Avant d’évoquer les fonctionnements des armes, il est nécessaire de parler de munitions. Et pour cela il convient de définir les termes employés en la matière et notamment ceux de « calibre » et de « munition« .
Calibre nominal : il s’agit du nom donné à un ensemble de mesures dimensionnelles destiné à assurer une compatibilité à minima géométrique entre une arme et des munitions de même calibre. Cette notion de calibre est à rattacher de manière impérative à une norme qui en prescrit les modalités.
Munition : il s’agit d’un ensemble composé d’un projectile (simple ou multiple), d’une charge de poudre , d’une douille et d’une amorce. Ainsi, il existe potentiellement un nombre infini de munitions pour un même calibre. Ces variations sont un facteur important à appréhender pour le bon fonctionnement d’une arme : on parle alors d’adéquation arme / munitions.
Enfin, concernant les calibres, il est nécessaire de circonscrire ici notre domaine d’étude avec précision. Les armes dont il est sujet ici sont quasiment toutes définies par l’Armée Française comme étant de « petit calibre ». Il faut ainsi comprendre qu’elles tirent toutes un projectile d’un diamètre inférieur à 20 mm. Les calibres dont le diamètre de projectile est compris entre 20 et 40 mm sont ainsi considérés comme « moyen ». Au-delà de 40 mm, il est question de « gros » calibre. Nous avons choisi de nous inscrire dans ce référentiel, car il nous paraît légitime d’un point de vue historique et qu’il est largement conforté par la législation en vigueur en France. Cependant, il est nécessaire de comprendre que cette dénomination ne sera pas comprise par tous de la même façon : c’est pourquoi il est nécessaire de la préciser de façon liminaire.
Les calibres sont généralement dénommés en utilisant 3 systèmes de mesures différents : le système métrique, le système impérial anglo-saxon et la fraction de livre ancienne. Quel que soit le système employé, il est fréquent que la valeur mise en avant soit accompagnée d’un nom : la marque, le créateur…mais aussi parfois des indications d’ordre technique. Il s’agit d’une méthode qui permet de différencier plusieurs calibres de même diamètre.
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Enfin, avant de décrire plus en détail les tenants et aboutissants de chaque système, il est nécessaire de mentionner qu’un même calibre peut posséder plusieurs appellations différentes, dans plusieurs de 3 systèmes…voire dans tous.
Les dénominations des calibres désignent dans ce cas un diamètre en millimètres. Ce diamètre peut correspondre à celui du projectile ou du canon en plat ou fond de rayures. Parfois la valeur mise en avant est une valeur arrondie au millimètre. Ainsi, le « 9 » du 9 x 19 mm ne désigne pas une valeur exacte, mais la valeur arrondie. La norme CIP nous donne comme valeur de référence : diamètre du projectile 9,05 mm, diamètre en plat de rayure 8,82 mm et diamètre en fond de rayure 9,02 mm. Souvent les calibres désignés à l’aide du système métrique sont accompagnés de la longueur de l’étui précédé d’un « x » qui est ici le signe mathématique « multiplié ». Ainsi, le 9 x 19 désigne un projectile de 9 mm (valeur arrondie) sur un étui de 19 mm. Ici aussi, la longueur de l’étui est exprimée de façon arrondie, la CIP nous donnant comme valeur de référence 19,15 mm.
Les dénominations des calibres désignent dans ce cas un diamètre en pouce ou en fraction de pouce. Quand ils sont exprimés en pouce, ces calibres sont normalement précédés d’un « . » qui sous-entend « 0. ». Pour exemple le calibre .30 correspond à 0.30 pouce, soit 7,62 mm. Ici aussi, des libertés sont prises avec les valeurs mises en avant : parfois pour arrondir, parfois pour différencier plusieurs calibres. Pour exemple, si les .222 Remington et .223 Remington comportent bien des différences (étui, poids de projectiles…), leurs diamètres de projectile et de canon sont rigoureusement identiques. Ici, Remington a renommé le .222 Special en .223 Remington par crainte d’une confusion par les utilisateurs.
Les dénominations anglo-saxonnes sont parfois suivies d’une information numérique supplémentaire précédée d’un « - ». Elle désigne parfois la masse de poudre, en « grain ». Le grain est une unité de mesure propre au rechargement de munitions qui désigne la masse de poudre ou du projectile (1 grain = 0,0648 gramme). Ainsi, la .44-40 Winchester Center Fire (WCF) désigne un projectile de 0.44 pouce de diamètre propulsé par 40 grains de poudre (noire). De même la .30-30 WCF désigne un projectile de 0.30 pouce de diamètre propulsé par 30 grains de poudre (sans fumée). À la fin du XIXe siècle, l’information pouvait être complétée par la masse du projectile. Ainsi, le .44-40-200 WCF désigne un projectile de 0.44 pouce de diamètre, d’une masse de 200 grains, propulsé par 40 grains de poudre noire. Cette dernière pratique est aujourd’hui tombée en désuétude.
