Il y a peu de films et de musique dans une vie qui vous laissent des images et des sons ancrées dans votre mémoire de manière indélébile: Le Vieux fusil en fait partie.
Bien sûr, les puristes regretteront que "Le vieux fusil" ne fût pas tourné à Oradour-sur-Glane, puisque le scénario s’inspire du massacre qui a eu lieu là-bas, un massacre au cours duquel les nazis ont assassiné 642 victimes (hommes, femmes et enfants) et incendié le village.
Le Vieux Fusil est un grand film.
Beaucoup de choses plus ou moins bonnes ou mauvaises ont été dites sur le sens profond donné au message délivré par ce film, mais il n'en reste pas moins que c'est une œuvre absolument marquante à cause de son impact psychologique et émotionnel puissant.
C'est un film poignant devant lequel on ne peut rester insensible; certaines scènes sont vraiment insoutenables.
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Il fait si bien écho à ce qui existe encore à travers le monde dans certains pays. Il est triste et désespérant qu'il soit finalement si d'actualité...
Film très fort, je ne m'attendais pas à ça, j'ai adoré et j'ai détesté.
Cela pousse à la réflexion personnelle en nous mettant en face de notre propre violence dans pareille situation; ce que notre conscience n'oserait même pas imaginer, même pas un instant, dans notre vie de tous les jours.
Car Robert Enrico, au travers de son récit, sans concessions et très réaliste, délivre une vérité profondément brute et au-delà de la cruauté sur les aspects les plus noirs de l'être humain.
Le film, qui alterne entre poésie et cruauté, nous subjugue du début à la fin.
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Il y a différents niveaux de lectures que l'on se situe du point de vue de la violence gratuite et sans but, donc barbare, des soldats nazis ou de la vengeance personnelle et meurtrière de Julien Dandieu (Philippe Noiret), qu'on serait tenté de cautionner car mue par de "bonnes raisons".
Sauf qu'au final, le massacre des gens du village par les soldats nazis et le massacre de la famille de Julien (sa femme, Clara - Romy Schneider, et sa fille) paraît tout aussi important et mis sur le même pied d'égalité que la vengeance personnelle et destructrice de Dandieu.
La cruauté peut engendrer la cruauté. Et cette cruauté est la même qu'elle soit totalement gratuite ou rendue "morale" par des mobiles affectifs donc "acceptables".
Certes, Julien Dandieu est profondément sympathique, et nous éprouvons une empathie considérable pour le traumatisme inhumain vécu par cet homme dévasté, véritable mort-vivant, mais sa réponse à la violence, est tout aussi immorale que la violence gratuite des nazis.
D'ailleurs, à la fin du film, lors d'une scène très émouvante avec son ami médecin qui vient le chercher, l'on s'aperçoit que Dandieu ne pourra jamais accepter l'inacceptable: la mort de sa femme et de sa fille et ce qu'il vient de commettre.
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Sa vengeance est son tombeau en tant qu'être humain, il ne lui reste plus que la survie, tel une ombre évoluant parmi les vivants.
Le traumatisme vécu et agît l'a véritablement "tué" et rien ne pourra venir réparer cela.
Robert Enrico ne cautionne pas, il donne à voir de façon lucide, le résultat d'une violence inimaginable sur un monsieur tout-le-monde, qui pourrait être vous ou moi, tranquille et sans histoires, refermé sur son confort autant affectif que matériel et social, de manière très hédoniste, pacifique par pur égoïsme, parce qu'il ne souhaite pas que l'on dérange ce bonheur confortable et harmonieux.
Constat du message délivré par Enrico qui ne juge pas: la violence dans tout ses aspects les plus extrêmes aboutit souvent à la mort autant physique que psychique, ce qui est d'autant plus souligné par l'image de générique de fin: Julien, sa fille, Clara en ballade à bicyclette, et leur chien Marcel, du temps du bonheur serein et sans tâches, sur le thème mélancolique inoubliable de François de Roubaix.
Le spectateur s'effondre littéralement en larme.
Mais revenons sur le traitement qui est fait de la violence dans le film: tout est montré, rien ne nous est suggéré, délivré dans sa réalité brute et sans concessions.
Difficile à voir, souvent insoutenable mais nécessaire et pas "gratuit" et dans la surenchère comme j'ai pu le lire dans certains "papiers".
En somme une mise en scène savamment dosée entre émotion et distance.
