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Vous êtes accro à ce bruit de déclenchement ? Vous souhaitez vous lancer dans la photographie ? La première question qui se pose est : quel appareil photo choisir ? Et c’est loin d’être une question anodine ! Que choisir entre un compact, un reflex, un hybride ou un bridge ? Et pourquoi ? Cet article décrypte pour vous les différents types d’appareils photos existants afin de vous aider à trouver celui qu’il vous faut.

Prérequis : Quel photographe êtes-vous ?

Avant toute chose, posez-vous la question de votre pratique photographique et de vos besoins.

  • Vous photographiez occasionnellement et tout en automatique ? Restez sur un appareil compact peu coûteux et passe-partout.
  • Vous vous lancez dans la photographie animalière ? Investir dans un reflex et dans un bon téléobjectif est indispensable !
  • Vous voyagez en mode sac à dos ? Vous randonnez léger ? Favorisez les appareils transportables et légers. Il existe des compacts experts à glisser dans votre poche. Si vous cherchez un mode manuel, l’hybride vous permettra de vous amuser tout en profitant d’un faible encombrement.
  • Vous photographiez des scènes en mouvement, des événements sportifs ? Le reflex reste de loin le plus réactif pour capturer l’instant et pour faire vivre le mouvement à travers les flous.
  • Vous êtes amoureux des beaux paysages ? Le compact est léger et se glisse facilement dans la poche.

L’appareil photo numérique enregistre la photo grâce à un capteur électronique.

De l'imposant viseur CRT à l'Oled escamotable

Comme beaucoup de technologies utilisées en photographie numérique, les viseurs électroniques modernes doivent beaucoup au monde de la vidéo.

Les premiers viseurs électroniques étaient cathodiques

Ainsi, c'est dans le courant des années 70 qu'apparaissent les premiers viseurs électroniques, d'abord sur les caméras broadcast professionnelles - celles utilisées sur les plateaux télévisés - puis dans les caméscopes grand public. La technologie est assez ingénieuse puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, de petits téléviseurs avec tube cathodique (Cathode Ray Tube, ou CRT, en anglais). Le principe de fonctionnement est le même que dans les téléviseurs trônant alors fièrement dans nos salons : un tube à vide crée un champ électrique qui projette des électrons sur une couche électroluminescente, créant des points lumineux. La principale différence est que, devant cet écran, est disposé un système de lentilles afin de grossir l'image et, dans le meilleur des cas, d'ajuster la vergence (via un correcteur dioptrique) en fonction de l'acuité visuelle de l'utilisateur.

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Ces viseurs CRT avaient de nombreux inconvénients, à commencer par l'encombrement. Très longue, leur forme convenait assez bien aux caméscopes mais pas du tout aux appareils photographiques. De plus, leur définition ne permettait pas une mise au point précise, ce qui faisait que ces viseurs servaient uniquement à vérifier le cadrage.

Le règne du LCD et de l'OLED

Voilà bien longtemps que les viseurs CRT ont disparu pour faire place aux viseurs LCD et Oled. Les LCD sont les premiers arrivés et ont essuyé les plâtres - tout en faisant pleurer, littéralement, certains utilisateurs. Que ceux qui ont utilisé un bridge au début des années 2000 lèvent la main : oui, à l'époque, les viseurs LCD étaient un peu les parents pauvres de la technologie photographique. Pas assez larges, pas assez lumineux, pas assez définis, pas assez réactifs, pas assez précis d'un point de vue colorimétrique, ils ont longtemps été considérés comme de simples ersatz de viseurs, parce que "mettre un viseur électronique, c'est plus simple que de développer un système optique complexe pour un viseur dédié". Ce qui était vrai... il y a dix ans.

En 2015 - et a fortiori en 2016 -, deux technologies se partagent le marché : le gros des troupes est en LCD, ceux restants optent pour l'Oled, deux technologies bien connues puisqu'une fois encore dérivées de la télévision. Aujourd'hui, la scission "LCD pour le bas de gamme, Oled pour le haut de gamme" n'existe plus puisque vous retrouvez aussi bien du LCD dans le Panasonic Lumix LF1 à 240 € que dans le Leica SL (Typ 601) à 6 500 €, par exemple. Le principal fournisseur de dalles LCD est Epson, quand Sony fournit la majorité des dalles Oled. On connaît aujourd'hui la même sorte de joute que celle qu'a connu le monde des capteurs au début des années 2000 : entre CCD et CMOS, il a fallu beaucoup de temps pour que l'un prenne le pas sur l'autre, puisqu'avec les constants progrès technologiques, le CCD offrait de meilleurs résultats une année quand le CMOS le dépassait l'année suivante, et ainsi de suite. Il a fallu que des géants de l'électronique comme Sony et Panasonic viennent mettre leur grain de sel et imposent le CMOS, puis le BSI CMOS, pour que le CCD se trouve relayé en quatrième division, dans les compacts d'entrée de gamme, du moins pour les APN grand public.

