Alors que la gamme des carburants alternatifs s’étend, il était temps de revoir la dénomination et la représentation graphique de tous les carburants distribués dans les stations-services d’Europe. Éthanol, biodiesel, gaz naturel pour véhicules, et bientôt hydrogène… Les stations-services ne se contentent plus de vendre des carburants dérivés du pétrole. Sous forme liquide, sous forme gazeuse ou même sous forme d’électricité, les énergies alternatives censées décarboner le secteur des transports y ont désormais leur place, au même titre que le SP95, le SP98 ou le gazole.
Mais avec autant de sigles, de couleurs et de produits au nom barbare, il y avait lieu de revoir la dénomination de chaque carburant et de représenter chacun d’entre eux par un symbole graphique identique dans toute l’Europe. De Lisbonne à Helsinki, l’automobiliste doit avoir l’assurance qu’il se ravitaille avec le bon produit !
La norme européenne NF EN 16942 propose des modèles de pictogrammes à apposer en station-service pour mieux identifier les différentes familles de carburants, d’un bout à l’autre de l’Europe. Elle propose aux distributeurs une palette de pictogrammes dans un code couleur (noir sur fond blanc ou argenté), une police de caractères (Arial), une forme, une taille et une symbolique précis. Elle spécifie par exemple une taille de 13 mm de diagonale minimum, avec une épaisseur de trait extérieure de 1,4 point pour une apposition sur le pistolet de la pompe, sur le véhicule et sur le manuel du véhicule.
Les Français vont donc devoir s'accoutumer à une nouvelle signalétique en station. D'ici au 12 octobre 2018, dernier délai, les gérants de station-service devront apposer sur les pompes et les pistolets des étiquettes conformes à celles qu'on trouve chez nos voisins européens (28 États-membres, ainsi que la Suisse, la Norvège, l'Islande, le Liechtenstein, la Turquie, la Serbie et la Macédoine). Elle complète et harmonise l’information donnée à l’automobiliste, qu’il ait l’habitude faire le plein en Espagne, en France, en Suède ou dans un pays associé à l’UE au sein de l’espace économique européen (Suisse, Islande, Norvège, etc.).
Les étiquettes européennes normalisées (un cercle pour les essences, un carré pour les gazoles et un losange pour les gaz) n'annoncent pas une modification de la composition ni des propriétés des carburants délivrés en station-service. Ainsi, pour les carburants de type essence, qui héritent d’un pictogramme cerclé, la symbolique joue sur la teneur maximale en éthanol. Ainsi, le SP95 et SP98, qui en France contiennent 5 % d’éthanol en mélange banalisé, deviennent E5 ; le SP 95-E10 devient E10. Le SP98 devient SP98 E5. Ce taux d'incorporation d'éthanol "jusqu'à 5 %" justifie la nouvelle appellation normalisée E5, appliquée aussi bien au SP98 E5 qu'au SP95 E5 (distinct du SP95 E10 délivré en parallèle).
Lire aussi: Applications de la Colle Couleur 11mm
Côté motorisations Diesel, l'automobiliste pourra hésiter entre deux pistolets et deux étiquettes : le carré B7 et le carré B10. A terme arrivera en station un gazole synthétique, identifié par l'étiquette carré XTL. Les automobilistes qui roulent au GPL ou au GNV n'ont pas davantage de raisons de s'inquiéter de l'entrée en vigueur du nouvel étiquetage des carburants. Le gaz de pétrole liquéfié (GPL) reçoit un losange LPG (de l'anglais Liquid Petroleum Gas), tandis que le gaz naturel véhicule (GNV) adopte le losange CNG (pour Compressed Natural Gas) et le losange LNG (Liquefied Natural Gas).
Pour bien comprendre les étiquettes de carburants, il est essentiel de connaître les différents symboles et codes :
Qu'on se le dise, le supercarburant SP98 ne disparaît pas au 12 octobre 2018. Le nouvel étiquetage des carburants qui s'applique en station à compter de cette date ne précipite pas davantage la fin du super SP95, que certains appellent - à tort - "super sans éthanol". Le nouvel étiquetage n'est là que pour éviter la confusion dans l'esprit du touriste étranger qui découvre en France des appellations commerciales différentes de celles auxquelles les pétroliers l'ont habitué chez lui. Et inversement.
