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La question de la dangerosité des plastiques pour la santé est un sujet de préoccupation croissante. Bien que les plastiques soient omniprésents dans notre vie quotidienne, certains composants chimiques qu'ils contiennent peuvent présenter des risques pour la santé humaine.

I. Des produits omniprésents

Les plastiques sont présents dans de nombreux produits de consommation, des emballages alimentaires aux jouets, en passant par les cosmétiques et les dispositifs médicaux. Cette omniprésence soulève des questions quant à l'exposition potentielle aux substances chimiques contenues dans ces matériaux.

A. Les phtalates

Les phtalates sont une famille de substances chimiques largement utilisées pour rendre le chlorure de polyvinyle (PVC) souple et flexible. Ils sont les plastifiants les plus couramment utilisés dans le monde. En 2005, la production européenne de phtalates a été estimée à 1 million de tonnes, dont 900 000 tonnes utilisées pour plastifier le PVC. La production mondiale a quant à elle été estimée à 3 millions de tonnes par l’INRS (institut national de recherche et de sécurité) en 2004.

Le site internet du centre français d’information sur les phtalates, créé à l’initiative du Conseil Européen pour Plastifiants et Intermédiaires (ECPI), il est mentionné que du fait de leur « énorme utilisation », les phtalates ont fait l’objet de « recherches intensives » pour leurs éventuels effets sur la santé et l’environnement et sont « parmi les substances chimiques les plus étudiées ».

Les phtalates ont une forte affinité avec les graisses et les alcools lourds mais sont a contrario très peu solubles dans l’eau. Ils peuvent partiellement migrer ou être libérés du polymère vers d’autres milieux par contact (aliments), extraction (lavage) ou pertes à chaud (calandrage).

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B. Les parabènes

Les parabènes sont des conservateurs essentiellement utilisés dans les cosmétiques et, de façon plus marginale, dans les médicaments et dans certains aliments. L’utilisation des parabènes dans les produits cosmétiques tient à leur efficacité antimicrobienne et à leur relative innocuité, en particulier en ce qui concerne des effets sensibilisants.

Les parabènes ont un large spectre d’activité sur les bactéries, les levures, les moisissures et les champignons. Ils sont efficaces à de faibles concentrations et les mélanges de parabènes ont un effet synergique. Ils sont facilement hydrolysables par des enzymes non spécifiques. Des études ont mis en évidence la dégradation des parabènes après application sur la peau, ce qui explique une faible exposition systémique du consommateur.

C. Les alkylphénols

Les alkylphénols (AP) sont des substances chimiques non-halogénées fabriquées presque exclusivement pour produire des éthoxylates d’alkylphénol (APE), une famille de surfactants (agents de surface actifs) non-anioniques. Les APE les plus largement utilisés sont les éthoxylates de nonylphénol (NPE) et, dans une moindre mesure, les éthoxylates d’octylphénol (OPE).

Sur les 77 000 tonnes utilisées en Europe de l’ouest, la plus grande part (presque 30 %) est incorporée dans des produits de nettoyage industriels ou à destination des collectivités (détergents) ; on les retrouve également comme émulsifiants (11 %), dans la finition des textiles (10 %) et du cuir (7 %), comme ingrédients de pesticides et autres produits agricoles (6 %) et dans les peintures à l’eau (5 %).

De plus, la littérature indique qu’une proportion substantielle (16 % soit plus de 12 000 tonnes) est utilisée dans plusieurs autres « niches commerciales » (ingrédients de cosmétiques, de shampoings, et autres produits de soin corporel) ou ne fait l’objet d’aucune affectation connue.

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II. Quels risques pour la santé ?

Certaines substances chimiques présentes dans les plastiques, telles que les phtalates, les parabènes et les alkylphénols, sont considérées comme des perturbateurs endocriniens. Ces substances peuvent interférer avec le système hormonal et potentiellement causer des problèmes de reproduction, des cancers et d'autres problèmes de santé.

A. Des substances toxiques pour la reproduction

Or de nombreuses études tendent désormais à démontrer la responsabilité de ces perturbateurs endocriniens dans la baisse de la fertilité masculine et de la multiplication des cancers des testicules observées chez l’homme depuis une quarantaine d’années.