Elle désigne parfois l’année. La .30-06 Springfield est une munition de calibre 0.30 pouce adopté en 1906 par l’armée des États-Unis d’Amérique. Elle désigne parfois la munition « parente », c’est-à-dire la munition (mais surtout la douille) à partir de laquelle la munition a été obtenue. Ainsi le .30-284 est une munition de calibre 0.30 pouce obtenu par modification d’un étui de .284 Winchester. Ici aussi, les cas sont plutôt rares. En France métropolitaine, le .30-284 Winchester fut rendue très populaire par la législation jusqu’en 2013.
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Dans le dernier cas, on peut noter de très rares cas « d’hybridation » où la mesure métrique est accompagnée de la désignation de la munition parente.
Derrière ce titre énigmatique, se cache en réalité l’explication d’une appellation couramment employée : celle du « calibre 12 ». Ici, le chiffre 12 correspond à 1/12 d’une livre ancienne (d’une masse de 453,59 g) de plomb. Avec ce 1/12 de livre, on réalise une sphère. C’est le diamètre de cette sphère qui nous donne le diamètre de canon : ici approximativement 18,5 mm. Ainsi, plus le chiffre est élevé, plus le diamètre est faible.
Cette dénomination de calibre est utilisée exclusivement pour les armes à canon lisse. Elle est parfois suivie d’une seconde valeur avec un séparateur « / » et plus rarement un « x ». La seconde valeur est la profondeur de chambrage de ces munitions, qui sont le plus souvent cylindriques. Cette valeur peut être exprimée en millimètres ou en pouces. Ainsi, un calibre 12/76 nous indique un canon de calibre « 12 » et une chambre de 76 mm. Cette même appellation peut trouver son équivalent anglo-saxon : 12/3” une canon de calibre 12 et une chambre de 3 pouces. On peut noter ici que comme pour toute munition cylindrique à bourrelet ou à demi-bourrelet, on peut tirer une cartouche plus courte dans une chambre plus longue : par exemple, on peut tirer une munition 12/70 dans une chambre 12/76, comme on peut tirer un .38 Special (balle de 9,12 mm sur une douille de 29,34 mm) dans une chambre Magnum .357 (conçue pour une balle de 9,12 mm avec une longueur de douille maximale de 32,77).
Les munitions pour armes à feu modernes peuvent se dissocier en deux familles : celle pour armes à canon rayé et celle pour armes à canon lisse.
Lors de la mise à feu de nos armes modernes, le percuteur initie la composition fulminante contenue dans la capsule d’amorçage en la précipitant sur l’enclume. Elle enflamme la poudre par le ou les trous d’évent de la douille. La poudre ainsi enflammée génère un dégagement gazeux important, qui dans l’espace restreint de la douille génère une forte augmentation de la pression. À ce moment, la douille se dilate pour épouser les parois de la chambre du canon et assure ainsi son étanchéité. Aussi, sous l’effet de cette même pression grandissante, le projectile avance dans le canon. Si l’arme est verrouillée, ce verrouillage assure le maintien de la douille en position. Si l’arme n’est pas verrouillée (ce qui peut résulter d’un choix de conception), la douille recule à mesure que le projectile avance dans le canon.
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Il s’agit du composant destiné à transformer l’énergie mécanique (translation du percuteur) en inflammation par le biais de la détonation d’une substance chimique. De façon générale sur les armes modernes, on trouve toujours les éléments d’amorçage suivants : la capsule d’amorçage, la composition fulminante et l’enclume. Pour la compréhension, on peut adjoindre à cette liste le ou les évents de communication vers la chambre à poudre qui sont présents sur la douille des munitions à percussion centrale. Le principe est simple: la composition fulminante contenue par la capsule est précipitée contre l’enclume pour l’enflammer et communiquer la flamme par le ou les évents vers la chambre contenant la poudre.
On peut retrouver ces éléments sous forme de différents assemblages en fonction des considérations liées à l’emploi de la munition. Nous détaillerons plus loin les variations de constructions les plus fréquentes des munitions modernes à percussion centrale et annulaire.
La composition à base de fulminate de mercure fut la première employée. Celle-ci comporte deux problématiques d’importance : elle favorise la corrosion des canons et génère des émanations toxiques. Le premier point est particulièrement problématique pour la durée de vie des canons et conduira à partir des années vingt à sa substitution progressive chez un grand nombre de fabricants par le styphnate de plomb pour créer des amorces dites « non corrosives ». Depuis la fin des années 1990, les considérations sanitaires à propos de la présence de plomb dans les amorces conduiront à l’utilisation du diazodinitrophénol, composé organique, dans les amorces dites « non toxiques ».
