Activité sportive et ludique, le tir à l’arc se développe et permet au travers des techniques spécifiques de rendre le sport accessible. Concentration, contrôle de la respiration, maîtrise de soi... Voilà une partie du tir à l'arc ! Envie de mettre en place une séance dans vos classes ou dans votre club ? C’est possible avec notre article.
Le tir à l’arc est une discipline olympique et paralympique. Par son arc et ses flèches, elle requiert de la technique qui va allier précision, maîtrise de soi et goût de l’effort. On peut aussi bien pratiquer en intérieur qu’en extérieur. C’est un sport individuel mais également collectif. Que ce soit avec un tir à l’arc classique ou avec un kit soft archery, le principe de jeu est le même : projeter une flèche grâce à un arc pour atteindre le centre de la cible.
Patience, agilité, analyse, concentration ou encore souplesse sont de mise pour pratiquer cette activité. Lorsque l’on tire à l'arc, l'ensemble du corps est sollicité. Une fois la technique mise en place, on se rend vite compte que le haut du corps va maintenir l’arc et la traction de la corde alors que le bas du corps sert d’appuis et de stabilité. Mais ce n’est pas tout, muscle du dos, épaules, ceinture abdominale et bras vont être utilisés durant toute la séance.
L’échauffement est LA chose à ne pas oublier avant de commencer à pratiquer. Que ce soit pour préparer son corps ou sa concentration, il met en place de nombreux bienfaits. Avant même de débuter l’activité il est important que les pratiquants aient une autorisation de leur médecin, ce qui ne sera pas nécessaire pour la pratique du soft archery.
Une fois ce passage validé, l’échauffement se fait en deux temps : un premier temps pour mettre en place sa concentration en prenant le temps de découvrir son lieu et son équipement. Le second temps est physique. Même si l’ensemble du corps est sollicité, le haut et particulièrement les bras vont être utilisés. Pour cela, il faudra mettre en place des exercices avec un élastique notamment. En utilisant cet élastique comme un arc, il sera possible de reproduire les mouvements et cela préparera vos muscles.
Lire aussi: "Le Vieux Fusil": analyse critique
Évidemment le rêve de tous est de pouvoir atteindre la cible à son centre. Et pour y arriver, il est primordial d’avoir une position adaptée à la pratique. Une bonne position par rapport à la cible va être déterminante.
Une fois la position acquise on vient y ajouter le maintien de son arc ! En mettant sa main sur la poignée sans trop la serrer, il requiert un minimum de tension sur la corde pour bien positionner sa main sur la poignée de l’arc et ainsi équilibrer les forces. En positionnant le creux de votre paume de main et en saisissant le grip, votre paume se trouve alors collée à l’arrête de la « grip ». On applique une légère pression pour maintenir l’arc en position.
Une fois l’entraînement / la séance terminée, comme beaucoup de sport il sera important de s'étirer pour éviter les tensions. En prenant quelques instants pour ce moment, le flux sanguin va augmenter, ce qui vous permettra de récupérer plus vite aussi bien physiquement que psychologiquement.
Si tu débutes, ton initiation au tir à l’arc se fait en arc nu. L’objectif est que tu te familiarises avec l’arc, sans avoir à te soucier d’éventuels accessoires. Tu démarres donc avec arc, flèches et protège-bras. C’est pourquoi tu commences avec un arc très simple, parce que les fondamentaux sont les mêmes quelle que soit ton arme et les disciplines que tu pratiques. Tout commence par la posture, car d’elle découle la gestuelle.
Nous disons toujours qu’il faut être fier d’être archer ! En effet, il faut se tenir droit, les pieds légèrement écartés, parallèles ou en ouverture selon ton confort perso, et redresser les épaules et la tête. Nous parlons de mise en tension continue et fluide. Quand ton bras d’arc est tendu vers la cible, ta main de corde va armer ton arc régulièrement à l’aide des muscles de ton bras pour commencer. A l’approche de ton visage, les muscles de ton dos entrent en action. Tu vois bien que tirer et lâcher la corde ne sont pas deux actions différentes, mais sont la continuité de ton armement.
Comme pour les arcs, il y a autant de techniques pour tirer à l’arc que de cultures dans le monde. Nous allons survoler cette partie, car c’est ici que les techniques afférentes à chaque arc diffèrent.
C’est le plus pratiqué dans le monde, car il est médiatisé et représenté aux Jeux Olympiques. Les contacts au visage se font avec la main de corde et la corde elle-même. La main vient se placer sous la mâchoire tandis que la corde doit toucher le bout de ton nez. La visée s’effectue avec l’œilleton du viseur uniquement, que tu règles en hauteur et latéralement dans le sens de l’erreur. Pour finir, l’alignement de la corde avec l’axe central de l’arc est primordial.
Pas de palette en tir poulies, car c’est le décocheur que tu tiens qui vient saisir le D-loop, lui-même fixé à la corde de part et d’autre du détalonnage. À savoir que le réglage de ton allonge se fait via les poulies de l’arc, tu as donc toujours la même longueur de trait. Enfin, l’alignement entre corde et scope doit être parfait, plus encore que l’alignement corde/fenêtre d’arc en classique.
