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Souvent représenté dans les films de western, le duel au pistolet oppose deux hommes dans un combat à distance. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, c'était une coutume courante pratiquée par l'aristocratie pour régler un différend. Étroitement lié à la notion de l’honneur aristocratique, le duel se distingue des autres sortes de combats singuliers par ses codes. Il se présente comme une manière privée de régler une querelle d’honneur entre un « offenseur » et un « offensé », au risque de la mort.

Les Origines et l'Âge d'Or du Duel

Le duel connut son heure de gloire au XVIIe siècle où il constitua pour la noblesse un ultime moyen de revendiquer une certaine forme de liberté face au pouvoir royal de plus en plus absolu. Ils furent interdits par Saint Louis pour une double raison, à la fois chrétienne et politique. Car le duel, assimilé à un homicide (et parfois même à un suicide), était sévèrement condamné par l’Église, mais remettait également en cause l’autorité royale puisque le souverain était seul maître de la justice. Le dernier de ces combats qui bénéficièrent de l’autorisation royale se tint le 10 juillet 1547 en présence d’Henri II à Saint-Germain-en-Laye. Les ordonnances royales, de plus en plus sévères, se succédèrent.

Néanmoins, les duels continuèrent à se multiplier, d’autant plus que les peines prévues par les ordonnances royales n’étaient jamais appliquées. Louis XIII en vint à publier un édit en 1623, menaçant les duellistes de la peine de mort. Cet édit fit date car, pour la première fois, il fut réellement appliqué. Ce contexte explique en partie le succès du Cid, joué pour la première fois le 7 janvier 1637.

Sous l’Ancien Régime, le duel marquait l’appartenance à une classe sociale (bien qu’on compte quelques duels entre roturiers). Il consistait à affirmer l’honneur individuel, dans la lignée d’un idéal chevaleresque. Le duelliste tirait gloire de l’affrontement, quelque fût l’issue du combat. Car, vainqueur ou vaincu, tout duelliste qui se comportait vaillamment et loyalement, établissait sa réputation d’homme d’honneur.

Les Règles et le Rituel du Duel

Pour qu'un duel au pistolet ait lieu, il devait y avoir un motif valable et une organisation préalablement définie par écrit. Celui qui demandait à venger son honneur était appelé l'"offensé". Celui qui était à l'origine de l'affront se nommait l'"agresseur". Les témoins qui assistaient aux provocations en duel pouvaient plaider en faveur de l'offensé ou non. Le but d'un duel au pistolet est de tirer sur son adversaire pour le blesser ou l'abattre. Le résultat permet de déterminer qui rétablit sa réputation.

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Au début d'un duel au pistolet, les adversaires doivent se séparer d'une trentaine de pas. Leurs armes ont été préalablement scellées dans une boîte pour éviter toute tricherie. L'arbitre de la rencontre est tenu de charger les armes de trois balles maximum devant les combattants et les témoins. Une fois les duellistes placés, ils doivent attendre le signal du directeur du combat pour pouvoir tirer. Après chaque coup, ils doivent s'avancer d'un certain nombre de pas, puis tirer à nouveau. Selon les règles du duel, l'arme peut être tenue soit avec le canon en l'air, soit le long du corps. S'il s'agit d'un duel au premier sang, le combat s'arrête quand l'un des deux adversaires est blessé. Dans le cas d'un duel à mort, il prend fin quand l'un des duellistes succombe.

Ce qu'il était interdit de faire dans un duel au pistolet

  • Un duel d'honneur au pistolet ne peut pas débuter immédiatement après le conflit entre l'agresseur et l'offensé, mais la rencontre doit avoir lieu dans les 48 heures.
  • Les armes d'un duel au pistolet sont choisies avant la rencontre.
  • Ni l'agresseur ni l'offensé n'ont le droit d'utiliser des armes et des balles non réglementaires.
  • La fiabilité des pistolets est vérifiée au préalable par une tierce personne.
  • Les duellistes ne peuvent pas tirer avant le grand retentissement de l'arbitre, sinon il s'agirait d'un acte de tricherie.
  • Il ne doit y avoir aucune intervention des témoins ni de quiconque pendant un duel au pistolet.
  • L'agresseur n'a pas le droit d'annuler le combat après avoir accepté un duel, sauf s'il présente ses excuses et si l'offensé les prend en compte.

