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Si vous faites un peu (ou beaucoup) de post-traitement, vous êtes forcément attaché aux contrastes et aux couleurs de vos images : vous avez travaillé dessus pour avoir exactement le résultat que vous souhaitiez, allant ainsi au bout de la démarche photographique.

Mais il peut vous arriver que vos couleurs chéries s’affichent mal après l’export, sur d’autres écrans ou à l’impression. La mauvaise nouvelle, c’est que ce problème est très courant. Ce type de problème a une cause très courante : une mauvaise gestion des couleurs, et le plus souvent pas de gestion des couleurs du tout.

Pourquoi calibrer son écran ?

En effet, pour que les couleurs soient bien rendues ailleurs, la première étape est déjà qu’elles soient bien rendues chez vous, c’est-à-dire que votre développement RAW s’effectue sur un écran qui rend bien les couleurs. Ce ne sera jamais le cas par défaut. Pour ça, il va falloir calibrer votre écran.

Le calibrage de l’écran est une opération qui consiste à mesurer l’écart entre les couleurs qui sont effectivement affichées sur l’écran et celles qui sont censées être affichées. Grâce au calibrage, l’écran affiche un rendu fidèle des couleurs et de la luminosité des images.

Quasiment tous les écrans d’ordinateur sont réglés sur le profil de couleurs sRGB, basé sur le rouge, le vert et le bleu. Pourtant, les couleurs semblent tout de même différer d’un moniteur à un autre. Chaque fabricant choisit en effet un réglage différent et de nombreuses entreprises intensifient légèrement les couleurs en les saturant plus qu’elles ne le sont en réalité.

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Dans ce cas, il peut être utile de calibrer votre écran, c’est à dire de mesurer et régler le contraste, la luminosité et la température de couleurs. Après avoir calibré votre écran, fini les mauvaises surprises : vous aurez l’assurance d’obtenir l’impression la plus fidèle possible.

Les différentes méthodes de calibrage

Vous êtes désormais convaincu et vous souhaitez calibrer votre écran ? Différentes possibilités s’offrent à vous.

Calibrage logiciel gratuit

Si vous disposez d’un petit budget ou que vous ne souhaitez pas mettre beaucoup d’argent dans le calibrage de votre écran, vous pouvez trouver des logiciels de calibrage gratuits sur internet.

Les utilisateurs de Mac trouveront la fonction « afficher l’assistant de calibrage » en allant dans « préférences système » puis dans « moniteurs ». Dans l’onglet « couleur », sélectionnez « étalonner ».

Les utilisateurs de Windows 7, 8 et 10 peuvent avoir recours à un assistant semblable en cherchant « calibrer l’écran », ou « étalonner les couleurs » ou en cliquant sur « gestion des couleurs » dans l’écran de configuration.

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Il est également possible de calibrer votre écran vous-même, « à l’œil ».

Calibrage professionnel avec sonde

Autant annoncer la couleur tout de suite, la seule et unique solution crédible pour étalonner votre écran, c’est d’utiliser une sonde de calibrage. Il existe des sites qui vont vous proposer de calibrer à l’oeil, mais c’est trop aléatoire, et vous pourriez même empirer le résultat.

Si vous voulez calibrer votre écran de manière professionnelle, vous devrez utiliser un outil informatique adéquat : cette manière est plus fiable que la configuration avec un logiciel.

Deux appareils peuvent être utilisés pour un calibrage professionnel : le colorimètre (également appelé « sonde de calibrage ») et le spectrophotomètre. En tant qu’auteur, un colorimètre vous suffira étant donné que vous n’imprimez pas votre livre vous-même.

Si vous souhaitiez néanmoins le faire ou si vous imprimez régulièrement des photos, un spectrophotomètre serait alors une alternative intéressante. Un spectrophotomètre permet en effet de mesurer les couleurs directement sur le papier et de vous constituer un profil colorimétrique sur cette base.

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Si vous avez déjà fait une ou deux recherches sur le sujet, vous avez dû tomber sur les sondes Spyder de Datacolor, qui sont les plus connues. Datacolor m’avait gentiment prêté une Spyder 4 Elite à l’époque, l’exemple est donc effectué avec cette sonde, mais le processus de calibrage est de toute manière très simple et se ressemble beaucoup entre les sondes.

Alors certains se diront (je le sais, je l’ai fait aussi à mes débuts) que ce n’est pas utile de calibrer leur écran car de toute façon il est trop mauvais. C’est complètement faux. Autant vous dire que même avec un écran LCD d’entrée de gamme, vous aurez déjà un résultat plus que correct, surtout pour un usage amateur.

Cela dit, il vaut mieux calibrer, même avec une sonde entrée de gamme, plutôt que de ne rien faire du tout. Si votre budget est vraiment serré, vous pouvez vous tourner vers des Spyder 4 ou 5 d’occasion, qui restent très correctes.

