La fabrication d’un fusil de chasse est un art qui requiert la maîtrise de plusieurs spécialités.
Si les étapes de sa fabrication restent identiques pour chaque type de fusil, les techniques utilisées sont diverses.
La fabrication artisanale façonne des fusils uniques tandis que la fabrication industrielle produit des armes plus uniformes.
Plusieurs artisans sont impliqués dans la réalisation d’une carabine de chasse, chacun apportant une grande précision pour aboutir à une arme aux performances idéales et aux finitions de qualité : canonnier, crossier, armurier, tireur ou monteur à bois.
Aujourd’hui, la technologie la plus moderne employée pour l’usinage est la machine dite à 5 axes.
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Une fois usinée, les pièces du canon sont assemblées.
Méthode artisanale ou méthode industrielle, le processus d’assemblage diffère.
L’assemblage du canon est une étape réalisée par la main experte de l’armurier.
Il assemble la frette, les bandes intermédiaires, les tubes et le crochet de longuesse.
Dans un premier temps, les tubes du canon sont ajustés sur le berceau. Dans les fabrications de bonne qualité, les tubes ne sont pas interchangeables, l’assemblage doit respecter un sens de montage.
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En suivant, les bandes intermédiaires sont placées au contact de la frette par l’armurier. Chaque pièce doit être ajustée et positionnée avec une grande attention.
Une fois ajusté l’ensemble est passé dans un four pour souder les éléments entre eux, soit à l’argent ou à l’étain.
Qui dit carabine, dit rayures du canon.
Ils existent différentes méthodes pour réaliser le pas de rayure des tubes.
La méthode traditionnelle consiste à rayer manuellement à l’aide d’un outil coupant l’intérieur du canon.
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Chronophage, cette méthode n’est plus d’actualité.
Aujourd’hui, la rayure s’obtient par martelage à froid, cette technique est la plus précise en termes de fabrication : il s’agit de frapper à l’aide de marteaux hydrauliques le métal afin d’imprégner les rayures d’un mandrin inséré dans le tube en écrouissant la matière sur cette matrice.
Ensuite, c’est l’étape du bronzage qui a pour but de protéger le canon de l’oxydation et de la corrosion.
Là encore, il existe différentes techniques : bronzage à la couche, bronzage par bain ou teflonnage.
Après le dégraissage du métal, une liqueur est appliquée à compter de trois fois par jour pendant une semaine.
Vient ensuite l’étape du bronzage des canons : il s’agit d’oxyder le canon pour qu’il arbore sa couleur noire caractéristique.
Le plus souvent, la crosse est fabriquée en noyer, voire en matériaux synthétiques tels que le carbone.
En carbone, elle est réalisée industriellement.
On retrouve différentes essences pour la réalisation de crosse, telles que le hêtre sur des fusils industriels ou le noyer sur des armes de qualité.
La crosse en noyer est en effet un incontournable pour un fusil de chasse traditionnel. Son veinage si particulier lui confère de splendides contrastes.
Les bois utilisés proviennent de Turquie, et sont scrupuleusement sélectionnés pour leurs qualités techniques et esthétiques.
Les bois sont séchés naturellement pendant trois années complètes, processus au bout duquel les bois sont prêts à être travaillés.
En matière de crosse, la sélection du bois est primordiale. Il faut pour se faire un bois de qualité, pour un rendu final intéressant techniquement et agréable à l’œil.
D’ordinaire, les crosses en noyer sont fabriquées à partir de maquettes prédécoupées par des machines puis affiner à la main par le crossier. La crosse étant maintenant formée, elle est évidée pour accueillir le mécanisme de l’arme.
Au préalable du quadrillage, la crosse est préparée.
Le poncé huilé est une technique utilisée dans la fabrication haute gamme : la crosse est poncée puis huilée à plusieurs reprises et sur plusieurs jours.
C’est ensuite le tour au quadrilleur d’apposer son savoir-faire, opération extrêmement délicate qui requiert un doigté impeccable.
Étape de sublimation, seule une main experte peut graver une arme de chasse.
Tous les éléments métalliques peuvent être gravés.
Il existe diverses techniques de gravure, qui influence le rendu final de l’œuvre.
Les motifs décoratifs que l’on retrouve le plus sont les scènes de chasse, qui représentent les animaux dans leur environnement naturel, les perdreaux à l’envol aux bécasses en sous-bois.
Les chiens de chasse sont aussi des motifs appréciés.
Contrairement à la gravure, le quadrillage n’a pas seulement une fonction esthétique : il permet une prise en main optimale du fusil.
Les bascules sont gravées, soit au laser, soit plus traditionnellement à la main par des graveurs.
Les gravures, véritables orfèvreries qu’arborent de nombreuses carabines de chasse, sont réalisées à la main.
Art à part entière, il existe plusieurs techniques de gravures : la taille-douce, le fond creux, le bulino ou la ciselure.
Élément indispensable d’une express, la bascule est façonnée à partir de métal brut, tel que l’ergal ou l’acier.
Le métal est travaillé par des machines qui découpent la matière première aux formes et dimensions nécessaires.
Une fois usinée et polie à la main, vient l’étape de la gravure de la bascule.
En France, toutes les armes doivent être éprouvées par le Banc National d’Épreuve. C’est une étape obligatoire.
Le contrôleur du Banc d’Épreuve Nationale procède d’abord à l’inspection des différents éléments de l’arme dont le canon, les cotes intérieures, le mécanisme de la bascule.
Puis, c’est la phase de test. Le tireur teste la carabine avec des cartouches en surpression.
Une fois éprouvée, la carabine doit ensuite être réglée.
Un ultime contrôle des pièces après tir est réalisé.
La convergence est ajustée par le tireur en jouant, pour les modèles de canon avec un réglage mécanique, sur les vis pour déplacer la position des canons.
Une fois l’arme remontée, un essai est de nouveau pratiqué.
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