Comme son nom l’indique, la détente de ce décocheur est actionnée par le pouce. Le corps du décocheur se place dans ta paume et sa forme est étudiée pour que tu le maintiennes avec au moins l’index et le majeur. L’appui sur la détente de ce modèle est fait par ton index. Le corps du décocheur est plus petit que celui de l’autre type, parfois il s’agit d’une simple tige métallique, mais il vient également dans la paume de la main et est maintenu en place par une dragonne poignet.
Si tu as choisi de tirer sans viseur, la technique change sensiblement au niveau de la prise de corde et des contacts au visage. La corde est, sur les distances intérieures de 15 à 18m, prise sous le point d’encochage, généralement à 1 ou 2cm en dessous. Ce sont les bouts des doigts - index, majeur et annulaire - qui viennent au contact du visage. Viser en arc nu revient à aligner la flèche entre ton œil et le centre de la cible, de telle façon que celle-ci se résume à un point au centre de la cible. Voici la configuration idéale et la plus sûre.
Dans les faits, pour des questions de confort visuel et de distance de tir, c’est la visée pointe de flèche qui est employée. Très bien, maintenant comment t’adapter à un changement de distance ? Tu joues sur la hauteur de prise de corde : c’est le barbowtage. Si tes flèches sont trop basses, tu remontes tes doigts sur la corde, si elles sont trop hautes, tu les baisses. Si tu montes, tu peux aller jusqu’à prendre ta corde comme au classique, index au-dessus de la flèche, majeur et annulaire en-dessous. Si barbowter ne suffit pas, alors tu changes ton contact au visage. Le plus souvent, au-delà d’une certaine distance, tu es amené à prendre ta corde et tes contacts comme au classique, soit un doigt au-dessus et deux en-dessous de la flèche, placement de la main sous le menton.
La technique de tir à l’arc instinctif est à la fois un réel plaisir à pratiquer et extrêmement exigeante techniquement. Plaisant car il est un retour au source du tir à l’arc, ne nécessite pas de réglage de matériel, de changement de prise de corde, de visée… pas de prise de tête en somme !
Changer de position : pourquoi ? Pour atteindre le centre de la cible ! De 10 à 15m, ta position est la même, voir jusqu’à 20 ou 25m si tu tires une grosse puissance. Ta position est sensiblement celle d’un tireur arc nu, les placements au visage près. Ensuite, la distance grandissant, tu ne joues pas sur ta prise de prise de corde ou tes contacts, mais sur la position de ton buste. Tes contacts au visage doivent être les plus naturels possibles et ne dépendent que de toi. Et la règle d’or : tu ne vises pas !
Le tir nature, en particulier, permet de s’entraîner dans des conditions réalistes. Contrairement au tir à l’arc classique que l’on voit souvent à la télévision, où l’archer reste statique, le tir nature est un parcours itinérant. Vous progressez à travers une forêt, d’une cible à l’autre, sur un total de 21 cibles. Chaque cible (ou blason) représente un animal, avec deux zones distinctes : une zone « blessée », qui couvre la quasi-totalité de l’animal, et une zone « tuée » qui délimite l’espace où se situent les organes vitaux de la bête. Il est intéressant de noter que, bien que le tir nature soit un entraînement à la chasse, très peu d’archers en clubs (environ 10 % chez nous) sont réellement chasseurs.
Deux flèches seulement ! L’archer tire deux flèches par cible. La première rapporte plus de points que la seconde. Quand vous tirez la deuxième flèche, vous savez que vous avez tiré trop haut ou trop bas et vous pouvez corriger votre tir, c’est pourquoi elle rapporte moins de points. Pour ne pas vous faciliter le travail, vous n’allez pas tirer vos deux flèches du même endroit, sauf si vous êtes un enfant de moins de 15 ans.
Un système de piquet vous indique les pas de tir.
Pour corser l’histoire, à partir du moment où vous avez atteint le 1er piquet, vous avez 45 secondes pour tirer vos deux flèches. Donc les cibles ne seront jamais à la même distance et les blasons ne sont jamais de la même taille. On tire de 5m à 40m. les cibles situées entre 5 et 10m ont une zone « tuée » assez petite et c’est un tir pas aussi facile qu’on pourrait le penser eu égard à la trajectoire d’une flèche. Les cibles à 40m nécessitent de travailler un peu la balistique, sauf peut-être pour certains arcs à poulies. Mais même à courte distance, il faut compenser : Quand une flèche sort de l’arc, elle commence par monter, avant de prendre sa trajectoire définitive. Donc quand vous tirez très près, il faut viser plus bas.
