Si on s'intéresse aux armes à feu, on s'est peut-être déjà demandé à quelle vitesse se déplaçaient les balles tirées.
Cette vitesse dépend de nombreux éléments, à commencer par les caractéristiques de l'arme et des munitions utilisées. C'est ce que les spécialistes appellent la balistique interne.
C'est ainsi que, pour mesurer la vitesse du projectile, il faut prendre en compte la puissance du propulseur, qui expulse la balle de l'arme. La longueur et la forme du canon du revolver ou du fusil comptent aussi, de même que les frottements qui peuvent s'y exercer.
Mais il ne faut pas négliger non plus, bien au contraire, le poids de la balle placée dans le fusil. Il dépend en grande partie de sa masse. Si le projectile est conçu avec des matériaux lourds, il ira plus loin et plus vite. Et sa force de pénétration en sera accrue d'autant.
Mais pour apprécier la vitesse d'une balle, il faut aussi tenir compte de la balistique externe. Cette partie de la balistique étudie la trajectoire du projectile, entre le moment où celui-ci est projeté hors de l'arme et celui où il atteint sa cible.
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Or, cette trajectoire peut être déviée, ce qui modifie la vitesse de la balle. Celle-ci peut être ralentie par la force de la gravité, qui attire le projectile vers le bas. Le vent peut aussi modifier le trajet de la balle.
En tenant compte de ces paramètres, les experts en balistique, qui utilisent des logiciels spécifiques, parviennent à reconstituer la trajectoire d'une balle et donc à en évaluer la vitesse.
Compte tenu de tous ces éléments, les spécialistes estiment que la vitesse d'une balle de pistolet est comprise entre 250 et 500 m/s. De son côté, une balle de fusil, généralement plus rapide, peut atteindre, en moyenne, une vitesse comprise entre 600 et 1.300 m/s.
Bien entendu, cette vitesse dépend, pour une bonne part, du modèle et du calibre de l'arme utilisée.
Peu de tireurs inexpérimentés savent que lors d’un tir à longue portée réalisé lorsqu’il y a une différence importante d'altitude entre le point initial (visée lunette) et le point final (impact sur cible), il va y avoir une différence entre la précision attendue et le point d’impact, et donc finalement, sur la trajectoire de la balle si on ne corrige pas la perception de la distance de tir avec la distance linéaire réellement soumise à la gravité par le projectile.
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Il semble que de nombreux chasseurs et/ou tireurs novices pensent que le tir à un angle abrupt change le point d'impact. Ceci est en partie vrai parce que le bon sens nous amène à croire que lors de la montée ou de la descente d’une balle, celle-ci montera moins ou baissera plus que si on avait tiré le même coup sur terrain plat.
Mais malheureusement ou heureusement, le sens commun ne s’applique pas à bon escient en balistique extérieure parce que la chute de balle est en fait moindre que lors d’un tir à plat. Le résultat final est que le tir en montée ou en descente vous fait réellement frapper plus loin si l'effet de la pesanteur n'est pas compensé correctement.
En réalité, la gravité exerce une influence maximale sur la balle lorsque sa trajectoire est de niveau perpendiculaire à l’attraction de la terre. On notera également que quand la distance augmente, l'effet de l'angle devient nettement plus prononcé.
Il faudra donc tenir compte de l'effet de l'angle sur la visée et la trajectoire réelle de la balle, et apprendre les différentes méthodes pour compenser les effets dus aux pentes ou angles afin de rectifier les réglages lunette pour savoir, in fine, placer la balle précisément. En clair, il faudra donc calculer rapidement la distance « gravité » de la cible, par opposition à la distance « ligne de mire » fournie par un télémètre laser, par exemple.
Malheureusement, une tendance est observée couramment chez les tireurs, même chez ceux de grande expérience, c’est celle de surestimer la valeur de l’angle de tir, ce qui va également fausser la précision finale par excès. Savoir compenser lors de tirs réalisés en descente et en montée est donc pratiquement une science car il sera indispensable d’opérer une lecture très précise de l'angle de dénivelé pour être précis.
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La mesure ou l’estimation de l’angle de tir peut être approchée de nombreuses façons, allant des gadgets montés sur la lunette en passant par des applications pour Smartphone, ou encore via des instruments de mesures ou autres télémètres laser qui vous le fournissent sans trop d’efforts pour y arriver. Nous passerons en revue quelques-uns de ces dispositifs d'estimation de l'angle un peu plus loin, dans cet article.