La visée électronique : bénéfices et inconvénients

Avantages de la visée électronique

Avant de comparer LCD et Oled d'un point de vue pratique, rappelons les avantages communs à tous les systèmes de visée électronique. Le premier, et pas des moindres : un viseur électronique permet de voir exactement ce qui sera pris en photo. Et par "exactement", nous entendons cadrage, mise au point, balance des blancs, exposition. Si le cadrage n'est pas exclusif aux viseurs électroniques - puisqu'un viseur reflex à 100 % permet la même chose -, les viseurs électroniques permettent de contrôler la balance des blancs et l'exposition en temps réel, ce qui est surtout pratique en lumière difficile, éclairage artificiel et faible luminosité. En 2015, à part sur les modèles d'entrée de gamme, les viseurs électroniques ajustent automatiquement le gain afin de proposer une visée claire même lorsque la lumière manque. Ce qui cause quelques désagréments, nous y reviendrons.

Avec un viseur électronique, c'est le capteur et le processeur qui travaillent.

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Autre avantage appréciable : la réactivité identique, que vous utilisiez votre viseur ou votre écran. Ainsi, sur un reflex, la réactivité sera excellente en visée optique mais très dégradée en LiveView, l'appareil se traînant même s'il s'agit d'un modèle haut de gamme. Mis à part le Canon EOS 70D qui dispose d'un capteur pourvu de la technologie "Dual AF", rares sont les reflex à proposer, en visée sur écran, un autofocus correct. Et nous écrivons bien correct, non pas "bon" ni "vif".

Dernier avantage de la visée électronique : elle permet d'afficher de nombreuses informations contextuelles. Alors, oui, les viseurs de reflex savent afficher la correction d'exposition, le niveau de charge de la batterie, le collimateur AF sélectionné et d'autres nombreux paramètres de prise de vue, mais seuls les viseurs électroniques permettent le focus peaking, les zébras et le zooming. Le focus peaking est un atout décisif pour les amateurs de mise au point manuelle - ou lorsque l'AF baisse les bras - puisqu'il permet d'ajuster précisément la mise au point, même lorsque celle-ci n'est pas au centre du viseur. Pour encore plus de précision, il est possible de zoomer dans l'image. Voilà qui est fort pratique pour ceux ayant une mauvaise vue, que ce soit parce que vous portez des lunettes ou à cause de l'âge.

Bonus : pour ceux qui n'aiment pas, ou ne peuvent pas, se contorsionner, certains viseurs électroniques sont orientables.

Certains boîtiers Fujifilm (X-Pro1, série des X100) utilisent des viseurs hybrides à dalle LCD.

Oh, et puis, accessoirement : les viseurs électroniques prennent moins de place que les viseurs optiques des reflex, même si la taille des boîtiers est surtout conditionnée par le tirage mécanique des montures.

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Désagréments de la visée électronique

Comme toute chose en photographie, tout n'est pas rose dans la visée électronique. En 2015, les principaux griefs à l'encontre des viseurs électroniques ont été résorbés, du moins sur les modèles les plus perfectionnés. Depuis le Sony Alpha 77 et son viseur Oled de 2,36 millions de points, le grossissement et la définition sont jugés suffisamment confortables pour remplacer un viseur optique. Depuis le Fujifilm X-T1, le lag (décalage entre la scène et son affichage) est quasiment nul.

Un viseur électronique ne fonctionne que si l'appareil est allumé : impossible de vérifier le cadrage de manière préparatoire, pour anticiper. Un viseur électronique ne fonctionne que si l'appareil est allumé, donc il puise sur la batterie, alors qu'un viseur optique ne consomme rien. Nous en arrivons à des cas presque paradoxaux où, sur le Sony RX1R II par exemple, l'utilisation du viseur fait chuter plus rapidement l'autonomie qu'avec l'écran arrière. De plus, le viseur électronique n'est qu'un afficheur : c'est le processeur de l'APN qui génère l'image, ce qui puise donc dans ses ressources. Bien souvent, la définition du viseur est limitée par la capacité de calcul du processeur.

Enfin, un viseur électronique permet de voir quand la lumière manque mais c'est souvent au prix d'un bruit numérique prononcé... et d'un lag augmenté.

Plutôt LCD ou Oled ?

Comme nous l'écrivions plus haut, actuellement, viseurs LCD et Oled se valent et, s'il n'y a pas de manière irrévocable une technologie plus performante que l'autre, l'une et l'autre ont leurs avantages. C'est aujourd'hui les LCD qui offrent la plus haute définition, avec la dalle Epson Ultimicron L3FJ63800C de 1 400 x 1 050 px, soit 4,4 millions de points. Qui dit plus haute définition dit plus grande finesse d'affichage, meilleur contrôle de la mise au point, meilleur rendu des flous d'arrière-plan et... plus haute consommation. Avant toute chose, le LCD offre un affichage aux couleurs plus pêchues - parfois au détriment de la fidélité -, plus contrastées et souvent plus lumineuses. En contrepartie, nous déconseillons le LCD aux porteurs de lunettes et surtout aux personnes sensibles à l'effet arc-en-ciel : la plupart des viseurs LCD affichent les couleurs de manière séquentielle, ce qui se traduit par de très désagréables franges rouges, vertes et bleues. C'est une histoire physiologique : à la rédaction, nous portons tous des lunettes (sauf Céline), mais seuls David et votre serviteur sont sensibles à cet effet. Notez que pour ses viseurs hybrides, Fujifilm a opté pour du LCD.

