Ce samedi 3 août, Lisa Barbelin a décroché la médaille de bronze dans l’épreuve individuelle du tir à l’arc des Jeux olympiques de Paris 2024. La Lorraine s’est imposée 6-4 contre la Sud-Coréenne Jeon Hun-young. En effet, Lisa Barbelin devient la première Française de l’histoire à décrocher une médaille dans l’épreuve individuelle de tir à l’arc. Jamais une archère française n’avait décroché de médaille dans l’épreuve individuelle dans l’histoire du tir à l’arc olympique moderne, qui débute aux Jeux de Munich en 1972. Avec le bronze de Lisa Barbelin, c’est désormais chose faite.
Pensionnaire de l’INSEP, Lisa Barbelin poursuit des études supérieures à l’Université de la Sorbonne, à Paris, où la native de Ley (Moselle) étudie la chimie en licence : « Je suis étudiante en troisième année. J’ai choisi ce cursus, car c’était une matière qui me plaisait beaucoup au lycée. Alors, j’ai voulu continuer dans cette voie. J’aime me dire que la chimie peut sauver le monde. » Celle-ci espère poursuivre en master. Un double projet sport - études pas toujours simple : « Je m’entraîne de 8 h 30 à 18 h. Quand j’ai cours, ça me coupe dans ma préparation donc je dois rattraper plus tard, le soir par exemple.
Lisa Barbelin partage sa vie avec Thomas Chirault, archer et également membre de l’équipe de France. Le tir à l’arc est donc au centre de la vie de ces athlètes comme le confiait Thomas Chirault lors d’un entretien accordé au Parisien : « On se lève, on mange, on dort avec ça.
En début de saison, tu as fait le tournoi en salle de Nîmes. C'était ta première finale en Senior contre Thomas. Est-ce que ça t’a apporté quelque chose dans ton développement ? Même après cette médaille-là, c’est toujours compliqué de se dire que je suis capable de faire quelque chose. Il y a 2 ans, personne ne me connaissait en France. Même actuellement, c’est encore dur de réaliser que je suis dans un processus olympique. Après Nîmes, je ne m’en rendais pas compte. Pour moi, j’étais juste un jeune qui était dégoûté d’avoir perdu. Je ne me rendais pas compte de ce que cela voulait dire, mais c’est une super expérience car jouer en salle, c’est vraiment impressionnant. Il y a une certaine pression, une atmosphère, la lumière... tu sens qu’il y a du public. C’était plus intimidant que les Jeux Européens, où le public est assez loin. La salle t’apprend aussi à enchaîner les 10 malgré la pression. Je perds, c’est un peu dommage mais c’est une bonne expérience, d’autant plus que le public était derrière moi car c’était à la maison. Ça ne m’a pas mis plus de pression que ça pour la saison.
Tu fais une saison pleine en senior. Quel est ton ressenti sur cette première expérience complète ?C’est super enrichissant car c’est une nouvelle approche, une nouvelle philosophie. En junior, on se prépare toute la saison pour atteindre un objectif, qui est le championnat d’Europe jeune et la Junior Cup. C’est très cool de pouvoir faire une Coupe du Monde, de voir ce qui a fonctionné ou non et de refaire une étape un mois plus tard. C’est agréable d’avoir une saison complète avec beaucoup de compétitions.
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Après s’être particulièrement démarqué chez les jeunes, Baptiste Addis a décroché une place en équipe de France senior en s’illustrant pendant les sélections à Saint Avertin fin mars. C’était très compliqué car chacun à des statuts et des caractères différents. Actuellement formé au Pôle France Relève de Bordeaux, l’archer de seulement 15 ans va disputer sa première manche de Coupe du Monde dans quelques jours.
En février, un head coach coréen, Mr Oh, est arrivé pour encadrer l’équipe de France en vue des Jeux de Paris 2024. Je l’ai rencontré pour la première fois sur un stage en février à Boulouris avec tous les pôles France, où il était venu me parler quelques fois. Il est revenu le mercredi suivant me voir au Pôle de Bordeaux et on a commencé le travail technique directement. C’est à ce moment qu’il m’a fait savoir que mon profil l’intéressait, puis il m’a proposé de participer aux sélections senior, avec l’accord de mon entraineur. Au niveau de mon tir, il y a des changements qui arrivent, mais ma technique est encore toute fraîche, ça ne fait que 2 ans que je suis en pôle donc je suis habitué à changer ma manière de tirer. Je n’ai pas encore de technique à moi, je pense que je suis plus malléable que les autres membres de l'équipe de France, qui sont au haut niveau depuis maintenant plusieurs années et pour qui ça doit être plus difficile d’adapter leur technique.
