Connaissez-vous le point commun entre Lara Croft et l’Agent Smith, Austin Powers et le Punisher, Ali-G et Pamela Anderson ? Le Desert Eagle® est l’arme la plus emblématique de la pop-culture et de la fin du XXe siècle. Ne cherchez pas, vous l’avez tous vu en dehors des boutiques et terrains d’airsoft, à travers de nombreux films et jeux vidéo.
La société Magnum Research a été fondée en 1979 dans le Minnesota. Les fondateurs de Magnum Research, Jim Skildum et John Risdall, étaient impliqués dans l'entreprise depuis 1979. Les deux hommes ont supervisé l'ascension du pistolet Desert Eagle®, qui est passé du stade de concept sur papier à celui d'icône de la culture pop, que l'on voit souvent au cinéma, à la télévision et dans les jeux vidéo.
Comme son nom l’indique, l’objectif était de proposer un pistolet semi-automatique chambré dans le calibre magnum : le 357. Sa conception a débuté dans les années 1970. Les premières maquettes datent de 1979 et le brevet fut officiellement déposé en 1980.
La « IMI », fondée en 1933, est aujourd’hui encore l’un des fabricants d’armes les plus réputés dans le monde. La production, délocalisée en Israël jusqu’en 1995, avait été alors temporairement ramenée aux USA pour être confiée à Saco Defense dans le Maine jusqu’en 2000.
Un certain Bernard C. White dessine les plans d’un pistolet fonctionnant par emprunt de gaz qui sera présenté la première fois au S.H.O.T. Show d’Atlanta en 1982. Les premiers pistolets en .357 Magnum fabriqués par MRI, appelés « Eagle », sortent la même année mais ils souffrent de problèmes de fiabilité. En effet, le problème est que la cartouche de .357 Magnum, initialement conçue pour le tir dans des revolvers, possède un bourrelet ce qui rend son utilisation dans un pistolet semi-automatique complexe.
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Le passage de la phase de prototypage à celle de fabrication en série fût confié sous contrat à IMI. IMI sort le Desert Eagle Mark I en 357 magnum, puis rapidement en 44 magnum. C’est bien ce brevet qui donnera naissance au premier véritable “Desert Eagle” Mark I, de base en .357 Magnum, puis très rapidement en .44 Magnum.
Il est plus simple de penser que IMI a rencontré Magnum Research sur un salon de l’armement et que les deux firmes se sont entendues pour sous-traiter la production. La connexion entre les deux firmes n’est pas réellement connue… la légende dit que les deux producteurs de cinéma Menahem Golan et Yoram Globus (les fameux « Go-Go Brothers ») ont aidé à la mise en relation car ils cherchaient une arme avec “une gueule” pour leurs films de série B…
Le but était de fournir une alternative aux revolvers classiques avec une puissance plus élevée, amortie par une culasse mobile. Alimentée par un emprunt de gaz, système de compression et d’évacuation du gaz généré par la combustion lors du tir, soutenu par un double ressort de recul, la culasse au design unique du Desert Eagle® est à l’origine faite en acier et permet de compenser la forte puissance de tir de l’arme.
Le pistolet continue à être amélioré et sort dans une nouvelle version à la fin des années 1980, le Mark VII. Conçu comme une amélioration du MK1 et toujours fabriqué en Israël, le MK VII possède une gâchette ajustable et peut accueillir du .41 Magnum. Ces modèles demeurent les trois principaux de l’histoire de Desert Eagle®.
Dès 1987, il fait place au Mark VII avec un calibre supplémentaire le 41 Remington Maximum, mais la production de ces exemplaires est très faible. En 1988 apparaît la célébrissime cartouche de .50 Action Express. Annoncé pour le Desert Eagle dès 1989, ce calibre est proposé pour le Mark VII au tout début des années 1990. Il permet au Desert Eagle de se hisser purement et simplement sur la première place du podium des pistolets semi-automatiques les plus puissants au monde.
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En 1995 il y a deux changements : la production est désormais faite sur le sol américain, chez Saco Defense, et un nouveau modèle apparaît : le Mark XIX. Ce modèle généralise l’utilisation du rail Weaver et de la « glissière » plus « étoffée » déjà rencontrée sur les Mark VII en calibre .50 AE. Le modèle renoue ainsi avec une des “forces” des premiers Desert Eagle : proposer au consommateur des kits de conversions avec canons et chargeurs pour le calibre désiré, le tout étant parfaitement adaptable à la carcasse et l’ensemble mobile.
La production du pistolet va cesser chez IMI en 2009 pour venir s’implanter à côté du siège social de MRI, dans le Minnesota, à Pillager. C’est à ce moment-là qu’apparaissent les canons avec rails Picatinny en lieu et place des rails Weaver. Dès 2010, Magnum Research est racheté par le groupe Kahr Arms et la production se poursuit aujourd’hui sur le sol Américain dans une gamme complète de pistolets dans des configurations différentes : longueurs de canons, finitions et calibres.
En 2018 apparaît le .429 DE : il s’agit d’un concept très similaire à celui du .440 Cor-Bon : un étui de .50 AE réduit au collet pour accepter des balles de .429 (diamètre des balles de .44 Magnum), ce qui donne une cartouche avec une balle de 240 grains et une vitesse de 495 m/s (1625 fps).
