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Il est parfois délicat de classer en catégorie C1°§b) ou D§e) des armes dont on ne sait pas vraiment si elles sont ou non d’un modèle antérieur à 1900.

Le fusil Daudeteau

La culasse mobile du Daudeteau s’apparente au verrou français classique, tel qu’on peut le rencontrer sur les armes en service. Elle porte deux tenons en tête et un renfort latéral. L’extracteur monté sur le fusil modèle A est solidaire de la tête de culasse et pivote avec elle.

L’ensemble des pièces qui forment la culasse se mobilise sur un plan longitudinal, d’avant en arrière, verrouillant et déverrouillant la tête de culasse par l’intermédiaire d’une rampe hélicoïdale. La culasse mobile est actionnée par un levier d’armement muni d’une forte boule en bois, très pratique mais fragile en conditions adverses, placée sur la droite de l’arme.

En arrière, la tête du chien porte deux petits tenons, entre lesquels vient s’encastrer le levier qui met l’arme à la sécurité. Un levier de sûreté est fixé sur la gauche de la boîte de culasse, muni d’une came, il vient à volonté se placer entre les deux petits tenons correspondants sur la tête du chien.

Le mécanisme de percussion revu par les ingénieurs de la S.F.A.P, est d’une grande simplicité, animé par deux ressorts à boudin, ceux du percuteur et de la gâchette. Lorsque le levier est en position basse, l’arme est prête à faire feu. Relevé, il immobilise le chien lorsque l’on presse la détente.

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L’alimentation de cette arme est assurée par un magasin, solidaire du pontet, d’une capacité de 5 coups et approvisionné par un chargeur non introduit. Pour éviter les enrayages et les risques de double alimentation, le Commandant Daudeteau a intégré au magasin un ressort distributeur qui retient les cartouches vers le bas tant que le levier de culasse n’est pas rabattu.

En abaissant le levier de manœuvre sur la droite, on efface cette pièce, qui libère les munitions et met la cartouche supérieure en contact avec le verrou. Elle est désormais prête à être introduite dans la chambre, après l’éjection de l’étui de la cartouche tirée.

Le modèle B est très proche du modèle A. Mais l’extracteur du premier type, qui a fait l’objet de quelques critiques, a été modifié lors des tracés réalisés pour le dépôt de brevet de mars 1894. Monté sur un collier, il est maintenant indépendant des mouvements de rotation du verrou.

Pour plus d’informations lire : Le fusil Daudeteau par Jean-Pierre Bastié, éditions Crépin-Leblond 2017.

Modifications et réutilisations

Rachetées à bas prix par les marchands de surplus européens, ces armes figurent jusqu’à la Grande Guerre dans leurs catalogues. Les armes réceptionnées sont démontées, et l’on ne conserve du fusil d’origine que quelques garnitures, le boitier de culasse et son verrou ainsi que le mécanisme de détente.

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Ils portent les mêmes instruments de visée que le fusil modèle B. La crosse, taillée aux standards de la SFAP, est creusée sur la gauche d’un long canal destiné à la baguette, et porte sur la droite, les évidements nécessaires à la mise en place des ressorts de la grenadière et de l’embouchoir.

sont ajustés au filetage des boitiers de culasse Mauser. La modification entraîne la suppression du battant de bretelle, fixé‚ au pontet, remplacé par un battant de crosse.

Le fusil de traite

L'arme à feu de traite par excellence au XIXe siècle était le fusil à un coup, à chargement par la bouche, à canon lisse et à platine à silex. Arme d'épaule pouvant servir tant à la chasse qu'à la guerre, elle provenait généralement des surplus militaires européens ; à défaut on se contentait de copies ou de modèles reconditionnés.

Pour l'histoire, dès la fin du XVe siècle les Portugais avaient apporté avec eux les premières arquebuses à mèche, alors en usage en Europe, sur les côtes occidentales de l’Afrique. Plus tard, les Hollandais, Anglais, Français, Allemand et Belges vont se surpasser au cours des siècles dans le commerce d'armes à feu et de poudre de traite, qui serviront de marchandise d'échange contre les esclaves, l'or, l'ivoire, l'huile de palme, le caoutchouc, etc., dont le continent noir sera le principal fournisseur pendant plus de quatre cents ans.

Outil à tout faire, d'une solidité remarquable, ne nécessitant que peu d'entretien, son fort calibre permettait l'usage par les indigènes de la poudre de traite et de projectiles hétéroclites souvent fabriqués par des forgerons locaux. certaines pièces sont complètement d'origine d'un fusil "Européen" (grenadière et pontet) mais les autres, de moins bonne qualité, pourtant homogène, le canon comporte le sigle ELG.

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Ces armes étaient initialement destinées à être fourguées au Congo (Belge évidemment) en remplacement du fusil ALBINI. Ces armes avaient été ,soit achetées en France soit construites en Belgique, vraisemblablement à Liège.

Le mousqueton d'artillerie Gras

Lorsqu'en 1914, la Belgique est entrée dans le conflit, l'armée belge en pleine restructuration ne disposait pas d'assez d'armes pour équiper les milliers de volontaires. Des fusils "Gras" et leur invraisemblable baïonnette ont été distribués en grands nombres du moins à leurs troupes de seconde zone. Des Gras encore en 1914 ?

Le marquage ELG laisse à penser que l'origine de ce fusil est belge et non français. Le poinçon ELG avec le perron (c'est comme ça qu'on appelle la colonne avec les marches), c'est bien le poinçon du banc d'épreuve de Liège. Cela n'a rien d'étonnant, les marchands d'armes belges ayant toujours été très dynamiques. Nombre de Gras Vendus à des particuliers en Europe, mais aussi en Afrique, passaient entre leurs mains. Et les belges ne rigolent pas avec l'épreuve des armes.

À l'origine, il était, selon tout vraisemblance bel et bien marqué. Les Gras belges ont été fournis par la France, si j'ai bonne mémoire. Je possède un lot de Gras de traite, poinçonnés ELG, provenant de Djibouti et sans doute d'Ethiopie. Peut être un produit du négoce de Montfreid voire de Rimbaud :-)

Les Belges ont sans doute mélangé les deux provenances, la culasse étant celle d'un mousqueton (coudée). On bricolait pas mal pour offrir des pétoires aux indigènes, la rusticité du Gras le permettait sans difficulté.

Cette arme pourrait elle évoquer Henry de Monfreid? Dans son livre, il mentionne que sa première cargaison d'armes était constituée de six caisses de fusils et vingt caisses de cartouches "des carabines de guerre Gras provenant des ventes du ministère de la guerre" payées seize francs pièce plus huit francs de taxe. Il s'agit donc d'armes avec marquages d'origine.

Visiblement, elle serait postérieure à 1924 (ELG couronné) et le contrôleur serait Nicolas Woit. la trace dans la culasse au niveau de la chambre c'est la trace de la modification M80 qui permet aux gaz de s'échapper sur le coté (et non vers l'arrière) en cas de rupture de la douille .

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