Pour s'y retrouver, un seul conseil : sur les nouvelles étiquettes blanches, l'automobiliste prendra soin de ne pas s'arrêter à la seule mention E5 et de bien lire toutes les informations. Car le taux d'éthanol exprimé par le chiffre qui suit la lettre "E" est suivi de la mention de l'indice d'octane (dit RON, de l'anglais research octane number). Ainsi donc, l'automobiliste habitué à carburer au SP95 E10 doit se saisir du pistolet porteur de l'étiquette E10 95 RON. Celui qui souhaite rester fidèle au SP95 (distinct de l'ancien SP95-E10) doit porter son dévolu sur le pistolet marqué E5 95 RON.
Autant le dire tout de suite, il ne s’agit pas d’une révolution dans le monde des stations-service et rien ne change dans la composition actuelle des carburants. Les automobilistes trouveront toujours les mêmes pistolets distributeurs de la même couleur ainsi que les mêmes noms de carburant dans les stations. Le changement qui s’opère à partir du 12 octobre 2018 est simplement l’apposition d’une étiquette supplémentaire permettant d’identifier en un clin d’œil le type de carburant (essence, diesel ou gazeux) et, le cas échéant, sa teneur en biocarburant. Ainsi, le SP95 à 5 % d’éthanol sera toujours étiqueté SP95 (appellation commerciale), mais sera accompagné d’un pictogramme « E5 » (nouvel étiquetage réglementaire). De même, le SP95 à 10 % d’éthanol sera étiqueté SP95-E10, avec le logo « E10 ».
Lire aussi: Utilisation Pistolet à Colle
Selon le type de carburant, l’étiquette, qui doit mesurer au moins 4 centimètres de large sur la pompe et 1,5 centimètre sur le pistolet, aura une forme différente. Pour un carburant de type essence, par exemple le SP95, il s’agira d’un « E » placé dans un cercle. Le chiffre qui lui sera accolé indique la teneur en biocarburant. La forme pour un carburant de type diesel est un carré dans lequel se trouve la lettre « B » suivi d’un chiffre signifiant la teneur en biocarburant contenu dans le diesel. Le « XTL » indique qu’il s’agit d’un diesel synthétique qui n’est pas dérivé du pétrole brut. Enfin, la forme pour un carburant de type gazeux est un losange avec les indications « H2 » pour l’hydrogène, « CNG » pour gaz naturel comprimé, « LPG » pour gaz de pétrole liquéfié (GPL) ou « LNG » pour gaz naturel liquéfié.
Cette information sera également affichée chez les concessionnaires automobiles et placée sur les véhicules neufs (mis sur le marché ou immatriculés à partir du 12 octobre 2018), à proximité immédiate de la trappe à carburant (ou du bouchon), dans le manuel d’utilisation du véhicule ainsi que dans le manuel électronique pour certains véhicules neufs disposant d’un système d’infodivertissement embarqué.
La mise en place de ces étiquettes est d’ores et déjà en cours dans l’Union européenne (UE) pour les véhicules neufs et les stations-service. Elles seront déployées dans les 28 États membres de l’UE, les pays de l’Espace économique européen (Islande, Liechtenstein et Norvège), ainsi que la Macédoine, la Serbie, la Suisse et la Turquie.
La norme NF EN 16942 n’est pas une norme obligatoire. Ce qui s’impose aux pompistes, c’est l’obligation de fournir une information claire, pertinente et harmonisée à leurs clients. Une directive européenne de 2014 le rappelle encore, profitant de l’arrivée sur le marché de carburants alternatifs et décarbonés (biogaz carburant, hydrogène, etc.) pour « faire le ménage » en termes d’affichage. La réglementation française décline cette obligation en fixant une échéance au 12 octobre 2018. Elle fait le choix de reprendre, en annexe, le graphisme proposé dans la norme, dans des dimensions précises aussi bien pour la pompe que pour le pistolet. La norme se présente ainsi comme un « kit de communication » prêt à l’emploi pour les distributeurs assujettis.
Lire aussi: Tout savoir sur l'Utilisation du Pistolet à Colle
tags: #couleur #des #pistolets #carburant #normes