Envie de participer ?
Bandeau

Cet article explore différentes histoires de femmes et de fusils, allant des récits tragiques de féminicides à l'histoire inspirante d'Annie Oakley, une tireuse d'élite légendaire.

Féminicides et Armes à Feu

Le procès de Mounir B., jugé pour avoir tiré au fusil puis mis le feu à sa femme sur la voie publique, s’ouvre lundi 24 mars devant les assises de Gironde. Précédé de nombreuses alertes, ce meurtre est devenu emblématique des manquements dans la prévention des violences conjugales.

Pour beaucoup, il ne restera de Chahinez Daoud qu’une vision d’horreur : celle d’une femme de 31 ans allongée sur le trottoir, à Mérignac (Gironde), une balle tirée dans chaque cuisse, que son mari, Mounir B., arrose d’un liquide inflammable. Celle d’une femme immolée par le feu sur la voie publique, près de son domicile, le 4 mai 2021 peu après 18 heures. Celle dont les cris d’alerte n’ont pas été entendus et dont la mort aurait sans doute pu être évitée. Celle dont l’époux, mis en accusation du chef «d’assassinat», sera jugé devant la cour d’assises de Gironde du 24 au 28 mars, encourant la réclusion criminelle à perpétuité.

Le féminicide, en fauchant la vie d’une femme, dérobe aussi son humanité, celle qu’elle a été, celle qu’elle aurait dû continuer à être. Il l’efface. «Contrairement aux accusés, il n’y a pas d’enquête de personnalité réalisée pour les victimes. Ce qui a pour effet de les réduire à l’acte qu’on leur a infligé.

Une enquête a été ouverte à l’issue d’une sordide histoire qui aurait eu lieu dans la nuit du 10 au 11 janvier 2021 dans le Nord Mayenne. « Dans un contexte d’alcoolisation »Une enquête est en cours.

Lire aussi: Plongez au cœur d'une session de tir : une femme face au fusil à pompe.

L’ex-compagne âgée de 64 ansL’homme est décédé après que son ex-compagne, âgée de 64 ans, lui a tiré dessus à coups de fusil.

Le 27 novembre 2016, le corps sans vie d’Anne Cevaer était retrouvé à son domicile de Saint-Clément-des-Levées, près de Saumur, dans le Maine-et-Loire. Cette femme de 53 ans avait été tuée d’un coup de fusil.

Il est environ 16 heures, le 27 novembre 2016, quand les gendarmes de Longué-Jumelles reçoivent un appel alarmant. Une femme a été blessée par arme à feu dans une maison de Saint-Clément-des-Levées, commune située sur les bords de Loire, en aval de Saumur. Les militaires se rendent sur place fissa, sirènes hurlantes.

Au premier étage du logement, ils découvrent Anne Cevaer, 53 ans, allongée sur le sol. Du sang s’écoule de sa bouche. Elle est blessée au thorax. Une blessure fatale. Le décès de la quinquagénaire est constaté.

Coincé sous le corps de la victime, un fusil de chasse de calibre 12 est retrouvé. Son mari, Bruno M., est entendu. C’est lui qui a prévenu les secours. Il se trouvait dans son jardin quand il a entendu un bruit sourd . Il s’est précipité dans la maison et a trouvé sa compagne blessée.

Lire aussi: Urinoir Féminin Portable : Une Solution Discrète

Une autopsie d’Anne Cevaer est réalisée. Elle ne révèle aucune lésion permettant d’évoquer l’intervention d’un tiers. Une origine intentionnelle de type suicide est compatible avec les constatations opérées. La quinquagénaire était dépressive.

Jeudi 20 février en fin d'après-midi, une femme s'est rendue au domicile de sa mère à Dijon (Côte-d'Or) et lui a tiré dessus à travers la porte de son appartement. Elle a ensuite pris la fuite en voiture avant de retourner l'arme contre elle.

Vers 16 heures, une jeune femme âgée de 26 ans s'est rendue au domicile de sa mère de 61 ans pour lui tirer dessus au moyen d'un fusil à pompe, vraisemblablement à travers la porte de l'appartement. La tireuse a ensuite pris la fuite au volant de son véhicule jusqu'à la zone industrielle de Longvic. Elle s'est arrêtée dans la rue de l'Ingénieur Bertin, où elle a retourné son arme contre elle.

Au lendemain des faits, le procureur de la République de Dijon Olivier Caracotch a précisé que la tireuse est "déjà connue des services judiciaires pour des faits de violences volontaires. Un autre membre de la famille se trouvait dans l'appartement au moment des faits.

