C'est un nom bien connu dans le monde du biathlon qui va remplacer Vincent Vittoz : Simon Fourcade devient le coach des Bleus ! La Fédération Française de Ski (FFS) a décidé de nommer Simon Fourcade comme entraîneur de l’équipe de France masculine pour remplacer Vincent Vittoz.
Comme nous l'a confirmé Stéphane Bouthiaux, directeur des équipes de France, l’Isérois fonctionnera avec Jean-Pierre Amat comme responsable du tir. Amat va être associé à l’expérimenté Jean-Pierre Amat pour la partie tir. C’était l’un des grands chantiers printaniers à la FFS : remplacer le tandem Vincent Vittoz - Patrick Favre à la tête du groupe masculin.
Depuis quatre ans, le frère de Martin Fourcade officiait comme coach des juniors tricolores. « Il a une bonne expérience d’entraîneur, rappelle Stéphane Bouthiaux, joint en début de soirée. Il va apporter sa connaissance de la discipline et sa fraîcheur. Les athlètes ont tous fait savoir qu’ils avaient envie de travailler avec lui. » Eric Perrot et Oscar Lombardot le connaissent bien pour avoir évolué déjà sous ses ordres chez les juniors, avec une certaine réussite.
Les noms des deux nouveaux responsables de l'équipe de France masculine de biathlon ne sont pas vraiment une surprise. Ils étaient attendus avec d'autant plus d'impatience que le départ de leurs prédécesseurs, Vincent Vittoz et Patrick Favre, s'était mal passé.
Le choix de Jean-Pierre Amat (60 ans) comme coach du tir était le plus évident. Champion olympique de tir à Atlanta en 1996, il avait déjà été derrière la lunette des Bleus à l'époque de l'octuple champion du monde Raphaël Poirée. Il avait passé la précédente Olympiade comme entraîneur de tir des Chinois, aux côtés de Ole Einar Bjoerndalen.
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Amat de retour aux affaires Simon Fourcade, 5e de la Coupe du monde en 2012, va être associé à l’expérimenté Jean-Pierre Amat pour la partie tir. Un retour aux affaires pour le Chambérien, ancien champion olympique de tir, qui a coaché pendant trois saisons l’équipe de Chine pour les JO de Pékin avant de revenir dans le giron hexagonal l’an dernier. Il entraînait des jeunes Bleus en IBU Cup et Junior Cup.
« Son retour de Chine, il m'avait dit qu'il souhaitait réintégrer notre staff et qu'il avait l'ambition de revenir en Coupe du monde avec nous, explique Stéphane Bouthiaux, le directeur du biathlon. J'ai toujours été convaincu. Je connais ses qualités, son expérience énorme, sa motivation de cadet. Et il sait régler les problèmes. »
Pour Simon Fourcade, c'est un peu autre chose. Vice-champion du monde 2012 de l'Individuel, le frère aîné de Martin Fourcade était depuis sa retraite en 2019 entraîneur dans les jeunes catégories. Mais il ne s'imposait pas aussi automatiquement que Jean-Pierre Amat.
« On connaît sa passion pour la discipline, la connaissance de son sport, explique Bouthiaux qui a été son coach quand il était athlète. Il cherche toujours à acquérir de nouvelles compétences. C'est quelqu'un qui est ultra-motivé. Les athlètes ont émis le souhait de travailler avec lui et pour moi, dans ma tête, il était inconcevable d'imposer un staff aux athlètes.
Je n'ai pas envie de me retrouver à une situation explosive à un moment où il ne faudrait pas. » « Ils avaient de nombreux arguments, reprend Bouthiaux. Sur sa fraîcheur, sur la nouveauté, sur ses compétences, sur sa connaissance de la coupe du monde, sa connaissance du haut niveau, sa capacité d'écoute... Ce n'était pas des arguments style "c'est un pote". On part sur des bases très saines par rapport à leur envie. »
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« Sur l'aspect compétence, poursuit le patron du biathlon français, je n'ai aucun souci sur ce qu'il est capable de mettre en place. Et s'il a quelque chose à dire à ses athlètes, il va leur dire ! »
Alors que les biathlètes français sont en stage de préparation à Corrençon-en-Vercors (Isère), entretien avec Simon Fourcade, leur nouvel entraîneur. La fin de saison a été assez pénible pour l'équipe de France masculine. Je ne m'attendais pas du tout à ce que ça arrive aussi vite.
Quand on est venu vers moi avec cette proposition de devenir entraîneur du groupe, sur l'équipe première, ce ne sont pas des opportunités qui se présentent tous les jours... Je me sentais prêt à pouvoir relever le challenge avec mes années d'expérience en tant que coach, c'est un milieu que je connais bien.
Quelle différence existe-t-il avec le groupe junior que vous entraîniez jusque-là ? Clairement, j'ai pu ressentir dès le premier stage : ce sont les attentes qu'il y a derrière, les attentes des athlètes. Quand on est avec des jeunes, on a clairement un public qui est en attente de ce qu'on peut leur proposer et de comment les aider à progresser.
