter dans des petits trous (diam 1.5 mm) creusés dans la face arrière du barillet. Ce mode de verrouillage ne convenait pas à l'utilisation pour de nombreuses raisons :manqué de précision d'ajustage dans la fabrication, encrassage du à l'emploi de la poudre noire et de résidus divers qui bouchaient les trous dans le barillet, casse du petit ergot en métal....
Il faut souligner que les revolvers portant des marquages anglais avec des petits numéros de série comportent ce système de blocage du barillet.
Suite à ces problèmes, le mode de verrouillage fut changé (à partir environ du numéro de série 2000) au profit d'une came s'emboîtant à l’arrière du barillet dans de larges encoches, assurant ainsi un verrouillage de bien meilleure qualité ! Les revolvers fabriqués à Londres dans le cadre du contrat Tipping & Lawden (numéro de série 8000 à 9000) comportent tous ce nouveau système de verrouillage.
Cette différence fondamentale de mécanisme est visible au premier coup d’œil en observant le côté droit du revolver. En effet, la présence d’une petite vis à côté de la grosse vis de l’axe du chien indique d’emblée que le système de verrouillage est du premier type (cette petite vis est la vis de tension du ressort du petit axe s’emboîtant dans les trous à l’arrière du barillet)
Le Docteur Le Mat et son associé le Dr Girard signèrent un contrat de 5000 revolvers pour les armées du sud, ce contrat ne sera jamais honoré totalement pour plusieurs raisons. Tout d'abord, au niveau de la production, le revolver se révèle compliqué et long à produire. De plus, le temps passant la confédération rechignait à payer les revolvers pour des problèmes de trésorerie.
Ainsi, les relations entre les Dr Girard responsable de la production à Paris et le major Caleb Huse, inspecteur des armées du sud responsable des achats d'armes en Europe, devinrent extrêmement tendues, Huse refusant de nombreux revolvers à l'inspection. Un des reproches du Maj Huse portait sur le jeu que comportait le barillet à l’armé, imputable à un mode de verrouillage fragile. C'est suite à ces remarques, qu'il fut décidé de changer le système de verrouillage.
Cette modification ne désarma ni l’hostilité évidente du major Huse manifeste, ni sa mauvaise volonté certaine à accepter les revolvers Le Mat. Il fut même accusé par les 2 docteurs d'être corrompu et de privilégier l'achat du revolver anglais KERR produit par la London Armoury (de fait le revolver KERR avait clairement la préférence du MAJ HUSE).
Enfin, aux problèmes de production du revolver, s'ajoutait le problème de leur livraison car le temps passant, le blocus maritime des côtes de la confédération par la marine du nord s’avérait de plus en plus efficace, coulant de nombreux navires sudistes tentant de forcer le passage.
Ainsi, on estime que les derniers revolvers Le Mat fabriqués à Paris à avoir pu traverser l'atlantique et combattre aux mains de soldats confédérés ont des numéros de séries inférieurs à #1850 (environ).
Le total de production des revolvers Le Mat à percussion toutes productions confondues (France, Angleterre) est estimé à environ 3500 exemplaires dont à peu prés 1500 furent effectivement livrés aux armées de la Confédération.
Le Colt Army 1860 Sudiste est souvent la dénomination que l’on a pour cette arme qui est la première production du Colt Army 1860.
Aux Etats-Unis avant l’élection du Président Lincoln un espèce de consensus faisait qu’il fallait garder dans l’Union un nombre équivalent d’états ‘Pro’ qu’’Anti’ esclavagisme, même si pour certains états ‘Pro’ il n’y avait quasi aucun esclaves sur leur territoire.
Cela faisait une parité dans structures gouvernementales qui assurait une ‘stabilité’ au niveau de l’Union.
La situation était forcément intenable puisque le pays grandissant, les élites du Sud ne pouvaient pas infiniment convaincre des nouveaux états non concernés par les grandes cultures cotonnières d’être ‘Pro’ esclavage.
Pour ces quelques grands propriétaires et ceux qui bénéficiaient des retombées de la culture du coton, s’était toutes leurs richesses qui allaient disparaitre.
Pour l’immensité des petits fermiers du sud qui vivant d’une agriculture de subsistance le non respect de la totalité de leurs droits, même s’ils n’étaient en réalité pas directement concernés, c’était une trahison de l’Union.
Dans tous les cas la situation était explosive et l’élection du Président Lincoln en fût le détonateur.
La société Colt avant le conflit avait déjà une place incontournable dans l’industrie de l’armement spécialisée dans les armes de poing.
La société Colt était une entreprise très moderne avec des processus de fabrication, de recherche, de formation interne et de qualité très avancés.
Les révolvers Colt avait déjà fait leurs preuves et étaient en dotation dans l’US Army.
tags: #revolvers #guerre #de #secession #histoire