La multitude de calibres proposés sur le marché garantit à chaque chasseur de trouver celui qui convient le mieux à ses besoins et à son mode de chasse. Si le choix d’une arme est primordial en fonction de vos besoins et de vos modes de chasse, le choix du calibre l’est d’autant plus. Le choix du calibre est une étape déterminante pour tout chasseur. Il doit être fait en fonction du mode de chasse, du type de gibier recherché et de l’environnement dans lequel vous évoluez.
Le calibre 12 est le calibre de fusil de chasse le plus répandu et polyvalent. Il est utilisé pour une grande variété de types de chasse, allant du petit au grand gibier. L'un de ses principaux avantages est sa diversification, ce qui le rend adapté à la plupart des types de chasse. Il offre une grande puissance de feu, idéale pour les tirs à longue distance, et les munitions sont facilement disponibles dans toutes les armureries. Cependant, il peut avoir un recul plus important, nécessitant une bonne maîtrise, et les fusils de calibre 12 peuvent être plus lourds. Le calibre 12 est parfait pour la chasse au grand gibier, au gibier d'eau, et pour le tir sportif. Sa polyvalence en fait un choix idéal pour les chasseurs qui souhaitent une arme adaptable à diverses situations.
Le calibre de fusil de chasse 16, souvent utilisé pour des charges telles que la grenaille, la chevrotine ou les balles, offre un excellent compromis entre les calibres 12 et 20. Reconnu pour sa polyvalence historique, il mélange astucieusement la légèreté du calibre 20 avec la robustesse du calibre 12. Ce calibre privilégie l'équilibre entre la puissance de tir et la facilité de manipulation, réduisant ainsi le recul par rapport au calibre 12. Bien que les munitions de calibre 16 soient moins disponibles, rendant leur acquisition parfois complexe, ce calibre demeure un choix privilégié pour la chasse au petit et moyen gibier, notamment lors d'excursions prolongées où le confort d'usage est crucial.
Reconnaissable à ses cartouches toujours dotées de douilles jaunes, le calibre fusil de chasse 20 est célèbre pour sa légèreté et sa maniabilité exceptionnelles. Apprécié pour sa récente popularité dans le monde de la chasse, ce calibre facilite le transport grâce à ses fusils plus légers et diminue le recul, améliorant le confort lors de la pratique. Malgré une puissance de feu inférieure comparée aux calibres 12 et 16, son efficacité pour la chasse au petit gibier comme les oiseaux et les lapins est très valorisée. Les chasseurs apprécient également le calibre 20 pour le tir sportif, particulièrement le ball-trap, où sa facilité de manipulation est un atout.
Le calibre de fusil de chasse 28, destiné principalement à la chasse au petit gibier, se distingue par sa montée en popularité due à ses qualités uniques de légèreté et de précision de tir. Ce calibre offre une expérience de tir confortable grâce à son recul modéré, idéal pour des sessions prolongées. Bien que la disponibilité des munitions et la variété des fusils en calibre 28 soient limitées, comparables à celles du calibre 16, ce calibre est parfait pour les chasseurs chevronnés désirant une chasse respectueuse avec une gestion optimisée du plomb.
Le calibre .410 est le plus petit des calibres de fusil de chasse, offrant une option légère et très maniable pour les chasseurs. Ce calibre est particulièrement apprécié pour l'initiation des jeunes chasseurs et pour la chasse au petit gibier, tels que les oiseaux et les petits mammifères. Le calibre .410 a un recul minimal, ce qui le rend confortable à utiliser, surtout pour ceux qui sont sensibles au recul. Cependant, en raison de sa petite taille, il manque de puissance de feu et n'est pas adapté aux gibiers plus grands ou aux tirs à longue distance. Le calibre .410 est idéal pour les chasseurs cherchant une arme légère et facile à manier, particulièrement pour les environnements où le tir à courte portée est fréquent.
En France, les munitions sont classées selon le Code de la sécurité intérieure (CSI). Voici quelques catégories :
Calibre | Utilisation Principale | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|
12 | Grand et petit gibier, tir sportif | Polyvalent, grande puissance | Recul important, poids plus élevé |
16 | Petit et moyen gibier | Compromis puissance/maniabilité | Munitions moins disponibles |
20 | Petit gibier, tir sportif | Léger, maniable, faible recul | Moins puissant que le 12 et le 16 |
28 | Petit gibier | Léger, précis, gestion optimisée du plomb | Disponibilité limitée des munitions |
.410 | Petit gibier, initiation des jeunes | Très léger, recul minimal | Faible puissance, portée limitée |
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