Les substances chimiques telles que les phtalates, les parabènes et les alkylphénols sont en effet capables de perturber le fonctionnement du système hormonal, en particulier celui de la reproduction, et d’affecter aussi bien l’adulte que l’enfant, mais également l’embryon ou le fœtus lors de son développement prénatal.

1. Les phtalates

Chez l’animal, les phtalates agissent comme des perturbateurs endocriniens et les principaux effets toxiques observés concernent le foie. Des effets sur le foie, les reins et le système reproducteur ont ainsi été observés après une administration chronique, mais les effets varient d’un phtalate l’autre (à l’exception des effets sur le foie communs à tous).

Pour certains phtalates, des effets sur la reproduction sont observés après administration orale répétée chez le rat et la souris : baisse de la fertilité, atrophie testiculaire, malformations fœtales, mortalité fœtale.

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S’agissant du DEHP, substance la plus utilisée de la famille des phtalates, une équipe française a confirmé, dans une étude parue le 9 septembre 2008 dans la revue Environmental Health Perspectives, qu’il était directement nocif pour les cellules produisant les spermatozoïdes.

2. Les parabènes

Au début des années 2000, des études in vitro sur des modèles cellulaires ont mis en évidence que les parabènes pouvaient « mimer » les propriétés des oestrogènes et émis l’hypothèse d’un risque d’accroissement de tumeurs cancéreuses du sein. Une étude en particulier a permis de détecter des parabènes sur des biopsies de tumeurs mammaires chez l’homme (Darbre et al., Concentrations of parabens in human breast tumours, J. Appt. Toxicol. 24 : 5-13, 2004).

Des effets toxiques du propyl paraben et du butyl paraben sur la reproduction ont cependant été mis en évidence chez le jeune rat. Les études ont été réalisées à des doses susceptibles d’être compatibles avec les expositions humaines et suggèrent un risque potentiel pour la fertilité masculine. Aucun effet n’a en revanche été mis en évidence avec le methyl paraben ni avec l’ethyl paraben.

3. Les alkylphénols

D’après les informations figurant sur le site de l’organisation Greenpeace, les APE se dégradent dans l’environnement en AP, lesquels sont persistants, bioaccumulables et toxiques pour la vie aquatique. Les alkylphénols (particulièrement le nonyphénol et ses dérivés) sont distribués largement dans les eaux douces et marines et, en particulier, dans les sédiments où ces composés persistants s’accumulent.

B. La réglementation REACH

La dangerosité des produits chimiques est certes prise en compte, tant au niveau national qu’au niveau de l’Union européenne, dans le cadre de la délivrance des autorisations de mise sur le marché de ces produits et du contrôle du respect de l’obligation générale de sécurité qui incombe aux fabricants de biens de consommation (article L. 221-1 du code de la consommation).

III. Agir au nom du principe de précaution

Face aux incertitudes et aux risques potentiels liés aux substances chimiques présentes dans les plastiques, il est important d'agir au nom du principe de précaution. Cela implique de limiter l'exposition aux plastiques, de privilégier les alternatives plus sûres et de soutenir la recherche sur les effets des perturbateurs endocriniens.

A. Des connaissances insuffisantes

Comme l’indique la définition jurisprudentielle du principe de précaution posée par la Cour de justice des communautés européennes rappelée en exergue de ce rapport, il est des sujets, comme la santé humaine ou l’environnement, où l’on ne peut se contenter d’attendre des preuves avérées du risque encouru pour agir.

Alors que nous avons eu il y a un an de cela, une discussion riche et documentée sur une proposition de loi sénatoriale visant à interdire le bisphénol A dans les plastiques alimentaires, qui a abouti à l’adoption de la loi du 30 juin 2010 tendant à suspendre la commercialisation de biberons produits à base de ce produit chimique, la situation a très peu évolué.

En application de l’article 2 de la loi, un rapport d’étape présentant les mesures déjà prises et celles envisagées pour diminuer l’exposition humaine aux perturbateurs endocriniens a bien été adressé par le Gouvernement au Parlement le 10 mars dernier, mais on est encore loin de disposer du bilan complet censé être réalisé par les différentes agences sanitaires (INSERM, InVS, AFSSAPS, ANSES) sur ce sujet.

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