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Les tourelles de défense ont connu une évolution significative au fil des ans, passant de simples structures de protection à des systèmes d'armes sophistiqués. Ces systèmes sont conçus pour offrir une puissance de feu élevée tout en assurant une grande mobilité et une protection accrue pour les opérateurs.

Historique et Évolution des Tourelles de Défense

Au début, les études portaient principalement sur des cuirassements allant du calibre de 138 au 155. La tourelle de 57 est un cuirassement à éclipse mis au point entre la tourelle Galopin et la tourelle allemande Grüsonwerk de 5,7. Elle est inventée en 1893 par le Lieutenant-Colonel Bussière et les sociétés Chatillon et Commentry et Five-Lilles.

La tourelle de 57 est placée dans un puits en béton spécial. L’étage intermédiaire, on y accède de l’étage inférieure grâce à un escalier en fer. On y remarque en outre la circulaire graduée en degrés et un panorama en tôle ou figue le paysage. On y trouve aussi le pivot de la tourelle, les strapontins des pourvoyeurs et l’échelle communiquant avec la chambre de tir.

Le toit de la tourelle est composé par une calotte hémisphérique en fer laminé de 30 cm d’épaisseur pesant 15 tonnes. L’orifice du puits de la tourelle est protégé par une avant cuirasse en fonte dure en trois voussoirs pesant ensemble 40 tonnes.

La chambre des canons ou chambre de tir est entourée par une virole en tôle d’acier portant la cuirasse. Elle est fermée à la base par un parquet métallique. Les canons sont enveloppés fixés par des manchons aux moyens de rotules dans leurs embrasures. Le pointage s’effectue avec une hausse commune aux deux pièces au moyen de laquelle le pointeur vise directement le but.

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La hausse de pointage est assurée grâce une hausse optique de pointage Système de Fraysseix appropriée par la Compagnie de Filles-Lille, dont la lentille occupe l’embrasure de visée et dont l’écran est solidaire des deux canons. Ce système permet de pointer d’une manière continue avec la plus grande facilité et avec une très grande précision. Les graduations de la hausse et des dérives sont gravées sur l’écran même où elles se trouvent naturellement éclairées.

La tourelle est armée de deux canons de 57mm de calibre, placés parallèlement à 80 cm d’axe en axe. Pour ce qui est de leurs conditions balistiques, il est nécessaire de se rapporter aux travaux spéciaux faits à ce sujet par l’arsenal de Bourges, en 1892.

Deux hommes effectuent la manœuvre en 7 à 8 secondes. De verrous empêche la tourelle de s’éclipser accidentellement pendant le tir. L’orientation de la tourelle en azimut est produite grâce à un treuil placé également à l’étage inférieur.

L’aération de la chambre supérieure est assurée par un ventilateur aspirant à bras d’un débit de 28 m3 par minutes. L’air viciée est envoyé jusqu’à un tuyau central aboutissant à un coffrage central qui enveloppe la base du pivot.

La manivelle de manoeuvre du ventillateur à l’étage infeérieur de la tourelle de 57 modifiée en 75 de l’ouvrage Est du Vieux Canton.

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Les canons sont placés dans deux manchons comme dans la tourelle de 75. Le manchon guide de culasse appuie par une bielle à l’extrémité d’un balancier portant un contrepoids d’équilibre. Le point fixe du balancier est porté par une console qui peut tourner autour d’un axe vertical qui rencontre le centre de l’embrasure. En déplaçant la console on réalise le pointage en direction.

Les deux premiers modèles sont installés au fort de Manonviller dans la trouée de Charmes à partir de 1894. Les deux autres exemplaires sont installés à Toul, dans des ouvrages au Nord-Est de la place afin de réaliser des essais sur la défense des abords.

La tourelle de 57, demande des munitions spécifiques que l’on utilisent nulle part ailleurs et qui ne sont pas forcément compatible entre les différentes tourelles.

En 1909, les tourelles installées à l’ouvrage de Bouvron et à l’ouvrage Est du Vieux-Canton à Toul seront modifiées pour recevoir des canons de 75, car la multiplication des fortifications de ce secteur de la place demandait à ces tourelles d’assurer la défense des intervalles. Cette transformation a été étudiée en respectant tous les organes sellés dans les maçonneries, ainsi que ceux qui peuvent sans inconvénient rester en place.

Le plancher intermédiaire reste en place sans modification, mais le tambour existant à la partie inférieure est remplacé par un couloir d’éjection analogue à celui des tourelles de 75. Toute la ventilation placée sous le planché est utilisée.

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Dans les mêmes temps de la nouvelle hauteur d’éclipse la virole formant guidage supérieur de la tourelle est augmentés par l’addition d’un cercle tourné. La virole du corps de coupole est rallongée par le bas et elle est renforcée par un couvre joints. Les trous d’aération sont fermés par le rivetage d’une virole en tôle de 5 mm.

