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Alors que l'union des syndicats appelle les Français à se mobiliser le 18 septembre contre le plan d’économies de François Bayrou, le « Front économique » lancé par le Medef avance 35 propositions radicales pour redresser la France et l’Europe.

Ce 18 septembre, manifestations et grèves à l’appel des syndicats s'annoncent massives contre le plan d'économies de François Bayrou, qualifié dès juillet de « musée des horreurs » par Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Dans les transports, l’éducation, l’énergie, la santé, les écoles, de la Seine-Maritime à la Côte d'Azur, de nombreux Français s'apprêtent à exprimer leur ras-le-bol et leurs craintes d'être mis à contribution de façon peu équitable, voire privés de toutes perspectives d'évolution salariale comme les agents de la fonction publique.

Pourtant, à la veille de cette montée en tension sociale, le « Front économique » lancé par le Medef a jugé opportun de publier 35 recommandations pour en finir avec « le contretemps français », comprendre : un pays toujours en retard sur ses réformes. Cet aréopage rassemble une centaine d’experts, d’universitaires et de chefs d’entreprise dont Ross Mcinnes, le président de Safran, et Pierre-André de Chalendar, directeur général de Saint-Gobain.

Le Front économique, groupe de réflexion créé par le Medef en vue de l’élection présidentielle 2027 et associant des économistes, publie ses propositions visant à "redonner de l’espace de croissance".

Les propositions du Medef

Pour redresser la barre, «trois renversements sont à mener par rapport aux politiques économiques mises en place depuis vingt ans au moins», plaide le collectif, afin de «produire plus», de «travailler davantage» et redresser les comptes publics.

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Pour défendre ses idées, le patronat peut désormais s’appuyer sur les 35 propositions élaborées par le collectif, qui a fait travailler ensemble des chefs d’entreprises réputés, des économistes et des think-tanks.

Réduire les coûts des retraites

En matière de retraites, il appelle à réduire les besoins de financements, en diminuant le taux de remplacement, et la générosité du système notamment envers les retraités aisés, tout en accroissant l’emploi des seniors et en introduisant une part de capitalisation.

Régler la question du «travailler plus» nécessiterait, de son côté, de fixer un âge pivot de départ à la retraite, fixé à 64 ans puis amené à «augmenter graduellement en fonction de l’espérance de vie et de l’équilibre financier du système».

Pour réduire le coût des retraites, plusieurs mécanismes devront être étudiés pour mettre à contribution les retraités et le rapport plaide en faveur de plus de retraite par capitalisation, une idée déjà défendue par le Medef. «Cela permettrait aux futurs retraités de profiter d’investissements assis sur la croissance mondiale et non plus la croissance français souvent anémique», argumente le président du conseil de Safran Ross McInnes, qui a participé aux travaux comme la présidente de Legrand, Angeles Garcia-Poveda.

Finances publiques

Reste à consolider les finances publiques, sujet brulant du moment. Le front économique défend un retour des dépenses publiques dans la moyenne européenne sur plusieurs années. Un effort qui représente 8 points de PIB. Il devrait s’accompagner d’une réduction du nombre de collectivités locales, de ministres dans le gouvernement et d’agents publics, eux aussi ramenés à leur moyenne européenne. Cela supposerait une réduction de 20000 du nombre de collectivités et de 1,5 million des emplois publics. Le recours à des contractuels pourrait être accru dans la fonction publique hors domaines régaliens.

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Autres propositions

  • Le Front économique prône de baisser des aides aux entreprises en échange d’une baisse des impôts de production.
  • Le collectif propose de s’inspirer des exemples britanniques et portugais en matière d’autonomie et d’évaluation des politiques éducatives.
  • Des guichets uniques pourraient être mis en place pour attirer les talents étrangers.
  • Le Front économique plaide aussi pour la poursuite de la simplification, une refonte radicale de la politique du logement et l’instauration d’une taxe carbone aux frontières réellement efficace.
  • Les heures supplémentaires pourraient être encouragées et les offres de formation davantage orientées vers les besoins des entreprises.
  • Le Front économique recommande encore de former 50.000 femmes scientifiques, ingénieures ou techniciennes supplémentaires chaque année, ou de remonter à 500.000 les constructions annuelles de logements.
  • Le front économique défend un retour des dépenses publiques dans la moyenne européenne sur plusieurs années.
  • Les heures supplémentaires pourraient être encouragées et les offres de formation davantage orientées vers les besoins des entreprises.

Commerce

Sur le plan du commerce, l’Europe aurait intérêt à négocier de nouveaux accords commerciaux, comme avec le Mercosur que la France cherche à bloquer, car «les gains de ces accords l’emportent sur leurs coûts», défend l’économiste Emmanuel Combes, un des participants lors de la restitution des travaux vendredi 29 août.

Ils sont enfin favorables à la signature du traité Mercosur, "sinon quelqu'un signera à votre place, la Chine", a estimé l'économiste Emmanuel Combe lors de la présentation du rapport à la presse.

Les réactions et le débat public

A contrario des décisions imposées par le gouvernement actuel et les précédents, n’en déplaise aux organisations patronales et plus particulièrement au MEDEF, les salarié·es ne souhaitent pas travailler toujours plus et plus longtemps. Ces résultats prouvent que les salarié·es, du privé comme du public, aspirent à une autre réforme des régimes des retraites. Cette aspiration est ancrée dans le débat public.

Autant d’éléments qui s’inscrivent à l’actif de la Confédération Générale du Travail, à sa capacité à mobiliser, à sa recherche constante de l’unité d’actions.

En voulant au moyen d’un « conclave » imposer une discussion enfermée dans une fin de non-recevoir d’un retour aux 60 ans, la recherche d’un « un retour à l’équilibre » la non-augmentation des moyens de financement, la Macronie s’entête à ne pas répondre aux aspirations des salarié·es. C’est pourquoi la Confédération Générale du Travail a décidé de ne plus participer aux réunions organisées au niveau interprofessionnel.

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Patrick Martin a souhaité vendredi que ce travail "ne soit pas un exercice en chambre". "Il faut maintenant porter ces travaux, qu'ils se traduisent par une mise en oeuvre", estime le président du Medef, qui ne cesse de déplorer la pauvreté du débat politique, le qualifiant vendredi sur Radio Classique de "picrocholin".

Le "Front économique" avait été lancé dans la foulée des législatives anticipées de juin avec l'économiste Philippe Aghion. Patrick Martin a expliqué avoir ressenti alors "une forme de dépit" devant la campagne électorale, des sujets "importants" n'ayant "pas été pris en compte ou sous un angle insuffisamment travaillé et pertinent".

tags: #la #retraite #des #fonctionnaires #et #propositions

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