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L'International Football Association Board (IFAB) a dévoilé des modifications concernant les lois du jeu à partir de la saison 2023-2024. La loi 14, qui concerne les pénalités et les tirs au but, a subi un changement.

Voici la nouvelle mouture :

"Le gardien de but doit rester sur sa ligne de but, face au tireur, et entre les poteaux et ne toucher ni les poteaux ni la barre transversale ni les filets de but avant que le tir soit effectué. Le gardien ne peut distraire abusivement le tireur, par exemple en retardant l’exécution du penalty ou en touchant les poteaux, la barre transversale ou les filets".

L'Impact des Nouvelles Règles sur les Gardiens de But

Cette nouvelle règle apparaît comme une contrainte supplémentaire imposée au gardien, poste sacrifié sur l'autel du spectacle et des buts à tout va.

"Je commence à m'inquiéter pour le futur de notre poste, pour le futur du gardien de but, avoue Itandje. On avait déjà modifié la règle des penalties pour obliger les gardiens à avoir un pied sur la ligne. Maintenant, on nous impose de ne plus distraire le tireur alors que c'était un des derniers moyens pour les gardiens d'inverser le rapport de force. J'ai l'impression que ce sont des règles établies par des personnes qui n'ont jamais été gardien".

Parce que ces perturbations, justement, avaient permis quelque peu d'équilibrer la balance d'une situation de match pourtant favorable au tireur, a priori.

"L'exercice commençait à devenir intéressant, rembobine Revel, également président de l'Association française des Entraîneurs de Gardiens de But. Les gardiens étaient de plus en plus acteurs en réalité. Avec un débat de fond aussi sur les stratégies mises en place, notamment lors des séances de tirs au but. En réalité, ça commençait à équilibrer une balance qui est déjà largement favorable aux tireurs. A chaque penalty, on se disait de plus en plus 'ah, potentiellement, celui-là, il peut être arrêté'. Donc cette règle, c'est un peu une tape sur la tête, comme à un enfant qui veut toucher la plaque chaude. On lui dit 'hop, hop, hop', c'est pas pour toi ça'."

Reste à savoir comment la théorie va s'appliquer en pratique. Selon l'IFAB, en s'avançant face à Memphis Depay puis en levant les bras, Mike Maignan aurait-il pu être sanctionné pour son arrêt face aux Pays-Bas (4-0) ?

Dans la réalité… "Concrètement, que vont faire les arbitres ? Mettre un carton jaune aux gardiens qui se tapent les crampons sur les poteaux ?", demande Revel. Ce flou, c'est le dernier espoir des gardiens pour filouter.

"On va quand même essayer de trouver des choses pour que les gardiens se sentent à l'aise dans cet exercice, avoue Itandje, entraîneur des gardiens à Versailles. On va tout faire pour jouer avec ces règles-là, les contourner. Cet aspect de guerre psychologique, je vais l'entretenir avec mes gardiens car il est essentiel".

Réactions des Gardiens et Entraîneurs

"Ce qu'il a fait derrière, les célébrations et provocations, je ne suis pas du tout en accord mais sur les tirs au but j'ai été très emballé par sa personnalité, affirme Charles Itandje, ancien portier du RC Lens et consultant RMC Sport. Au moment de la séance finale, dès que je l'ai vu, j'ai dit 'il va au moins en arrêter un'. Techniquement, ce n'est pas le plus propre, OK. Mais il a de l'envergure et il a montré qu'il avait du caractère, c'est tout ce qu'il faut à ce moment-là."

"Un penalty, et encore plus une série de tirs au but, c'est un duel technique mais aussi psychologique, détaille Christophe Revel, ancien entraîneur des gardiens de Rennes, de l'OL et désormais à Brest. Je sensibilise mes gardiens sur ça. Il y a la technique de plongeon, la tactique d'analyse du tireur mais surtout la psychologie de l'approche. Regarder le joueur, le sentir, mettre un grain de sable dans sa préparation. Encore plus dans une série de tirs au but avec la fatigue, le stress, l'émotion".