Le maximum à atteindre est de 35 points par cible, soit 735 points au total pour un parcours. Le nombre de points variera également en fonction de la zone touchée :
Tir | Zone Touchée | Points |
---|---|---|
1ère Flèche | Zone Tuée | 20 points |
1ère Flèche | Zone Blessée | 15 points |
2ème Flèche | Zone Tuée | 15 points |
2ème Flèche | Zone Blessée | 10 points |
Le tir nature se pratique également sur des cibles 3D, ce qui rend le tir encore plus réaliste… et plus cassant pour vos flèches, puisque rien n’arrête leur course si vous ratez. Le parcours peut être plus ou moins long, plus ou moins accidenté, avec plus ou moins de relief.
Le tir nature requiert un matériel adapté et des compétences spécifiques. Comme précisé, les cibles sont situées à des distances variables, allant de 5 à 40 mètres, ce qui oblige l’archer à ajuster sa visée. Par exemple, les cibles proches nécessitent de viser plus bas, car une flèche monte légèrement avant de descendre vers sa trajectoire finale.
L’un des premiers exercices consiste donc à trouver son « point zéro », c’est-à-dire la distance à laquelle la flèche atteint exactement le point visé sans modification de la trajectoire. Une fois ce point maîtrisé, il est plus facile d’ajuster son tir en fonction de la distance.
On mesure leur puissance en livre et leur taille en pouces.
C’est la plupart du temps l’arc d’initiation par excellence, mais il peut devenir votre arme de prédilection. Les tireurs visent avec la pointe de la flèche et descendent ou montent les doigts qui tirent la corde en fonction de la distance. Plus la cible est proche, plus ils descendent le long de la corde, plus elle est éloignée plus ils se rapprochent du point d’encoche de la flèche sur la corde, on appelle cette technique le pianotage.
Pour moi, c’est l’arc par excellence, celui des films de mon enfance, mais c’est également une arme difficile à maitriser. La plupart des arcs d’initiation font grand max une trentaine de livres, et les long bow commencent à 30 livres. Il est donc difficile de maintenir sa visée et on parle alors de tir instinctif. On bande l’arc et on lâche la flèche à peine arrivée à la tension maximale.
Les arcs droits en lamellé collé sont relativement abordables (prix de départ aux alentours de 200€). Les arc droit fait d’une véritable branche sont plus beaux mais nettement plus chers. Au moyen âge, il n’était pas rare de voir des arcs de 120 livres, je ne vous raconte pas la musculature des archers.
Personnellement, j’utilise un arc recurve de 50 livres. Ce sont des arcs plus courts, plus nerveux que les long bow. Il en existe de nombreux modèles monobloc ou démontables, ce qui est le cas pour le mien. Ça facilite le transport et la discrétion. 50 livres ça ne permet pas une visée prolongée, on tire à l’instinct, les deux yeux ouverts, le corps fait le reste.
Tirer sur la corde au début est assez dur, or les poulies prennent ensuite le relais ce qui permet de maintenir la visée plusieurs minutes d’affilée. Leur puissance en décuplée et le tir est quasiment droit quel que soit la distance. Les poulies peuvent être rondes ou désaxées, il y en a aussi pour tous les goûts. Certains sont équipés de viseurs couplés à une visette insérée dans la corde.
Même s’il y a des puristes, ces arcs à poulie sont très utilisés pour la chasse, ils permettent d’avoir un tir précis à plus grande distance.
Les flèches se déclinent en bois, en fibre de carbone ou en aluminium, avec des pointes adaptées à chaque usage. Le spin de la flèche, c’est-à-dire sa capacité à se déformer sous la poussée de la corde, est crucial pour assurer une trajectoire précise. Une mauvaise adaptation du spin peut avoir des conséquences néfastes, y compris sur la sécurité.
L’allonge est également un élément clé pour choisir ses flèches et son arc. Elle se mesure en fonction de la taille de l’archer et permet de définir la longueur optimale des flèches. La bonne allonge vous permettra d’être plus stable au niveau de la visée, d’effectuer de meilleures décoches et une plus grande facilité à effectuer des tirs en position difficile (mirador, assis, etc).
En position debout, les mains en croix (bras bien perpendiculaires au corps), adossé à un mur, mesurer la distance entre chaque main à partir du majeur. Ensuite, diviser cette mesure par 2.5. Puis par 2.54 pour transformer les cm en pouces. Cela vous donnera votre allonge de base pour choisir votre prochain arc et couper vos flèches à la bonne distance. Inutile d’alourdir vos flèches avec de la matière inutile.
En ce qui concerne les pointes, il y en a pour tous les usages. Certaines sont en forme de lame tranchantes, bi lame, tri lame… pour occasionner le maximum de dégâts et abréger la fin. D’autres sont destinée à la pêche avec de petits ardillons qui se déploient une fois qu’ils ont traversé le poisson, et d’autres encore sont équipées de petits crochets sur les cotés pour éviter que la flèche ne ripe et ricoche les plumes du petit gibier.
Les pointes d’entrainement sont de simples ogives qui s’enchâssent dans ou sur le fut de la flèche.
tags: #tir #à #l'arc #diffusion #technique