Les Duels Célèbres et Leurs Contextes

Toutefois, les journalistes sont les premiers duellistes de France dans les années 1830-1848 dans la mesure où ils utilisent régulièrement les colonnes des journaux pour régler leurs comptes avec des confrères mais aussi des hommes politiques : en effet, « dans une tradition solidement établie depuis le début du XIXe siècle (…), l’offensé préfère défier l’offenseur en un combat singulier. Jusqu’en 1914, la pratique du duel reste, sinon fréquente, du moins présente dans le monde de la presse.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les duellistes sont, au contraire, poursuivis par la justice mais ils sont presque automatiquement acquittés.

Quelques duels notables

  • Le plus long : François Fournier-Sarlovèze face à Pierre Dupont de l’Etang (1794-1813).
  • Le plus passionné : Mademoiselle de Maupin face à Louis-Joseph d'Albert de Luynes (vers 1690).
  • Le plus technique : le seigneur de La Châtaigneraie face au baron de Jarnac (1547).
  • Le plus cinématographique : Jean de Carrouges face à Jacques Le Gris (1386).
  • Le plus anachronique : René Ribière face à Gaston Defferre (1967).

Le Déclin et l'Interdiction des Duels

Le cardinal Richelieu, ministre du roi Louis XIII, a promulgué un édit interdisant les duels le 6 février 1626. Quelques mois plus tard, le 2 juin, il prend la décision de punir de mort les duellistes récidivistes. Malgré les avertissements, le duel au pistolet, le duel au sabre et le duel avec d'autres armes ont persisté un peu partout en France. Plus de 200 hommes ont péri dans un duel à mort entre 1826 et 1834.

La Première Guerre mondiale a marqué la fin des duels ? Entre parlementaires, quelques combats eurent encore lieu dans les années 1920-1925, mais l’esprit n’y était plus après l’hécatombe humaine de 1914-1918…

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Le Dernier Duel en France

Il y a cinquante-cinq ans, le 21 avril 1967, avait lieu le dernier duel connu en France, celui des députés Gaston Deferre et René Ribière. S’affronter à l’épée ou au pistolet est une tradition française qui n’a heureusement plus cours de nos jours.

Le dernier duel pour l'honneur a eu lieu le 21 avril 1967. Les combattants étaient Gaston Defferre, alors maire de Marseille, et le gaulliste René Ribière. Il s'agissait non pas d'un duel au pistolet, mais d'un duel à l'épée. Ce combat s'est soldé par la défaite de Ribière sur décision de l'arbitre. Au final, les deux hommes s'en sont sortis vivants.

Le Duel au Pistolet aux Jeux Olympiques

Parmi les sports oubliés, on peut citer le duel au pistolet, qui a fait son apparition aux Jeux de Stockholm en 1912. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, cette épreuve n'était pas un véritable duel. L'épreuve consistait en fait à tirer à une distance de 20 et 30 m sur un mannequin portant une cible.

Tableau des Sports Olympiques Disparus

Sport Années de Présence aux JO Description
Pelote Basque 1900 Un tournoi unique à Paris, remporté par l'Espagne.
Croquet 1900 Sport des îles britanniques, premier sport olympique ouvert aux femmes.
Duel au Pistolet 1912 Tir sur des mannequins en redingote avec des cibles.
Tir au Cerf Courant Jusqu'en 1920 Tir sur des figures métalliques de cerfs courants.
Natation Synchronisée en Solo 1984-1992 Discipline éphémère de nage synchronisée individuelle.

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