Ces derniers temps, je reviens dès que je peux à l’INSEP. Cette compet, c’était vraiment une super expérience. Je dirais que je le vis assez bien, je ne réalise pas encore tout ce qui m’arrive. Tout s’est enchaîné très vite. Je commence l’année en sortant un niveau de performance inattendu dès janvier, en février l'entraîneur coréen s’intéresse à moi, et je me retrouve maintenant en équipe de France senior… J’essaye de ne pas me poser trop de questions et j’y vais. Je vais faire comme à Antalya, je vais tirer à mon meilleur niveau et on verra ce qui arrive. Je n’ai pas vraiment d’objectif défini car j’ai encore du mal à me placer dans le niveau senior, qui est très dense.
Lors de la première étape de la Coupe du monde en Chine, le jeune archer nîmois a établi, en individuel et par équipe, plusieurs records de France. En individuel, il a amélioré le record de France lors des tirs de qualification dont il a pris la quatrième place. Il était de 684 points. Il l’a porté à 687 points. Ses coéquipiers de l’équipe de France Thomas Chirault (6e) et l'autre Nîmois, Jean-Charles Valladont (31e), ont réalisé respectivement 685 et 670 points, portant ainsi le record de France par équipe à 2 042 pts. Comme si cela ne suffisait pas, avec Lisa Barbelin, Baptiste Addis a battu le record d’Europe mixte avec 1 365 points. C’est trois points de plus que le précédent record qui appartenait depuis 2022 aux Allemands Kroppen-Unruh.
Le tir à l’arc, Guillaume Toucoullet le rencontre un peu par hasard, lors d’un forum des associations. « Je suis un hyperactif, j’ai besoin de beaucoup me dépenser. Donc à première vue, le tir à l’arc n’était pas pour moi. Mais la puissance, la précision, la détermination et l’exigence que le tir à l’arc demande m’ont énormément plu. Chaque flèche est importante. Il faut faire le vide, être serein et avoir confiance en soi et en son matériel », raconte le para-athlète.
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C’est donc un nouveau sport que Guillaume Toucoullet pratique, d’abord sans objectif de haut niveau. Mais son appétence pour la compétition et le dépassement de soi finissent par le rattraper. En 2018, il participe à ses premiers Championnats de France de tir à l’arc en intérieur et en extérieur. Il les remporte et il n’en a pas perdu un seul depuis. Finalement, après deux ans à refuser d’intégrer l’équipe de France de tir à l’arc handisport, il tente sa chance en 2019.
Et le reste de son palmarès est tout aussi impressionnant : Vice-champion d’Europe en 2019, il finit en 16e de finale aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021 et devient n°1 mondial la même année. Avant les Jeux paralympiques de Paris en 2024, le para-athlète basque doit préparer les mondiaux de 2023 et d’autres rendez-vous de préparation. « À Tokyo, j’ai eu un problème de matériel. J’ai été frustré. J’essaie d’avoir un équilibre entre ma vie sportive, personnelle et professionnelle, donc je suis conscient d’avoir moins de temps de préparation par rapport à d’autres athlètes. Je m’entraine tous les jours en variant entrainement technique et physique et je prends du temps pour entretenir mon matériel. Mais je vais donner le meilleur de moi, en m’exprimant pleinement », confie le sportif, qui pratique également la pelote basque en championnat et de la musculation.
Sur le plan professionnel, Guillaume Toucoullet est entré chez Enedis en 2013. Il occupe le poste de chargé d’étude depuis 2018. Il vient de signer en novembre dernier une convention relative à l'insertion professionnelle des sportifs de haut niveau. Il s'agit d'un dispositif dédié à l'accompagnement des salariés sportifs de haut niveau référencé par le ministère des Sports, pour leur permet de libérer 50% de leur temps de travail pour se consacrer à la préparation des Jeux de Paris 2024.
« Enedis me soutient dans mon challenge. J’embarque beaucoup de gens dans cette aventure et mes collègues me soutiennent à fond » s’émeut Guillaume Toucoullet.
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