En théorie, les dalles Ultimicron sont exemptes d'effet arc-en-ciel. En théorie seulement...

Les viseurs Oled, vous l'aurez compris, sont actuellement moins définis, mais ils ne sauraient tarder avant de combler leur retard. Cependant, ce déficit tout relatif de définition est compensé par un affichage à l'apparence plus fine, à définition égale. Plus fine et plus douce, ce qui est également dû à un traitement moins contrasté et des couleurs moins vives. Leur principal avantage est l'absence d'effet arc-en-ciel. Actuellement, les viseurs Oled se trouvent surtout dans les APN Sony et quelques hybrides Panasonic de dernière génération. Il est intéressant de noter que, pour son modèle très haut de gamme (le NX1), Samsung, un leader de l'Oled, a pourtant opté pour un viseur LCD.

Tableau comparatif : Viseur électronique vs Viseur optique

Caractéristique Viseur électronique Viseur optique
Affichage en temps réel des réglages Oui Non
Informations contextuelles (focus peaking, zébras) Oui Non
Consommation d'énergie Élevée Faible
Visée stabilisée Oui (même avec stabilisation du capteur) Nécessite stabilisation de l'objectif
Couverture du champ 100% Souvent inférieure sur les modèles d'entrée de gamme
Fonctionnement appareil éteint Non Oui

Autres considérations

La taille du viseur : plus le viseur est large, plus il sera confortable.

La luminosité du viseur : les modèles haut de gamme sont plus lumineux car ils n’utilisent pas le même système pour renvoyer la lumière. Les appareils les plus chers utilisent un penta-prisme alors que les moins chers sont équipés d’un penta-miroir. La luminosité dépend également de l’objectif monté sur l’appareil.

L’agrandissement du viseur : certains viseurs agrandissent l’image qu’ils affichent. Cette caractéristique est affichée sur les fiches techniques des appareils. Plus l’agrandissement sera important, plus le viseur sera confortable.

Point oculaire : cette donnée indique la distance maximum entre l’œil et le viseur pour que l’image soit correctement visible. Généralement, plus l’appareil est cher, plus cette distance est importante.

Couverture de champ : cette donné indique si l’intégralité du cadre de votre photo sera affiché dans votre viseur.

Avec un viseur électronique, vous voyez l’image comme elle sera créée, avec les réglages que vous avez paramétré sur votre boitier, ce qui n’est pas le cas d’un viseur optique.

Avec un viseur optique, on voit toujours l’image créée avec l’ouverture la plus grande disponible sur votre objectif.

Si vous décidez de prendre une photo en noir et blanc et de confier ce traitement à votre boitier, vous verrez dans votre viseur l’image en noir et blanc.

Un viseur électronique permet de zoomer lors de la mise au point en mode manuel. Cette fonction est de plus en plus répandue sur les boitiers équipés de tels viseurs.

Bref, comme vous le voyez, beaucoup d’avantages à choisir un boitier équipé d’un viseur électronique, si tant est que l’affichage est de qualité.

Taux de rafraichissement : plus il est important, mieux c’est. Pour le tester, vous pouvez faire une petite expérience avant d’acheter votre boitier. Allumez-le, regardez à travers le viseur et bougez rapidement votre appareil de droite à gauche. Si l’image que vous voyez ressemble à ce que vous avez devant les yeux, la vitesse de rafraichissement est importante.

Autonomie de la batterie : le viseur électronique consomme de la batterie - et l’écran LCD également. C’est l’un des désavantages des hybrides (équipés de viseurs électroniques) par rapport aux reflex (équipés de viseurs optiques). Aujourd’hui, un reflex fera 300 photos avec une charge alors qu’un reflex dépassera les 1 000.

Certains appareils ne sont pas équipés de viseurs. Ils disposent simplement d’un écran LCD situé au dos de l’appareil.

L’écran LCD est difficile à voir lorsqu’il y a beaucoup de lumière.

Même si je vous déconseille d’acheter un appareil qui ne dispose pas de viseur, les écrans LCD peuvent être pratiques dans bien des situations.

Choisir entre un écran qui bascule et un écran complètement articulé est avant tout une préférence personnelle. Je préfère ceux qui basculent : on peut les ouvrir plus rapidement et ils sont plus discrets - particulièrement appréciable en photo de rue. Les écrans articulés ont l’avantage d’être protégés quand ils sont repliés et donnent plus de liberté de mouvement. Enfin, certains écrans LCD sont tactiles. Vous pouvez par exemple faire la mise au point sur un endroit précis de votre cadre simplement en appuyant dessus. Personnellement je n’aime pas les écrans tactiles et je désactive cette fonction sur mes appareils.

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