Une fois que vous aurez mesuré l'angle, vous devrez calculer de combien cet angle aura une incidence sur la trajectoire et donc, sur le point d'impact de vos balles pour effectuer le bon réglage en nombre de clicks lunette à mettre en tourelle élévation pour faire mouche.
Après avoir estimé la force et la direction du vent et la distance de la cible, l'angle d'inclinaison du tir est l'un des moins compris et pourtant, c’est un paramètre tout aussi important que les autres à prendre en compte pour pratiquer le tir à longue distance. Que ce soit pour un tir vers le haut ou le bas, la balle subira un impact non négligeable sur sa trajectoire estimée, et cela est dû notamment à la pesanteur.
Ce qui change en fait est la chute de balle. La trajectoire est supérieure à la ligne de visée. Il y a seulement une différence subtile entre dans la trajectoire de tir montée et en descente, en raison de l'effet de traînée agissant respectivement vers le bas et vers le haut, ce qui provoque le fait que la balle va tomber plus ou moins rapidement.
Pour ceux que cela intéresse, voici les deux techniques mathématiques qui vont vous permettre de calculer manuellement la distance « gravité » de la cible.
Il suffit de faire appel à vos notions de trigonométrie. Que ce soit en montée ou en descente, rappelez-vous que le calcul est le même. Nous avons vu que la ligne de mire représente l'hypoténuse du triangle ou encore son côté le plus long. Le terme « cosinus » étant une façon élégante de nommer le rapport entre la longueur du côté adjacent du triangle à la longueur de l'hypoténuse.
Dans notre exemple, nous connaissons l’angle α avec α= 35° et avec cosinus 35° = 0, 819152. Et comme la somme des angles vaut 180°, nous aurons 90° pour l’angle droit + α (ici, 35°) + X X étant l’angle dont nous devrons prendre le sinus pour atteindre notre calcul final.
CB = 0, 819152 x 500 m = 409.576 m soit ± 410 mètres.
Il suffit de faire appel au théorème de Pythagore. Vous connaissez votre altitude exacte (ici, 20 yards - Au sommet du bâtiment - côté Y de votre triangle rectangle) et votre télémètre laser pointe votre cible, située en bas, à 100 yards (votre hypoténuse). Appliquons la formule :
X² = 100² - 20²
Et donc, X = (racine carrée de 9600 yards) = 98 yards.
Tableau des valeurs des cosinus des angles :
Angle (°) | Cosinus |
---|---|
0 | 1.000 |
15 | 0.966 |
30 | 0.866 |
45 | 0.707 |
60 | 0.500 |
Que faire si votre télémètre ne calcule pas la distance « gravité » de la cible? La première étape consiste à vous équiper d'un dispositif (ACI) qui mesure l'angle et dont l'inventeur serait un vétéran de l'armée américaine. L’indicateur d'angle sera monté sur votre lunette ou sur le rail de votre montage.
Robustes, non affectés par les conditions météorologiques, fiables, précis et relativement peu coûteux (+/- 150€), également appelés indicateurs de cosinus d'angle, ils sont très populaires auprès des passionnés de TLD. Les tableaux qui l’accompagnent fournissent les mesures de distances correspondantes. Il est efficace, mais malheureusement plutôt lent par rapport aux appareils électroniques.
Une façon plus simple de procéder est de considérer le cosinus en pourcentage de la distance réelle de la cible. Par exemple, si votre indicateur d'angle indique près de 20 degrés, le pourcentage de cosinus (0,940) indiquerait de tirer à 94 % de la distance réelle.
La pose d'un silencieux ne réduit pas la vitesse initiale d'une munition, mais peut, à cause d'un régime vibratoire modifié, demander à refaire l'appairage canon/munition.
Les groupements peuvent aussi se déplacer à cause de la "tenue de l'arme" au départ du coup, l'équilibrage de l'arme ayant changé, les réactions aussi.
Pour faire simple, après la pose d'un silencieux, il faut sélectionner une nouvelle munition donnant le meilleur potentiel avec le silencieux. En principe les performances, avec ou sans silencieux restent les mêmes.
Ce qui se passe quand vous appuyez sur la détente, ce n’est pas juste un bang.
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