Les affûts, avec leurs mouvements de pointage en hauteur, de hausse, de repérage et de direction, le treuil pour le remplacement des canons, la circulaire graduée et la tôle de panorama seront en tous points semblables aux organes des tourelles de 75.

Pour obtenir un mouvement de rotation analogue à celui des tourelles de 75, nous avons été conduits à suspendre après le guidage supérieur en fonte existant un cuvelage cylindrique en tôles et cornière portant la couronne dentée.

La mise en place des tuyaux de ventilation dans la chambre de tir entraine la démolition du doublage de calotte. Le coffrage inférieur du corps de tourelle, les monte-charges, les strapontins existants actuellement sont démontés et déposés.

Les Tourelles de CMI Defence: Une Démonstration de Puissance et de Mobilité

Le 15 juin, CMI Defence a réalisé une exposition dynamique de ses tourelles sur le stand de tir de l’armée française à Suippes. Thierry Renaudin, président de CMI Defence, a présenté les tirs de démonstration sur des cibles fixes et mobiles, à différentes distances. CMI Defence se concentre sur la combinaison de la puissance de feu et de la légèreté, offrant une grande efficacité et une grande mobilité.

Le fabricant a démontré les capacités de sa gamme de systèmes, incluant six systèmes d’armes Cockerill :

  • CPWS 25 : tourelle de calibre moyen protégée télé-opérée
  • Cockerill 3030 APC : variante non-habitée de calibre moyen de la série Cockerill 3000
  • Cockerill 3030 FSV : version habitée de calibre moyen de la série Cockerill 3000
  • Cockerill 3105 AG : variante de la série Cockerill 3000 avec un canon Cockerill de 105 mm
  • Cockerill LCTS 90MP : Tourelle Cockerill avec canon à moyenne pression de 90 mm et système de chargement automatique
  • Cockerill CSE 90LP : Tourelle Cockerill avec un canon à basse pression de 90 mm

À l’exception de la CPWS, toutes ces tourelles sont actuellement couvertes par un contrat d’approvisionnement, de support, de formation ou de maintenance. CMI Defence assemble les tourelles de la série Cockerill 3000 dans ses usines belges à un rythme supérieur à vingt tourelles par mois et a déjà livré pas moins de 130 d’entre elles à ses clients.

Au-delà de ses tourelles, les canons Cockerill de gros calibre équipant certaines tourelles sont également conçus et fabriqués par CMI Defence, qui est la seule société occidentale où sont actuellement produits des canons de 105mm.

Formation et Support de CMI Defence

L’ambition de CMI Defence est d’accompagner ses clients tout au long du cycle de vie de leurs systèmes pour leur maintien en condition opérationnelle, mais aussi pour optimiser leur emploi par les utilisateurs. À cette fin, le fabricant a développé un programme de formation qui permet aux équipages d’apprendre à utiliser au mieux les systèmes d’armes Cockerill. Ces formations sont organisées dans des salles de cours, dans des ateliers, sur des simulateurs virtuels immersifs, sur des simulateurs embarqués, ainsi que, bien sûr, sur des systèmes réels.

Dans ce contexte, CMI Defence a construit un centre de formation de qualité à Commercy, à une heure de Suippes. Il peut accueillir jusqu’à 120 stagiaires. En 2015, CMI Defence a signé un accord-cadre avec le Ministère français de la Défense qui lui donne accès au champ de tir de Suippes, où la société est autorisée à mener ses activités de tirs réels.

Après les explications de Thierry Renaudin, Guillaume Beusen, ancien officier de l’armée belge ayant servi sur Leopard 1 et désormais responsable de la formation et du soutien de CMI Defence, a expliqué en détail les séquences de tir auxquelles nous allions assister avec les diverses tourelles.

La Tourelle THL30: Précision et Polyvalence pour l'Hélicoptère Tigre

Destinée à équiper l'hélicoptère d'attaque TIGRE, la tourelle THL30 intègre le canon de 30mm 30M781. Le TIGRE doit aussi faire face à des engagements de moins haute intensité lesquels nécessitent une forte polyvalence du système d’armes pour lutter contre les nouvelles menaces dites asymétriques. La THL30 est donc prévue dès la première version des hélicoptères TIGRE de l’armée française, la version HAP (Hélicoptère Appui Protection), laquelle doit pouvoir combattre d’autres hélicoptères et avoir une manœuvrabilité accrue pour les missions air-air.

La clé de voûte des capacités offensives du TIGRE HAP sera donc son système d’arme de 30 mm, monté en tourelle dans le nez et capable d’engager des cibles terrestres et aériennes. Au printemps 1995, les premiers tirs au sol ont eu lieu avec le prototype PT4 du TIGRE. Suivront les tirs en vol, avec plus de dix mille obus tirés lors des séances de vols d’essais.