On pourrait reprocher à Enrico de jouer sur la corde sensible, dans la construction même du film avec les scènes de flashbacks sur la rencontre et la vie de Julien et Clara, mais tout se révèle à la bonne distance, car ces scènes sont nécessaires pour comprendre les mobiles psychologiques de la vengeance meurtrière de Julien Dandieu.
Je ne reviendrai pas sur la prestation exceptionnelle de Philippe Noiret en homme brisé (la meilleure de sa carrière et l'une des meilleures de l'histoire du cinéma) et l'investissement hors-norme de Romy Schneider dans les scènes les plus insoutenables du film, tout a été dit et mieux que moi.
Philippe Noiret dans un rôle tout simplement monstrueux, au sens propre comme au figuré ( il était l'un des rares acteurs de l'ancienne génération capable d'insuffler une telle bienveillance aux personnages qu'il incarnait ; quand Noiret disait " je t'aime ", c'était pour de vrai ; sa rondeur, sa voix, son oeil malicieux manquent définitivement au cinéma français ).
Pour réaliser ce film, Robert Enrico s'est inspiré du triste évènement d'Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne qui eut lieu le 10 juin 1944 et qui fit 642 victimes.
En effet, nous sommes à Montauban, en 1944, une région où les divisions Panzer venaient prendre leur repos, notamment à quelques kilomètres à peine au sud de Montauban, sur un site stratégique.
Eh bien oui, "Le vieux fusil" a été tourné pas bien loin de chez moi.
Ce qui frappe d’entrée, c’est l’ambiance de plomb qui pèse dès les premières images, avec cette musique de François de Roubaix qu’on entend dès lors que les troupes allemandes apparaissent à l’écran, comme pour annoncer le grand danger qu’elles représentent. Nous voyons d’ailleurs des soldats allemands marcher dans la rue devant des pendus, comme cela s’est réellement passé à Montauban même le 24 juillet 1944.
La scène de l’incendie vous parait réelle ? Elle l’est ! D’ailleurs tout semble réel.
Un classique indémodable, qui n'a pas vieillit, toujours aussi fort; Une oeuvre unique et à part dans le cinéma français (ce n'est pas pour rien qu'elle a reçu le César des Césars par la profession).
Le meilleur film de Robert Enrico.
L'ambiance et la thématique fondamentale du Vieux Fusil évoquent principalement le chef d'oeuvre Straw Dogs, les deux films montrant à leur manière un homme a priori aimant et raisonnable tout à coup acculé au pied d'un mur de barbarie.
A travers l'épreuve relative qu'il peut représenter Le Vieux Fusil parle surtout d'un amour fou, tragique avant l'heure mais magnifiquement dévoilé par le couple formé par Romy Schneider et Philippe Noiret.
Sentimentaliste ? Un peu probablement, mais le personnage de Dandieu est suffisamment nuancé pour que l'émotion l'emporte sur le jugement.
Un grand film, triste et marquant comme un souvenir, un fantasme, à l'image de ce plan ultime accompagné du fameux thème obsédant de François de Roubaix.
Un film d’une extrême dureté, surtout en regard de son millésime : 1975.
Une œuvre qui ne montre pas seulement l’horreur de la guerre, mais la barbarie gratuite de certains êtres humains vis-à-vis de leur semblable.
Un drame poignant qui dénonce, avec force et émotion, l'horreur et la barbarie de la guerre.
Un film inoubliable !
Le vieux fusil est une réussite sur tous les plans, d'une beauté macabre et emporté par les prestations de ces acteurs.
Tour à tour drame, romance, film de guerre et thriller, ce film à tout, il saute d'un genre à l'autre de manière habile, mêlant tout ceci avec une incroyable cohérence, où le beau et l'immonde se succède sans discontinuer.
Et le mieux c'est que tout fonctionne, tout est juste.
Vu dans des conditions déplorables ( à la télé avec une antenne qui captait très mal ), "Le vieux fusil" (France, 1975) de Robert Enrico ne pas moins paru émouvant et fort.
Cette histoire qui n'aurait pu être qu'une banale vengeance est devenu entre les mains du trio Enrico-Noiret-Schneider un véritable chef d'oeuvre à quasi-huis clos, l'histoire d'une vendetta amoureuse.
Dans ce film, la guerre mondiale prend l'aspect d'une guerre personelle qui tourne non plus autour d'idéaux politiques mais de l'amour simple.
En plus, là où certains cinéastes auraient laissés le jeu de Philippe Noiret et de Romy Schneider faire le tout, Robert Enrico se conjugue parfaitement avec eux, le zoom notamment sur les yeux de Romy Schneider est un plan d'...
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