"Que des gardiens approuvent vraiment ça… Je suis triste pour eux", lâche Revel, amer.

"L'objectif, c'est quoi ? C'est marquer des buts, tout simplement, décrypte-il encore. Il y a une forme d'aseptisation de ce sport, à enlever tous les contacts, à enlever toutes les initiatives personnelles qui sont dans les lois du jeu, qui tend à ce que les joueurs malins disparaissent. L'idée, c'est qu'on rentre dans un football très catégorisé, structuré, droit, propre. Moi, je trouve ça dommage…"

"Est-ce qu'il va rester du spectacle dans notre sport ? Demain, on va nous empêcher de mettre les mains pour arrêter un penalty ? On va nous dire de nous mettre dos au tireur ? On va nous positionner sur la ligne selon les souhaits du tireur ? J'extrapole peut-être mais on va vers quelque chose qui me fait vraiment peur, renchérit Itandje. C'est bien de vouloir mettre en avant le spectacle mais il ne faut pas oublier l'équité. On avantage beaucoup trop les tireurs…".

"Les gardiens ont souvent l'habitude de partir vaincu avant le tir, je ne voulais pas ça, se souvient-il. Ce moment où tu fixes ton adversaire dans les yeux, ou tu essayes de deviner ce qu'il va faire, c'est un moment super important. L'idée, c'est quand même d'intimider le tireur quelque part, en montrant un côté, en touchant les filets, le poteau etc. C'est capital et je trouve ça dégueulasse de nous enlever ça".

Les Lois du Jeu : Un Aperçu

Sport populaire par excellence, le football est une discipline quasi bicentenaire ! Presque 200 ans d’existence qui ont vu la création et la suppression de certaines règles, mais aussi la modification et l’adaptation d’autres qui donneront le football tel qu’il est pratiqué aujourd’hui. Un règlement qui est le même pour tous, du footeux amateur au joueur professionnel, et qui concerne tant l’agencement et l’équipement du terrain que le déroulé du jeu ou l’équipement des joueurs. Toutes ces règles sont compilées sous forme de lois, au nombre de 17.

Les lois du jeu, « Laws of the Game » en anglais, regroupent les différentes règles du football définies par l’IFAB (International Football Association Board) et la FIFA (Fédération Internationale de Football Association). Elles ont été rédigées dès 1863 en Angleterre et ont depuis connu un certain nombre d’adaptations, mais les 17 lois encore en vigueur aujourd’hui datent de cette époque. Chaque loi est dédiée à un aspect du jeu et certaines peuvent être soumises à interprétation par l’arbitre, l’idée étant avant tout de conserver l’esprit du jeu.

Terrain et Equipement

Un terrain de foot doit être rectangulaire et mesurer au minimum 90 m de long (max. 120 m) pour 45 m de large minimum (max. 90 m). Ces dimensions sont affinées pour les terrains destinés à accueillir des rencontres internationales et passent à une longueur de ligne de touche minimum de 100 m (max. 110 m) pour une largeur de terrain de 64 m minimum (max. 75 m). La surface du terrain doit être naturelle ou, selon le type de compétition, synthétique ou hybride, et elle doit être délimitée par des lignes continues appelées lignes de touche et lignes de but. Le terrain est séparé en deux parties par une ligne médiane au centre de laquelle se trouve un cercle de 9,15 m de rayon appelé rond central. Chaque coin du terrain correspond à la zone de tir des corners et est à ce titre marqué d’un arc de cercle de coin et équipé d’un poteau de corner avec drapeau. Les poteaux de corner doivent mesurer au moins 1,50 m de haut et ne doivent représenter aucun danger pour les joueurs. Les buts situés à chaque extrémité de la surface de jeu doivent mesurer 7,32 m de large sur 2,44 m de haut et doivent disposer de montants de 12 cm d’épaisseur maximum. Les montants et la barre transversale doivent être de couleur blanche et l’ensemble du but devra être solidement scellé dans le sol. L’utilisation de buts mobiles n’est autorisée que si leur lestage leur assure une parfaite stabilité. Les filets sont obligatoires et devront être fixés de manière à ne pas gêner le gardien de but.

