Le Château de l'Armurier, situé à Colomiers, est un lieu chargé d'histoire. C'est un feuilleton vieux de 10 ans, mais le début de l'opération commerciale de vente sur catalogue par la société Pitch immobilier de 48 appartements de luxe dans le château de l'Armurier, dont seule la facade et deux tours seraient conservées, relance la polémique.
C'est dans le château de l'Armurier que fut arrêté Léon Blum, le 15 septembre 1940. Traqué, l'ancien Président du Conseil du Front Populaire aurait trouvé refuge à Colomiers à l'invitation d'Eugène Montel, maire de l'époque. C'est que le Château de l'Armurier, qui pourrait remonter au XIV è siècle, a été 20 ans durant la propriété d'Eugène Montel, l'ancien Président du conseil général de la Haute-Garonne. L'élu local y cacha son ami Léon Blum en juin 1940.
Depuis 1966, dernière demeure d'Eugène Montel, le château, avec un parc de 6 ha, n'est quasiment plus habité et menace ruine. Tellement bien qu'il y a quelques années, la mairie, propriétaire du site, avait installé un gardien.
Aujourd'hui, l'appétit des promoteurs pour ce haut lieu de mémoire suscite l'opposition d'un "collectif citoyen". Du coup, les oppositions se réveillent et se fédèrent. Aujourd'hui, c'est un collectif de citoyens "Château de l'Armurier, le défendre", à l'initiative du militant de la section socialiste locale Jean-Médéric Delcros, qui relance la mobilisation. Regroupant essentiellement des étudiants et de jeunes salariés, le collectif entend lancer une grande campagne de sensibilisation à la valeur patrimoniale du château.
Depuis 2009, une association de riverains, l'Apeqa (L'association de préservation de l'environnement du quartier de l'Armurier), militait déjà pour que le château, ayant abrité léon Blum, devienne un élément du patrimoine columérin. « Nous avons toujours réclamé que le corps de ce château, attesté dès le XVIIè siècle, ne soit pas défiguré et noyé dans un ensemble quatre fois plus grand », explique un membre de l'association.
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Aujourd'hui, alors que la ZAC se développe toutes voiles dehors, le Groupe Carrère s'est porté acquéreur de l'ensemble. Son projet ayant reçu l'agrément de la mairie. Récemment, Frédéric Carrère, le PDG du groupe éponyme a déclaré sa flamme devant l'acquisition du fameux château. « C'est un château abandonné, avec un délicieux côté Art-Déco. Avec piscine carrelée, pressoir (!), les vignes étaient toutes proches et courts de tennis d'une autre époque. Tout est à refaire. » Il a donc été décidé d'en faire un lieu d'hébergement et de restauration haut de gamme.
Le promoteur explicite un peu plus son projet : « On souhaite créer un hôtel de luxe (4 étoiles), une brasserie d'affaires de 100 couverts, une réception de séminaires de 10 à 100 personnes, un bar d'hôtel, une résidence hôtelière de 80 logements (4 étoiles) et enfin un restaurant gastronomique. » Le promoteur toulousain, y voit,lui, une villa toscane unique, le modèle serait du côté des Relais-château ! »
Le projet a naturellement conservé les façades du château emblématique et reconstruit à neuf les deux ailes qui se développaient à l’ouest. Le bâtiment en forme de U autour d’un patio situé à l'arrière du château. Comme à l’origine, l’accès aux halls des logements se fait, par ce patio ouvert à l’Ouest.
C’est sur les hauteurs de Colomiers et à proximité de la zone aéronautique que se situe « Le Château de l’Armurié ». Entre les communes de Beauzelle et de Blagnac, au cœur du pôle aéronautique toulousain qui totalise plus de 100 000 emplois, cette nouvelle résidence bénéficie d’une situation très privilégiée.
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