Là, on a des athlètes qui sont déjà aboutis et qui, eux, savent où ils veulent aller, connaissent leur projet, ont déjà ce projet bien bien défini. Il faut pouvoir composer avec ça et savoir répondre à leurs attentes, on n'est pas du tout sur la même physionomie de l'approche.
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Avec Jean-Pierre Amat, on a un point culminant que seront les JO de 2026. Ils ont tous des parcours différents, tous des situations aussi différentes, que ce soit professionnellement ou personnellement. Donc, il faut arriver à s'adapter à ça. Notre volonté avec Jean-Pierre, c'est d'arriver à composer avec les singularités de chacun pour pouvoir pouvoir les aider à progresser et à s'approprier au mieux leur projet.
Certains des athlètes sont des anciens coéquipiers voire des amis... Comment entraîne-t-on des amis ? C'est possible ? Oui, je pense que c'est possible. J'ai tenu tout de suite à clarifier les choses avec eux, comme il fallait les voir individuellement et de manière à mettre les choses à plat.
Je sais que pour l'instant, c'est plutôt soft, on est dans une approche plutôt tranquille. On est dans une approche de saison un petit peu plus fluide. Il va clairement y avoir des attentes. Le niveau des attentes va être relevé et c'est à ce moment-là que peuvent se passer un petit peu ces tensions.
Moi, j'ai tenu tout de suite à mettre les choses au clair, à dire qu'on avait une relation. On va dire qu'il y a les amis, connaissances d'un côté, mais en tant qu'entraîneur il faudra apprendre à faire la part des choses. Ça sera également une part des choses à faire de leur côté pour que la pour que la situation se passe bien.
Quant à Patrick Favre, il reste dans l’encadrement tricolore. L’Italien va basculer sur l’entraînement du tir des filles en compagnie de Jean-Paul Giachino. « Il a déjà entraîné les filles, rappelle Stéphane Bouthiaux. Il fallait conservé son expertise.
Si Vincent Vittoz va réintégrer l'encadrement de l'équipe de France de ski de fond, Patrick Favre sera pour sa part coentraîneur de tir de l'équipe féminine avec Jean-Paul Giachino. Une nomination qui s'explique par la volonté d'élargir le groupe filles.
Un nouveau staff qui sera à l’œuvre dès le 29 mai pour les premiers stages, à Vassieux pour les dames et dans les Alpes du Sud pour les hommes, après la reprise individuelle dans les jours qui viennent. Les Bleus retrouveront leur nouvel encadrement lors d'un stage prévu du 29 mai au 2 juin. À Vaissieux-en-Vercors pour les filles et très probablement au col Bayard, dans les Alpes du Sud, pour les garçons.
« Moi, j’y crois beaucoup à ce nouvel encadrement », assure Stéphane Bouthiaux. Huit mois plus tard, c'est une équipe apaisée que l'on retrouve dans la froidure d'Östersund pour disputer ce dimanche le premier Individuel de la saison (14 h 30). De par leur passé, les deux impétrants connaissent tous les athlètes qu'ils ont côtoyés dans les jeunes catégories ou sur les pistes.
« Les avoir connus comme athlètes s'avère être une force, renchérit l'aîné des Fourcade, car je connaissais déjà leur comportement, leur manière de fonctionner ». Amat, lui, retrouve des fonctions qu'il a occupées jusqu'en 2002 (plus une pige en 2005-2006).
« Depuis, tout ce qui fonctionne autour de l'équipe a été multiplié par deux ou par trois, constate le champion olympique de tir 1996. À l'époque, c'était un petit village gaulois, c'est devenu une métropole. »
« On a une équipe qui peut être sur le devant du tableau toute la saison », Simon Fourcade. Les deux hommes ont apporté des changements, non sans avoir pris auparavant le pouls des athlètes. « Une des questions qu'on leur a posées, c'est ce que vous attendez de nous, continue Amat.
Ils voulaient de la communication : on a besoin d'être suivi, de discuter, de débriefer... C'est pas très compliqué. » Côté tir, la première modification a porté sur la reprise d'entraînement. Traditionnellement, à ce moment, les athlètes axent leurs séances sur la précision.
Amat leur a proposé « d'enchaîner sur la saison qui venait de s'achever et de chercher à tirer très vite ». Cela a l'air d'avoir marché. Simon Fourcade, lui, a apporté un peu de nouveau sur le physique, avec en particulier un bloc d'intensité différent.
Mais c'est peut-être surtout dans le relationnel que sa personnalité va jouer. Athlète, le Catalan était un homme plein d'empathie. Ce caractère lui permet d'aborder les choses à sa manière : « J'ai essayé d'amener une plus grande individualisation et que tout le monde s'y retrouve, dit-il.
C'est difficile d'apporter quelque chose qui convienne à tout le monde. Cette individualisation est d'autant plus nécessaire avec des garçons qui sont aboutis. Il est nécessaire de les faire se sentir exister, les faire se sentir important et leur proposer une manière de fonctionner individuelle. »
« On a une équipe qui peut être sur le devant du tableau toute la saison », conclut Fourcade. Aux athlètes de lui donner raison.
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