Le ballon de foot utilisé pour chaque rencontre se doit d’être sphérique et conçu dans une matière adéquate (cuir, polyuréthane, PVC…). Les ballons utilisés pour les matchs officiels doivent posséder une circonférence comprise entre 68 et 70 cm et peser, en début de rencontre, entre 410 et 450 g. La pression de gonflage doit par ailleurs osciller entre les 0,6 et 1,1 atmosphère (600 à 1100 g/cm²). Si le ballon venait à se dégonfler ou à être endommagé en plein match, la rencontre doit être arrêtée et le ballon remplacé. La reprise du jeu se fait par une balle à terre à l’endroit où le ballon a été endommagé. Si le remplacement du ballon doit intervenir pendant une touche, une relance ou un coup de pied arrêté, la reprise du jeu se fera de manière à correspondre à l’action en cours avant l’interruption.

Joueurs et Arbitres

Chacune des deux équipes doit être composée de 11 joueurs maximum présents sur le terrain, soit un gardien de but et dix joueurs de champ, dont un capitaine d’équipe. Ces joueurs occupent différents postes et pourront être remplacés à tout moment du match, dans une limite de cinq remplacements autorisés par équipe. Les remplaçants devront être désignés comme tels avant le début de la rencontre et un joueur sorti du terrain dans le cadre d’un remplacement ne pourra rentrer à nouveau en cours de match. Le joueur remplaçant ne pourra fouler la pelouse qu’une fois le joueur sortant en dehors du terrain et sur invitation de l’arbitre. Il entrera en jeu au niveau de la ligne médiane lors d’un arrêt de jeu. N’importe quel joueur de champ pourra remplacer un gardien de but à condition que l’arbitre ait été informé au préalable. Si un remplaçant entre sur le terrain sans y avoir été invité, il se verra sanctionné d’un carton jaune. Un coup franc indirect sera attribué à l’équipe adverse à l’endroit où se trouvait le ballon au moment de l‘interruption du jeu. Un joueur expulsé en cours de match, sur carton rouge ou double carton jaune, ne peut être remplacé, laissant ainsi son équipe en infériorité numérique. Un joueur expulsé avant le coup d’envoi pourra toutefois être remplacé par un remplaçant préalablement désigné. Le match pourra donc débuter à 11 contre 11. En revanche, un remplaçant expulsé avant ou pendant la rencontre ne peut être remplacé par un autre joueur. Tout remplaçant, même s’il ne joue pas, doit se soumettre à l’autorité de l’arbitre.

Toute rencontre doit se dérouler sous le contrôle d’un arbitre dont le rôle est de faire appliquer les lois du jeu. L’arbitre devra donc s’assurer que toutes les règles soient respectées et fait figure d’autorité sur le terrain. Il devra s’assurer de la conformité du terrain, de l’équipement des joueurs, appliquer les sanctions nécessaires et transmettre aux autorités compétentes un rapport relatif à toutes les mesures prises durant la rencontre. Les décisions de l’arbitre sont indiscutables, sous peine de sanctions, et une mauvaise décision peut être corrigée, à l’initiative de l’arbitre, tant que le jeu n’a pas repris ou que le match n’est pas terminé. L’arbitre se doit également de veiller à ce que le match se déroule en toute sécurité pour les joueurs, qu’il s’agisse de blessures liées au jeu ou d’éléments extérieurs au jeu (conditions météo, supporters…).

Depuis 2017, l’arbitre a à sa disposition une assistance vidéo (VAR) pour l’aider à statuer sur certaines décisions parfois litigieuses. Le recours à cette assistance vidéo n’est permis qu’en cas d’erreur flagrante ou d’incident important qui aurait été manqué et qui concerne un but, un penalty ou un carton rouge. Il peut également consulter la VAR en cas d’erreur quant à l’identité d’un joueur averti ou exclu.

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