Le Spyder4 de Datacolor

Le colorimètre que nous utilisons est le Spyder4 de Datacolor. Le modèle de colorimètre que nous possédons est le PRO. Pour sa version la plus récente, il faut compter environ 180 €. La différence entre les colorimètres EXPRESS et PRO est que l’EXPRESS ne dispose pas d’un capteur de lumière ambiante.

Le Spyder ressemble à une souris d’ordinateur que vous branchez sur le port USB de votre ordinateur et qui pend devant votre écran. Comme le logiciel émet toujours les mêmes couleurs, une divergence peut être détectée et mesurée très précisément.

Le logiciel associé au Spyder n’est pas délivré sur un CD-Rom : vous devez le télécharger via le site web de Datacolor. Si vous avez le Spyder4, vous pouvez télécharger le logiciel dans la « base de données ». Si vous avez le Spyder5, vous trouverez le logiciel ici.

Comment utiliser une sonde de calibrage ?

La première étape est d’installer le logiciel fourni avec la sonde. Ensuite, vous allez brancher la sonde à votre ordinateur, démarrer le logiciel, et suivre les instructions. Essayez de faire le calibrage dans les conditions les plus courantes de travail sur vos images.

Pour que la sonde tienne bien collée à l’écran pendant le processus, il faut souvent pencher un peu l’écran vers l’arrière. La plupart des écrans permettent maintenant de le faire, mais si ce n’est pas le cas, calez simplement un truc en dessous pour le pencher.

Ensuite, il faut quasiment uniquement cliquer sur suivant. Si vous avez choisi la version Elite, après environ 1 minute, le logiciel vous demandera de régler la luminosité de votre écran. Il suffit d’appuyer sur le bouton consacré sur votre écran (en général ce n’est pas trop dur à trouver, souvent assez évident dans le menu de l’écran), et de faire varier jusqu’à ce que ça atteigne la valeur cible, soit 120 cd/m².

Ensuite, le reste du processus est entièrement automatique. Il a pris environ 7 minutes chez moi avec une Spyder 4 Elite, ce qui n’est pas trop long et heureusement, car vous devrez vérifier l’étalonnage et le refaire environ tous les mois, car les écrans ont tendance à avoir des couleurs qui dérivent avec le temps.

Après, il vous reste juste à enlever la sonde de l’écran, et à la placer sur son support devant l’écran, ce qui va lui permettre de mesurer régulièrement la lumière ambiante. Et c’est tout !

Si vous êtes sous Linux, le logiciel ne fonctionnera pas. Dans ce cas, vous pouvez utiliser l’excellent utilitaire dispcalGUI, qui malgré son nom barbare donne d’excellents résultats, mais prend (beaucoup) plus de temps pour calibrer l’écran.

Le processus de calibrage avec Spyder4

L’assistant vous demande tout d’abord de vérifier que l’écran de votre ordinateur est resté allumé pendant 30 minutes au minimum afin qu’il ait eu le temps de chauffer. Ensuite, il est important de contrôler qu’aucune lumière directe, d’une lampe comme du soleil, ne soit dirigée vers l’écran. La manière dont les couleurs sont perçues dépend en effet en grande partie de l’environnement. Enfin, si vous le pouvez, réglez les paramètres de votre écran sur les valeurs par défaut. Ceci n’est pas possible avec tous les écrans. Il n’est quelquefois même pas possible de régler le contraste, la luminosité et la température de couleur indépendamment les uns des autres.

Vous êtes désormais sûr d’être dans des conditions optimales pour le calibrage ? Il est alors temps de brancher le Spyder au port USB de votre ordinateur !

Si vous utilisez le Spyder pour la première fois, le logiciel vous demande de sélectionner le type d’écran que vous utilisez, sa marque et son modèle.

La distinction est faite entre les moniteurs d’ordinateurs fixes et les écrans d’ordinateurs portables car ces derniers sont souvent de moins bonne qualité et le rendu des couleurs y est moins fidèle que sur un écran d’ordinateur fixe.

L’étape suivante est la modification des paramètres de calibrage. Dans la plupart des cas, les paramètres en place sont suffisants et vous n’avez alors pas besoin d’y toucher. Le gamma est réglé par défaut sur 2.2, le point blanc sur 6500 Kelvin et la luminosité dépend du type d’écran. Si vous avez un Spyder avec capteur de lumière ambiante, vous pouvez choisir de prendre en compte la lumière à laquelle est exposé votre écran pendant la mesure en sélectionnant la dernière option.

Vous avez choisi de prendre en compte la lumière ambiante pour le calibrage de votre écran, l’assistant va vous aider à placer le Spyder de façon à ce que la mesure de la lumière ambiante soit la plus précise possible. Vous pouvez ensuite procéder à la mesure, ce qui ne dure pas plus de quelques secondes. En fonction du résultat, vous obtiendrez vraisemblablement des conseils pour adapter la luminosité de l’écran et le point blanc.