Annie Oakley: Une Légende du Tir

Selon la légende, Annie Oakley était une tireuse d’élite si douée qu’elle déjoua des cambriolages de trains à elle seule, abattit des ours et des panthères et tua un loup qui la tenait déjà entre ses griffes… C’est du moins ce que prétendait un roman inspiré de l’histoire de sa vie, publié en 1887 et intitulé The Rifle Queen.

Lire aussi: La profession de sage-femme en détail

La renommée d’Oakley comme l’une des tireuses les plus habiles de son époque inspira de nombreuses histoires invraisemblables : l’histoire du loup, par exemple, n’eut pas réellement lieu. Certains de ces mythes perdurent encore aujourd’hui en raison de la célèbre comédie musicale américaine, créée à Broadway en 1946, Annie du Far West.

Il est difficile de séparer la réalité de la fiction dans la vie d’Annie Oakley. Pendant dix-sept ans, elle fut l’attraction vedette du Buffalo Bill’s Wild West Show, un spectacle populaire du 19e siècle, en présentant ses talents pour le tir. Elle stupéfia le public en tirant sur des cigarettes placées entre les lèvres de son mari, en visant des cartes à jouer jetées en l’air et, son tour favori, en tirant sur une cible placée derrière qu’elle ne pouvait voir que dans un miroir.

La réputation d’Oakley fut largement façonnée par son mari Frank Butler et par les promoteurs du Wild West Show. Mais certains des récits concernant sa vie et celles de ses descendants subsistent. Voici la véritable histoire de la fameuse tireuse d’élite américaine.

Jeunesse et Premiers Pas dans le Tir

Pour commencer, Oakley n’était pas son vrai nom. Née le 13 août 1860 sous le nom de Phoebe Ann Moses, parfois orthographié Mozee, Mosey ou Mauzy par la famille, elle commença à utiliser son nom de scène lorsqu’elle rejoignit le Wild West Show en 1885.

Plutôt que du Far West, Oakley était originaire du comté de Darke, dans l’Ohio, et elle connut des débuts difficiles. Après le décès de son père à l’âge de 5 ans, elle dut aider à subvenir aux besoins de sa famille.

Annie racontait souvent l’histoire de sa toute première chasse, et même si des détails tels que le type d’animal qu’elle avait tué changeaient au fil des ans, elle était certaine de l’avoir abattu d’un seul coup.« Je ne sais pas comment j’ai acquis cette compétence », confia-t-elle un jour, selon Macy. « Je suppose que je suis née avec. »

La tragédie frappa à nouveau lorsque le beau-père d’Oakley mourut en 1870. Ayant du mal à joindre les deux bouts, sa mère envoya certains de ses enfants vivre chez des voisins. Un fermier local accueillit la jeune fille chez lui pour qu’elle l’aide à s’occuper de ses enfants. Malgré sa promesse de lui laisser le temps d’aller à l’école et à la chasse, cette situation se transforma rapidement en une forme d’asservissement sous contrat.

Elle réussit à s’échapper et retourna finalement chez sa mère à l’adolescence. C’est à ce moment-là qu’elle commença à vendre régulièrement ses prises à l’épicerie et aux hôtels du coin, gagnant ainsi assez d’argent pour rembourser l’hypothèque de la maison de sa mère.

Carrière et Renommée Internationale

Sa maîtrise du tir devint sa carrière, et l’amena même à rencontrer son mari, un autre tireur d’élite, Frank E. Butler, en 1875. Elle rendait visite à sa sœur à Cincinnati lorsqu’elle fut invitée à un match de tir avec Butler.

Oakley et Butler touchèrent tous les deux chacun des pigeons libérés du piège, jusqu’à ce que le dernier tir de Butler tombe au-delà de la ligne de démarcation, donnant ainsi la victoire à Oakley. Peu après, les deux se marièrent et commencèrent à se produire ensemble.

En 1885, Oakley et Butler rejoignirent le Wild West Show de Buffalo Bill, ce qui lui valut une renommée internationale. Elle gagna sa place dans la compagnie en frappant tous les pigeons d’argile lancés en l’air par Butler lors d’un exercice de tir.

Le couple voyagea à travers les États-Unis avec la troupe du Wild West Show. Créé en 1883 par William F. Cody, mieux connu sous le nom de Buffalo Bill, il s’agissait d’un spectacle grandiose en plein air représentant un Far West fictif. Il comprenait des reconstitutions de cow-boys combattant des Indiens, des expositions de tir et des performances telles que de l’équitation. Cody abandonna plus tard publiquement certaines représentations négatives des Amérindiens dans son spectacle.

Oakley devint rapidement la principale attraction du spectacle, de nombreux spectateurs étant stupéfaits par ses talents de tireuse d’élite, tout particulièrement par rapport à sa petite taille. Elle acquit une renommée internationale en 1887 lorsque la troupe se produisit au Jubilé d’or de la reine Victoria à Londres.