Au cours des 40 dernières années, MRI a continuellement amélioré et développé la série de pistolets Desert Eagle. Fabriqué à l'origine en Israël par Israel Military Industries, MRI a transféré la production dans son usine de Pillager, MN, en 2009. En plus de la finition noire de base, MRI a développé une gamme de pistolets Desert Eagle dans un certain nombre de finitions distinctives et attrayantes, y compris l'acier inoxydable, le noir, le "Tiger Stripe", et une variété de finitions modernes en cerakote. Le Desert Eagle est actuellement produit dans quatre calibres magnum.
Comme je le disais plus haut, le Desert Eagle® est davantage présent dans l’inconscient collectif comme l’arme la plus « bad-ass » de la fin du XXe siècle, grâce à sa présence dans de nombreux films d’action et de jeux vidéo mondialement connus.
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Le Desert Eagle fascine par bien des aspects et notamment par le fait qu’il s’agisse du pistolet semi-automatique le plus “puissant” encore au moment où nous écrivons ces lignes, du moins ex-aequo avec le Larz Grizzly et l’Automag V, mais moins connus et diffusés.
Lorsque qu’on envoie une photo à des amis non-tireurs en leur écrivant “regardez ça !”, nul besoin d’énoncer le modèle de l’arme : tout le monde la reconnait. À l’instar de l’AK-47, identifiable par n’importe qui, il est impressionnant de constater comment le Desert Eagle a marqué les esprits via le cinéma et les jeux vidéo…
Ce pistolet a une gueule, et quelle gueule : franchement impressionnante et photogénique, il a “travaillé” dans plus de 600 films ! Pas besoin d’explications techniques, le spectateur comprend immédiatement, vu la taille de la bête, que l’arme de son héros (ou du méchant !) est hors norme, plus puissante que n’importe quel autre pistolet.
Pour rappel, le pistolet Mark I sort en 1985 et dès cette année-là il apparaît dans les mains de Mickey Rourke dans le film L’année du Dragon, pour enchaîner immédiatement avec Arnold Schwarzenegger dans Commando. Celui-ci l’adoptera bien évidemment à nouveau comme arme de service dans son rôle de policier dans l’excellent, merveilleux, cultissime, Last Action Hero (1993).
La liste des “rôles” du Desert Eagle est réellement très longue et semble sans fin. On peut noter son apparition dans Matrix (1999) dans les mains des agents Smith : oui le Desert Eagle peut aussi être l’arme du “bad guy” ! C’était d’ailleurs déjà le cas dans Robocop (1987) : c’est bien l’arme utilisée par Clarence Boddicker. Et encore aujourd’hui il est présent dans les mains du super anti-héro Dead Pool. Non, vraiment, nous ne sommes pas près de le voir disparaître des écrans. Son apparition est souvent liée avec le personnage du film : à caractère hors normes, pistolet hors normes !
Et que dire des jeux vidéo ? Counter Strike pour ne citer qu’un des jeux les plus célèbres, l’a rendu très populaire auprès des joueurs : il y est une arme puissante et précise. Souvent, dans des jeux comme Call of Duty, le Desert Eagle est offert comme cadeau en débloquant des niveaux d’expérience et ce, pour ne rien gâcher, en finition dorée (disponible au catalogue des armes réelles !), marquant bien le statut que représente le pistolet : une arme rare, puissante et racée !
Évidemment, venir au stand de tir avec un Desert Eagle, quel que soit son calibre, c’est être certain d’attirer les regards. Et de vous faire détester par vos voisins qui se feront éblouir par les flammes et secouer par les vibrations des tirs avec du .50 AE… C’est là que l’on voit toute la puissance de l’image qui a été renvoyée par la pop-culture.
Le Desert Eagle ne jouit d’aucune aura militaire, n’a participé à aucun conflit, n’a fait aucun coup d’éclat et pourtant… Qui refuserait de l’essayer sur le pas de tir ? On oserait presque se demander : le Desert Eagle est-il un marqueur de statut social ? Après tout, son prix est élevé, et ses cartouches coûtent très cher. Et pourtant, l’utilité de ce pistolet au stand de tir est tout à fait relative… Mais elle offre le plaisir de posséder une arme iconique du cinéma, des sensations fortes et d’excellents souvenirs.
Autant l’écrire tout de suite : tirer au Desert Eagle en .50 AE, ça coûte cher et ça fatigue vite. Le pistolet pèse 1,970 kg à vide et est de très grande taille.
Voici un aperçu des caractéristiques du Desert Eagle Mark XIX :
Modèle | Calibres Disponibles | Caractéristiques Notables |
---|---|---|
Mark I | .357 Magnum, .44 Magnum | Première version, production en Israël |
Mark VII | .357 Magnum, .44 Magnum, .41 Remington Magnum | Gâchette ajustable, améliorations par rapport au Mark I |
Mark XIX | .357 Magnum, .44 Magnum, .50 Action Express, .440 Cor-Bon | Rail Weaver/Picatinny, kits de conversion disponibles |
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