Le pistolet Ruby est une arme emblématique de la Première Guerre mondiale, largement utilisée par l'armée française en raison de sa disponibilité et de son coût relativement bas.
Le pistolet Ruby est né de l’imagination fertile de Bonifacio Echevarria. Cet armurier basque s’est inspiré de ce qui se faisait de mieux, faisant se croiser les meilleurs designs et les mécaniques les mieux pensés tant pour l’utilisateur que pour rendre la fabrication plus rationnelle.
Le Ruby a pour ancêtres directs les Colts pocket et Browning 1903, avec une pincée de modèle Baby 1906.
Pendant la Première Guerre mondiale, l'armée française, confrontée à une pénurie de pistolets, commanda en grande quantité des pistolets espagnols, notamment le Ruby. Ces armes étaient des copies voisines du Browning type 1906, chambrées pour la munition de 7.65mm, avec un mécanisme à simple action, une glissière non verrouillée et un chien intérieur.
La France entra en guerre avec un armement démodé. À l'automne 1914, les 15 départements du Nord et de l'Est étaient occupés, soit près du tiers de nos capacités industrielles. Malgré ça, on réussi à équiper notre armée et plusieurs armées alliées avec du matériel moderne.
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Le pistolet Ruby fut utilisé par la France et l'Italie durant la Grande Guerre. La commission Française qui s'occupa de la réception et du contrôle qualité des armes Ruby en inventoria 709775 unités. Le Ruby était massivement distribuée en corps de troupe.
Elle mangeait toutes les cartouches de 7.65mm, sans difficulté. La qualité variait d'un fabricant à l'autre (ceci dit, ce n'était pas le top, car fabrication en grandes séries, petit prix...etc). Il servait effectivement à nettoyer les tranchées de leurs éventuels occupants. Il a été massivement utilisé pendant la campagne de France et par la résistance, car cette arme était courante.
Après la Première Guerre mondiale, ces armes étaient disponibles par milliers à vil prix. Jusqu'en 1939, les armes étaient en vente libre en France. Il est fort possible que ce pistolet ait fait partie d'un lot chromé par un armurier en vue d'une meilleure vente.
Il n'est pas impossible qu'il soit utilisé par l'armée française pendant la campagne de France comme les fusils Lebels ou Berthier par exemple. Certains policiers ont affirmé l'avoir utilisé pendant la guerre d'Algérie (avec un P38 teuton). Il a bonne résistance de qualité mais faible en capacité de tir.
Pour répondre à la demande française, 46 entreprises différentes ont fabriqué ce pistolet durant le conflit : chacun des modèles est unique et ses pièces ne sont pas interchangeables avec celle du voisin, pas même les chargeurs.
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Les marquages de fabricant et des étoiles sur le talon sont des éléments d'identification importants. Chaque fabricant de type RUBY, avait des lettres afin de faire correspondre les chargeurs et les pistolets car il semble que du fait de la sous-traitance, chaque fabricant avait plus ou moins sa définition du type ruby.
Parmi les fabricants, on retrouve :
Le marquage "HOPE" + "PG" et couronne peut être présent sur les modèles M200, M300, M400, M700 Special et les premiers M900. C'est une marque typique à Esperanza y Unceta (Astra), à ses débuts. On la trouve sur les premiers pistolets commerciaux "Victoria", en 1911, et elle perdure jusqu'à environ 1927.
La carcasse est d’ailleurs dépourvue de l’affreux rivet installé après guerre de 14 pour empêcher la sécurité de se retirer en rengainant l’arme. Les stries de préhension de la culasse sont en arc de cercle, très bien usinées (du beau boulot!), strictement conforme au type « Ruby initial ». Elles sont très agréables à saisir et permettent d’armer avec facilité une culasse mue par un ressort aussi débordant de vitalité qu’un jeune chien.
Un modèle de Ruby à canon long a été fabriqué par Gaspar Arizaga.
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Il existe également des pistolets Ruby en calibre 6.35, souvent considérés comme des copies du FN Baby. Leur valeur est généralement faible en raison de leur qualité inférieure.
Malgré leur apparence modeste, ils en ont liquidé du monde ceux-là. Les Ruby font partie des armes les plus discrètes de la littérature spécialisée et du cinéma. Pourtant, ce sont véritablement eux qui seront l’arme au poing de la France à partir de 1915.
La France en livra en outre des quantités variables à la Finlande (dénomination Pistolet M/19), à la Grèce, à la Pologne ou encore à la Serbie entre 1916 et 1920. Pour sa part, l’armée française l’utilisera encore lors de la guerre du Rif ou lors de la répression de la révolte druze. La police nationale et la gendarmerie en furent dotées de 1920 à 1945.
Sa capacité de 9 balles aurait pu satisfaire tous les John Wick de l’époque. Seul le Savage 1907 le dépassait avec son chargeur double colonne de dix cartouches. C’est sans doute une des raisons de son succès comme combattant « nettoyeur de tranchées ». Il s’agit d’un vrai « sub-compact » avant l’heure, bien costaud et bien fiable, une sorte de 19X agrémenté de piment d’Espelette. Loin d’être un modèle de poche détourné de son usage premier, c’est une arme d’homme, massive pour son calibre, au pointé naturel qui en faisait une arme de combat rapproché.
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