Le contour du Spyder apparaît sur votre écran pour vous aider à le positionner. Le calibrage peut ensuite commencer. Si vous aviez mesuré la lumière ambiante, vous aurez entretemps reçu la consigne d’adapter la luminosité de votre écran. Faites-le si votre écran dispose de cette modalité.

Lorsque le calibrage est terminé, vous pouvez enregistrer votre nouveau profil colorimétrique et vous avez l’opportunité de comparer les situations avant/après. Le nouveau profil colorimétrique sera utilisé à partir de ce moment et sera automatiquement chargé à chaque fois que vous démarrerez votre ordinateur. Vous n’aurez donc pas à vous en occuper manuellement.

Vous pourrez enfin vous créer un rappel pour le prochain calibrage de votre écran.

Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessus, la différence avant/après est considérable. Avant le calibrage, une lueur bleue semblait émaner de l’écran, ce qui arrive fréquemment avec les ordinateurs portables. Après le calibrage, les couleurs sont nettement plus chaudes et paraissent ainsi plus naturelles. Il semble y avoir plus de rouge à l’écran, ce qui donne une impression d’ensemble moins froide et met mieux en valeur les couleurs.

Nous avons remarqué que depuis le calibrage, les couleurs semblent changer fortement suivant l’angle selon lequel on regarde l’écran.

Pourquoi les couleurs sont-elles importantes ?

Avant de commencer, il est très important pour comprendre cet article de connaître la notion de Delta E. La valeur appelée « Delta E » représente la différence de perception des couleurs par l’œil humain. Sous la barre de 1, un œil ne voit plus aucune différence entre les couleurs. Une couleur qui a un Delta E de 5-6-7-8, etc. est de plus en plus mauvaise, et une valeur de 0,90 ou 0,12 est simplement excellente puisque sous la barre des 1.

Certains écrans à destination des professionnels sortent d’usine avec des calibrages pour que le Delta E soit inférieur à 2. Il s’agit d’écrans qui coûtent généralement assez cher et ont pour cible les professionnels de l’image ayant besoin de couleurs très précises dans leur travail.

En revanche, de plus en plus d’écrans haut de gamme à destination des joueurs bénéficient aussi de cette particularité comme l’écran ASUS que nous prenons en exemple dans ce papier.

Notez que l’œil humain « normal » est assez fort pour déceler une infime différence allant de 1/100 à 1/200 entre deux nuances de couleur, sans comparaison on nage totalement dans la semoule et il n’est pas possible de dire si la couleur est bonne ou non.

Il faut donc utiliser un outil, celui-ci s’appelle colorimètre ou encore spectrophotomètre. Il mesure les longueurs d’ondes de la lumière : les couleurs qu’un scanner peut numériser, qu’une imprimante est capable d’imprimer ou qu’un écran est capable d’afficher.

Dans ce domaine, nous retrouvons deux termes qui sont calibrage et caractérisation (ou étalonnage). La différence est en fait assez simple puisqu’il s’agit de deux étapes complémentaires.

Grossièrement, la calibration réside dans le principe de « préparer » son écran, on fixe la luminosité, le contraste, le gamma, mais aussi la température de couleurs. Cela se fait directement dans l’OSD de l’écran selon ce que l’on souhaite obtenir pour que la caractérisation puisse se faire.

Changer une de ces valeurs dans l’OSD nécessitera à nouveau une caractérisation afin d’établir un nouveau profil ICC.

La caractérisation c’est l’étape qui va passer une multitude de couleurs sur l’écran afin que la sonde les mesure et définisse ainsi la carte d’identité colorimétrique du moniteur.

Sachez également qu’à stock, les paramètres sont rarement optimaux. Dans les faits, un écran est souvent « maquillé » pour faire joli avec notamment la luminosité poussée plus ou moins au maximum.

Concrètement, prenons pour exemple un écran qui afficherait un Delta E moyen de 5, 6 ou encore 7 avec les paramètres d’usine. Soit un score qui n’est pas super top. En revanche une fois la dalle calibrée, nous avons obtenons un Delta E inférieur à 1.

Cette valeur satisfait n’importe quel graphiste professionnel (qui ne regarde cependant pas uniquement ce point-ci). Certes, un gamer n’aura pas l’absolue nécessité d’avoir les couleurs les plus justes possibles, mais cela reste tout de même bien plus agréable de pouvoir se fier à ce que l’on voit sur son écran.

Si l’on prend l’exemple de l’écran de notre PG35VQ, les couleurs en sortie de carton sont déjà bonnes avec un Delta E moyen relevé à 1,65.

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