Rencontre avec la Royauté Européenne

La tireuse fut annoncée comme l’une des têtes d’affiche du spectacle, auquel la reine et son fils Édouard, le prince de Galles, assistèrent. Les récits selon lesquels Édouard aurait invité la jeune femme dans sa loge après le spectacle furent corroborés par certains récits de leur rencontre, dans lesquels le prince décrivit notamment Oakley comme une « merveilleuse petite fille ».

Elle et Butler étendirent rapidement leurs activités pour donner des expositions privées à la royauté européenne avant de rejoindre à nouveau le spectacle en 1889. Oakley tira même sur une cigarette que le kaiser allemand Guillaume II tenait entre ses doigts, et non pas dans sa bouche comme le prétendent certaines légendes.

Retraite et Héritage

Le couple quitta finalement la troupe lorsqu’Oakley fut blessée suite à un accident de train en 1901. Cependant, elle continua à apparaître dans des expositions jusqu’à sa retraite officielle à l’âge de 53 ans.

Au-delà de son talent emblématique pour le tir, Oakley était également connue pour son travail bénévole et philanthropique.

Oakley était également passionnée par l’enseignement du tir aux femmes, aussi bien pour le sport que pour leur protection. Elle aurait enseigné le tir à plus de 15 000 femmes au fil des ans dans le cadre de cours gratuits.

« Je pense que chaque femme devrait apprendre à utiliser des armes à feu », écrivit-elle un jour, selon Macy. « J’aimerais que chaque femme sache manier [les armes à feu] aussi naturellement qu’elles savent manier les bébés. »

En 1898, elle envoya une lettre au président des États-Unis William McKinley avant que la guerre hispano-américaine n’éclate, et se porta volontaire pour organiser un régiment de cinquante tireuses d’élite, même si les femmes n’étaient pas autorisées à servir dans l’armée américaine à l’époque. Son offre fut refusée par le département de la Guerre de son pays.

Lorsque les États-Unis entrèrent dans la Première Guerre mondiale en 1917, Oakley écrivit une nouvelle lettre au secrétaire à la Guerre, pour lui proposer de former une division féminine : « Je peux garantir un régiment de femmes pour la protection des foyers », écrivit-elle. « Chacune d’entre elles peut et veut tirer si nécessaire. »

Oakley travailla d’arrache-pied pour construire sa réputation, et pour la protéger des ragots et des calomnies qui accompagnaient souvent sa célébrité.

En 1890, les journaux du monde entier reprirent une information française selon laquelle elle était morte à Buenos Aires, en Argentine. Oakley envoya des télégrammes rassurants d’Angleterre où elle était en vacances, et bel et bien vivante, et exigea le retrait de l’article par les journaux en question. Selon Macy, le journal avait apparemment mal orthographié le nom de la personne réellement décédée : une chanteuse nommée Annie Oatley.

Puis, en 1903, deux journaux de Chicago rapportèrent qu’Oakley était enfermée dans une prison locale après avoir plaidé coupable pour le vol du pantalon d’un homme dans le but d’obtenir de l’argent pour s’acheter des drogues. L’histoire fut reprise dans tout le pays. Pour rétablir la vérité, Oakley écrivit aux journaux pour leur affirmer qu’elle n’avait pas été à Chicago depuis des mois. La plupart se rétractèrent lorsqu’une enquête révéla qu’une actrice portant le nom de scène Any Oakley était la véritable coupable, mais cela n’était pas suffisant pour la tireuse.

Elle intenta des procès pour diffamation contre cinquante-cinq journaux et passa une grande partie des sept années suivantes à témoigner devant les tribunaux. D’après Macy, elle gagna ou s’arrangea à l’amiable pour cinquante-quatre de ces affaires, et repartit avec plus d’un quart de million de dollars en guise de dédommagement.

Fin de Vie

Oakley ne tarda pas à envisager d’autres orientations professionnelles, comme jouer dans des films ou écrire ses mémoires. Mais sa santé déclina rapidement à la suite d’un accident de voiture en 1922 qui lui laissa une blessure permanente à la jambe. En 1926, on lui diagnostiqua une maladie du sang et elle mourut à l’âge de 66 ans à Greenville, dans l’Ohio. Son mari, qui visitait la Caroline du Nord pour l’hiver, mourut dix-huit jours plus tard.

Sa ténacité et sa détermination devinrent une source d’inspiration pour beaucoup, et son personnage apparut dans des séries télévisées, des films et des comédies musicales.

« Visez le haut du panier et vous l’atteindrez », aurait-elle dit. « Non, pas la première fois, pas la deuxième fois, et peut-être pas la troisième. Mais continuez à viser et à tirer, car seule la pratique vous permettra de vous perfectionner.

tags: #femme #qui #tire #au #fusil #histoire

Post popolari: