Depuis ses années de formation, Jules Koundé a pris l'habitude d'analyser toutes ses rencontres, vidéos et statistiques à l'appui. Pourtant, sa carrière a connu des moments sombres, notamment lors de sa troisième sélection où il a été expulsé après un tacle dangereux.
Le match face au Portugal lors de l'Euro 2020 a mis en évidence des lacunes dans sa gestion des un contre un, au-delà de sa main qui avait conduit au second penalty. Il faut remonter quatre ans en arrière pour trouver trace d'un joueur français expulsé, Raphaël Varane, le 13 juin 2017, en amical, face à l'Angleterre (3-2). Ce poste peut, à court terme, devenir un vrai problème pour Deschamps.
Le sélectionneur des Bleus récupérera bientôt Pavard (cheville) mais le Bavarois doit montrer que son année 2021 n'était qu'un creux dans sa progression. Sur ce qu'on a vu, difficile de lui voir un potentiel immense. Le Sévillan a des aptitudes de très haut niveau en défense centrale. Il devra bien sûr, dans les prochains mois, digérer la séquence de son transfert raté mais, en Bleus, sa place se situe sans doute derrière Raphaël Varane.
En s’imposant contre le Portugal, l’équipe de France a brisé sa malédiction des tirs au but. Jules Koundé et Théo Hernandez ont marqué deux superbes tirs au but et ont permis à la France de stopper sa malédiction dans l'exercice. Après les douloureux échecs contre l’Italie en 2006, la Suisse en 2021 et l’Argentine en 2022, la victoire est enfin tombée du bon côté.
Avec une grande maîtrise, le latéral droit de l'équipe de France Jules Koundé (25 ans, 33 sélections) a marqué son tir au but, ce vendredi, lors de la séance face au Portugal (0-0, 5-3 tab) en quarts de finale de l'Euro 2024. Une belle réussite pour l'ancien Bordelais, qui ne s'était pas essayé depuis le point de penalty en conditions réelles depuis six ans !
« C’était mon premier penalty en compétition, je n’en avais pas tiré depuis les U19, a révélé Koundé au micro de M6. Mais c’est un geste que je travaille assez régulièrement à l’entraînement avec Barcelone, j’aime bien ça. Donc c’est naturellement que j’ai demandé au coach si je pouvais tirer, ça m’a réussi.
Après sa soirée mouvementée, Jules Koundé est venu répondre aux médias. Habitué à analyser a posteriori ses performances, il ne l’avait pas encore fait, ni individuellement, ni avec le staff. « On s’est couché assez tard et j’en ai profité pour me reposer, mais je le ferai, » glissait-il. Comme après la rencontre, l’intéressé a surtout voulu retenir ce qui avait fonctionné sans nier les manques.
« Tout n’a pas été facile, que ce soit collectivement ou individuellement. Défensivement, je me suis senti bien. Ça a été plus compliqué sur la partie offensive, qui est moins naturelle dans mon jeu. Mais j’ai quand même réussi à prendre du plaisir. C’était une rencontre face à une grande nation, dans un stade comble et ça faisait longtemps que je n’avais pas joué dans une enceinte avec autant de ferveur. »
Mercredi, le sélectionneur Didier Deschamps s’était voulu positif sur sa prestation. « Jules a été malheureux sur sa main (amenant le deuxième penalty, NDLR) mais sinon il a fait beaucoup de bonnes choses car il a eu beaucoup de travail défensif. Il n’est pas embêté avec le ballon. »
« L’esprit de compétition de ce groupe m’a marqué. C’est agréable car je suis fait comme ça. » « Dans son attitude, son langage corporel, je l’ai trouvé plutôt positif au vu de l’enjeu, dit l’ancien latéral bordelais François Grenet. Après il y a sa performance dans ce rôle de latéral : j’ai ressenti parfois un peu de fébrilité. Ça se comprend : ce n’est pas son poste de prédilection et il a très peu d’automatismes. »
« Ce qui m’a marqué c’est l’esprit de compétition de ce groupe, à l’entraînement ou dans les matchs. Ce sont des joueurs évoluant dans des très grands clubs, qui ont l’habitude de disputer de grandes compétitions, mais chaque mini-jeu, chaque séance est une compétition. C’est agréable car je suis fait comme cela. »
La composition des tireurs de penalty a été un élément clé dans le succès de l'équipe de France. Mais qui allait tirer chez les Bleus ? Kylian Mbappé, rôti et gêné par son nez, était là, assis au chaud à encourager ses troupes. Antoine Griezmann avait enfilé la doudoune depuis de longues minutes déjà tandis qu'Olivier Giroud était, comme à son habitude dans cet Euro, resté cloué sur le banc.
Le casting, amputé des tireurs habituels, ne fut pas si compliqué à trouver d'après les dires tricolores. Le cinq décisif des Bleus pour rompre la malédiction fut d'un baroque qui prête à sourire : Ousmane Dembélé, Youssouf Fofana, Jules Koundé, Bradley Barcola et Théo Hernandez. Trois entrants et deux latéraux. Toujours plus irrationnel. Mais toujours plus gagnant.
Deux tireurs, Jules Koundé et Bradley Barcola, n'avaient jamais tiré de penalty ou de tir au but en professionnel. En tout cas, Didier Deschamps n'a pas hésité à sortir tôt dans la partie son deuxième tireur habituel, Antoine Griezmann, fantomatique de soir, puis pendant la prolongation Kylian Mbappé, touché au nez et visiblement toujours diminué.
Jules Koundé qui a donc demandé à Deschamps 'il pouvait tirer, comme il l'explique à la fin du match: "C'est mon 1er penalty. J'en n'avais pas tiré depuis U19 en compétition. Confiance et Préparation : Les Clés du SuccèsPourtant, à l'entrainement, le défenseur barcelonais est, de son propre aveu plutôt pas mal, un avis corroboré par son ancien coéquipier à Bordeaux, Aurélien Tchouaméni."
Dans le détail, les cinq ont réussi tir au but quasi-parfait. "C'est un geste technique, dans un moment particulier, résumait encore Deschamps. Il fallait faire abstraction de la forêt de supporters portugais derrière. Si vous le tirez parfaitement... Quand vous avez l'opportunité de répéter les choses plusieurs fois, même si ce n'était pas les mêmes tireurs... le plus important c'est la tranquillité. C'est ce qu'a dit Kylian à l'ensemble de ceux qui allaient être amenés à tirer."
Pour Deschamps, il fallait de nouveau éviter le procès en légèreté hérité de l'Euro 2021 où ses ouailles n'avaient pas jugé utiles de préparer un exercice si spécifique. Cette fois-ci, à Paderborn, on a bossé dès la fin de la phase de poules. "Nous avions préparé cet exercice avant la Belgique en 8e mais pas avant le Portugal, une seule séance, ça a suffi, ainsi expliqué William Saliba avant d'insister sur ce casting surprenant. Cette fois-ci, on gagne aux tirs aux buts, avec des jeunes ça fait plaisir, ça montre qu'on a du caractère..."
« Il y avait une forme de sérénité », a même osé Deschamps dans l'euphorie de la qualification en revenant sur cette séance immaculée. Pour la première fois depuis 1996 et une séance gagnée face aux Pays-Bas, les cinq tireurs tricolores ont donc réussi leur tentative. Historique. Mais encore plus improbable à l'heure de constater que ni Koundé ni Barcola n'avaient tiré un seul penalty ou tir au but en carrière.
Premier tireur, Dembélé a mis les Bleus sur orbite avec un sang-froid qu'on ne lui connaissait pas. "On s'est entraîné un peu à l'entraînement et la finale perdue en Coupe du monde nous a servis de ce côté-là, a-t-il avancé. Je crois qu'on a tous pris le gardien à contre-pied."
Le plus incroyable vient sans doute de là : Mike Maignan n'a rien à voir, ou presque, dans l'histoire. Après ça, qui pourra encore contredire Didier Deschamps quand il évoquera la "loterie" de cet exercice ? Ce vendredi, il a tiré le gros lot.
Penalty pour la France ! Il y a eu 116 penalties accordés aux Bleus en cours de match depuis 1904, dont 21 manqués. Mbappé en a marqué 11, Griezmann 9, Kopa et Zidane 6. En 924 matches, les Bleus ont bénéficié de 116 penalties, soit environ un tous les huit rencontres. Le dernier transformé l’a été par Kylian Mbappé face à la Belgique le 5 juin. Le dernier échec date du 2 juin 2021 contre le pays de Galles, et il est signé Benzema.
Antoine Griezmann en a manqué trois contre la Suède en septembre 2020, contre l’Albanie et Andorre en septembre 2019 après avoir réussi ses sept tentatives précédentes. Benzema, qui en avait manqué deux en 2014, rejoint donc Antoine Griezmann et Jean-Pierre Papin qui a lui aussi manqué trois tentatives en 1992, 1993 et 1994.
On ne compte d’ailleurs que douze penalties sifflés en faveur des Bleus entre 1904 et 1945, soit une période de 162 matches. A chaque époque, les Bleus ont eu leur spécialiste attitré. Paul Nicolas dans les années 1920 (deux échecs sur deux tentatives), Marcel Langiller (deux réussis) et Georges Verriest (un réussi, un manqué) dans les années 1930, Jean Baratte à la fin des années 1940 (trois transformés) et bien sûr Raymond Kopa dans les années 1950 (six marqués).
Au tournant des années 1970, c’est le défenseur Jean Djorkaeff, père de Youri, qui en a réussi trois, tandis qu’au début de la décennie 1980, le spécialiste s’appelait Jean-François Larios (quatre transformés, dont deux dans le même match, à Chypre en octobre 1980). Après la longue période Papin (1988-1994), l’artificier en chef s’est appelé Youri Djorkaeff, qui a fait mieux que son père avec cinq pénalties marqués entre 1997 et 2000.
Dès lors, Zizou sera le spécialiste, avec sept penalties tirés entre 2000 et 2006 et un seul manqué, contre la Chine on l’a vu, à cause d’une glissade du pied d’appui au moment de la frappe. Kylian Mbappé a suppléé Antoine Griezmann contre l’Islande en 2018, et Olivier Giroud a transformé les pénaltys contre l’Uruguay en 2018, l’Islande et la Moldavie en 2019 et la Croatie en 2020.
Statistique | Valeur |
---|---|
Nombre total de penalties accordés | 116 |
Nombre de penalties manqués | 21 |
Plus grand nombre de penalties en une année | 7 (en 2018) |
Mbappé a une technique de tir plus diversifiée que Zidane et Griezmann et plus précise, puisqu’il n’a manqué qu’un pénalty sur douze (contre le Kazakhstan au match aller) et qu’il les a tous cadrés. Surtout, il vise les quatre angles de la cage et évite soigneusement l’axe.
Quasiment aucune. Sur 21 tentatives manquées, 12 l’ont été en match amical. Si l’on met de côté trois penalties tirés en coupe des Confédérations (deux réussis, un manqué), les Bleus ont fait un quasi sans-faute en phase finale d’Euro et de Coupe du monde. 21 tentatives, 20 buts.
Le penalty est un exercice qui peut paraître facile, mais il requiert d’avoir un mental solide et de ne pas succomber à la pression. Certains joueurs ont toujours su rester calme et transformer la plupart de leurs penalties, surtout dans les moments importants. Dans notre classement, on retrouve surtout des joueurs des deux dernières décennies.
En quinze ans de carrière (1990-2005), Rogerio Ceni a empilé un total hallucinant de 132 buts en carrière, ce qui constitue un record absolu pour un portier. Près de la moitié ont été inscrits sur des penaltys, soit 47 en tout.
Entre le gros raté de Jules Koundé, Djibril Cissé en feu sur son banc, Adil Rami et Redouane Bougheraba qui ont fait le show et Jéremy Menez en mode MVP, la première journée de Kings League France a été riche en émotions ce dimanche près de Paris.
Jules Koundé, présent au Parc des Expositions de Villepinte, a dû s'illustrer dans la dernière rencontre de la journée qui opposait son équipe du 360 Nation à celle du streamer Domingos, le FC Silmi. Et le défenseur français du Barça a déçu, sous l'oeil moqueur de Mike Maignan, lui aussi présent pour soutenir sa formation.
Entré en cours de jeu pour tirer un penalty (comme le permet l'une des règles de cette compétition), le défenseur des Bleus a vu sa tentative être captée par le gardien Maxime Dague. Un loupé de plus dans cet exercice pour Koundé, qui s'était déjà manqué contre la Croatie, la semaine dernière, en quart de finale retour de Ligue des nations.
"C'est un geste technique, ce sont des choses qu'il faut travailler encore, aujourd'hui ça ne m'a pas souri", a réagi Koundé dans le live Twitch de la compétition.
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