Dès ses débuts, la THL30 impressionne grâce au pointage automatique du canon vers la position qu’occupera la cible lorsque les obus l’atteindront. Le principal atout de la THL30 est sa précision, permettant d'engager des cibles aériennes et au sol sur des distances importantes. Cette précision est rendue possible par l’utilisation de codeurs optiques d’angles dans la tourelle, développés à l’origine pour le char de combat Leclerc.

La THL30 dont le poids est de 212 kg a un débattement de +/- 90° horizontalement et -25/+28° verticalement. Le positionnement stratégique sous le nez de l’appareil offre davantage de latitude que les POD ou les canons placés sous le fuselage. L’atteinte de ce niveau de précision a permis de diviser la longueur des rafales par deux, prévues initialement à 10, 20 ou 50 coups.

Le canon 30M781 est une arme à motorisation électrique : celle-ci garantit des arrêts de tir dans des conditions optimales de sécurité de tir, réduit également les contraintes mécaniques sur l’arme et permet une arrivée des munitions sans à-coups. Cela augmente la fi abilité du tir et permet d'ajuster la cadence de tir en fonction des caractéristiques du porteur. Le calibre de 30 mm est celui offrant le meilleur compromis entre capacité de destruction, précision, masse et encombrement.

La tourelle dispose ainsi d'une cadence de tir de sept cent vingt coups par minute. Le système d’arme de 30 mm a fait ses preuves sur le théâtre d’opérations afghan, où le TIGRE est employé afin d’escorter les hélicoptères de manœuvre ou d’évoluer en binôme avec les Gazelles. Ils évoluent à l’avant et à basse altitude ; une configuration dans laquelle le canon offre alors une capacité de riposte immédiate et de tir en mouvement.

La tourelle THL30 a ensuite été utilisée sur le théâtre libyen dans le cadre de l’opération Harmattan. Sa célérité d’alignement et sa précision permettait aux forces de réagir très rapidement en cas de rencontre avec l’ennemi.

Depuis, la THL30 a été opérée au Mali et en Centrafrique par l’armée de Terre française.

La THL30 est manœuvrée via un système de visée numérique, grâce à des viseurs intégrés sous le nez et sur le toit de l'appareil. La THL30 est donc asservie au mouvement de tête du pilote ou du chef de bord, qui vise la cible du regard en alignant son réticule de cible. Le système de conduite de tir désigne la cible avec le canon en quelques dixièmes de seconde (vitesse angulaire 90°/s) en tenant compte des mouvements du casque, de l'hélicoptère ; ceci autorise des tirs de réaction particulièrement efficace et en fait un moyen de soutenir les fantassins lors des opérations au sol.

Le système de pointage et d’asservissement aux différents viseurs constituent des réussites techniques exceptionnelles. La THL30 est une arme dont la maintenance est simple, avec un nettoyage du tube tous les 450 coups ou après chaque séance de tirs. Les munitions dites 30 mm x 113, fabriquées par Nexter, sont identiques à celles du Mirage 2000C, avec une amorce à initiation électrique et protégée contre les interférences électromagnétiques.

L’aviation légère de l’armée de Terre utilise deux types d’obus, l’OXAS (obus d’exercice) et l’OSPEI (obus semi-performant explosif incendiaire) pour le combat. A ce jour, cent trente-cinq tourelles THL30 ont été produites, et équipent les hélicoptères des forces françaises, espagnoles et australiennes.

Conçues et fabriquées par NEXTER, les munitions de la THL30, de calibre 30x113 mm, sont adaptées à l’emploi en environnement électromagnétique sévère et surpassent les exigences des standards dans plusieurs domaines. Leur faible dispersion, leur sécurité d’emploi et leur fonction d’autodestruction limitent considérablement le risque d’effets collatéraux. Leur empreinte logistique réduite leur confère un ratio effi cacité/coût inégalé à l’échelle d’un déploiement opérationnel.

Tableau Récapitulatif des Tourelles Mentionnées

Tourelle Calibre Caractéristiques Applications
CPWS 25 Calibre moyen Télé-opérée, protégée Divers
Cockerill 3030 APC Calibre moyen Non-habitée Divers
Cockerill 3030 FSV Calibre moyen Habitée Divers
Cockerill 3105 AG 105 mm Canon Cockerill de 105 mm Divers
Cockerill LCTS 90MP 90 mm Canon à moyenne pression, chargement automatique Divers
Cockerill CSE 90LP 90 mm Canon à basse pression Divers
THL30 30 mm Pointage automatique, grande précision Hélicoptère Tigre

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